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98 - LPP#11_Comment rédiger les commentaires des livrets?
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- 98 - LPP#11_Comment rédiger les commentaires des livrets?
Être assis le dos courbé devant son ordinateur pendant des heures à rédiger les commentaires des livrets…
Essayer de se remémorer, pour chaque élève, des moments de la classe….
Se souvenir si notre élève est vraiment « bavard » ou non…, s’il participe bien… ou pas…
Bref, rédiger les commentaires des livrets n’est pas un moment que j’apprécie vraiment! Surtout que l’on ne sait pas toujours quoi écrire…
Alors, comment rédiger les commentaires des livrets?
Dans ce nouvel épisode des Petits Pas, je vous propose de rédiger vos commentaires en 4 parties. 👇👇
Fri, 13 Jan 2023 - 6min - 97 - LPP#9 – Apprendre, c’est suspendre!
Et si apprendre, ce n’était pas au fond savoir suspendre son geste spontané?
Pour répondre à cette question, nous allons de nouveau faire appel à Gérard Morin qui est intervenu lors de la première édition de la conférence des professeurs des écoles.
Il prend cet exemple pour illustrer la richesse de notre patrimoine pédagogique.
Pour découvrir l’intervention complète de Gérard Morin à la conférence des professeurs des écoles, demandez votre accès à la Dropbox d’Effet Eurêka:
Tue, 08 Mar 2022 - 9min - 96 - LPP#10 – A la découverte de la « Grammaire du CP à la 6ème »
Adjectif, épithète, attribut… Parle-ton de classe grammaticale ou de fonction? D’ailleurs, je ne suis pas certain de savoir ce qu’est vraiment une classe grammaticale, ni même à quoi sert la fonction?
Bref, je panique, tout devient flou et s’embrouille dans ma tête quand j’entends des termes de grammaire.
Et puis, pas simple d’enseigner lorsque l’on a soi-même des doutes…
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler du tout nouveau guide des fondamentaux pour enseigner qui vient tout juste de paraitre.
Il s’intitule « La grammaire du français du CP à la 6ème« .
La synthèse des repères de progression proposée dans le guide « La grammaire du CP à la 6ème » se trouve dans la Dropbox d’Effet Eurêka. 👇👇
Sun, 18 Dec 2022 - 6min - 95 - LPP#8 – Faire au mieux, c’est faire bien!
Comme tous les jours, j’ai une petite appréhension avant le démarrage de la journée.
Vais-je réussir à canaliser l’énergie de mes 30 élèves ?
Pour découvrir l’intervention complète de Gérard Morin à la conférence des professeurs des écoles, complétez le formulaire ci-dessous
Tue, 01 Mar 2022 - 11min - 94 - LPP#7 – Comment constituer des groupes?
Lorsque nous cherchons à constituer des groupes, nous nous posons toujours de nombreuses questions:
* Groupe homogènes ou hétérogènes?
* Est-ce que je laisse aux élèves le choix de faire les groupes, en sachant qu’il risque de rester entre « copains »?
* Est-ce que je dois imposer les groupes sachant que certains élèves ne seront pas contents de leur groupe et risquent de ne pas travailler?
Pour nous éclairer, nous retrouverons Sylvain Connac qui a répondu à cette question lors de son intervention à la conférence des professeurs des écoles. Vous pouvez retrouver son intervention en intégralité sur Effet Eurêka.
Pour découvrir le replay de l’intervention de Sylvain Connac à la conférence des professeurs des écoles, cliquez ci-dessous:
Les épisodes des Petits Pas d’Eurêka sont disponibles en vidéo sur Youtube ou en audio sur Apple Podcast (et toutes les autres plateforme de streaming)
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Tue, 22 Feb 2022 - 6min - 93 - LPP#6 – Coopérer pour mieux apprendre
L’heure de la synthèse est arrivée!
Dans l’épisode n°3, nous avons découvert le paradoxe de l’acte d’apprendre: On ne peut apprendre que par soi-même, mais nous apprenons mieux ensemble.
Dans l’épisode n°4, nous avons découvert les 4 étapes de l’acte d’apprendre.
Dans l’épisode n°5, nous avons défini la coopération, notamment en la différenciant de la collaboration. Nous y avons aussi évoqué la diversité des formes de coopération.
Dans cet épisode, je vous propose d’arriver à la synthèse du paradoxe de l’acte d’apprendre: comment coopérer pour mieux apprendre?
Pour découvrir le replay de l’intervention de Sylvain Connac à la conférence des professeurs des écoles, cliquez ci-dessous:
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Tue, 08 Feb 2022 - 8min - 92 - LPP#5 – Les 4 caractéristiques de la coopération entre élèves
Dans cet épisode, vous allez notamment découvrir:
* la différence entre collaboration et coopération
* les 4 caractéristiques de la coopération
* les 2 objectifs (très différents!) de la coopération entre élèves
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Tue, 01 Feb 2022 - 3min - 91 - LPP#4 – Les 4 étapes de l’acte d’apprendre
Dans l’épisode précédent, nous avons découvert le paradoxe de l’acte d’apprendre:
On ne peut apprendre que par soi-même, mais nous apprenons mieux ensemble.
Aujourd’hui, nous allons approfondir la première partie de ce paradoxe: nous ne pouvons apprendre que pour nous-mêmes.
Pour cela, nous allons de nouveau faire appel à Sylvain Connac qui va nous présenter une des modélisations possibles de l’acte d’apprendre.
Il reprend une démarche en 4 étapes, formalisée par Daniel Favre dans un livre intitulé « Cessons de démotiver les élèves ».
Pour découvrir le replay de l’intervention de Sylvain Connac à la conférence des professeurs des écoles, cliquez ci-dessous:
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Tue, 25 Jan 2022 - 5min - 90 - LPP#3 – Le paradoxe de l’acte d’apprendre
Dans cet épisode, nous découvrons le paradoxe de l’acte d’apprendre.
Ce paradoxe nous est présenté par Sylvain Connac, enseignant-chercheur et Maître de Conférences en Sciences de l’Education à l’Université Paul Valéry de Montpellier.
Sylvain Connac est également auteur de plusieurs livres de pédagogies dont « La coopération, ça s’apprend. »
Pour découvrir le replay de l’intervention de Sylvain Connac à la conférence des professeurs des écoles, cliquez ci-dessous:
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Sun, 16 Jan 2022 - 4min - 89 - LPP#2 – La rencontre qui a transformé ma pratique de classe
Dans cette vidéo, je vous partage ma rencontre avec Delphine et les convictions que nous partageons sur Effet Eurêka:
* Enseigner n’est pas inné
* Chaque professeur a une personnalité à exprimer
* Faire évoluer sa pratique demande du temps
Vidéo Youtube
Dans cet épisode, je parle notamment du kit pour les professeurs de CP que vous pouvez télécharger ci-dessous:
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Fri, 14 Jan 2022 - 2min - 88 - LPP#1 – Nos incertitudes de professeurs des écoles
Dans ce premier épisode des Petits Pas d’Eurêka, vous allez découvrir :
* tous mes doutes de professeur débutant.
* comment ces incertitudes me font me sentir coupable
* ce qui m’a surpris quand je suis allé en stage chez ma collègue
* pourquoi même les professeurs expérimentés ont le sentiment de ne pas être à la hauteur
Dans cet épisode, je parle notamment du kit pour les professeurs de CP que vous pouvez télécharger ci-dessous:
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Wed, 05 Jan 2022 - 5min - 87 - 3 leçons du livre de Cenicienta
Effet Eureka · 3 leçons du livre de Cenicienta
Aujourd’hui, nous parlons du livre de Sandrine Rion, alias Cenicienta, publié en mars 2020…
Concours: cinq livres de Cenicienta sont à gagner! Inscrivez vous au tirage au sort ci-dessous. Résultat le 31 octobre!
Mise à jour du 31 octobre : Bravo à Virginie, Sophie, Sylvie, Caroline et Christèle qui ont remporté le livre de Cenicentia… Oui, oui, ça fait un peu plus que 2 gagnants! 🙂
Dans ce livre-témoignage, Sandrine nous raconte son parcours de professeur des écoles. J’ai lu ce livre il y a quelques mois et je l’avais beaucoup apprécié.
Force est de constater que plusieurs mois après ma lecture, je pense encore régulièrement à son livre. C’est pour cela que j’ai décidé d’en faire un épisode du podcast !
Dans cet épisode, je vous partage les 3 leçons que je retiens du livre de Cenicienta.
1ère leçon : L’importance du travail en équipe
Cela peut paraitre paradoxal mais, professeur est un métier solitaire. Nous sommes très souvent seuls dans notre salle de classe.
Cependant, au cours de son parcours, Sandrine a eu l’occasion de travailler en étroite collaboration avec deux collègues et de former un trio qui a généré une émulation très positive.
En lisant son livre, on ressent que cette période de sa vie professionnelle a été très épanouissante. Malheureusement, cela n’a pas duré…
2ème leçon : Rien n’est jamais acquis
Après le départ de ses deux collègues de son école, Sandrine a eu un très gros passage à vide. Parfois un changement peut vraiment nous faire perdre confiance dans notre pratique : un changement de niveau, le départ de collègues, une nouvelle école, une classe plus « difficile »…
Et pour remonter la pente, Sandrine a réappris à se satisfaire de chaque petite chose positive qu’elle voyait dans sa journée.
3ème leçon : Rome ne s’est pas construite en un jour
Si ce livre m’a tant marqué, c’est sûrement par la grande transparence dont Sandrine fait preuve. Son témoignage nous montre l’envers du décor : elle nous évoque ses réussites, ses fiertés, mais aussi tous ses doutes et ses inquiétudes.
Et c’est très rassurant!
Car quand on observe ses collègues, quand on va sur les réseaux sociaux, on a tendance à croire que tout va mieux chez les autres, que tout est parfait dans leur classe! C’est un phénomène qui est amplifié sur les réseaux sociaux et on a l’impression qu’on n’est pas vraiment à la hauteur dans notre salle de classe.
Quand on adore son métier, quand on s’y investit, on a envie de tout faire tout de suite très bien, mais il faut aussi savoir se donner du temps… Rome ne s’est pas construite en un jour!
Je vous propose maintenant de vous partager comment nous pouvons mettre en oeuvre ces 3 leçons:Sat, 26 Sep 2020 - 86 - Enseigner en classe flexible – Cycle 2 et cycle 3 – Revue du livre
Effet Eureka · Enseigner en classe flexible – Revue du livre
Aujourd’hui, nous parlons du livre Enseigner en classe flexible – Cycle 2 et Cycle 3 paru aux éditions Retz et qui a été écrit par 5 professeurs des écoles dont Maitresse Aurel que vous connaissez sûrement de par son blog.
C’est Delphine Grasset, une des auteurs de la méthode de lecture Pilotis, qui m’a parlé pour la toute première fois de ce livre dans le cadre de la formation que nous organisons ensemble sur Effet Eurêka.
Avant de vous parler de ce livre, j’aimerais vous raconter une de mes premières frustrations en tant que professeur des écoles.
Quand j’ai commencé à enseigner, je me suis posé beaucoup beaucoup de questions, mais une interrogation revenait sans cesse durant mes premiers mois en tant que professeur des écoles : comment gérer les transitions?
En effet, l’une de mes premières frustrations était que je ne savais pas quel était le bon moment pour passer d’une séance à une autre : il arrive tout le temps que certains élèves aient déjà fini le travail demandé, alors que d’autres viennent à peine de comprendre la consigne et de s’y mettre.
Alors, quel est le bon moment pour passer à l’activité suivante? Et qu’est-ce que je donne à ceux qui ont déjà fini? Et est-ce que je dois « forcer » mes élèves plus lents à finir coûte que coûte?
A l’époque, dans ma classe, tous mes élèves faisaient la même activité en même temps. J’avais la volonté de tout contrôler et de ne pas lâcher prise. J’étais vraiment très loin d’avoir une classe flexible…
Mais au fait, qu’est-ce que c’est une classe flexible?
« Une classe flexible, c’est la combinaison d’un enseignement flexible et d’un environnement flexible. »
* Citons directement le livre pour décrire l’enseignement flexible: « Le cœur de l’enseignement flexible repose sur la capacité de l’enseignant à faire confiance à l’élève comme garant de ses apprentissages. »* Quant à l’environnement flexible, c’est un environnement qui laisse plus de place au mouvement et à la liberté de l’élève.
Comment mettre en place la classe flexible?
En tant qu’enseignant, nous disposons de trois leviers d’actions:
* nous-même, les professeurs* les élèves* la salle de classe
Notre rôle et notre posture d’enseignant
Il faut accepter de ne pas tout contrôler, de faire confiance à nos élèves et d’accepter une part de lâcher-prise. Le maitre n’est pas le seul à détenir le savoir, et à le prodiguer à tous les élèves en même temps.
L’enseignement flexible a pour ambition de proposer des situations d’apprentissages au plus proche...Tue, 04 Aug 2020 - 85 - « Comment gérer l’hétérogénéité dans une classe de CP? » avec Delphine Grasset
Dans nos classes de CP, nous constatons tous une forte hétérogénéité et ce dès le début de l’année. Avec la situation actuelle, les écarts vont encore se creuser…
Comment gérer l’hétérogénéité dans une classe de CP?
Pour aborder ce vaste sujet, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Delphine Grasset, auteur de la méthode de lecture Pilotis et professeur de CP depuis plus de 20 ans.
Notre échange a été tellement riche que je l’ai découpé en 5 épisodes.
Effet Eureka · Parie 1 – Vue d’ensemble
Voici le programme des 4 épisodes suivants:
* Episode 2 : Le fonctionnement de la classe* Episode 3 : Faire progresser les élèves les plus en réussite* Episode 4 : Faire progresser les élèves les plus en difficulté* Episode 5 : Pour conclure: compréhension, fluence, programmation
Complétez le formulaire ci-dessous pour accéder aux 4 épisodes suivants (ainsi qu’à une synthèse du premier épisode et aux grilles d’évaluation évoquées).
[sibwp_form id=4]Tue, 02 Jun 2020 - 84 - Eurêka 58 – Pourquoi les professeurs ne sont pas des imposteurs!
Le syndrome de l’imposteur est très présent chez les professeurs… Pourtant, les professeurs sont loin d’être des imposteurs ! Découvrez pourquoi dans cet épisode d'Effet Eurêka.
Sat, 18 Apr 2020 - 83 - Eureka 57 – Développer le plaisir d’apprendre à distance grâce au jeu
Jouez directement à la grande aventure de l’écureuil et de Petit Pawnee
Si vous êtes un fidèle du podcast, vous savez que le plaisir d’apprendre est l’une de mes trois valeurs.
Mais comment faire pour développer le plaisir d’apprendre chez nos élèves dans le contexte si particulier du confinement ?
Voici ce qui nous attend dans cet épisode :
* Un tâtonnement nécessaire avant d’imaginer créer un jeu* Mais, au fait, c’est quoi un jeu ?* Comment donner envie de jouer aux enfants de jouer à mon jeu?* Une note plus personnelle pour conclure
Un tâtonnement nécessaire
La période que nous traversons actuellement nous oblige à explorer de nouvelles manières de travailler et j’aimerais vous partager aujourd’hui le jeu de mathématiques que je viens de créer et qui s’intitule : la grande aventure de l’écureuil et de Petit Pawnee.Au cours de cette « continuité pédagogique », nous nous posons des tonnes de questions, nous essayons, nous ajustons, bref nous tâtonnons: Est-ce que je donne trop de travail aux enfants ? Ou pas assez ? Est-ce que je fais des révisions ou est-ce que j’avance sur le programme ? Par quel moyen je communique aux parents ? Comment est-ce que je peux différencier ?
