Quoi de neuf en Histoire ?

Que signifie être aliéné au XIXe siècle ? Il ne s’agit pas, pour Anatole Le Bras, de présenter une histoire de l’asile en tant qu’institution, ni de la psychiatrie en tant que discipline médicale, mais une histoire sociale de la folie. C’est l’étude de la trajectoire des individus que l’on va qualifier d’aliénés, qui commence avant qu’ils n’entrent à l’asile et se poursuit pendant leur internement. Cette expérience va profondément modifier leurs liens avec leurs proches et le monde extérieur. Pour certains, cette nouvelle condition s’accompagne d’une déchéance civile, une sorte de mort sociale, qu’il sera quasiment impossible à effacer même après la sortie.

Nous avons reçu Ghassan SALAME le jeudi 4 avril 2024 pour un entretien en direct sur Aligre FM 93.1. A la fin de la guerre froide, certains ont pu croire en un nouvel ordre mondial débarrassé de la guerre. Cet espoir a été progressivement été remplacé par un âge de dérégulation de la force, source de plus de conflictualités. Quels sont les fondements de ces menaces pour la paix ? Ghassan SALAME livre un essai qui analyse l’évolution du monde ces 30 dernières années et tente d’imaginer ce qu’il en adviendra.

Le mauvais œil, ou fascination, est le pouvoir de nuire par le regard. Un concept dont les savants du Moyen-Age étaient familiers, puisque la Bible et les auteurs antiques tels Aristote y faisaient mention. Mais voilà que les écrits d'Avicenne, en particulier sa théorie du pouvoir de l'âme en dehors du corps, pénètrent dans le monde latin au XIIIe siècle et vont engendrer d'intenses débats scientifiques visant à déterminer les causes du pouvoir du regard et à en donner une explication rationnelle. Béatrice Delaurenti montre comment les savants s'emparent, rejettent et discutent cette théorie disruptive.

« Histoire de Jérusalem » : une bande-dessinée événement, parue aux éditions les Arènes, qui connait une accélération de sa diffusion depuis les événements d’octobre 2023 et leurs conséquences. Un besoin de comprendre qui passe par le temps long. Vincent LEMIRE livre avec le dessinateur Christophe GAULTIER un récit d’historien de cette ville quatre fois millénaire, que traversent les grands empires et les trois religions monothéistes. Une rencontre enregistrée en public le 14 mars 2024.

Le 28 novembre 1729, les Natchez, une tribu amérindienne du Mississippi, massacrent les colons français dont ils sont pourtant les voisins depuis des années. Cette attaque aura pour conséquence des représailles qui entraineront un premier exode des Natchez vers l'est, un siècle avant leur second déplacement vers les réserves indiennes par le gouvernement des Etats-Unis. Comment comprendre un tel accès de violence ? Gilles HAVARD utilise les connaissances historiques et ethnographiques pour montrer ce qui dans la société natchez (son organisation, ses rites, son rapport à la violence et à la mort) permet de dénouer le fil de cette histoire tourmentée.

Les troupes coloniales ont été le bras armé de la colonisation en Afrique noire et en Indochine. Mélange de soldats blancs et de tirailleurs indigènes, elles ont eu pour missions de conquérir les territoires, les « pacifier », les administrer et les défendre, dans un contexte de luttes entre puissances européennes pour se bâtir un empire. Le XXème siècle a marqué une évolution importante avec l’envoi de ces troupes en métropole lors des deux guerres mondiales. Dans cette histoire politique et militaire s’étendant du XIXème siècle à la fin de la décolonisation, Julie d’ANDURAIN montre aussi toutes les difficultés que les troupes coloniales ont eues à faire valoir leur spécificité au sein de l’armée française.

Le 21 février 2024, Missak Manouchian et son épouse Mélinée entrent au Panthéon, un événement qui se veut, à travers ce couple, un hommage à tous leurs compagnons d’armes étrangers (Espagnols, Italiens, Juifs d’Europe centrale) qui ont résisté en France durant la Seconde guerre mondiale.

On a beaucoup évoqué Missak Manouchian à travers l’action de son groupe durant l’année 1943 et l’exécution de 23 de ses membres le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Mais son parcours s’inscrit aussi dans ce que l’on a appelé la galaxie communiste et pose la question de l’intégration des étrangers en France durant l’entre-deux-guerres. C’est justement cette mise en perspective qui est l’objet du livre de Dimitri MANESSIS et Jean VIGREUX paru aux éditions Libertalia.

Le sociologue Max Weber avait écrit que l'État revendique le monopole de la violence physique légitime. Et en effet, depuis la Révolution française, les forces de police n’ont cessé de croitre et de se professionnaliser. Des citoyens amateurs ont pourtant toujours participé aux fonctions de police, soit lorsque ces dernières étaient absentes ou défaillantes, soit par un intérêt personnel ou de groupe. Depuis la garde nationale révolutionnaire aux actuels voisins vigilants, en passant par les amis de l’ordre et les volontaires durant les deux guerres mondiales, Arnaud-Dominique Houte retrace plus de deux siècles d’histoire d’une mobilisation civique qui s’est faite en parallèle de la construction de l’Etat.  

Ils étaient six. Des proches du Général de Gaulle, ses compagnons de résistance puis ses lieutenants politiques. Pierre Manenti brosse les portraits de Gaston Palewski, Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré, Roger Frey, Jacques Foccart et Olivier Guichard, qui ont animé la vie politique de la droite de la fin des années 1940 aux années 1990. Au-delà de leur parcours sous la Quatrième puis la Cinquième républiques et de leurs réalisations, c'est la question du legs gaulliste qui est ici posée.