La grande aventure de l’écureuil et de Petit Pawnee n’échappe pas à la règle et c’est, par tâtonnement, petit à petit, que cette idée m’est venue.
Mon idée initiale était de réaliser une série de vidéos de mathématiques qui reprenait la plupart des compétences de numération au CP. En voyant la liste des exercices qui s’allongeait, je me suis dit que je ne pouvais pas envoyer juste comme ca par mail une liste de vidéos longues comme le bras. Cela ne serait pas motivant pour les enfants et même angoissant pour les parents qui pourraient se poser plein de questions: « Par où commencer? Comment vais-je avoir le temps de faire tous les exercices? Et si mon enfant n’y arrive pas ? »
Alors, comment faire pour proposer des révisions de maths qui soient engageantes pour les enfants et pour les parents ?
C’est à ce moment là que j’ai dressé une autre liste, une liste qui m’a angoissé, moi… La liste de tous les objectifs de ces révisions!
J’ai des objectifs pour les enfants, pour les parents, et pour moi en tant que professeur:
1. Mes objectifs pour les enfants:
* Je veux que les enfants soient motivés,.* Je veux qu’ils soient incités à persévérer même lorsque c’est un peu dur.* Je veux que les enfants soient valorisés dans leur réussite.* Je veux que chaque élève de ma classe, peu importe son niveau, puisse se sentir à l’aise et ait envie de progresser.
2. Mes objectifs pour les parents:
* Je veux que les parents soient rassurés quant à la progression de leurs enfants. Je pense qu’on ne mesure pas à quel point ils peuvent se poser des questions…* Je veux que les parents sachent où se situe leur enfant, s’il est en réussite ou en difficulté, s’il utilise les bonnes procédures pour résoudre les problèmes.
3. Mes objectifs en tant que professeur:
* Je veux que les enfants travaillent sur les compétences du programme de CP.Sat, 11 Apr 2020 - 82 - Eureka 56 – Comment motiver nos élèves ?
Etre prof, c’est faire un métier parfois très frustrant.
On passe beaucoup de temps à préparer des cours, on donne le meilleur de nous-même face aux élèves, on essaie d’organiser des activités qui vont les motiver et pourtant, parfois rien ne se passe.
On a du mal à capter l’attention de nos élèves.
On ne réussit pas à les faire sortir de leurs coquilles. On dirait que rien ne les intéresse, qu’ils n’ont envie de rien. Ils passent la journée à discuter avec leur voisin, à écrire sur leur table, à avoir les yeux rivés sur leur ordinateur sans lever la tête si vos élèves sont un peu plus âgés…
Cela nous fait douter: douter de ce que nous leur proposons, douter de la manière dont nous donnons notre cours. Cela peut nous faire perdre notre patience, générer du stress, voire de l’angoisse et nous couper la joie et l’enthousiasme que nous souhaitons communiquer à nos élèves.
Dans cet épisode, nous allons voir comment fonctionne la motivation, en nous appuyant sur différentes théories tout en proposant des exemples concrets.
Voici ce qui nous attend :
* Pourquoi est-ce si important de motiver nos élèves?* Les 3 besoins essentiels à remplir avant de parler de la motivation* Vais-je réussir? Est-ce important de réussir?* La motivation, c’est comme le cholestérol* Déclenchement, intensité, persévérance
J’ai préparé une synthèse de l’article sous forme de carte mentale ! Inscrivez-vous à la newsletter et découvrez la carte mentale.
Pourquoi est-ce si important de motiver nos élèves?
Il y a quelques temps, j’étais à la recherche d’un objet quelconque dans mon garage. Alors que j’étais en train de fouiller frénétiquement, je suis sur tombé sur une caisse. Il n’y avait rien écrit dessus et cela a attisé ma curiosité. J’ai décidé de l’ouvrir et j’ai découvert à l’intérieur une vingtaine de livres. La mémoire m’est subitement revenue, il s’agissait de la caisse avec mes livres « à garder », ceux qui m’ont bien plu. J’ai parcouru les différents ouvrages et je suis tombé sur le livre de Robert Mager intitulé : « Pour éveiller le désir d’apprendre ».
A l’époque où je l’avais acheté, je n’étais pas du tout professeur des écoles, c’était un métier que je commençais à peine à envisager. Néanmoins, j’avais beaucoup aimé ce livre.
Au fond de mon garage, j’ai donc commencé à le feuilleter et j’ai relu une phrase que j’avais surlignée :
Le seul but de ce livre est d’aider vos élèves à quitter votre enseignement désireux d’utiliser ce qu’ils ont appris – et impatients d’en savoir plus encore. Roger Mager, POUR eveiller le désir D’APPRENDRE
Cette phrase résume tout le but de l’enseignement : nous souhaitons que nos étudiants aient envie d’utiliser ce que nous leur avons appris une fois notre enseignement terminé. Et donc, plus nous arrivons à motiver nos élèves, plus nous augmentons les chances qu’ils se souviennent de ce qu’ils ont appris, qu’ils l’utilisent et qu’ils désirent en savoir plus à la fin de notre cours.
Créer ce désir d’apprendre même une fois notre enseignement terminé est un objectif essentiel, surtout dans notre société actuelle. En effet, le monde autour de nous évolue de plus en plus vite et nous devons apprendre en permanence.Mon, 30 Mar 2020 - 81 - Eureka 55 – Rencontre avec Mélanie Péron
J’étais dans la fosse au Stade de France en juillet dernier, lorsque Mathew Bellamy a dédié la chanson Bliss à Mélanie Péron.
J’ai découvert plus tard après quelques recherches que Mélanie était à la tête de l’Effet Papillon et avait créé le concept « Bliss » qui a pour vocation de réduire la sensation de douleur, de stress et d’anxiété grâce à la réalité virtuelle.
Avant de créer l’Effet Papillon en 2011, Mélanie était documentaliste spécialisée en langue bretonne, langue qu’elle n’a apprise qu’à 20 ans! Dans cet épisode, elle nous partage comment lui est venue l’idée de Bliss et comment son envie d’apprendre et les belles rencontres lui ont permis de faire de Bliss un dispositif médical de classe 1. Mélanie évoque également la manière dont elle trouve sa place, entre les chercheurs, médecins et développeurs qu’elle côtoie au quotidien…
Je suis très heureux d’avoir reçu Mélanie sur le podcast ! J’ai beaucoup apprécié notre échange et j’espère que vous prendrez du plaisir à l’écouter!Mon, 03 Feb 2020 - 80 - Eureka 54 – Vous avez le syndrome de l’imposteur? C’est une excellente nouvelle!
Si vous pensez :
* Je ne suis pas à la hauteur des attentes* Ce que je fais, n’importe qui pourrait le faire* Si je suis là, c’est que j’ai toujours eu de la chance!* Suis-je vraiment légitime à faire ce que je fais? »
Alors, vous avez le syndrome de l’imposteur… c’est une excellente nouvelle ! De nombreuses personnalités souffrent du syndrome de l’imposteur. Prenons deux exemples:
Albert Einstein : « L’estime exagérée dans laquelle on tient mon travail me met parfois très mal à l’aise. Il me semble quelquefois être un escroc malgré moi. »
Michelle Obama : « J’avais parfois l’impression d’être comme un cygne glissant sur un lac, sachant que ma fonction m’imposait d’évoluer sans cesse gracieusement et de paraître sereine, tout en pédalant sans cesse sous l’eau »
En plus d’être membre d’un club très sélect, voici 4 raisons pour lesquelles avoir le syndrome de l’imposteur est une excellente nouvelle :
Raison n°1: Vous avez du succès ! Si vous ressentez un sentiment d’imposteur, c’est que vous avez du succès ! Vous avez peut-être un métier qui vous stimule intellectuellement ou vous prenez des décisions qui ont de l’impact. C’est excitant d’avoir des beaux défis à relever, même si on ne sent pas toujours à la hauteur.Si vous ressentez ce sentiment d’imposteur parce que vous vous êtes lancé dans une nouvelle activité pour laquelle vous ne vous sentez pas légitime, BRAVO, c’est que vous êtes passé à l’action ! Vous avez réussi à vous lancer, à vous dépasser, à faire ce qui vous tient à coeur !
Raison n°2 : Vous méritez votre succès!Vous pensez que votre succès n’est dû qu’à la chance ? En réalité, vous réussissez à saisir les bonnes opportunités, vous provoquez les belles rencontres, vous faites les bons choix, vous travaillez au quotidien et vous êtes persévérant dans les moments difficiles. Vous méritez votre succès! Vous avez su tirer le meilleur parti des cartes qui vous étaient données…
Raison n°3 : Il n’y a aucune raison que ca s’arrêteCe sentiment d’imposteur nous fait nous poser beaucoup de questions. Avons-nous toutes les réponses ? Sommes-nous sûrs que nous prenons toujours les bonnes décisions? Absolument pas, mais chaque jour nous cherchons à devenir meilleurs. Nous avons un recul et une réflexivité sur nous-même et notre travail qui nous permettent d’identifier ce que nous savons faire et là où nous devons progresser. Je suis convaincu que la compétence la plus essentielle aujourd’hui est la capacité à se remettre en cause et à apprendre.
Raison n°4 : Il est naturel voire indispensable de ressentir ce sentiment.Dans l’épisode 90 du podcast Vlan, Gregory Pouy recevait Charles Pépin à propos de son livre sur la confiance en soi. Alors qu’il évoquait avec lui le syndrome de l’imposteur, voici ce que Charles Pépin disait: « Ce sentiment d’illégitimité me parait la moindre des politesses ».Le sentiment d’imposteur témoigne du respect et l’importance que vous accordez à la mission qui vous est confiée.
En conclusion :
Vous avez du succès, vous le méritez, vous allez continuer à en avoir et ce que vous ressentez est une marque de respect. Avoir le syndrome de l’imposteur est une excellente nouvelle. Plutôt que d’essayer de vouloir supprimer ce sentiment à tout prix, il faut essayer de le maitriser et de le transformer en un atout.
Découvrez mon interview de Kévin Chassangre, spécialiste du syndrome de l’imposteur.Fri, 31 Jan 2020 - 79 - Eureka 53 – Moi, professeur? Une imposture!
La classe commence dans 10 minutes et les premiers étudiants commencent à arriver dans l’amphithéâtre de l’école de commerce. Je les salue timidement d’un « Hello, Good Morning ». Certains étudiants ont l’air plus âgés que moi. Je n’ai que 29 ans et je vais donner un cours alors qu’à peine quelques années plus tôt, j’étais sur le banc. Que vais-je leur dire ? Comment commencer ? En plus, je dois faire le cours en anglais, ils vont se moquer de moi surtout les irlandais et les américains qui y assisteront… Bon, n’y pensons plus.
J’essaie de me refaire dans ma tête le déroulement de mon cours de « Financial Analysis » comme je l’ai prévu. Je suis censé être l’expert sur le sujet, mais quand le professeur référent m’a donné le powerpoint du cours, j’ai pratiquement dû tout redécouvrir. Les concepts étaient théoriques et finalement, cela faisait un moment que j’étais dans la pratique. J’ai dû beaucoup travailler pour me remettre à niveau.
Je suis d’ailleurs tombé sur un MOOC de « Financial Analysis » très bien fait par un grand ponte d’HEC qui a même rédigé un ouvrage de référence sur le sujet. Je ne lui arrive pas à la cheville… Les étudiants vont me démasquer!
Enfin, si jamais ils prêtent attention au cours… J’en vois déjà certains ouvrir leur PC ou leur Mac. Sont-ils déjà en train de travailler sur un autre projet ou de surfer sur Facebook ? Est-ce qu’en voyant ma posture, ils n’ont pas tout de suite compris que j’étais un imposteur?
Il est 8h30, ca y est ! C’est à moi de jouer et de lancer le cours!
Ce sentiment que je décris en face d’étudiants d’école de commerce, je le ressens encore fréquemment devant ma classe actuellement, même si les élèves sont plus jeunes.
Effectivement, en tant que professeur des écoles, je ne me sens pas toujours à la hauteur:
* On est généralistes, et on se doit enseigner de nombreuses disciplines alors que nous ne sommes pas forcément à l’aise dans toutes les matières.* Il m’arrive d’avoir du mal à capter l’attention des élèves, à les intéresser.* Malgré tous nos efforts, on peut avoir du mal à faire passer un cap à certains enfants. On a l’impression d’avoir tout essayé sans succès.* Le programme est très volumineux et on arrivera jamais à tout faire dans l’année. * Quand on regarde ce qui se fait sur les réseaux sociaux et qu’on voit ce que d’autres professeurs font, on se dit que l’on est vraiment loin du compte.* On est perdu parmi toutes les nouvelles pratiques pédagogiques qu’il faudrait mettre en oeuvre tout de suite parce que rien d’autre ne marche.* Quand on est dans notre classe et que c’est le bazar, on a toujours l’impression que c’est le calme, la sérénité dans la classe du voisin.
Quand j’ai entendu le chercheur Erik Prairat affirmer qu’être professeur, ce n’est pas une prise de pouvoir, c’est une prise de risque, cela a tout de suite résonné en moi. Etre professeur, c’est se dévoiler, c’est partager notre propre perception du monde. Nous donnons le meilleur de nous-même sans savoir ce que les élèves vont vraiment retenir de tout ce que nous essayons de transmettre.
Pour moi, il existe un socle commun important entre tous les métiers de l’enseignement que l’on soit professeur des écoles, prof dans le secondaire, en université ou que l’on fasse de la formation professionnelle. Il me semble déjà que nous partageons tous le même but, à savoir faire grandir nos apprenants en ayant un impact sur le long terme. Certes, les publics sont différents, les approches pédagogiques peuvent variées, mais au fond, pour que nos apprenants apprennent,Wed, 29 Jan 2020 - 78 - Eureka 52 – Moi, dans cette école? Une imposture!
Place de la Tine, Millau, le 12 juillet 2005 :
Je suis installé avec mes parents à la terrasse du café de la place, pas vraiment pour boire un Perrier citron, mais surtout pour avoir du réseau internet… Mon ordinateur est connecté et je rafraichis la page web toutes les 5 secondes. Les résultats ne devraient plus tarder à tomber.
Tiens, ca y est, cette fois, la page est différente, je vais enfin connaitre la ville dans laquelle je vivrai les prochaines années : ce sera Bordeaux ou Nantes. J’aimerais tant aller à Nantes pour plein de raisons… Je suis classé 1498ème au concours de cette école. L’année dernière, le dernier admis était le 1535ème. J’ai donc une chance de l’avoir…
La page se met à jour doucement et le résultat tombe. J’ai eu l’école de Nantes. Je lâche un grand YES et fait le tour de la fontaine en levant les poings comme un boxeur venant de mettre KO un adversaire. Ca y est !!! Deux ans de galère derrière moi ! Ouf, ça fait du bien !
Quelques minutes plus tard, après les longues embrassades avec mes parents, nous reprenons la voiture destination Nantes pour trouver un logement. Il est déjà 15h. Nous arriverons vers 23h à l’hôtel, mais peu importe…
Arrivé à l’Ibis, je rouvre mon ordinateur et je vois des résultats plus détaillés. Le dernier admis était 1503ème avec un total de 550 points sur 900 points. Je regarde ma feuille de résultat, je suis 1498ème avec 550,5 points… On peut dire que ca s’est joué à rien du tout ! C’est assez vertigineux de se dire que 2 ans de travail se joue à un demi-point près sur 900. Puis, je regarde le nombre d’étudiants affectés à l’école : 355. C’est bizarre, ils ont rajouté 5 places par rapport aux 350 initialement ouvertes. Je fais donc partie des 5 étudiants supplémentaires que l’école a décidé d’accueillir ! J’ai tellement eu de chance, c’est incroyable!
Je me suis senti euphorique une grande partie de l’été et j’ai célébré dignement ce succès! Mais, la veille de la rentrée, dans ma chambre à la résidence étudiante que nous avions réussi à dégoter, je me disais qu’en fait, toutes les personnes que j’allais rencontrer le lendemain auront eu une meilleure note que moi au concours. En fait, elles méritent plus leur place que moi. J’ai tellement eu de chance au concours, je l’ai vraiment volé! On va vite se rendre compte que je n’ai pas le niveau et ça ne va pas bien se passer pour moi! J’ai le sentiment d’être un imposteur et de ne pas mériter ma place au sein de l’école.
Plutôt que de me freiner, ce sentiment m’a donné beaucoup d’énergie, j’étais admis dans l’école et j’allais bien prouver à tout le monde que je méritais ma place. Je m’investissais beaucoup dans toutes les nouvelles disciplines que je découvrais, je donnais le meilleur de moi-même en prenant quand même le temps de vivre une vie d’étudiant et non plus de préparationnaire, et je passais les examens du 1er semestre avec sérénité. Finalement, je me suis très vite rendu compte que personne n’en n’avait plus rien à faire du concours d’entrée à l’école, et que la question n’était pas de savoir notre place au concours, mais plutôt dans quelle classe on était, ou dans quelle résidence on habitait…
Quelques semaines après les examens, je me retrouvais donc à nouveau devant mon écran d’ordinateur à atteindre des résultats, mais cette fois beaucoup plus sereinement. Mes notes étaient tout à fait correctes, même très bonnes, et je me suis aperçu que j’étais dans les 10 premiers de la promotion. J’avais enfin démontré que je méritais ma place ! En réalité cela n’a fait plaisir qu’à mon égo, mais cela m’a permis de mettre définitivement derrière moi le syndrome de l’imposteur que j’avais connu en arrivant à l’école.
Tue, 28 Jan 2020 - 77 - Eureka 51 – Rencontre avec le spécialiste du syndrome de l’imposteur, Kévin Chassangre
Nous faisons aujourd’hui la rencontre de Kévin Chassangre. Kévin est psychologue à Toulouse et s’est spécialisé dès ses études sur le syndrome de l’imposteur. Il est l’auteur d’un ouvrage intitulé « Cessez de vous dépréciez! se libérer du syndrome de l’imposteur »
Je suis très heureux qu’il ait accepté mon invitation. J’ai adoré notre échange, et si vous souffrez du syndrome de l’imposteur, c’est vraiment un épisode à ne pas manquer!
Nous avons parlé des origines du syndrome de l’imposteur qui peut apparaitre très tôt dans l’enfance, mais aussi plus tard, à l’âge adulte, durant les phrases de grandes transitions.
Nous avons également catégorisé les différents symptômes du syndrome et Kévin a apporté des réponses sur comment les traiter, bref, nous avons fait un tour assez complet de la question avec plein de solutions et de conseils pratiques à mettre en oeuvre.Mon, 27 Jan 2020 - 76 - Eureka 50 – Prenez la classe en main – Partie 2
Nous nous retrouvons aujourd’hui pour la deuxième partie de notre épisode sur l’intelligence situationnelle.
Souvenez-vous, nous sommes en classe de CP, j’ai invité les élèves à choisir un livre dans la bibliothèque et à retourner à leur table pour lire le livre qu’ils ont choisi.
Et voici comment se trouve la classe deux minutes plus tard:
* 6 élèves sont assis en silence à leur table et lisent* 4 élèves sont près de la bibliothèque et ils la rangent en feuilletant des livres* 2 groupes de 3 élèves lisent un documentaire ensemble. Ils font quand même pas mal de bruits.* 4 élèves sont devant la carte du monde : je les vois montrer la carte du doigt. Ils parlent calmement. * 3 élèves errent dans la classe sans but.* 3 élèves sont en train de finir un coloriage.* 2 élèves me demandent de leur lire une histoire.
Je vous ai proposé 5 réponses et pour chacune de ces propositions, nous allons regarder ce qui pourrait se passer :
Dans la première proposition, je ne fais rien! C’est peut-être la solution la moins intuitive, mais elle est loin d’être totalement dépourvue d’intérêt. En effet, si on regarde la classe, une vingtaine d’enfants sont actifs. Même si la consigne n’est pas respectée, on voit qu’ils prennent du plaisir dans ce qu’ils font. Maintenant, on pourrait imaginer qu’au bout d’un moment les trois élèves qui errent sans but viennent perturber les élèves qui lisent tranquillement.
Dans la seconde proposition, je lis avec deux élèves qui me l’ont demandé. Très vite, six autres élèves se joignent à eux dont les 3 qui erraient sans but. Je commence l’histoire, mais je suis très vite obligé de m’interrompre. Le bruit autour de moi a augmenté et il est impossible de continuer la lecture dans le calme.
La troisième proposition est de demander aux élèves de tous s’asseoir à leur table après avoir choisi un livre. Je donne cette consigne et une dizaine d’élèves se ruent vers la bibliothèque en même temps, commencent à vouloir le même livre. Au bout de plusieurs minutes, quelques élèves ne sont toujours pas en train de lire puisqu’ils n’ont pas eu le livre qu’il voulait, certains ne font même pas l’effort d’ouvrir le livre devant eux.
Dans la quatrième proposition, je vais voir un élève en difficulté pour lire avec lui. Je commence la lecture, mais au bout de 30 secondes, un autre élève vient me voir et me demande de lire avec lui. Puis, un troisième. Je n’arrive pas tout simplement pas à lire plus de trois mots sans être dérangé.
Dans la cinquième proposition, je demande aux trois élèves qui errent dans la classe d’aller chercher un livre à la bibliothèque et de lire à leur place. Ils me regardent alors d’un air interloqué et me disent : « Monsieur, ce n’est pas juste, il y en a deux qui font des coloriages, et d’autres qui regardent la carte. Et nous, on est obligé de lire un livre! Ce n’est pas juste!. »
Nous venons d’imaginer ce qui pourrait moins bien se passer dans les 5 propositions, et c’est maintenant le moment de se rappeler de l’objectif que l’on a en tête. Pourquoi organise-t-on ce quart d’heure de lecture? L’objectif est de susciter le plaisir de lire et l’intérêt pour les livres.
Pour ma part, voici ce que je fais habituellement : j’oscille entre la première proposition, ne rien faire, la deuxième, c’est-à-dire lire avec les élèves qui m’ont demandé de lire un livre et la quatrième qui était de lire avec un élève en difficulté.L’avantage de ce genre de situation, c’est qu’il se répète régulièrement. Ainsi, nous pouvons tester et voir la décision qui marche le mieux, ce qui nous permet d’anticiper et de nous améliorer à chaque fois.
Fri, 24 Jan 2020 - 75 - Eureka 49 – Le message de Thomas Roulet
Nous retrouvons Thomas Roulet, professeur à l’université de Cambridge pour qu’il nous partage le message qui lui tient à coeur.Thu, 23 Jan 2020 - 74 - Eureka 48 – Prenez la classe en main – Partie 1
En ce moment, on parle beaucoup d’intelligence : l’intelligence émotionnelle, l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler encore d’une autre intelligence : l’intelligence situationnelle.
Il s’agit de la capacité à prendre la meilleure décision en fonction de la situation qui se présente à nous. Pour cela, on va faire un cas pratique:
Nous sommes en classe de CP. 28 élèves. Nous sommes jeudi et il est 13h30. La cloche vient de sonner. Les élèves rentrent en classe. Et comme tous les jours d’école à 13h30, nous avons un quart d’heure de lecture. J’invite les élèves à choisir un livre dans la bibliothèque de la classe et à retourner à leur table pour lire le livre qu’ils ont choisi.
Voici comment se trouve la classe deux minutes plus tard:
* 6 élèves sont assis en silence à leur table et lisent* 4 élèves sont près de la bibliothèque et ils la rangent en feuilletant des livres* 2 groupes de 3 élèves lisent un documentaire ensemble. Ils font quand même pas mal de bruits.* 4 élèves sont devant la carte du monde : je les vois montrer la carte du doigt. Ils chuchotent. 3 élèves errent dans la classe sans but.* 3 élèves sont en train de finir un coloriage.* 2 élèves me demandent de leur lire une histoire.
Avant de vous proposer 5 réponses possibles à cette situation, j’aimerais faire une remarque préalable. Pour développer son intelligence situationnelle, il est nécessaire d’exercer son sens de l’observation pour bien identifier la situation dans laquelle nous nous trouvons. A titre personnel et même si j’ai fait beaucoup de progrès, c’est un axe sur lequel je dois en permanence travailler car j’ai plutôt tendance à avoir la tête dans les nuages ou dans mes pensées et je dois vraiment me forcer pour garder un oeil sur ce qu’il se passe à tout moment. C’est une compétence nouvelle pour moi car en entreprise, j’étais souvent concentré sur mon ordinateur et peu importe ce qui arrivait autour.
Revenons à nos 28 élèves. Alors, que faire dans cette situation ? Je vous propose 5 réponses:
* A) Rien* B) Lire une histoire avec les 2 élèves qui me l’ont demandé.* C) Dire à tous les élèves de retourner s’asseoir à leur place, je leur ai demandé de lire un livre à leur place.* D) Aller voir un élève en difficulté et lire avec lui* E) Demander aux 3 élèves qui errent sans but de prendre un livre à la bibliothèque et de retourner s’asseoir.
Pour vous aider à prendre la meilleure décision, je invite à garder deux éléments en tête
* Tout d’abord, demandez-vous quel est l’objectif de l’activité proposée ? * Ensuite, imaginez ce qui pourrait mal se passer?
Alors qu’allez-vous faire? Nous nous retrouvons vendredi pour le débriefing.Wed, 22 Jan 2020 - 73 - Eureka 47 – Le choix du vin
Dans cet épisode, je vous partage une anecdote qui m’a fait beaucoup réfléchir sur nos prises de décisions et sur la fatigue mentale qu’elles engendrent!
Dernièrement, j’ai retrouvé mes meilleurs amis de lycée au restaurant. C’est toujours un moment particulier car nous sommes maintenant dispersés au quatre coins de la France et nous voyons au maximum une fois par an.
Arrivés au restaurant, le serveur nous place, puis nous distribue immédiatement les menus. Dans sa main, il lui reste une dernière carte à distribuer : la carte des vins. Je n’y connais rien et je croise les doigts pour qu’il ne me la tende pas. Après un coup d’oeil discret à chacun des convives, BINGO, il met entre mes mains la fameuse carte.
Je ne sais pas où il a pu imaginer que j’étais le plus compétent pour choisir le vin que nous allions boire, quoiqu’il en soit, c’est à moi de jouer…
Alors…, quelle bouteille choisir? Les questions s’enchainent: Et si mes amis ne le trouvaient pas à leur goût? Et s’ils le trouvaient trop cher? Et s’ils me prenaient pour un radin? Et s’il ne s’accordait pas avec les plats de chacun?
Alors que je feuilletais l’air inquiet la dizaine de pages de la carte des vins, en essayant de procéder par élimination, j’étais surpris de voir mes camarades me regarder d’un air soulagé. Au fond, nous prenons des décisions toute la journée, que l’enjeu soit minime ou capital. Cette prise de décision est fatigante, non seulement car nous devons évaluer les options, mais également parce que nous nous demandons en permanence comment les autres vont réagir à nos choix.
Ne pas avoir à prendre une décision et se laisser guider fait aussi du bien.
Ainsi, je me dis que la prochaine fois, plutôt que de stresser à me dire comment je vais être jugé, je prendrai les devants, je demanderai la carte des vins au serveur et je ferai cadeau à mes amis d’un instant de repit dans leurs prises de décisions permanentes. Et au pire, le vin n’est vraiment pas bon, et je n’aurais plus jamais à choisir un vin. Au mieux, il est excellent et on dégustera avec plaisir notre vin.Tue, 21 Jan 2020 - 72 - Eureka 46 – Rencontre avec Thomas Roulet
Thomas Roulet et moi-même sommes tous les deux diplômés d’Audencia et nous étions même voisins à la résidence universitaire. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts et Thomas a embrassé une carrière académique et est maintenant professeur/chercheur à l’université de Cambridge.
Thomas a reçu de nombreux prix pour ses travaux, mais il confesse que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Derrière ces réussites se cachent de nombreuses interrogations tout au long de son parcours… tous ces moments où personne ne s’intéresse à ce qu’il fait, où il n’a pas la certitude de voir ses travaux aboutir, où il doit retourner vivre chez ses parents pour finir sa thèse, où il ne sait pas s’il va terminer au chômage…ou dans une université prestigieuse !
Thomas nous explique qu’il ne faut pas de cesser de croire dans le chemin que l’on a choisi, de continuer à avancer et de savoir être patient.
Pour conclure cet interview, Thomas nous parle de son quotidien de professeur chercheur et d’un point essentiel dans la gestion d’une organisation : la construction d’une relation humaine personnalisée avec chacune des personnes avec qui nous collaborons.
Découvrez les travaux de Thomas : https://www.thomasroulet.com/Mon, 20 Jan 2020 - 71 - Eureka 45 – Ma valeur #3 – La confiance en soi
Quand je me suis reconverti en tant que professeur des écoles, je me suis posé une question, une question essentielle à laquelle j’ai mis du temps à trouver ma réponse.
Cette question, c’est : « a quoi sert l’école? »
Lorsque j’ai trouvé ma réponse à cette question, ma détermination à réussir ma reconversion s’en est trouvée décuplée.
Ma réponse a cette question, c’est « Ouvrir le champ des possibles ».
En effet, pour moi, il est essentiel que l’école permette aux enfants de leur donner les outils pour qu’ils puissent se créer des opportunités, qu’ils rendent possible ce qui leur semblait impossible jusque là, leur donner l’inspiration et l’envie de réussir et le fait de croire qu’ils peuvent y arriver. Ainsi, après le plaisir d’apprendre et le goût de l’effort, ma troisième valeur est « la confiance en soi ».
Durant mes premiers jours devant mes élèves, quelque chose m’a beaucoup surpris. J’étais en classe de CM2 et dès le début de l’année, des élèves me disaient : « De toute façon, je suis nul en maths, je n’y arriverai jamais… ». J’ai été très surpris car je n’avais pas idée que ce sentiment d’être incapable de réussir soit déjà aussi ancrée et avec plus d’expériences je m’aperçois que je rencontre déjà ce sentiment dans une moindre mesure dès le CP!
Ce sont des perceptions d’eux-mêmes contre lesquels j’essaie de me battre au quotidien. Vous savez que je suis très attaché à l’état d’esprit de développement de Carol Dweck dont nous avons parlé dans l’épisode n°7 et j’ai à titre personnel, un exemple qui me fait me rappeler que tout est possible.