Les grands ports de la façade atlantique ont mené l’essentiel des expéditions de traite française. Ce que l’on sait beaucoup moins, c’est que ce commerce a également concerné la Méditerranée. Fait suprenant, alors qu'avant 1783 un navire négrier quitte Marseille tous les 3 ans, ce sont 9 bateaux qui partent chaque année entre 1783 et 1793. Pourquoi cette croissance soudaine ? Quelle est l'importance de Marseille dans ce trafic infâme ? nous recevons Gilbert Buti qui reconstitue minutieusement à partir d'archives parcellaires un aspect méconnue de la traite négrière en France.

Quand on évoque l’Ouest américain, le fameux Far-West, de nombreuses représentations issues de la culture western, littéraire et cinématographique, nous viennent immédiatement à l’esprit : les ruées vers l’or, les cowboys menant les bisons dans les Grandes Plaines, les affrontements entre soldats américains et les tribus indiennes. Mais on manque souvent d’une vision globale de ce récit qui s’est étalé sur un siècle et demi, à partir des années 1770 jusqu’au début du XXème siècle.

Comment peut-on penser aujourd’hui la conquête des terres en direction du Pacifique, et ce à l'échelle de tout le continent nord-américain (Etats-Unis ,Canada et Mexique) ? Peut-on dépasser le mythe de la frontière, en vigueur pour expliquer une partie de l'identitié américaine ?

C’est à ce domaine passionnant et relativement peu abordé en France qu’est consacré le dernier livre de Soazig VILLERBU « Nouvelle histoire de l’Ouest ».     

Les mouvements migratoires sont anciens au sein de l’Empire ottoman et en Méditerranée, mais connaissent une nette accélération à la fin du XIXe siècle. Entre les années 1880 et 1920, ce sont environ 300 000 hommes et femmes du Mont-Liban, soit l’équivalent du tiers de la population, qui émigrent dans le monde entier. Ces Syriens, comme on les dénommait communément alors, vont s’installer majoritairement en Amérique. Si l'installation finale a beaucoup été étudiée, on sait peu de choses sur le transit en lui-même. Comment cette étape (ou ces étapes) est-elle vécue par les voyageurs, comment habitent-ils les lieux qui les accueillent temporairement durant leur voyage ? Céline Régnard étudie le parcours des Syriens à Beyrouth, Marseille, Le Havre et New York, autant de lieux de transit entre le point de départ et le point d’arrivée qui ont néanmoins marqué les mémoires de ces migrants.

Que pensaient les premiers Homo sapiens de la mort ? Quelles croyances avaient-ils à propos de l'au-delà ? Des questions existentielles qui agitaient nos ancêtres de la préhistoire. Julien d'Huy utilise une approche scientifique novatrice, la phylomythologie, pour remonter le temps pour reconstruire la mythologie des temps passés. Où l'on apprend que certains mythes étaient largement partagés à la surface du globe et ont laissé une trace, une influence, dans des récits bien postérieurs, y compris dans les grands textes religieux.

Un épisode enregistré en public, en librairie, et qui parle d'une bande dessinée ! Mathieu Sapin, auteur et dessinateur, est un formidable conteur qui se met en scène dans ses livres. Edgar est son beau-père portugais, qui a connu la dictature de Salazar, a fui en France avant de retourner à Lisbonne après la Révolution des Oeillets de 1974. Dans un style plein d'humour e tde bienveillance, Sapin retourne sur les traces d'Edgar entre Lisbonne et Paris. Nous sommes accompagnés par l'historien Yves Léonard, spécialiste du Portugal contemporain, qui nous aide à mieux comprendre cette période charnière. 

Le génocide perpétré à l’encontre des Arméniens en 1915-1917 par le gouvernement des Jeunes-Turcs n'a laissé pour beaucoup d'Arméniens survivants d’autre choix que de fuir l’ancien empire ottoman défait à l’issue de la Première guerre mondiale.  Ils prendront les chemins de l’exil qui en amèneront certains à Marseille dans l’entre-deux-guerres. A partir de simples duplicatas de documents administratifs exhumés dans les fonds d'archives des offices des réfugiés, Anouche KUNTH se livre à un exercice d'écriture qui ajoute à la méthode historique une sensibilité personnelle dans la reconstitution de ces destins personnels et familiaux percutés par le poids de l'Histoire.

Le royaume de Koukou se situait au sein de la province ottomane d'Alger aux XVIè et au début du XVIIe siècles. Il a entretenu de nombreux échanges avec la monarchie des Habsbourg d'Espagne, et les deux alliés ont tenté de mettre sur pied une alliance militaire pour fragiliser la présence ottomane au Maghreb. Le royaume de Koukou a longtemps été oublié, du fait notamment de l'historiographie coloniale francaise du XIXe siècle qui a cherché à effacer les traces de toute présence européenne dans la région avant la conquête française. Natividad Planas désenfouit cette histoire qui montre l'ancienneté des relations de part et d'autre de la Méditerranée.

Semaine spéciale Japon : deuxième épisode ! En complément de l'approche historique développée dans le premier podcast, Julien de la chaîne Youtube et Twitch "La Capsule Manga" nous explique comment les samouraïs ont été représentés dans les mangas au XXème et XXIème siècles. Car la France est, après le Japon, le deuxième pays consommateur de mangas !

Quand on évoque le samouraï, bient immédiatement à l'esprit l’image d’un personnage en armure laquée de jais, le katana, son long sabre, au côté, qui obéit en toute circonstance au bushido, le code d’honneur du guerrier. Cette image fixée en Occident depuis plus d’un siècle ne correspond qu’imparfaitement à la réalité d’un groupe qui a connu bien des évolutions durant le millénaire de son existence au Japon.  

Julien PELTIER s'intéresse à la complexité des samouraïs dans son livre « Une autre histoire des samouraïs. Le guerrier japonais entre ombre et lumière » aux éditions Perrin.  

L'urbex, ou exploration urbaine, consiste à visiter en général sans autorisation des lieux abandonnés (usines désaffectées, bâtiments publics inoccupés, maisons et châteaux en ruines) , dans le but le plus souvent de documenter leur état actuel mais aussi leur histoire et celle de leurs occupants. Timothy Hannem, alias Glauque-land, est l'un des pionniers de cette pratique en France, qui a connu un rapid essor dans les années 2000 grâce aux réseaux sociaux. Dans un beau livre, il rend compte de ses visites les plus marquantes et s'attache à imaginer la vie de celles et ceux qui ont jadis déambulé ou vécu dans ces lieux.

 L’esclavage colonial est un fait majeur de l’histoire de France. Il apparaît aux Antilles dès les
premières années de la colonisation au 17ème siècle. L’esclavage est aboli une première fois lors de la Révolution, restauré en 1802 et définitivement aboli par le décret du 27 avril
1848.  

Deux siècles durant, c’est un élément structurant de ces sociétés. L’image stéréotypée est celle de maîtres blancs exploitant des esclaves noirs. Elle ne tient cependant pas compte de la catégorie des affranchis et de leurs descendants, Ces personnes sont désignées par le terme de « libres de couleur » et vont-elles-même subir le préjugé de couleur, bien que leur poids démographique aille en croissant. 

C’est à cette condition qu’est consacré le dernier livre de Frédéric Régent, « Libres de
couleur », paru aux éditions Tallandier. 

Connaissez-vous les origines troubles de la géopolitique ? Au sortir de la première guerre mondiale, Karl Haushofer et ses disciples fondent l'école allemande de Geopolitik et produisent des travaux détaillant des notions telles que l'espace vital qui sont une source d'inscpiration pour les nazis. A la faveur des succès allemands allemands au début de la seconde guerre mondiale, les Américains vont s'intéresser à ces travaux car ils pensent y trouver l'une des raisons de ces succès. Un débat s'ouvre alors pour savoir s'il faut rejeter, adopter ou adapter cette science nouvelle. Cette question fondamentale de la traversée de l'Atlantique qui est au coeur du livre de Florian Louis, "De la géopolitique en Amérique".

L'antimilitarisme est défini par l'opposition systématique à l'institution militaire. Il apparaît vers le milieu du XIXème siècle, et évolue en fonction des mutations de la guerre, de l'émergence de l'Etat moderne et du renforcement du contrôle exercé par ce dernier sur la société. Initialement promu par les milieux révolutionnaires, anarchistes et socialistes, il évolue au XXème siècle au gré des deux conflits mondiaux et des guerres coloniales. Eric Fournier et Arnaud-Dominique Houte ont dirigé un ouvrage collectif qui éclaire cetet question de l'antimilitarisme du XIXème siècle à nous jours.

 Le 22 mai 1985, le journaliste Jean-Paul Kauffmann et le chercheur en sociologie Michel Seurat
sont enlevés juste après l’atterrissage de leur avion à Beyrouth. C’est la fameuse affaire des otages du Liban, et malheureusement d’autres suivront en 1986. 

Un mouvement inédit de soutien est organisé en France par Joëlle Brunerie, gynécologue, l’épouse de Jean-Paul Kauffmann. Une mobilisation médiatique, artistique et politique qui trois ans durant ne va cesser d’alerter l’opinion publique. Ces événements vont bien évidemment secouer la famille du journaliste, son épouse et ses deux enfants.  

C’est ce récit qui inscrit un destin familial dans une France des années 1980 gouvernée par la gauche mitterrandienne qui est au cœur du livre écrit par un historien qui est également l’ainé des fils Kauffmann, Grégoire KAUFFMAN.   

Dans Mein Kampf, rédigé en prison en 1924-1925, Adolf Hitler fait croire que sa vision du monde est ancienne et mûrie spontanément. C'est vite oublier qu'au sortir de la première guerre mondiale, il n'a pas d'opinions politiques très arrêtées. Anne Quinchon-Caudal retrace les années de formation "intellectuelle" d'Hitler et l'influence de certains mentors, notamment le méconnu Dietrich Eckart. Elle montre notamment que c'est vraiment lors de l'année 1920 que son antisémtisme devient fanatique et central, et le demeurera jusqu'à sa mort.   

Un ouvrage majeur de la rentrée pour inaugurer la troisième saison du podcast. Olivier Wieviorka livre une grande synthèse sur la Seconde guerre mondiale, qui comprend mais va au-delà des opérations militaires. Volets économiques, idéologiques, diplomatiques, sociaux de ce conflit par bien des aspects hors norme permettent d'en saisir la complexité. La confrontation des points de vue des différents belligérants permet de mieux comprendre leurs réactions, ou comment des décisions en apparence improductives obéissent en fait à des représentations mentales irréconciliables. Un livre-événement.   

A un an des Jeux olympiques à Paris en 2024, cet ouvrage collectif permet d'aborder 130 ans d'histoire de l'olympisme moderne. Nicolas Bancel, l'un de ses codirecteurs, alayse les grandes évolutions du mouvement olympique, indissociables du contexte géopolitique, ainsi que l'identité et la pertinence des fameuses "valeurs" de l'olympisme. Martin Müller propose dans sa contribution de se pencher sur la durabilité de ces méga-événements: leur impact environnemental est-il encore soutenable, notamment pour les villes-hôtes ? Une approche qui permet de proposer des pistes pour les futures éditions de la compétition. 