Quand j’étais collégien et lycéen, je me suis toujours considéré comme nul en allemand, je ne comprenais rien à cette langue qui semblait littéralement infernale. J’ai galéré de la 4ème à la terminale et c’est en tombant sur un professeur d’allemand extraordinaire en classes préparatoires que j’ai réussi à progresser et à prendre du plaisir à étudier cette langue. Et aujourd’hui, même si je n’ai plus le loisir de pratiquer cette langue au quotidien, je prends plus de plaisir à parler allemand qu’à parler anglais.
Alors, quand j’entends des élèves me dire qu’ils sont nuls en maths, qu’ils n’y arriveront jamais, j’essaie de tout faire pour changer leur perception d’eux-mêmes.
En effet, la perception que les élèves ont d’eux-mêmes est crucial pour leur réussite. Je cite un extrait du livre de François Taddéi : « Apprendre au XXIème siècle » qui raconte une expérience très frappante:
« Prétendant donner aux élèves un même exercice, on donne à la moitié d’une classe un exercice facile, à l’autre un exercice infaisable. La première moitié réussit, la seconde échoue. On reproduit le dispositif, avec la même répartition, une deuxième fois. Résultat identique. Puis on donne un troisième exercice qui est cette fois relativement facile et identique pour tout le monde. Eh bien, 80 % des élèves vont le réussir, 20 % vont le rater – ces derniers appartenant tous à la moitié de classe qui a échoué précédemment. Habituez-vous à réussir, vous aurez plus de chances de réussir. Habituez-vous à être en situation d’échec, vous risquez d’échouer « sans raisons » objectives. »
Et là, le rôle des enseignants est majeur, notamment le regard qu’ils portent sur leurs élèves. Je cite à nouveau.
« Si on affirme à un enseignant qu’il a quelques élèves géniaux, que ce soit vrai ou non,Fri, 17 Jan 2020 - 70 - Eureka 44 – Le message de Svenia Busson
Nous retrouvons aujourd’hui Svenia Busson. Svenia est une exploratrice ! Non, elle n’a pas pour projet de rejoindre le Pôle Nord en solitaire et sans assistance motorisée comme Vincent Grison… Non, ce qu’elle explore, c’est le monde des technologies de l’éducation. Elle réalise ainsi régulièrement des « Edtech Tours » où elle part à la rencontre de professeurs, d’élèves, de chercheurs et d’entrepreneurs afin de découvrir les innovations dans différents pays.
Aujourd’hui, Svenia est à la tête de Learnspace qui accompagne les universités, les grandes écoles, les entreprises à transformer leurs formations et leurs apprentissages.
Dans son message, elle nous invite à envisager l’éducation dans son ensemble : la tête, le corps et le coeur…Thu, 16 Jan 2020 - 69 - Eureka 43 – Ma valeur #2 – Le goût de l’effort
Après avoir parlé du plaisir d’apprendre hier, je vous dévoile ma seconde valeur. Il s’agit du goût de l’effort.Pendant très longtemps, j’ai pensé que le goût de l’effort était lié aux nombres d’heures que l’on travaille. Qu’en fait, tout était une question de volume!Mais j’ai changé de perspective en devenant professeur. En effet, pour être le meilleur devant les élèves, cela ne m’aidera pas du tout de travailler mon cours du lendemain jusque minuit. Ce n’est tout simplement pas une stratégie qui fonctionne. Il vaut mieux que j’aille dormir tôt pour avoir plein d’énergie en classe et avoir la lucidité pour prendre les bonnes décisions au bon moment.
En fait, être professeur, c’est un peu être comme un sportif. Il faut une phase de préparation, une phase de récupération et une phase de compétition quand on est devant la classe. L’objectif est d’être le meilleur possible devant la classe durant la journée de classe.
Alors, si je suis si attaché au goût de l’effort, mais que je ne peux pas simplement le rattacher à un volume d’heures, qu’est-ce que ça veut vraiment dire?Voici trois « moments » dans lequel j’essaie de développer le goût de l’effort. J’essaie de le transmettre aux élèves, mais également de me l’appliquer à moi-même:
* Le premier point : il faut s’y mettre… c’est sûrement le plus difficile. Prenons un exemple, quand la journée commence, qu’on est encore un peu fatigué, on a tendance à ne pas vouloir s’y mettre tout de suite, à discuter avec son voisin. Pour faciliter la mise au travail, j’utilise en classe des outils pour motiver extrinsèquement les élèves comme par exemple distribuer des bons points à ceux qui se sont mis au travail rapidement. Pour les adultes, comme pour les enfants, ce qui fonctionne également très bien, ce sont les rituels ou les habitudes… Je sais que je dois faire telle activité à telle heure tous les soirs, je n’ai pas à réfléchir si j’ai envie ou pas, c’est juste ce que je dois faire si je veux atteindre mon objectif.* Le deuxième point : c’est persévérer, ne pas renoncer devant les difficultés. Je suis très surpris par ce que j’entends dans la bouche d’enfant qui ne sont pourtant pas très âgés : de toute façon, je ne vais pas y arriver, je n’y arrive pas, je suis nul ! C’est à ce moment-là que j’interviens pour l’aider à trouver une solution, pour qu’il ait le déclic, pour le valoriser. Nous parlerons plus longuement demain puisque c’est très lié à la troisième valeur que je vous présenterai dans le prochain épisode.* Le troisième point, c’est terminer ce que l’on a commencé. Il arrive un moment où on en a tout simplement marre de ce que l’on est en train de faire. Sauf, que si on n’a pas fini, il faut poursuivre malgré tout… On abandonne non pas parce que l’on est face à une difficulté, mais parce qu’on a perdu l’envie, la motivation. A ce moment-là, j’essaie d’aider les élèves à imaginer le travail quand il sera fini, ce que cela leur apportera comme plaisir et comme fierté.
Après le plaisir d’apprendre, le goût de l’effort aujourd’hui, nous découvrirons demain la 3ème valeur qui m’anime.Wed, 15 Jan 2020 - 68 - Eureka 42 – Ma valeur #1 – Le plaisir d’apprendre
Cette semaine, je vais vous parler des 3 valeurs que j’essaie de garder à l’esprit à tout moment. La première de ces valeurs, c’est le plaisir d’apprendre.
Si vous êtes un fidèle du podcast, vous savez que je prends du plaisir à apprendre durant les moments où ca fait tilt dans ma tête, les fameux « Effets Eureka ». C’est simple, c’est à ce plaisir d’apprendre que j’attribue la plupart de mes réussites.
Si le plaisir d’apprendre est si crucial à mes yeux, c’est tout d’abord qu’il me semble être un indispensable pré-requis pour développer la compétence centrale du XXIème siècle : apprendre à apprendre. On nous répète souvent que le monde évolue de plus en plus vite, que l’on va être amené à changer de métier régulièrement. Pour cela, savoir apprendre va nous permettre de nous adapter aux différents environnements auxquels nous serons confrontés.
Je partage également une deuxième raison pour laquelle il est essentiel de développer le plaisir d’apprendre aide. Prendre du plaisir à apprendre, c’est aussi aimer à se questionner, être curieux, ne pas tout prendre pour argent comptant. Qu’on le veuille ou non, nous sommes en permanence en train de recevoir des informations du monde qui nous entoure. Reste à savoir ce que l’on fait de toutes ces informations. Si on ne prend pas de plaisir à apprendre, on ne les analyse pas, on les reçoit passivement sans se poser de questions sur leurs véracités. Le plaisir d’apprendre nous aide ainsi à développer notre esprit critique.
Enfin, la troisième raison qui me fait considérer cette valeur comme essentielle, c’est qu’à partir du moment où on va prendre du plaisir à apprendre, on va devenir plus actif de nos apprentissages, on va avoir plus de motivation et on va ainsi être plus performant, On va persévérer et moins facilement abandonner devant un sujet qui demande du temps à être maitrisé.
Alors comment faire pour développer ce plaisir d’apprendre ?
Dans ma classe, j’essaie de développer la motivation intrinsèque des élèves et elle peut pour moi prendre deux formes.
Tout d’abord, la motivation peut se trouver dans le résultat que l’on va obtenir, même si la tâche en elle-même pour obtenir ce résultat ne procure pas de plaisir particulier. Par exemple, pour apprendre à lire, il faut faire des exercices de lecture, savoir lire des syllabes simples, complexes, apprendre des mots-outils, etc… C’est un travail qui peut être perçu comme laborieux. Pour autant, le résultat est génial : savoir lire, c’est s’ouvrir au monde, c’est la découverte d’un nouvel univers. On devient grand, on se sent capable de tout! Dans ma classe, j’ai des livres de la collection « Sami et Julie » dans la bibliothèque et les premières fois que les enfants arrivent à lire une petite histoire tout seul, c’est la fête, c’est juste magique ! Quel plaisir!
Le deuxième type de motivation intrinsèque que j’essaie de développer, c’est la motivation dans la réalisation de la tâche elle-même. En classe, on est à peu près capable de tout transformer en jeu et les activités de lecture de syllabes dont je parlais à l’instant vont être beaucoup plus plaisantes si on les présente comme des jeux.
Le plaisir d’apprendre, voici donc ma première valeur. Nous nous retrouvons demain pour découvrir la deuxième valeurqui me tient à coeur.Tue, 14 Jan 2020 - 67 - Eureka 41 – Rencontre avec Svenia Busson
Nous faisons aujourd’hui la rencontre de Svenia Busson, fondatrice de Learnspace.
A la fin de ses études à HEC, Svenia décide de partir explorer les innovations pédagogiques à travers le monde. Elle rencontre ainsi des professeurs, des élèves, des chercheurs ou des entrepreneurs. Dans cet épisode, elle nous partage la manière dont elle a abordé ce projet et comment adopter une posture d’exploratrice l’a beaucoup aidée.
Aujourd’hui, Svenia réalise un « Edtech Tour » par an. Elle est également à la tête de Learnspace où elle accompagne écoles, universités et entreprises à créer des expériences d’apprentissages qui sont engageantes, efficaces et qui ont du sens.
Dans Effet Eurêka, j’aime beaucoup parler de la transformation d’une idée en projet. Je lui ai donc partagé une de mes idées et lui ai demandé quelle devrait être ma prochaine étape pour mettre cette idée en oeuvre concrètement.
Svenia nous a également parlé du Growth Mindset, qui l’aide à toujours avoir confiance dans le futur et à voir les échecs comme une source d’apprentissage!
Enfin, Svenia est l’auteur du livre : « Explore the future of Education » qui résume les principales innovations pédagogiques lors de son dernier Edtech Tour.Mon, 13 Jan 2020 - 66 - Eureka 40 – Tout ce que je sais, c’est que…
Il y a quelques années, j’ai fait un stage en Allemagne chez Adidas. Quelques jours avant de le débuter, j’avais échangé par téléphone avec un camarade de promotion qui commençait également un stage chez Adidas le même jour que moi. Nous avions convenu de nous retrouver au Mac Donald de la place centrale de Nuremberg la veille de notre premier jour.La veille de notre premier jour, nous nous retrouvons juste devant l’entrée du fast-food, nous nous saluons, puis entrons. Il y a beaucoup de monde et nous décidons de nous séparer: l’un part réserver une table pendant que l’autre commande. Je lui demande s’il parle bien allemand (ce n’était pas une obligation pour travailler chez Adidas) et il me répond : « un peu, ça va… ». Bon, je lui propose d’aller commander.
Mes deux années de classe préparatoires ne sont pas si éloignées et je me dis que je devrais m’en sortir. Je sais écrire en allemand sur de nombreux sujets comme la variation du cours du pétrole, je devrais bien réussir à commander deux menus Big Mac.Je me présente devant le comptoir et à peine ai-je dis : « Bonjour, je voudrais deux menu Big Mac », que le serveur m’interrompt et me parle en anglais… Même s’il a switché de façon tout à fait bienveillante, ça a fait un peu mal à mon égo… Je prends la commande en me demandant comment ça se passerait demain et surtout que je ne risquais pas beaucoup de parler allemand pendant mes 6 mois chez Adidas…
Je reviens avec ma commande à la table réservée par mon futur collègue, et là, je le vois tranquillement parler dans un allemand parfait avec un voisin… Boum, deuxième coup au moral ! Pas mal pour quelqu’un qui ne répond « un peu, ca va » quand on lui demande s’il parle allemand.
Depuis cette expérience, je suis toujours méfiant quand je demande à quelqu’un comment il se débrouille dans un domaine et qu’il répond, un peu ou ca va. J’adore le tennis et généralement, il vaut mieux se méfier des adversaires qui ont cette réponse plutôt que des joueurs qui disent qu’ils savent très bien jouer…
Je ne pense pas que cela soit de la fausse modestie, ou une volonté de tromper son interlocuteur. Je pense surtout que plus on connait un sujet, plus on se rend compte de sa profondeur, et plus on se rend compte de tout ce que l’on ignore encore…
Alors, cela nous ramène à la sagesse de Socrate quand il disait : « la seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien ».
Ainsi se conclut notre semaine sur l’humilité. Pour résumer :
* Nous nous sommes rappelés que nous n’étions qu’un grain de sable dans l’univers* Que nous étions soumis à des interprétations qui doivent nous inciter à être vigilant sur nos jugements* Enfin, que la seule chose que nous savons vraiment, c’est que nous ne savons rien.Fri, 10 Jan 2020 - 65 - Eureka 39 – Le message d’INSPIREO, l’association qui donne aux jeunes le goût d’agir
Nous retrouvons aujourd’hui, Thibaut d’INSPIREO, l’association qui donne aux jeunes le goût d’agir, pour qu’il nous partage le message qui lui tient à coeur!Thu, 09 Jan 2020 - 64 - Eureka 38 – Connais-toi toi-même
Sur le fronton de Delphes, on trouve un précepte très célèbre: « Connais-toi toi-même. »
En lisant cette phrase, on pense qu’elle nous invite à une introspection, à mieux se connaitre soi-même.
Or, la question de l’identité telle que nous nous la posons aujourd’hui avait-elle vraiment un sens en Grèce antique ? A priori, non, l’individu est avant tout comme un membre de la Cité. Ainsi, peut-être que le « connais toi toi-même » est plus une invitation à l’humilité. N’oublie pas que tu fais partie d’un tout. D’ailleurs, lorsque vous êtes jugé et condamné à quitter la cité, c’est une terrible sentence.
Peut-être que ce « connais-toi toi-même » nous invite simplement à nous souvenir de notre propre mortalité, un peu à la manière des cérémonies du triomphe dans la Rome Antique. Lorsqu’un général rentrait victorieux d’une campagne, il paradait dans Rome, mais se trouvait également derrière lui un serviteur qui lui susurrer à l’oreille « Mémento Mori » : souviens toi que tu es mortel.
Au delà de l’humilité à laquelle invite déjà ses deux interprétations du « connais toi toi-même », on peut tirer une troisième leçon d’humilité.
Je ne suis pas un philosophe, je n’habite pas Athènes plusieurs siècles avant Jésus-Christ, comment puis-je comprendre ce que les Anciens qui ont gravé ce message sur le fronton de Delphes voulait vraiment dire? En fait, on a très souvent lieu d’interpréter un évènement, un fait, selon notre propre perspective, notre point de vue et cela peut conduire à de mauvaises interprétations voire à des contre sens complets.
Prenons l’exemple des épicuriens… Oui, vous savez les épiceriens, ces débauchés, qui ne pensent qu’à festoyer et forniquer… Enfin, est-ce vraiment sûr que c’est cela qu’ils prônent ? Pas si sûr?
Revenons quelques instants sur leur philosophie.