L'une des nouveautés de la guerre qui a éclaté en Ukraine en février 2022 est l'abondance de sources déjà disponibles. En écrire une histoire immédiate n'est donc pas un oxymore, et c'est à un dialogue entre deux observateurs avertis que Jean Lopez et Michel Goya nous convient. Ils retracent les dynamiques des deux armées sur le long terme et évoquent les diféfrentes phases des 15 premiers mois du conflit, et la transition entre guerre de mouvement et guerre de position. Une synthèse claire qui permet de comprendre l'art opératif déployé et les forces et faiblesses de chaque camp.  

Entre 1808 et 1825, l'empire espganol en Amérique centrale et du Sud prend fin, une quinzaine de territoires accèdent à l'indépendance. Ces révolutions sont trop souvent vues uniquement à travers le prisme des épopées des grands "Libertadores" comme Simon Bolivar. Gonzague Espinosa-Dassonneville les analyse dans une perspective impériale, car les événements américains sont étroitements liés à la siuation dans la péninsule ibérique, alors d'abord sous le joug des troupes napoléoniennes puis gouvernée par Ferdinand VII qui, hésitant entre retour à l'absolutisme et libéralisation forcée, ne prend pas la mesure des nouvelles réalités outre-atlantique. 

Le Portugal du début des années 1970 est en pleine tourmente. A la mort du dictateur Salazar, le régime résiste et la timide tentative de libéralisation ne prend pas. Les guerres coloniales en Angola, au Mozambique et en Guinée mobilisent de plus en plus la jeunesse sans paraître gagnables. C'est dans ce contexte que la journée du 25 avril 1974, lancée par la diffusion à la radio de la chanson de Zeca Afonso, "Grandola, vila morena", voit des capitaines prendre le contrôle des centres de pouvoir dans tout le pays. En une journée, le régime salazariste est renversé. Ce qui reste à faire n'est rien de moins que la transition vers la démocratie, la décolonisation, le développement économique. Dans ce court essai, Yves Léonard analyse le "jour initial", la rupture qu'il a représenté et les défis qui y ont fait suite.

Qui était Charles Bonaparte, le père de Napoléon ? Luttant aux côtés de Pascal Paoli, il ralliera, comme la grande majorité des Corses, la France lorsque l'île fut cédée par Gênes. Issu d'une lignée de notables, aisés et instruits, Charles Bonaparte fut une figure de la politique ajaccienne, député représentant les nombles de Corse à la cour de Louis XVI. Il incarna également la nouvelle figure de père-citoyen, soucieux de l'éducation de ses enfants et en particulier de ses filles. Michel Vergé-Franceschi réhabilite ce personnage, sans lequel l'Emprereur n'aurait pas existé !   

Pierre Manenti livre la première biographie d'Albin Chalandon, dernier baron du gaullisme. Résistant durant la Seconde guerre mondiale, gaulliste fidèle, il n'a de cesse de faire des allers-retours entre son engagement politique (trois fois ministre, trois fois député) et la direction de grandes entreprises françaises (dont six années à la tête du pétrolier Elf-Aquitaine). Un homme politique qui était également un penseur, dont le portrait est ici complété par l'exploitation d'archives personnelles inédites.

L'espionnage est sans doute l'un des plus vieux métiers du monde. Au Moyen-Age, il s'agissait déjà de collecter des informations pour en faire un renseigement, exploitable par l'autorité militaire ou politique qui l'a commandée. Valentin Baricault pose les bases théoriques de cette activité et en éclaire les modalités d'application entre le XIème et le XVème siècles à travers deux exemples notamment, celui des trois premières croisades et celui de Philippe de Commynes, organisateur d'un réseau du secret pour Louis XI.

Sous-titré "Une histoire transimpériale du Maghreb", le livre de M'hamed Oualdi suit Husayn Ibn Abdallah un mamelouk originaire du Caucase, élevé au rang de dignataire de l'empire ottoman dans la province de Tunis. Conraint à l'exil en Toscane par la colonisation de la Tunisie par la France en 1881, Husayn vit la transition entre deux systèmes de domination. A travers ce destin singuler, le livre montre également comment les dynamiques locales des sociétés maghrébines ont persisté et se sont accomodées des influences extérieures.

Eric Anceau et Jean-Luc Bordron racontent les différentes facettes de l'histoire des impôts, une histoire universelle et millénaire. L'évolution de l'impôt, son acceptation par la population, les révoltes et résistances, l'étendue de son champ d'application (c'est assez simple: du berceau au tombeau !) sont abordées, permettant de comprendre comment l'impôt est indissociable de la construction de l'Etat. Sans oublier quelques anecdotes savoureuses qui concernent autant le contribuable que le percepteur !

Dans cette histoire diplomatique de la France entre 1919 et 1939, l'ambassadeur de France Gérard Araud met à profit son expérience pour comprendre les motivations et actions des protagonistes dans l'entre-deux-guerres. La France avait-elle d'autre choix que de constamment chercher à s'assurer du soutien des Anglais ? Comment comprendre l'approbation de ces derniers aux demandes allemandes de révision des clauses du traité de Versailles ? L'isolationnisme américain fut-il un moteur du rebattage des cartes en Europe ? Une relecture de cette période avec une analyse fine et sans langue de bois.

i ce n'était l'affaire Clearstream, le nom de Philippe Rondot serait demeuré largement inconnu du grand public. A son retour de la guerre d'Algérie, il intègre le SDECE et va jouer un rôle déterminant dans les actions des services de renseignement français pendant trente ans. Traque du terroriste Carlos, négociation avec le palestinien Abou-Nidal, négociation pour tenter de faire libérer les moines de Tibhirine en Algérie, traque des ciminels de guerre en ex-Yougoslavie, etc.: autant d'affaires de la diplomatie française dans lesquelles il est au premier plan. Et toujours au service secret de sa république !