Épicure classe les désirs en 3 catégories: – les besoins naturels et nécessaires: ce dont on ne peut pas se passer pour vivre. Par exemple, manger et dormir. – les désirs naturels et non nécessaires comme les désirs sexuels – les désirs non naturels et non nécessaires: le désir du pouvoir ou de la richesse.
Tous les plaisirs ne sont pas bons à prendre. Épicure prône la prudence et recommande de se limiter aux plaisirs les plus simples. Pour savoir quel plaisir choisir, il faut être en mesure d’évaluer le bénéfice que le plaisir va nous procurer. Puis, il faut envisager la douleur que la réalisation de ce désir va engendrer. Toute souffrance n’est ainsi pas à refuser pour peu qu’elle produise à long terme un plaisir qui lui est supérieur. De même, un désir n’est pas forcément à satisfaire s’il engendre plus de souffrances à postériori que de plaisir immédiat. La réalisation d’un désir ou non sera donc un acte raisonné. On est loin d’une philosophie où tous les plaisirs sont permis…
Pour conclure cet épisode, revenons au point de départ, au précepte inscrit sur le fronton de Delphes « connais toi toi-même ». Savez-vous qu’il est inscrit un deuxième précepte. Il s’agit de « rien de trop ». Un précepte bien épicurien, ne trouvez-vous pas ?Wed, 08 Jan 2020 - 63 - Eureka 37 – Le point bleu pâle de Carl Sagan
Hier, avec Thibault d’INSPIREO, nous avons parlé de ces familles qui accueillent pendant plusieurs mois des enfants d’un autre pays pour les accompagner dans leur hospitalisation.
Ce qui m’a marqué, c’est l’humilité dont font preuve ces familles en se disant que ce qu’elles font, finalement, ce n’est pas grand chose. C’est ce qui m’a donné l’idée de commencer cette saison par le thème de l’humilité.
Pour cela, nous allons voyager loin… voyager loin dans l’espace puisque je vous donne RDV à 42 Unités Astronomiques de la Terre. Une unité astronomique correspond à la distance entre la Terre et le Soleil.C’est en effet à cette distance que la sonde spatiale Voyager 1 a pris, en 1990, une photo de la Terre. Ce n’était pas la mission première de cette sonde de prendre la Terre de si loin. Lancée en 1977, son objectif était d’étudier les planètes du système solaire. La sonde se trouve à ce jour aux limites du soleil solaire.
Mais en ce 14 février 1990, sous l’insistance de l’astronome Carl Sagan, Voyager 1 se retourne et prend des photos des planètes qu’elle a déjà visitées et sur un des clichés, on peut y voir la Terre. A cette distance, elle n’est qu’un point bleu pâle perdu au milieu de l’espace.
Voici ce que cette photo a inspiré à Carl Sagan :
« Regardez encore ce petit point. C’est ici. C’est notre foyer. C’est nous. Sur lui se trouvent tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais vécu. Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d’idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les jeunes couples d’amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants plein d’espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l’histoire de notre espèce ont vécu ici, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.
La Terre est une toute petite scène dans une vaste arène cosmique. Songez aux fleuves de sang déversés par tous ces généraux et ces empereurs afin que nimbés de triomphe et de gloire, ils puissent devenir les maîtres temporaires d’une fraction d’un point. Songez aux cruautés sans fin imposées par les habitants d’un recoin de ce pixel sur d’indistincts habitants d’un autre recoin. Comme ils peinent à s’entendre, comme ils sont prompts à s’entretuer, comme leurs haines sont ferventes. Nos postures, notre propre importance imaginée, l’illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l’univers, sont mis en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une infime tache solitaire enveloppée par la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité — dans toute cette immensité — il n’y a aucun signe qu’une aide viendra d’ailleurs nous sauver de nous-mêmes. La Terre est jusqu’à présent le seul monde connu à abriter la vie. Il n’y a nulle part ailleurs, au moins dans un futur proche, vers où notre espèce pourrait migrer. Visiter, oui. S’installer, pas encore. Que vous le vouliez ou non, pour le moment c’est sur Terre que nous prenons position.
On a dit que l’astronomie incite à l’humilité et fortifie le caractère. Il n’y a peut-être pas de meilleure démonstration de la folie des idée...Tue, 07 Jan 2020 - 62 - Eureka 36 – Rencontre avec INSPIREO, l’association qui donne aux jeunes le goût d’agir
Bienvenue dans la saison 2 d’Effet Eureka! Nous commençons cette nouvelle année très fort! En échangeant avec Thibaut, j’ai tout de suite senti en lui des convictions fortes et une envie féroce d’agir. Il va nous parler d’INSPIREO, l’association qu’il a fondée et qui donne aux jeunes le goût d’agir.
Je suis sûr que cette interview vous donnera l’envie d’agir et l’énergie pour vous dépasser en ce début d’année.Mon, 06 Jan 2020 - 61 - Eureka 26 – Rencontre avec Jean-David Bar
Nous faisons aujourd’hui la rencontre de Jean-David Bar, cofondateur de WEDOGOOD, la plateforme de crowdfunding qui vous propose d’investir dans des projets à impact positif.Mon, 09 Dec 2019 - 60 - Eureka 25 – Une bonne leçon de mes élèves
Il arrive parfois, souvent que ce soit les élèves qui fassent la leçon aux professeurs et non l’inverse. Ne voyant pas au nom de quoi je devrais être le seul à en bénéficier, je me permets de vous partager une leçon que les élèves m’ont apprise cette année.
Un jeudi quelconque. 13h45. Classe de CM2 : Les élèves sont installés calmement sur leur chaise et la plupart d’entre eux sont attentifs à ce que je vais dire. Certains essaient de déchiffrer le programme de la journée écrit en cursive hiéroglyphique au tableau. J’annonce « Nous commençons l’après-midi par de la science », leur évitant ainsi de sortir leur pierre de Rosette pour parvenir à déchiffrer mon écriture. Je leur demande de sortir leur cahier et leur rappelle comment nous allons procéder. On commence par se poser une question, puis émettre des hypothèses, ensuite tester et observer avec des expériences, enfin conclure.
Ces principes étant rappelés, voici la question du jour: que trouve-t-on dans la nature? Environ la moitié de la classe lève la main pour me faire une proposition. C’est un très bon ratio, cela veut dire que la question les intéresse… Comme d’habitude lorsque beaucoup d’élèves veulent prendre la parole, j’interroge un élève discret qui participe peu… Je m’attends à entendre : des animaux, des arbres, des pierres… Mais, voici la réponse qu’il me donne : des déchets!!
Je suis resté bouche bée. Heureusement, j’ai pu reprendre le cours normal de la séance, interroger des enfants aux réponses plus classiques, puis grouper les réponses entre faune et flore en n’oubliant pas de rajouter un élément auquel je n’avais pas prévu : activités humaines…
Quelques semaines plus tard, situation identique (vous connaissez la chanson maintenant…) : Jeudi, 13h45, sciences, cahier, question, hypothèse, expérience, conclusion… et retour à la question : Pourquoi le niveau des océans augmente-t-il? Après avoir expliqué que ce n’était pas à cause de la fonte de la banquise (non, non, je ne suis pas climato-sceptique), j’interroge une élève : « C’est parce qu’on jette nos déchets dans la mer, à force ça monte. » Pas mal comme idée ! À 80 000 tonnes par an de déchets rejetés dans la mer (pas dans le monde, non, rien que pour la France!), j’imagine que je pouvais difficilement lui donner tort, même si je gardais cette statistique effrayante pour moi…
Quelques jours plus tard : Je demande aux élèves de répondre à la question : « quel est votre rêve ? » Parmi la ribambelle de futurs YouTubeurs et autres Kylian Mbappé, un élève écrit : Mon rêve, c’est un monde sans pollution…
Mon rêve, c’est un monde sans pollution !!
Dans chacune de ces situations, j’ai ressenti un profond malaise. Face à ces enfants, j’étais le seul à avoir ma part de responsabilité sur l’état dans lequel se trouve notre planète… Je ne pouvais pas me complaire en me disant que de toute façon je faisais déjà plus que mon voisin et que c’était déjà bien assez… non, j’étais tout seul face à nos enfants… Au delà de mon malaise, je me demande ce qu’ils vont répondre dans 20 ans à cette fameuse question « quel est ton rêve ? ».
Comment faire pour que nos enfants puissent continuer à vivre des rêves basés sur autre chose que les déchets que nous leur laissons ? Comment pouvons nous, allons-nous contribuer individuellement, localement, collectivement, globalement à construire le monde tel qu’il devrait être ?Fri, 06 Dec 2019 - 59 - Eureka 24 – Le message de Cyr Dioré
Nous retrouvons Cyr Dioré, cofondateur de Greenfib, la première matière biosourcée, sans concurrence sur la chaine alimentaire, pour qu’il nous partage le message qui lui tient à coeur.Thu, 05 Dec 2019 - 58 - Eureka 23 – La vertu du tact
Il y a quelques mois, j’ai assisté à une conférence d’Erik Prairat, un chercheur et professeur en science de l’éducation. Son thème de prédilection est l’éthique des enseignants. Dis comme ça, cela semble un concept abstrait, complexe ayant peu d’intérêt en dehors du monde de l’enseignement. Et pourtant, dès que j’ai assisté à cette conférence, je me suis dit que de nombreux éléments étaient tout à fait transposables au monde de l’entreprise.
Pour commencer, Erik Prairat distingue confiance en moi et estime de soi. Beaucoup plus attaché au concept d’estime de soi, il nous en livre deux aspects:
* D’un côté, l’estime de soi est une affirmation de soi, de sa capacité à agir. C’est à dire que c’est en faisant, en agissant, que l’on apprend à s’estimer. On s’estime parce qu’on est l’auteur de nos actes.* D’un autre côté, l’estime de soi est également une reconnaissance de l’autre, puisque ce que l’on estime en nous, c’est notre propre humanité.
Mais cette estime de soi procède d’une longue conquête avec de nombreuses interrogations : est-ce que je suis capable de faire cela ? Est-ce que je vais y arriver ? Alors, comment faire pour surmonter ces questionnements ? Pour croire que l’on est capable de faire quelque chose, il est nécessaire que quelqu’un ait cru en nous auparavant.
C’est là où l’enseignant entre en jeu car le lieu principal de la conquête de soi, c’est l’école.
Oui, car à la maison, les enfants sont aimés parce qu’ils sont. Le simple fait d’être est déjà merveilleux en soi. A l’école, le simple fait d’être ne suffit plus, ce sont les actions de l’enfant qui vont être déterminantes! Et rappelons que ce sont ces actions qui déterminent notre estime de soi.
Alors, comment le professeur peut-il agir sur cette estime de soi ?
Erik Prairat va proposer 3 vertus pour guider les enseignants. La première vertu, c’est celle de la justice.
La justice peut être abordé sous deux angles :
* D’une part, sous l’angle légal : l’enfant a des droits et tous les enfants doivent être traités de la même manière.* D’autre part, il faut garder en tête que l’enfant est un sujet apprenant. Ainsi chaque élève apparait différent avec ses propres désirs et motivations et le professeur doit ainsi être juste en offrant des moyens, des supports, des outils différents selon les élèves.
La deuxième vertu, c’est celle de la bienveillance. Pour Erik Prairat, être bienveillant, c’est prendre soin, c’est comprendre que l’autre, tout comme nous, est fragile et vulnérable. La bienveillance, c’est offrir une sorte de réconfort à travers un regard, un sourire, un mot.
La troisième vertu est peut-être la plus surprenante, ou la plus inattendu… Il s’agit du tact.
Le tact n’est pas un respect de normes ou de règles comme l’est la civilité. Non, le tact est une improvisation qui est à la fois sens de l’adresse et sens de l’a-propos. Le sens de l’adresse, c’est que lorsque je parle à Martin, je ne parle pas à Léa.C’est aussi un sens de l’à-propos, c’est s’interroger sur ce que l’on va dire ou taire, sur la manière de dire ce que l’on va dire, du moment, du lieu où on le dit.
Justice, bienveillance, tact, voici donc les 3 vertus essentiels que proposent Erik Prairat. Vaste programme…
Mais, Erik Prairat, n’oublie pas de rappeler, qu’à chaque fois qu’un enseignant se présente en classe, ce n’est pas une prise de pouvoir, mais une prise de risque. Il se présente tel qu’il est. Et il se doit d’être exemplaire… exemplaire, oui, mais avec également tous ses défauts. L’exemplarité de l’enseignant ne tient pas dans une impossible perf...Wed, 04 Dec 2019 - 57 - Eureka 22 – Vous ne vous trouvez pas très doué?
Avec le titre « Petit guide à l’usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués », le livre de Béatrice Millêtre fait partie des livres qui ont tout de suite attirés mon attention. Dans Effet Eurêka, nous parlons souvent du syndrome de l’imposteur, du fait de ne pas se sentir à la hauteur et ce livre offre une perspective très intéressante.
Dès l’introduction du livre, l’auteure évoque les travaux de Roger Sperry autour du cerveau qui lui ont valu le Prix Nobel en 1981. Pour résumer, le cerveau peut fonctionner de deux manières : d’un côté, le cerveau gauche qui analyse de manière séquentielle, étape par étape. De l’autre, le cerveau droit qui réfléchit de manière plus globale et intuitive.
Le soucis, c’est que le monde autour de nous est créé pour les personnes fonctionnant avec le cerveau gauche et que les personnes ayant un cerveau droit peuvent se sentir en décalage.
Dans la première partie de l’ouvrage, nous découvrons ce que peut ressentir une personne ayant un fonctionnement de cerveau droit avec ses doutes et ses interrogations :
« Nous sommes pris par des évidences, que nous ne pouvons pas expliquer, que nous avons du mal à détailler, mais qui se révèlent souvent vraies à postériori. Parfois, les idées nous viennent sans qu’on y réfléchisse, sans qu’on sache nécessairement les expliquer, les justifier. De plus, nous ne savons pas comment, ni quand les pièces du puzzle se mettent ensemble, ce qui génère un manque de confiance ou un doute. »
Dans la seconde partie du livre, nous découvrons comment ces personnes au fonctionnement global peuvent libérer leur potentiel. Prenons deux exemples:
* Pour les personnes ayant un raisonnement global, intuitif, le premier conseil est d’accepter d’être passif à un moment donné du projet. Une fois que vous avez pris connaissance de toutes les informations utiles pour le sujet ou le projet que vous traitez, vous avez besoin de temps pour que votre réflexion mûrisse.* Le second conseil est de réussir à se limiter à son sujet. C’est-à-dire que, poussés par notre curiosité, nous allons avoir tendance à nous poser sans arrêt des questions, et notamment des questions qui ne sont pas en lien avec le sujet qui nous préoccupe. Cela crée une distraction qui nous éloigne de notre but. En nous focalisant sur notre but à atteindre, nous réduisons nos chances de dispersion.
En lisant ce livre, il y a toutefois un élément qui m’a interrogé. Je vous cite le passage:« Les personnes à préférence hémisphérique gauche vont présenter un raisonnement séquentiel. Les personnes à préférence hémisphérique droite montrent un raisonnement global. La différence ne se pose donc pas en termes de fonctionnement mental, elle se situe plutôt à un niveau physiologique. Autrement dit, il est impossible à une personne ayant un type de raisonnement donné de fonctionner différemment qu’elle ne le fait. Si vous raisonnez global, vous ne pouvez pas raisonner séquentiel. »
Il semblerait donc que l’on soit :
* soit une personne à raisonnement séquentiel, * soit une personne à raisonnement global.