Les Mongols s'étendent sur un large territoire eurasiatique au 13ème siècle. Cependant, ils ne doivent pas être limités à leurs aptitudes guerrières. Dans cet essai novateur, Marie Favereau parle de "grand échange mongol" pour décrire le commerce qu'ils ont contribué à bâtir sur des milliers de kilomètres de route, avec les peuples conquis du Caucase et d'Europe de l'est et leurs partenaires italiens, allemands et mamelouks. En nomades, les Mongols n'ont pas cherché à administrer directement ces populations mais ont inventé un nouveau système politique tenant compte des hiérarchies locales. Une spécificité qui explique que leur héritage perdurera bien après le reflux géographique de l'empire mongol.

Avis aux fans de Kaamelott, Vikings et Game of Thrones ! Les séries télévisées médiévalistes représentent habituellement le Moyen-Age comme une période homogène, fixe. L'intrigue, typiquement, implique un noble chevalier partant à l'aventure dans un monde violent. Pourquoi cette représentation ? Est-ce lié à l'attente du téléspectateur ou au choix des créateurs de la fiction ? Justine Breton analyse le contenu de dizaines de séries diffusées depuis les années 1950 à nos jours, et montre que l'image du Moyen-Age est aussi un reflet des préoccupations contemporaines. Episode garanti spoiler-free !

Joseph Staline meurt le 5 mars 1953, au terme d'une longue agonie, pratiquement seul tellement ses proches sont terrorisés à l'idée de le déranger. Joshua Rubinstein, spécialiste de l'URSS, retrace non seulement les derniers jours du dictateur mais également les derniers mois de son règne. Il aborde les incertitudes que sa disparition fait peser sur l'URSS (la déstalinisation y débute dès les premiers jours),  l'Europe de l'Est mais bien sûr et surtout sur les Etats-Unis, où la nouvelle administration républicaine d'Eisenhower vient à peine d'entrer en fonction. Y avait-il une fenêtre pour un rapprochement entre les deux blocs ?

Le 22 juin 1941, l'opération Barbarossa débute et les troupes nazies pénètrent en Union soviétique, notamment en Galicie orientale, dans l'actuelle Ukraine de l'Ouest. Dès les premiers jours, les civils Juifs sont ciblés, que ce soit pour des exécutions par fusillade ou pour des actes d'humiliation. Organisés par les Nazis, ces pogroms impliquent la population locale, nationalistes ukrainiens comme les simples paysans. Ces massacres de voisins diffèrent du reste de la Shoah, en ce sens que les atrocités sont commises sur les lieux mêmes de vie des Juifs. Marie Moutier-Bitan analyse les mécanismes qui ont permis le déclenchement des violences: l'intrication d'un cadre légal posé par les Nazis, un véritable permis de tuer, et le ressentiment de la population locale vis-à-vis des Juifs.

Dans ce nouvel opus de la collection "24 heures" des éditions des Presses universitaires de France, Dimitri Tilloi d'Ambrosi nous propose de l'accompagner toute une journée et une nuit dans la Rome antique. En l'an 62, sous le règne de Néron, la déambulation couvre les sept collines, du palais impérial du Palatin aux ruelles de Suburre. L'exploration de la ville permet d'aborder le foyer, le travail, les cérémonies et les vices des habitants de la capitale de l'empire. 

Le général Henri Gouraud a une silhouette reconnaissable entre mille. Raide, les yeux bleus perçants, amputé du bras droit suite à un éclat d'obus aux Dardanelles en 1915. Très populaire au sortir de la Première guerre mondiale, durant laquelle il a mené la contre-offensive de Champagne à l'été 1918, il est relativement peu connu aujourd'hui. Dans cette première biographie complète, que lui consacre Julie d'Andurain, nous suivons d'abord un officier de la coloniale. En Afrique, il endosse les tâches successives de conquérant, d'explorateur et d'administrateur. Après la Grande guerre, il jouera un tout autre rôle en étant le premier haut-commissaire du mandat français au Levant, proclamant l'état du Grand-Liban en septembre 1920. Grâce à un très riche fonds d'archives, son parcours est reconstiuté et permet de mieux comprendre les enjeux de son époque, notamment ceux de la colonisation sous la IIIème république .

Pourquoi donc les humains préhistoriques sont-ils allés dans les grottes pour peindre ? Qu'est-ce qui les poussait à pénétrer dans ces lieux froids, sombres, dangereux ? Les interprétations des peintures sont débattues depuis 150 ans mais n'expliquent pas la motivation des artistes. Dans cet essai lumineux, Jean-Loïc Le Quellec postule qu'il doit nécessairement y avoir un mythe puissant dans lequelle la grotte fait partie. Un candidat s'impose: le mythe de l'Emergence primordiale. Une belle et grande explication à ce mystère de l'humanité: vous ne verrez plus Lascaux et Chauvet de la même manière ! 

Paris, 1867: à l'apogée du Second empire, en pleine Exposition universelle, le Paris réaménagé par le baron Haussmann étale sa propsérité économique. Le restaurant n'est plus simplement le lieu où l'on se sustente. Aller au restaurant symbolise cette volonté de profiter du temps libre et de montrer sa réussite sociale. David Michon nous invite au Chez Gustave, restaurant réputé à la décoration Art nouveau,  pour nous faire revivre 24 heures de la vie de l'établissement et à travers lui le quotidien de la société parisienne.

La Belle-Epoqie (1889-1914) n'est pas qu'une période de progrès technique, de prospérité économique et de paix. Les inégalités n'ont jamais été aussi présentes qu'à cette époque, qui a cpnnu son lot de crimes, attentats et autres catastrophes industrielles et naturelles. Loin du cliché des salons mondains, l'insécurité existait réellement, pour de larges pans de la population. Dans ce livre écit à la manière des feuilletons que l'on retrouvait dans les quotidiens d'alors, Arnaud-Dominique Houte nous fait découvrir les peurs et périls que connaissaient les Français au tournant du XXème siècle. 

Il est devenu évident de nos jours que sport, politique et économie sont intimement liés. Les grands événements sportifs tels les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football sont le reflet des rivalités internationales. Dans cet Atlas géopolitique du sport, Jean-Baptiste Guégan et Lukas Aubin dressent le panorama des enjeux contemporains du sport à l'échelle mondiale.

Les relations entre la France et l'Orient remontent à plus d'un millénaire, mais c'est au XVIIIème siècle qu'elles se trouvent pour la première fois théorisées. La campagne d'Egypte, l'orientalisme au XIXème siècle, la protection des chrétiens d'Orient, l'expérience mandataire et la reconfiguration du Levant au sortir de la Seconde guerre mondiale permettent de saisir la représentation plurielle de l'Orient en France. Jean-François Figeac aborde également l'influence de l'opinion publique française sur la conduite de sa politique étrangère et montre comment la traditionnelle question d'Orient, peu à peu remplacée par le concept de politique arabe, est aussi un miroir des préoccupations hexagonales.

Depuis son premier match en 1904, l'équipe de France de football a connu à sa manière les bouleversements et les évolutions du pays. Deux geurres mondiales, de profondes mutations sociologiques, les luttes du monde du travail et les dangers politiques ont façonné son parcours. A travers 20 matchs emblématiques, François da Rocha Carneiro montre ce que les rencontres sportives disent de la situation de la France. Vivons avec lui les prolongations !

Olivier Mannoni a réalisé la nouvelle traduction de "Mein Kampf" de l'édition critique publiée en mai 2021 sous le titre "Historiciser le mal". Il revient sur son expérience avec le brulôt d'Hitler, dont le style confus, fait de glissements et dérapages sémantiques, a pu dérouter même son lecteur contemporain. Quel but poursuivait la langue d'Hitler, et plus généralement celle du régime nazi ? Comment, près d'un siècle après sa parution, rendre compte de son contenu sans le déformer ? Et quelles leçons peut-on en tirer sur l'influence du discours tronqué et volontairement simpliste encore en usage dans la sphère publique de nos jours ?

 Au milieu des années 1930, cinq étudiants de Cambridge aux penchants communistes sont recrutés par les Soviétiques. Sous la direction de Kim Philby, ces cinq espions intégreront les services secrets britanniques, y grimperont les échelons et fourniront de très précieuses informations aux Soviétiques. Dans ce livre qui se lit comme une enquête, Rémi Kauffer révèle leur parcours et décryptera pourquoi aucune poursuite judiciaire ne s’enclenchera à leur encontre. Au cœur de la Guerre froide, une histoire bien réelle qui inspirera l’un des meilleurs romans de John Le Carré !   

Président de la République de 1848 à 1852 et empereur de 1852 à 1870, Louis-Napoléon Bonaparte a longtemps été une figure délaissée de l'histoire de France, souvent réduit à son accession au pouvoir par un coup d'Etat et son départ suite à la défaite militaire contre la Prusse. Dans cet ouvrage de la collection "Bibliothèque des illustres", illustré grâce au riche fonds icnongraphique de la Bibliothèque nationale de France, Thierry Lentz montre aussi les autres aspects marquants de son règne: essor économique, certaines avancées sociales, urbanisation, changements politiques. Napoléon III est aussi un acteur majeur de la pleine entrée la France dans l'époque moderne. 

Le vingtième siècle fut celui des paradoxes: la perte d'influence de l'Europe s'accompagne d'une réinvention de l'impérialisme, la mondialisation va de pair avec une fragmentation, le déchaînement des violences côtoie les progrès scientifiques et techniques. Cette somme regroupant une cinquantaine d'historiennes et d'historiens, sous la direction de Florian Louis et Nicolas Beaupré, retrace les grands enjeux qui ont traversé le siècle dernier, à la fois à hauteur du monde et de ses sous-régions, mais aussi à hauteur des individus ordinaires qui ont pu influer le cours de l'histoire. 

Dans cet ouvrage original, Alexandre Jubelin rend compte de la réalité du combat naval dans l'Atlantique au XVI-XVIIème siècles. Une description au coeur de l'action, "au ras du pont", à une époque charnière qui voit l'artillerie s'implanter dans les navires et parfois modifier drastiquement le cours de l'affrontement. Et lorsque ce n'est pas le cas, l'abordage reste l'ultime moyen de départager les belligérants. Bienvenue à bord, et pour cette occasion nous accueillons Mémo'Art d'Adrien comme membre d'équipage/intervieweur !

22 comme la 22ème édition de la Coupe du Monde de football au Qatar. Kévin Veyssière alias FC Geopolitics présente 22 histoires de 1930 à 2022, des plus insolites aux plus dramatiques, et montre comment ce tournoi a de tout temps constitué une formidable caisse de résonance pour les enjeux géopolitiques et la lutte des petites nations à exister sur la scène internationale. 

Louis Pasteur (1822-1895) est assurément le scientifique français le plus célèbre dans le monde, devenu un mythe déjà de son vivant. Ses études sur la fermentation, les maladies du vin et du ver à soie ont grandement aidé les secteurs agricoles et industriels français touchés par ces fléaux. Puis, son intérêt pour les maladies contagieuses, d'abord chez les animaux, a connu son apogée dans la mise au point de la vaccination contre la rage. Dans cette biographie, Michel Morange explore au-delà de la carrière scientifique. L'itinéraire personnel, les relations, les convictions philosophiques et religieuses de Pasteur permettent d'éclairer les multiples facettes du "bienfaiteur de l'humanité". 