Or, j’ai le sentiment à titre personnel de ne pas avoir nécessairement une préférence pour l’un ou pour l’autre. Je sais que plus jeune, j’avais clairement une orientation plutôt analytique, séquentiel. Mais avec le temps, il me semble avoir développé mon cerveau droit plus global, plus intuitif.Lorsque je reprends quelques caractéristiques décrites pour les personnes ayant un r...Tue, 03 Dec 2019 - 56 - Eureka 21 – Rencontre avec Cyr Dioré
Nous faisons la rencontre de Cyr Dioré, cofondateur de Greenfib, la première matière biosourcée, sans concurrence sur la chaine alimentaire.Mon, 02 Dec 2019 - 55 - Eureka 20 – Ma pire meilleure évaluation annuelle
Nous sommes fin novembre et c’est souvent la période des évaluations annuelles. Je vous partage aujourd’hui ma pire meilleure évaluation annuelle. C’est vrai que, souvent, c’est un moment assez stressant : on parle de l’atteinte des objectifs de l’année, on fixe les suivants, on détermine parfois les variables, ou on parle d’augmentation. Ce n’est pas un moment toujours facile, mais cette année-là, je suis arrivé très serein à l’échange. Vous allez découvrir pourquoi.
Au cours de l’année, mon dirigeant m’avait confié un nouveau projet, le projet Ninja et m’avait donné un objectif chiffré précis. Si j’étais aussi serein à l’entretien annuel d’évaluation, c’est que je savais que j’avais non seulement atteint l’objectif, mais que je l’avais largement dépassé. J’avais atteint à peu près 150% de l’objectif.
On va être clair, en 10 ans en entreprise, cela ne m’est arrivé qu’une seule fois d’atteindre un tel niveau donc j’avais toutes les raisons d’être confiant. J’ai toujours été un bon élève et j’apprécie quand on me dit que mon travail est bien fait… C’était l’occasion!!!
En démarrant l’entretien annuel, même si mon dirigeant savait déjà que j’avais dépassé largement l’objectif, je lui présentais avec délice tout ce que j’avais mis en oeuvre pour ce projet: j’avais réussi à mobiliser toute mon équipe sur le sujet. Au-delà de mon équipe, j’avais réussi à impliquer des collaborateurs d’autres services dans la mission, j’avais noué des relations fortes avec des partenaires clés, nous avions travaillé d’arrache pied au quotidien, nous avions eu plein d’idées innovantes… Bref, un tableau magnifique comme on en voit rarement dans la vraie vie…
A chaque fois, mon dirigeant acquiesçait et je me disais que j’allais réussir à bien négocier mon variable ainsi que celui de mon équipe.
A la fin de mon petit speech, il reste silencieux un moment, puis il me dit :« Bravo, c’est très bien, mais au début, qui t’a donné l’idée du projet Ninja ? Et te souviens-tu comment tu avais réagi? »
C’est à ce moment-là que je me suis souvenu de ma réaction : je lui avais dit que même si je comprenais l’intérêt et la valeur du projet, l’objectif était clairement inatteignable, mais bon que j’allais donner mon maximum pour réussir. A vrai dire, je n’avais même jamais osé penser à cette idée, et je m’étais mis des barrières.
L’exécution du projet Ninja avait été un succès, mais finalement l’étincelle initiale ne venait pas de moi, elle ne m’avait même pas effleuré et j’avais même mis un peu de temps à l’accepter.
Même si je croyais avoir été créatif dans ce projet, finalement, cette créativité avait été seulement mis en avant dans la réalisation du projet et non dans son initiation.
Cet entretien a été révélateur. Maintenant, dans tous mes projets, j’essaie de me forcer à imaginer ce qui serait possible sans me mettre de limites particulières et cela peut créer de belles surprises! En lançant Effet Eurêka, je n’aurais jamais imaginé que cela m’amènerait àinterviewer un champion olympique !
Si vous avez votre entretien annuel dans les prochains jours, osez proposer un objectif qui sort de l’ordinaire. Même si vous ne savez pas encore comment vous allez le réaliser. C’est en le mettant en oeuvre que des solutions et des nouvelles idées vous viendront à l’esprit.Fri, 29 Nov 2019 - 54 - Eureka 19 – Le message de Carole Quentric
Nous retrouvons aujourd’hui Carole Quentric pour qu’elle nous partage le message qui lui tient à coeur.Thu, 28 Nov 2019 - 53 - Eureka 18 – La meilleure publicité de tous les temps
Une fois n’est pas coutume, la vidéo dont nous parlons aujourd’hui est une publicité. Pour moi, c’est la meilleure publicité de tous les temps…
« Peut-être que c’est de ma faute.
Peut-être que je vous ai laissé penser que c’était facile alors que ça ne l’était pas.
Peut-être que je vous ai laissé croire que mes temps forts commençaient sur la ligne de lancer franc et non pas à la salle de gym.
Peut-être que je vous ai laissé croire que tous les shoots que je prenais faisaient gagner le match, que mon jeu était bâti sur des étincelles et non pas sur du feu.
Peut-être que c’est de ma faute si vous n’avez pas vu que mes échecs me donnaient de la force, que la douleur était ma motivation.
Peut-être que je vous ai laissé croire que le basket était un don du ciel et non pas quelque chose pour lequel j’ai travaillé chaque jour de ma vie.
Peut-être que j’ai révolutionné le jeu ou peut-être que vous vous trouvez juste une excuse. »
Alors, qui raconte cette histoire ? Il s’agit de Michael Jordan. Et maintenant si je vous demande le nom de la marque qu’il promeut ? Vous pensez sans doute immédiatement à Nike et avec raison.
Pourtant, l’histoire entre Nike et Michael Jordan était loin d’être écrite à l’avance. En 1984, Michael Jordan est sur le point de disputer sa première saison en NBA. A l’époque, deux équipementiers se répartissent les parts de marché de la NBA : Converse et Adidas. Michael Jordan a une forte préférence pour Adidas… Alors, tout devrait rouler, non? Mais l’offre d’Adidas tarde à arriver et pendant ce temps là, Nike fait une proposition à Michael Jordan. Michael Jordan revient alors vers Adidas en leur disant que s’ils lui font une offre proche de celle de Nike, alors il signera avec eux… Mais finalement, Adidas ne fera jamais aucune offre à « His Airness ». Quand on connait l’impact qu’a eu Michael Jordan dans le développement de Nike, Adidas a dû s’en mordre les doigts…
Au delà de cette anecdote, cette publicité m’inspire deux leçons :
La première, c’est une histoire d’iceberg : lorsque l’on regarde jouer un sportif de haut niveau on n’a aucune idée du travail qu’il y a derrière. Cela parait semble si facile, si simple. Evidemment, on ne voit que la partie visible de l’iceberg, sans prendre conscience des efforts, des sacrifices que cela a demandé pour arriver à ce niveau là. Et Je suis certain que ce constat ne s’applique pas qu’au sportif de haut niveau.
La deuxième leçon, c’est que l’adversité et la difficulté nourrissent l’envie et la motivation. Même s’il est aujourd’hui une légende du basket, Michael Jordan a rencontré plusieurs obstacles, a connu plusieurs échecs dans sa carrière. Mais, il se sert toujours de ses échecs pour devenir plus fort. Je me demande si le fait que Michael Jordan soit si engagé auprès de Nike, au point de payer une amende à tous les matchs de NBA parce que ses chaussures étaient trop flashy, ne vient pas tout simplement de l’envie de montrer à Adidas qu’ils ont eu tort de ne pas lui faire confiance au départ…
Nous avons parlé de motivation à partir de la vidéo de Dan Pink en distinguant la motivation intrinsèque ou extrinsèque. Le fait de vouloir montrer aux autres ce dont nous sommes capables, de leur prouver qu’ils se sont trompés en ne nous faisant pas confiance peut être un facteur de motivation extrinsèque extrêmement fort.
Wed, 27 Nov 2019 - 52 - Eureka 17 – La confiance en soi: une philosophie par Charles Pépin
J’ai découvert le livre de Charles Pépin « La confiance en soi : une philosophie » en écoutant l’épisode qui lui était dédié dans le podcast Vlan de Grégory Pouy.
C’était au milieu de l’été et à l’époque je n’avais pas encore imaginé le concept d’Effet Eurêka tel que vous l’écoutez maintenant. Mon idée était de m’orienter exclusivement sur le syndrome de l’imposteur.
J’ai donc acheté le livre et je peux dire que j’ai rarement été aussi en phase avec ce qui était écrit. En fait, être en phase n’est peut-être pas la bonne formulation. C’est plutôt qu’il m’a permis de mettre des mots sur ce que je préssentais.
Néanmoins, il y a deux axes pour développer la confiance en soi que je n’avais pas du tout perçu et que je tiens à vous partager aujourd’hui.
Dans le chapitre intitulé « Mettez la main à la pâte », Charles Pépin indique qu’avant d’être des « homo sapiens », nous sommes avant tout des « homo faber », c’est-à-dire des Hommes qui fabriquons. Le simple fait de construire, de bâtir quelque chose physiquement nous donne confiance. C’est notre capacité à avoir une prise sur le monde à être capable de le transformer qui est à l’origine de cette confiance.
Il évoque également qu’une des sources de notre manque de confiance en nous vient du fait que, notamment dans les métiers de bureau, nous effectuons des travaux intellectuels sans rien réaliser de concret, de physique.
Ainsi, la question qui se pose est la suivante : quelle activité ayant un résultat physique, concret, pourriez-vous faire ou faites-vous déjà pour booster votre confiance en vous?
Le deuxième conseil que Charles Pépin évoque dans le livre et qui m’a vraiment surpris, c’est « admirer ».
Si je vous en parle, c’est que cela m’a semblé contre-intuitif… Souvent, on imagine que lorsque l’on admire quelqu’un, cela nous fait nous sentir plus petit. On pense que nous n’en sommes pas arrivés là, voire que nous ne pourrons jamais arriver à la cheville de la personne que l’on admire.
Pour Charles Pépin, lorsque nous admirons quelqu’un, nous ne devons pas chercher à l’imiter, mais plutôt être admiratif de son dépassement de soi, ou de la manière dont il a abordé une problématique. Cela doit être une incitation à nous dépasser nous-même.
Malheureusement, la problématique actuelle est que nous ne cherchons pas des modèles, mais plutôt le contraire. A la télévision par exemple, certaines émissions nous amènent à regarder des personnes dont nous nous moquons pour nous sentir mieux plutôt qu’à chercher des sources d’inspiration qui nous tirent vers le haut.
La deuxième question est donc la suivante: quelle personne admirez-vous? En quoi ces personnes vous inspirent-elles au quotidien?
J’espère que ces deux pistes vous auront donné envie de découvrir le livre de Charles Pépin que je recommande vivement.Tue, 26 Nov 2019 - 51 - Eureka 16 – Rencontre avec Carole Quentric
Nous rencontrons aujourd’hui Carole Quentric. A l’époque où elle était responsable marketing et commercial chez B2O, une start-up rennaise, elle avait réussi à décrocher une interview pour son patron dans l’émission Good Morning Business présenté par le légendaire Stéphane Soumier. A priori, elle avait réussi à le marquer puisqu’il avait même dit un mot juste avant le début de l’interview spécialement pour elle.Mon, 25 Nov 2019 - 50 - Eureka 15 – Ce que j’ai dû apprendre le plus vite
Vendredi dernier, j’évoquais la raison qui m’a conduit à devenir professeur des écoles après avoir passé dix années en comptabilité/finance.Aujourd’hui, je vous raconte ce que j’ai dû apprendre le plus vite dans mon nouveau métier.
Mes premiers jours en classe, j’avais vraiment l’impression d’être un imposteur : j’avais tant de questions : comment prendre en main la classe, que faire avec les élèves les plus en difficultés, est-ce que ce que j’ai prévu va leur plaire, est-ce que ca va leur être utile, et puis qu’est-ce que je donne comme devoirs, et puis les parents, et les collègues ? J’avais peur que la classe ne m’écoute pas, que je n’arrive pas à les intéresser, à capter leur intentions.
Bref, je me demandais comment j’allais faire pour engager ma classe ?
Vous-même, vous avez peut-être déjà éprouvé ce sentiment ou vous l’éprouvez encore :
* vous avez un poste mais vous n’avez pas le diplôme qui va bien, * vous étiez deux candidats pour un poste, on vous a retenu, mais vous trouviez que l’autre était franchement meilleur, * vous avez d’anciens collègues dont vous êtes maintenant le supérieur hiérarchique, * vous n’avez jamais managé d’équipe auparavant et vous ne savez pas comment faire. Bref, vous ne vous sentez pas légitime… et vous vous demandez comment vous allez faire pour engager votre équipe?
Bref, vous ne vous sentez pas légitime… et vous vous demandez comment vous allez faire pour engager votre équipe?
A un moment donné, il a bien fallu que j’arrête de me poser des questions. C’était la rentrée et j’ai dû me jeter à l’eau. Quelque chose m’a marqué dès les premières secondes.
En tant que professeur des écoles, tous les regards sont braqués sur vous. Chaque mot que l’on prononce, chaque action que l’on fait, chaque décision que l’on prend est scruté. On est observé toute la journée. Ainsi, ma plus grande priorité a été de trouver la bonne posture face aux élèves.
Quand je parle de posture, je ne parle pas uniquement de la posture non verbale, mais également de ce que l’on dit, du ton avec lequel on le dit, de la manière dont nous réagissons, dont nous prenons les décisions.
Etre observé toute la journée, c’est évidemment stressant, surtout au début, mais ça a un énorme avantage : c’est que l’on a un retour instantanée des élèves. On voit leur réaction immédiatement lorsque l’on dit ou fait quelque chose. Bien sûr, cette posture, on la travaille et on acquiert au fil du temps des gestes professionnels, des réflexes qui nous permettent d’être plus sereins face à la classe. Mais la nature de notre métier fait qu’il est indispensable de prendre conscience de cette posture.
Avant d’être prof, je n’avais jamais fait vraiment attention à ma posture. En fait, on y réfléchit assez peu et pourtant avec le recul, cela me semble être fondamental quelque soit votre métier. En effet, même si tous les yeux ne sont pas braqués sur vous, votre posture est analysée même inconsciemment.
Voici 3 exemple pendant lesquels je pense que ma posture n’était pas adaptée et pour lesquels je plaide coupable:
* Ne pas lever ses yeux de l’ordinateur et continuer à écrire alors qu’un collègue vient vous parler. * Passer devant un collègue en étant perdu dans ses pensées et ne même pas lui répondre quand il vous dit bonjour.* Lire et répondre à ses mails pendant une réunion au point de ne plus savoir de quoi on parle au moment où on lève la tête
Alors que je ne prononce pas un mot, j’envoie de nombreux signaux à mon interlocuteur qui doit certainement se dire quelque chose comme : « ce que je...Fri, 22 Nov 2019 - 49 - Eureka 14 – Le message de Kévin Hamon
Nous retrouvons aujourd’hui Kévin Hamon, co-fondateur de OuiVALO, l’entreprise qui valorise les bio-déchets des citadins. Il va nous partager le message qui lui tient à coeur.Thu, 21 Nov 2019 - 48 - Eureka 13 – L’appel au courage – Brené Brown
Brené Brown est l’auteure d’un Ted Talk qui a été vu plus de 44 millions de fois à ce jour… Brene Brown travaille depuis plusieurs decennies sur la honte, le courage, la vulnérabilité… et dans ce fameux Ted Talk, elle se livre plus qu’elle n’a jamais osé le faire… mais aujourd’hui je ne vais pas vous parler de ce Ted Talk.