En guerre, une opération de déception est une combinaison d'actions planifiées et coordonnées pour tromper l'ennemi sur notre vrai stratagème, et l'amener ainsi à agir dans la direction que nous souhaitons. De telles opérations menées durant la seconde guerre mondiale sont devenues des classiques, telles Barclay et Fortitude. Rémy Hémez retrace l'histoire des opérations de déception au 20ème siècle, depuis que les progrès techniques ont transformé la conduite des combats. Et il réflechit sur le rôle des opérations de déception demain, tandis que le champ de bataille devient de plus en plus trasparent pour les armées les plus avancées technologiquement.

Un empire nait guerrier mais doit se pacifier et désarmer sa population pour survivre. Cette réflexion, que Gabriel Martinez-Gros avait menée précédemment dans le sillage des travaux d'Ibn Khaldun, est prolongée dans son dernier ouvrage. Il fait l'hypothèse que le christianisme, l'islam et le bouddhisme se sont développés car les empires pacifiés déclinent politiquement mais que leurs valeurs essentielles (paix et universalisme) restent vivantes et sont transmises aux religions. Une nouvelle loi historique que l'auteur explique pas à pas dans cet épisode.

L'histoire religieuse en France a connu de fortes évolutions depuis un siècle. Après une attention initiale prioritaire au catholicisme, et dans une moindre mesure au protestantisme et au judaïsme, elle s'est ouverte à d'autres religions (islam notamment) et a établi des passerelles avec d'autres spécialités (sociologie, anthropologie, etc). Dans cette grande synthèse, Dominique Avon analyse les différents étapes de l'historiographie religieuse française, en parallèle de la sécularisation croissante de la société.

On retrouve conspirations et intrigues à toute époque et sur tous les continents. Certains réussissent mais beaucoup échouent lamentablement. Et pour ceux qui réussissent, il y a souvent un retour de bâton qui annihilie les résultats initiaux. A travers 25 chapitres, Benjamin Brillaud aka Nota Bene et Stéphane Genêt nous font découvrir l'étendue du savoir des hommes pour monter un complot. Avec humour et leur talent de conteur, ce qui rend la (re)découverte de ces moments historiques d'autant plus agréable. 

Depuis les bombes lancées sur le Japon en 1945, l'arme nucléaire a constamment pesé sur les relations entre les principales puissances. Bien des crises durant la guerre froide auraient pu voir l'humanité disparaître. Depuis les années 1990, d'autres puissances asiatiques ont accédé à la bombe. La menace nucélaire refait aujourd'hui surface sur le continent européen, en Ukraine. Jean-Marc Le Page retrace l'histoire de l'arme nucléaire, les crises où la menace a été bandie, l'évolution des doctrines d'utilisation et les défis que pose sa possession aujourd'hui.

Fondé en 1776 en Bavière, les Illuminaten ont existé une dizaine d'années et avaient pour but le perfectionnement de l'humanité. Ce n'est qu'après leur dissolution qu'ils ont été appelés Illuminati, et accusés d'avoir fomenté la Révolution française puis noyauté les Etats-Unis d'Amérique. Comment en est-on arrivé là ? Et comment sont-ils devenus synonymes de complotisme mondial de nos jours ? C'est l'objet de cette enquête de Pierre-Uves Beaurepaire, qui partant de leur histoire réelle décrypte la construction du mythe.

Créé par décret impérial en 1857, le corps des tirailleurs sénégalais va participer aux guerres de la France pendant un siècle, d'abord en Afrique puis en Europe et enfin en Indochine. Dépassant l'historiographie militaire, Anthony Guyon livre une analyse du fonctionnement et du quotidien des tirailleurs sénégalais sans éluder les clichés qui leur sont associés. Il y livre également une galerie de portraits individuels qui montre la diversité des parcours et des motivations des engagés.

La Guerre du Liban (1975-1990) n'est pas seulement la guerre des Libanais. Les rivalités géopolitiques régionales et internationales ont fait du pays du Cèdre le lieu d'affrontement par procuration d'acteurs externes. Dima de Clerck et Stéphane Malsagne présentent une analyse transversale et non chronologique du conflit, abordant les multiples enjeux locaux et globaux, le rôle des combattants, la résilience des civils, le fonctionnement des institutions, l'ampleur de la tragédie. Henry Laurens disait: "Si vous avez compris quelque chose au Liban, c'est qu'on vous l'a mal expliqué" : ce livre n'est pas loin de le contredire. 

Reine de Suède à 6 ans, elle abdique à 28 ans. Protestante luthérienne, elle se convertit au catholicisme. Quittant son pays, ses motivations sont difficiles à percer. Femme, des rumeurs quant à son genre courent. Anna Moretti va tenter d'éclaircir le mystère de Christine de Suède, souveraine du 17ème siècle, et la réhabiliter par la même occasion.

Une uchronie c'est un récit historique où un fait réel ne se produit pas ou se déroule différement de ce que l'on connait. S'ouvre alors une histoire des possibles. Si c'est avant tout un genre romanesque, Thierry Camous l'aborde en historien, et décrit 10 uchronies très documentées. Et si Napoléon n'avait pas perdu Waterloo ?  Et si la France avait battu la Prusse en 1757 ? On imagine que les conséquences peuvent être vertigineuses !

L'islam n'est pas seulement la dernière-née des religions monothéistes, c'est également une civilsation et une culture. Les mondes musulmans sont multiples, et pas forcément arabes. John Tolan raconte les débuts de l'islam, son expansion, sa déclinaision particulière à chaque empire (omeyyade, abasside, ottoman, etc.) et à la llumière de 14 siècles d'évolution, permet de mieux comprendre les défis contemporains que l'islam rencontre aujourd'hui.

La Méditerranée, cet espace à la fois unique et pluriel, une mer entre les terres, notre mer pour les Romains, est central dans notre histoire et ce depuis trois millénaires. Dans cet Atlas richement illustré, Florian Louis aborde l'évolution de la Méditerranée, les grands empires qui l'ont occupée, les religions qui s'y sont confrontées, les rivalités entre les rives nord et le sud, entre les bassins occidental et oriental, ainsi que les défis que le futur lui (nous) réserve.

Anne de France, fille du roi Louis XI, duchesse de Bourbonnais et d'Auvergne, va assurer la régence du royaume de France pendant 10 ans, jusqu'à la majorité de son frère le futur Charles VIII. Femme puissante, à la transition entre deux époques, elle est l'une des dernières princesses du Moyen-Age et l'une des premières dames de la Renaissance.  

Le mook De la guerre revient pour un deuxième numéro, encore plus riche, avec 24 contributions de grandes plumes universitaires et journalistiques. On en parcourt quelques unes avec son rédacteur en chef, Jean Lopez, qui s'est prêté au questionnaire de Clausewitz, créé pour l'occasion et qui sonde l'âme...militaire bien sûr.   

Premier roman historique chroniqué dans le podcast, La montée à l'Empyrée traite de l'évolution de la science depuis les Lumières à nos jours. Pierre Le Franc, cardiologue, raconte les idées et découvertes qui ont permis, en deux siècles, de passer de la compréhension de la physiologie à la maîtrise de l'électricité pour aboutir à la stimulation du coeur défaillant. De multiples anecdotes et personnages insolites émaillent son récit, et l'on se demande à chaque fois si c'est vrai  !

Dans cet épisode plus court qu'habituellement, nous vous présentons la collection du Petit Quizz créée par Grégoire Thonnat, aux éditions Pierre de Taillac. Des petits livres souples au format poche, sous forme de question-réponse et qui abordent un thème d'histoire, en général militaire, à destination des grands comme des enfants. Nous parlerons plus concrètement du dernier tome, consacré à la mythique 13ème demi-brigade de la Légion étrangère. 

Paul Deschanel, un Président de la République tombé d'un train en pyjama ? Oui, oui, mais pas que. Un personnage plutôt sympathique (sauf de l'avis de Clémenceau qu'il a battu à l'élection présidentielle !), grand orateur, Académicien, fin politicien, qui a marqué la IIIème République. Un destin à (re)découvrir, à l'occasion du centenaire de sa mort. 

Qui a gagné la Guerre de 14 ? La France et les forces de l'Entente ? Pas si simple... Au vu de l'état humain, militaire et économique des différents pays au sortir de la guerre, le doute est permis. Et c'est peut-être l'issue de la Seconde guerre mondiale qui peut apporter la réponse. Dans un aller-retour permanent entre les deux conflits majeurs du vingtième siècle, à travers plusieurs 11 novembre symboliques, Jean-Michel Steg éclaire cette question qui ne peut être appréhendée que dans le temps long.  

Dès 1933, de nombreux intellectuels français, journalistes, écrivains, professeurs et hommes de foi, se rendent en Allemagne pour se rendre compte de la réalité du régime national-socialiste. La plupart sont fascinés par cette société nouvelle qu'ils rêveraient de voir transposée en France. Alexandre Saintin nous présente leurs motivations, leurs voyages et leur influence supposée, sans oublier ceux qui, lucides, ont entrevu la vraie nature du régime nazi. 

"La gauche se réclamera de moi lorsque je serai mort". Cette citation du Général de Gaulle, reproduite en couverture de cette "Histoire du gaullisme social" de Pierre Manenti, résume bien l'importance que revêtait le bien-être et le bonheur des personnes et des travailleurs dans la politique menée par le Général. Indissociable des autres facettes du gaullisme,  découvrez dans cet épisode l'évolution du gaullisme social depuis 60 ans et les grandes figures qui l'ont incarné.

Sept destins de femmes exceptionnelles, dont l'engagement à servir les autres et la nation force le respect. De la Seconde guerre mondiale à nos jours, Marie-Laure Buisson nous raconte (et très bien) leur vie et réhabilite leur mémoire. 

Découvrez le destin tragique de Rino della Negra, footballeur recruté par le mythique club du Red Star, qui durant la Seconde guerre mondiale va rejoindre les francs-tireurs partisans au sein du groupe Manouchian, et sera arrêté puis fusillé par les nazis au Mont-Valérien le 21 février 1944. 

Né sous Louis XV, Surcouf a connu la Révolution, Napoléon et la Restauration. Comment a-t-il traversé cette ère de bouleversements, qui a vu un nouveau monde succéder à l'Ancien régime ? Quelle a été sa carrière de marin et d'armateur, et que peut-on dire des controverses enourant sa légende ? Michel Vergé-Franceschi, grand sécialiste de l'histoire maritime, nous éclaire dans son livre "Surcouf, la fin du monde corsaire" paru chez Passés composés.  

La Guerre de Sécession, Civil War pour les Américains, a opposé le Nord au Sud, l'Union à la Confédération, de 1861 à 1865. Conflit fratricide ayant pour toile de fond l'abolition de l'esclavage, Vincent Bernard y a consacré un ouvrage appelé à devenir une référence en français: "La Guerre de Sécession, la Grande Guerre américaine", aux éditions Passés composés. On en cause avec lui !

Napoléon, la biographie inattendue.

De Thierry Lentz et Fanny Farieux.

Paru aux éditions Passés composés

Les Phéniciens, une civilisation méditerranéenne.

De Corinne Bonnet, Elodie Guillon et Fabio Porzia.

Paru aux éditions Tallandier. 

Le Temps des Guépards. La guerre mondiale de la France de 1961 à nos jours.

Sortie en janvier 2022

Entretien avec Michel GOYA