Non, je vais vous parler de ce qui s’est passé après sa conférence.
En effet, l’explosion du nombre de vues de son Ted Talk s’est accompagné de commentaires positifs, mais également de commentaires très négatifs, des messages qui l’ont fait font se sentir plus bas que terre. C’est à ce moment là qu’elle découvre par hasard une citation de Théodore Rooselvelt qui va transformer sa vie.
Ce n’est pas celui qui critique qui compte ou bien la personne qui pointe l’homme d’action qui a trébuché ou qui explique comment on aurait pu faire différemment. Le mérite revient à la personne qui est dans l’arène, dont le visage est couvert de poussière, de sueur et de sang, qui combat vaillamment, qui porte un message, qui montre ses limites encore et encore, et qui à la fin, qu’elle réussite triomphalement, ou qu’elle échoue, a au moins osé agir avec courage. »
De cette citation, Brené Brown va retenir 3 leçons:
* Elle va décider d’entrer dans l’arène, d’être courageuse, de s’exposer et de tenter sa chance. Oui, c’est sûr elle va tomber, connaitre des échecs. Mais, elle va choisir le courage au lieu du confort.* Elle va comprendre que la vulnérabilité ce n’est pas de gagner ou de perdre, c’est d’avoir le courage de se montrer alors même que l’on n’est pas sûr du résultat de nos actions. La vulnérabilité est le meilleur moyen de mesurer notre courage. Plus on accepte d’être vulnérable, plus on est courageux.* Si une personne n’est pas elle-même dans l’arène, alors avoir l’avis de cette personne n’intéresse pas Brené Brown. En réalité, on a beau dire que ce que les autres pensent de nous ou de notre travail n’importe pas, on reste malgré tout toujours sensible à leur opinion. Mais, pour Brené Brown, le plus important, c’est d’avoir l’avis des personnes qui comptent pour nous.
Ce que je vous ai raconté aujourd’hui est extrait d’une conférence que vous pouvez retrouver sur Netflix et qui s’intitule l’appel au courage.Wed, 20 Nov 2019 - 47 - Eureka 12 – A cause de lui, je dois publier tous les jours
Si Effet Eurêka est un podcast quotidien, c’est à cause de Seth Godin.
Seth Godin est un auteur, conférencier, entrepreneur qui publie un nouvel article sur son blog tous les jours. Et je me suis rendu compte que si je lisais son blog si régulièrement, c’est notamment parce qu’il publie quotidiennement.
D’où ma volonté de publier un podcast d’Effet Eurêka tous les jours .En réalité, je ne vais pas quasiment jamais sur le blog de Seth Godin, c’est encore plus simple que ça. Je suis inscrit à sa newsletter et je reçois donc ses articles directement dans ma boite mail. C’est ce que j’ai également décidé de faire avec Effet Eurêka. Lorsque vous vous inscrivez à la newsletter, vous recevez tous les jours à 6h du matin, l’épisode du jour. Et je réserve également quelques bonus au fil des épisodes pour les abonnés…
Vous l’avez compris, j’adore les newsletter. A la fois en tant que lecteur, mais également en tant que « rédacteur »: Quand j’écris une newsletter, j’ai le sentiment de ne parler qu’à une seule personne : c’est un média qui me semble plus intime. En plus, je ne dépends pas des algorithmes d’Apple, Facebook ou Linkedin qui déterminent qui voit mon message ou pas. Si une personne n’ouvre pas mes mails, c’est que je n’arrive pas suffisamment à l’intéresser et c’est à moi de faire mieux la prochaine fois.
Revenons au blog de Seth Godin. Je vous partage un de ses articles quotidiens, mon préféré. Son titre est « le mauvais bus ».
« Votre première erreur a été de monter dans le bus A53, celui qui traverse la ville au lieu d’aller où vous voulez aller.
Des erreurs comme celle-ci arrive tout le temps.
La grosse erreur, par contre, celle qui vous coûte cher, est de rester dans ce bus.
Je sais que cela n’a pas été facile de monter dans ce bus.
Je sais que vous avez un siège. Je sais qu’il fait noir dehors. Mais, vous êtes dans le mauvais bus et rester dans le mauvais bus ne le transformera pas en bon bus.
Si vous voulez vraiment aller où vous avez décidé d’aller, vous allez devoir descendre de ce mauvais bus. »
Pour découvrir mon deuxième article préféré du blog de Seth Godin, inscrivez à la newsletter d’Effet Eurêka ci-dessous :
Tue, 19 Nov 2019 - 46 - Eureka 11 – Rencontre avec Kévin Hamon
Aujourd’hui, nous accueillons Kévin Hamon. Kévin vient juste de finir ses études à Audencia Nantes Ecole de Management et d’obtenir un double-diplôme Ingénieur/Manager. Il vient de créer avec deux associés une entreprise dénommée OuiVALO dont l’ambition est de répondre au problème suivant. Comment puis-je valoriser mes bio-déchets alors que j’habite en ville ?
Mon, 18 Nov 2019 - 45 - Eureka 10 – La vraie raison de ma reconversion professionnelle
Lorsque j’ai annoncé ma reconversion de responsable financier à professeur des écoles, on m’a posé beaucoup de questions : D’où t’es venu l’idée de devenir prof? Qu’est-ce qui t’a décidé à franchir le pas ? Quels sont les challenges que tu as dû surmonter ?
Pendant longtemps, j’ai eu du mal à leur répondre de manière simple et claire. Parfois, on suit aussi son instinct et une décision peut parfois contenir une dose d’irrationalité. Mais aujourd’hui, je vous dévoile ce qui m’a conduit à devenir prof et mes principaux challenges.
Pour cela, il faut que je vous dise quelques mots sur mon parcours. Au cours de ma scolarité, je n’ai jamais vraiment eu envie d’exercer un métier en particulier.
Enfant, adolescent, étudiant, j’aimais venir à l’école, écouter, découvrir, apprendre. Je passais les différentes classes sans trop me poser de questions sur mon parcours professionnel. Au cours de mes études supérieures, mes choix se sont plutôt orientés vers des matières que j’aimais étudier et mon attrait pour les mathématiques m’a entrainé vers la comptabilité/finance.
J’ai beaucoup apprécié les différents métiers que j’ai pu exercer, mais au fond de moi, j’enviais les personnes qui avaient une « vocation », qui étaient conscientes de l’importance de leur métier et qui étaient « faites » pour leur métier.
Parallèlement, j’ai commencé à être un peu frustré sur le plan personnel. J’ai passé tant d’années sur les bancs de l’école et pourtant j’ai l’impression de ne me souvenir de rien, d’avoir tout oublié… C’est pour cela que j’ai créé, en 2013, un podcast de culture générale, qui s’appelle Batooba (back to basics). Même s’il était destiné aux adultes, tout le monde me disait qu’il plairait aux enfants !
C’est à ce moment là que j’ai eu pour la première fois, l’idée de devenir professeur des écoles. Une fois la graine plantée, elle n’a cessé de germer. Avec le temps, j’ai commencé à me projeter de plus en plus sérieusement, les idées se sont faites plus pressantes. Bref, le vers était dans la pomme et il est devenu inévitable que je franchisse le pas.
Evidemment, tout s’est construit au fur et à mesure, par petit pas… Au départ, je me suis renseigné sur le métier, j’ai lu des livres, j’ai fait un stage de plusieurs jours dans une classe de CE2, j’ai fait les portes ouvertes de l’ESPE, et tout s’est enchainé rapidement, je me suis inscrit pour le concours, je l’ai eu, et me voici professeur des écoles.
Quel a été le plus gros challenge ?
Pour moi, il y a un grand cap, un moment qui fait mal au ventre. C’est le moment où on décide d’en parler à nos proches. Eh oui, car nos décisions ont évidemment un impact sur les personnes qui nous entourent et nous aiment alors, ce n’est pas facile de venir mettre une dose d’incertitude avec un nouveau projet. Et puis, c’est jamais le bon moment. Pas facile d’en parler à son patron non plus, avec qui on s’entend très bien, en qui on a confiance et qui vous fait confiance.
Le dire, c’est finalement déjà le rendre réel. Sur ce sujet, tout est une question de timing…
Par contre, une fois que j’ai dit, je me suis senti libéré. J’ai eu la chance d’être soutenu sans condition par mes proches. Mon énergie à réussir s’en est trouvée décuplée et j’ai tout mis en oeuvre pour atteindre mon objectif. Finalement, le soutien de mes proches a constitué un grand facteur clé de succès.
En parlant de facteurs clés de succès, je vous propose de découvrir également 3 autres facteurs qui ont joué un rôle crucial dans la réussite de ma reconversion.Fri, 15 Nov 2019 - 44 - Eureka 09 – Le message de Charles Rozoy
Nous retrouvons Charles Rozoy, champion olympique du 100 mètres papillon aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 pour qu’il nous partage le message qui te tient à coeur.Thu, 14 Nov 2019 - 43 - Eureka 08 – Le GRIT d’Angela Duckworth
L’épisode d’aujourd’hui commence par un échec cuisant:
Un jour, j’ai parié avec mon oncle que je courrais le marathon de Paris, l’année où cet évènement tomberait le jour de mon anniversaire. Quelques années plus tard, évidemment, ça n’a pas manqué et mon oncle s’est fait un malin plaisir de rappeler notre pari…
Voulant le gagner, j’ai commencé à m’entrainer bien longtemps avec le début du marathon. Deux fois par semaine, des petites sorties. Au début, je ne prenais aucun plaisir, je n’avais pas envie d’y aller. Mais je n’étais pas inquiet, je me disais que le plaisir viendrait avec l’entrainement…
Avec le temps, je n’ai toujours pas pris de plaisir. C’était toujours une galère d’aller courir, j’avais le sentiment de ne pas progresser, que je n’y arriverais pas… A un moment, j’ai regardé la réalité en face, je n’étais pas prêt à faire tous ces efforts simplement pour gagner un pari. J’ai donc arrêté de m’entrainer et je ne me suis pas présenté sur la ligne de départ…
Essayant d’avoir un état d’esprit de développement à toute épreuve, je me dis que j’en suis capable, et que le jour viendra où je me lancerai ce défi pour une autre raison qu’un pari et que j’aurais envie de persévérer malgré les difficultés.
Justement, aujourd’hui, nous parlons de ténacité, de pugnacité, de niaque, en évoquant le travail de la psychologue Angela Duckworth autour du concept de GRIT.
Voici comment Angela Duckworth définit le GRIT dans son Ted Talk:
« Le GRIT, c’est la passion et la persévérance pour des objectifs à très long terme. Le GRIT, c’est avoir de l’endurance. Le GRIT, c’est s’accrocher à son futur, jour après jour pas seulement pendant une semaine, ou un mois, mais pendant des années, et travailler vraiment dur pour que ce futur devienne une réalité. Le GRIT, c’est vivre sa vie comme si elle était un marathon, pas un sprint. »
Si on reprend la définition du GRIT, il est important de noter qu’il s’agit de la combinaison de deux facteurs:
* La passion, c’est-à-dire une la tendance à s’investir pour un même but sur le long terme. Cela implique notamment de ne pas être tout le temps perturbé par de nouvelles idées ou de nouveaux projets.* La persévérance, c’est-à-dire, la tendance à produire un effort sur le long terme pour atteindre son but, même si on doit faire face à des contretemps.
Avant d’être psychologue, Angela Duckworth a été enseignante et c’est en voyant que le GRIT était un facteur clé de succès chez les enfants qu’elle a décidé d’y consacrer une grande partie de son travail. Elle a identifié que ce n’était pas l’apparence, le QI, ou la santé physique qui déterminait la réussite des élèves. C’était le GRIT.
Alors, quel est votre niveau de GRIT?
Pour le connaitre, vous pouvez vous poser les questions suivantes: Est-ce que je prends du plaisir à mener des projets qui mettent des années à prendre forme? Y a t-il au moins un sujet ou une activité dont je ne me lasse jamais? Est-ce que je me laisse décourager par les contretemps? Est-ce que je finis tout ce que je commence ? Est-ce que je travaille toujours pour m’améliorer?
Vous pouvez également mesurer votre GRIT plus précisément en le calculant sur le site d’Angela Duckworth
Mais, comment procéder pour faire grandir notre GRIT ? Angela Duckworth conclut son TED Talk en indiquant...Wed, 13 Nov 2019 - 42 - Eureka 07 – L’état d’esprit de développement de Carol Dweck
Aujourd’hui, nous parlons du livre « Mindset : the New Psychology of Success » (traduit en francais par « Oser Réussir! Changez d’état d’esprit »).Dans son livre, Carol Dweck distingue deux états d’esprit :
* L’état d’esprit fixe* L’état d’esprit de développement.
Si nous avons un état d’esprit fixe, nous pensons que nous sommes un certain type de personnes et que l’on n’y peut pas grand chose. Que même si nous pouvons faire les choses différemment, les composantes importantes de notre personnalité ne peuvent pas vraiment être changées.
Si nous avons un état d’esprit de développement, nous pensons que peu importe le genre de personnes que nous sommes, nous pouvons toujours changer de manière substantielle.
Notre état d’esprit fixe ou de développement définit notamment notre rapport à l’erreur et à l’apprentissage : avec l’état d’esprit fixe, si nous échouons, c’est que nous sommes nuls, nous ne sommes pas intelligents que nous ne sommes pas doués ou pas fait pour ça. En adoptant l’état d’esprit de développement, nous constatons plutôt qu’il nous reste encore des choses à apprendre, que nous devons encore travailler pour progresser.
Prenons un exemple concret :
Pensez-vous être capable d’apprendre à jouer du piano?
Réponse 1:
Vous vous dites que vous n’avez pas de musicien dans votre famille, que vous n’avez pas l’oreille musicale, que vous n’avez jamais joué d’un instrument de musique, que c’est petit que l’on apprend à jouer sinon il est trop tard.
Réponse 2:
Vous vous dites que vous pourriez réussir à jouer du piano. Certes, il vous faudrait y passer du temps, prendre des cours, apprendre le solfège, faire des gammes, s’entrainer régulièrement, très régulièrement. Vous ne jouerez peut-être pas comme Lang Lang, mais vous saurez vous débrouiller suffisamment bien. Vous l’avez compris, si votre réponse se rapprochait de la réponse 2, vous avez un état d’esprit de développement.
Si votre réponse ressemblait à la réponse 1, vous avez plutôt un état d’esprit fixe.Mais, j’ai une bonne nouvelle ! L’état d’esprit fixe n’est pas un état définitif. On peut tout à fait développer son état d’esprit de développement, d’où le titre du livre « Changez d’état d’esprit ». Il suffit parfois d’un petit Effet Eurêka pour passer de l’un à l’autre.
Au delà de la perception que nous avons de notre propre potentiel, il me semble aussi important de réussir à voir cette capacité de développement dans les personnes qui nous entourent. Cette fois, je mets un instant ma casquette de professeur des écoles où je constate tous les jours des progrès, des évolutions chez les enfants. Je ne dis pas que c’est forcément simple tous les jours, mais c’est incroyable de voir les enfants grandir et apprendre autant en si peu de temps.
Cet état d’esprit de développement influe également sur la manière dont nous percevons le monde. Soit, on peut se dire « C’est comme ça et on ne peut rien y faire », soit on peut se dire que, même si notre influence sur le monde est limité, nous avons un impact et que nous nous devons de donner notre maximum pour que le monde tende dans la bonne direction.
Malheureusement, il me semble qu’avoir un état d’esprit de développement n’aient pas que des avantages. En effet, cela rajoute une ligne en plus à notre budget… Je vous dis laquelle dans le bonus que je réserve aux abonnés de la newsletter.Tue, 12 Nov 2019 - 41 - Eureka 06 – Rencontre avec Charles Rozoy
Aujourd’hui, nous avons la chance de faire la rencontre de Charles Rozoy. Charles est champion paralympique, médaille d’or au 100 mètres papillon aux Jeux de Londres en 2012.
Devenir champion olympique, c’est le rêve de Charles depuis le plus jeune âge. Mais ce rêve prend une tout autre tournure lorsqu’il subit un accident de moto en 2008 qui lui a fait perdre l’usage de son bras gauche.Mon, 11 Nov 2019 - 40 - Eureka 05 – Pour qui je me prends ?
Pour qui est-ce que je me prends ? Je ne suis pas journaliste, je ne suis pas écrivain, je ne fais pas de radio.
De quel droit est-ce que je lance un podcast ? Et pourquoi quelqu’un écouterait ce que je dis? Il y a déjà beaucoup de podcasts qui existent, qu’est-ce que je vais pouvoir apporter de plus ? Et si personne n’écoutait ? Et si c’était nul ce que je faisais ? Et puis que va t-on penser de moi?
En plus, je choisis de faire un podcast tous les jours, mais où est-ce que je vais trouver l’énergie de faire ça ?
Avoir toutes ces questions peut être paralysant et je pourrais me dire que finalement, je ferai mieux de ne pas me prendre la tête.
Ce n’est vraiment pas évident de dépasser toutes ses interrogations, ses craintes, ses doutes.
Et si à un moment, j’arrêtais de me poser des questions, et que tout simplement je faisais ce que j’avais envie de faire et c’est tout ! Oui, mais qu’est-ce que j’aime bien faire ?
Il est l’heure d’arrêter de poser des questions, mais plutôt de commencer à apporter des réponses, tout du moins à cette dernière question.
Je me suis rendu compte qu’il y a un moment que j’adore particulièrement quand je travaille : c’est le moment où j’ai un « déclic », quand les pièces du puzzle s’assemblent dans mon esprit, que j’arrive à faire du lien ou à donner du sens à quelque chose qui était encore jusque là abstrait ou inconnu. Ces moments où « ça fait tilt », je les appelle les « effets eurêka ». Ce sont eux qui me poussent à apprendre et à agir.
J’ai également pris conscience que j’adorais « provoquer » ces effets eurêka, déclencher ces déclics chez les autres. C’est ce qui me conduit à lancer mon nouveau projet Effet Eurêka.
Par ailleurs, comme je l’évoquais dans l’épisode n°2 autour du livre de Michelle Obama, je suis touché par le syndrome de l’imposteur: j’ai souvent l’impression de ne pas être à la hauteur, et j’ai découvert que ce sentiment était très très répandu.
A travers ce podcast, j’aimerais montrer que ce sentiment ne doit pas être un frein, mais doit au contraire être mis au service de notre potentiel et nous donner le courage d’oser.Effet Eurêka a donc pour vocation de déclencher des déclics, pour que vous transformiez vos interrogations en action et ainsi exprimiez pleinement votre potentiel.Fri, 08 Nov 2019 - 39 - Eureka 04 – Le message de Vincent Grison
Nous retrouvons Vincent Grison l’explorateur qui a pour ambition de rejoindre le Pôle Nord en solitaire et sans assistance motorisée. Aujourd’hui, nous allons découvrir le message qu’il veut nous faire passer.
On a la chance de vivre dans un confort de vie qui est assez exceptionnel. On a de l’eau chaude, de l’électricité, c’est assez difficile de mourir de faim ou de soif en France. On a la chance d’avoir des technologies qui sont assez incroyables, qui permettent de faire des choses incroyables. Pourtant, on n’arrive pas à ramener un équilibre sur Terre entre les Hommes et la Nature.
Et souvent je me demande : “Pourquoi n’y arrive t-on pas? Qu’est ce qui bloque?” Je me dis souvent qu’on baigne un peu trop dans notre confort que l’on se satisfait de beaucoup de choses.
Parfois, dans les discussions en famille, on se pose la question, surtout les plus âgés: “Qu’est ce que j’ai accompli tout au long de ma vie?” Et pour beaucoup c’est d’avoir fondé une famille et de voir ses enfants heureux. Les plus âgés, ceux qui se sont battus lors de la Seconde Guerre Mondiale par exemple, ils ont défendu la Patrie, défendu des idées et des valeurs importantes. Je trouve qu’on reste maintenant un petit peu trop dans notre confort et qu’il serait temps de sortir de ce confort, de se mettre en difficulté pour des idées fortes, et revenir à des choses de base : propager la paix, la non-violence, la protection, le respect envers les autres.
Chacun a sa une manière bien propre de s’exprimer, de se mettre au service de ses idées propres et c’est important et aussi épanouissant d’écouter ses idées et d’essayer de faire quelque chose pour qu’elles se réalisent.
Si j’avais un message, ce serait de toujours être à l’écoute de soi-même et d’essayer de réaliser ce que nous dit cette petite voix à l’interieur, parce que ça amène à faire des choses bien pour soi mais aussi pour les autres.
Thu, 07 Nov 2019 - 38 - Eureka 03 – La vidéo Dan Pink sur la motivation
Quand j’étais enfant, j’avais beaucoup de chance. Nous avons eu très tôt un ordinateur familial et je me souviens que mon père y avait installé l’encyclopédie Encarta…
Aujourd’hui si vous avez moins de 20 ans, ça ne vous parle sûrement pas, car qu’on le veuille ou non, la référence encyclopédique c’est Wikipedia.
Alors qu’a t-il bien pu se passer? Dans son TED TALK, Dan Pink nous explique qu’un des facteurs explicatifs est la motivation des contributeurs.
D’un côté, Encarta avec des salariés de Microsoft motivés extrinsèquement par les différents incitations fournies par leur entreprise.
D’un autre côté, des contributeurs de Wikipedia motivés intrinsèquement, c’est-à-dire ayant une motivation qui n’est pas générée par des facteurs externes, mais qui provient d’eux-mêmes.
Pour Dan Pink, le problème réside donc dans le fait que les entreprises utilisent la motivation extrinsèque des employés (pour faire simple la méthode du bâton et de la carotte) plutôt que de chercher à développer leur motivation intrinsèque. Dan Pink nous présente ainsi 3 facteurs favorisant la motivation intrinsèque:
* L’Autonomie : le désir de diriger nos propres vies.* La Maîtrise : l’aspiration de se surpasser sur quelque chose qui compte.* La Pertinence : l’envie de faire ce que nous faisons au service de quelque chose qui nous dépasse.
Essayer de comprendre ce qui nous pousse à agir est un thème qui me tient particulièrement à coeur. Je l’apprécie tellement que j’ai d’ailleurs rédigé un mémoire sur ce sujet.
Inscrivez-vous à la newsletter d’Effet Eurêka et je vous partagerai la synthèse des différentes théories de la motivation.
La vidéo de Daniel Pink:
Le résumé du livre de Daniel Pink : Drive, the truth about what motivates us
Wed, 06 Nov 2019 - 37 - Eureka 02 – Devenir de Michelle Obama, le livre à l’origine du podcast
Si vous écoutez ce podcast aujourd’hui, c’est grâce au livre Devenir de Michelle Obama.
Cet été, j’ai lu la biographie de Michelle Obama. Dès le début de la lecture de son livre, tout ce qu’elle évoquait me semblait étrangement familier. J’avais l’impression de bien la connaitre, de bien la comprendre. Mais, j’étais incapable de mettre le doigt sur ce qui me paraissait aussi naturel… et puis, arrivé au chapitre où elle vient de devenir Première Dame, j’ai lu cette phrase:
« J’avais parfois l’impression d’être comme un cygne glissant sur un lac, sachant que ma fonction m’imposait d’évoluer sans cesse gracieusement et de paraître sereine, tout en pédalant sans cesse sous l’eau »
C’est à ce moment là que « ça a fait tilt ». En effet, Michelle Obama m’était toujours apparue comme une personne vraiment sûre d’elle, toujours à l’aise partout où elle se trouvait. En réalité, elle se pose sans cesse cette question : suis-je à la hauteur? De son enfance, en passant par ses études et son rôle de Première Dame des États-Unis, ce doute l’a en permanence accompagnée. On aurait pu penser que ce sentiment se serait estompé au fil des années. Hé bien non, plus elle avait de responsabilités, plus elle se posait la question. Si je me suis senti si proche d’elle, c’est parce que, moi aussi, je me retrouvais dans la manière dont elle parlait de ses doutes.
Néanmoins, ces interrogations permanentes ne semblent pas la paralyser, ni la freiner. Au contraire, elles sont souvent à la base de sa capacité et de son courage à oser de nouvelles aventures…
Prenons un exemple : devenue avocate après de brillantes études, Michelle Obama aurait pu rester dans son cabinet une grande partie, voire toute sa vie professionnelle. Mais, elle s’interroge rapidement sur son avenir.
« Je réfléchissais à ce que je pourrais faire, je passais en revue mes compétences. Est-ce que je voulais être enseignante ? Me faire embaucher dans une administration universitaire ? Mettre en place une sorte de programme post-scolaire, une variante professionnalisée de ce que j’avais fait pour Czerny à Princeton ? L’idée de travailler pour une fondation ou une association me tentait, comme celle d’aider des enfants défavorisés. Je me demandais comment trouver un emploi qui me satisferait intellectuellement tout en me laissant le temps de faire du bénévolat, de m’intéresser à l’art, ou d’avoir des enfants. Ce que je voulais, dans le fond, c’était une vie. Je voulais être en adéquation avec moi-même. J’ai dressé la liste des sujets qui m’intéressaient : l’éducation, les grossesses précoces, l’estime de soi des Noirs. Un travail plus vertueux entraînerait inévitablement, j’en étais consciente, une perte de revenus. J’ai dressé une autre liste, moins attrayante : celle de mes dépenses incontournables – celles que j’aurais encore à assumer après avoir renoncé aux luxes que me permettait mon salaire chez Sidley : […]Rien n’était impossible, mais rien ne paraissait simple. »
A ces nombreuses interrogations peut parfois s’ajouter une autre crainte. Cette crainte, c’est le regard des autres, qui pourraient juger nos choix ou nos décisions. Quelques paragraphes plus loin, Michelle Obama parle de ses doutes à sa mère:
« Tandis que nous filions vers le centre, j’ai poussé un gros soupir. « Ça va ? » m’a demandé ma mère. Je l’ai regardée dans le demi-jour de l’autoroute. « Je ne sais pas, ai-je commencé. C’est juste que… » Et j’ai tout déballé. Je lui ai dit que je n’étais pas heureuse dans mon travail, ni même dans le métier que j’avais choisi – que j’étais même franchement malheureuse. Je lui ai parlé de mon impatience, de ma terrible envie de changer de vie,Tue, 05 Nov 2019 - 36 - Eureka 01 – Rencontre avec Vincent Grison
Architecte naval, navigateur, travailleur humanitaire au sein de Médecins Sans Frontières, et bientôt explorateur, Vincent Grison multiplie les challenges et se lance dans des projets toujours plus ambitieux. Son prochain défi ? Rejoindre le Pôle Nord en solitaire et sans assistance motorisée…
Suivez l’aventure de Vincent Grison sur Facebook.
Emmanuel : Bonjour Vincent, tu te lances aujourd’hui un nouveau défi qui est de rejoindre le Pôle Nord sans assistance motorisée et en solitaire. Comment as-tu eu cette idée?
Vincent Grison : Cette idée n’est pas arrivée d’un coup, elle a été construite au cours du temps. Je pense que ça fait à peu près six ans qu’elle existe dans ma tête.
Au début, c’était le contact avec un explorateur qui me demandait de travailler en tant qu’architecte naval sur son projet. Finalement, il a décidé de ne pas faire cette aventure parce que ça demandait des compétences en tant que naviguant qui était un peu trop élevées par rapport à ce qu’il savait faire.
De mon côté, je me suis dit « Pourquoi pas moi? Pourquoi pas faire un truc comme ça? Ça pourrait me correspondre. » Mais, j’avais d’autres projets de navigation notamment, et ça a un petit peu disparu de ma tête à ce moment là. C’est plus tard, quand j’ai eu un peu plus de temps, que j’ai eu plus d’expériences aussi en tant que navigateur et comme gestionnaire de projet, que j’ai commencé à travailler sur des projets dans le secteur arctique, que le projet s’est reconstruit plus précisément sur un aller-retour au Pôle Nord. Je voulais construire un projet éducatif sur la thématique de la protection de l’environnement et du réchauffement climatique, d’où les contraintes sur l’absence de motorisation. Finalement, ça s’est transformé en un aller-retour Pôle Nord en solitaire parce que jusqu’alors les projets que j’avais réalisés dans la voile étaient des projets en solitaire et que ça marchait très bien.
Emmanuel : Est-ce qu’il y a eu un moment où tu as eu un déclic? Où tu as transformé cette idée en véritable projet ?
Vincent Grison : L’idée était sur un bout de papier et je n’en avais pas parlé à grand monde encore. J’ai alors monté un dossier de présentation et j’ai passé un premier coup de fil à une agence de communication rennaise. Je me disais que si je voulais que ce projet se réalise, je devais aller voir une agence de communication, proposer le projet et voir quels étaient les retours et pourquoi pas en faire un partenaire de l’expédition. Je prends l’annuaire, je prends la première agence de com et je suis allé là bas. C’était une très très grosse agence de Rennes qui s’appelle Rivacom et j’ai été reçu par quelqu’un qui a été super positif sur le projet. Il a trouvé ça génial et m’a dit que ça marcherait. Il était vraiment très très positif.
Et ça m’a beaucoup conforté dans mon idée que ce projet était réalisable et je me suis dit que c’était une bonne idée.
Après nous n’avons pas continué à bosser ensemble, mais c’était le premier retour qui était très positif qui a fait que je n’ai pas hésité un seul moment à mettre beaucoup d’énergie dans le projet. Ça aurait pu être différent si ce retour avait été négatif, ça aurait mis beaucoup plus de temps à se lancer. Ça m’a permis de vraiment décoller très tôt et d’avoir beaucoup de confiance en moi sur l’initiation du projet.
Emmanuel : Tu parles justement de confiance en soi.Tue, 24 Sep 2019 - 35 - Eureka 35 – Ce qu’il faut retenir de la saison 1 d’Effet Eurêka
Bienvenue dans ce dernier épisode de la saison n°1 d’Effet Eurêka.
Aujourd’hui, j’aimerais partager ce qui m’a le plus marqué durant cette première saison.
On peut dire que le podcast a commencé fort avec l’interview de Vincent Grison. Ce qui m’a marqué dans ce premier épisode, c’est de découvrir comment Vincent a réagi à la perte d’un des principaux sponsors de son aventure de rejoindre le Pôle Nord en solitaire et sans assistance motorisée:
« Ça m’a fait un gros coup au moral. Alors, qu’est ce que je fais? Déjà, je décide de courir pour remettre les choses à plat et éviter de penser à ça sans que ça avance.
Ensuite, l’après midi, ça s’est transformé un petit peu en euphorie parce que je me suis dit : “Bon, c’est une opportunité qui se présente de voir le projet différemment, de penser différemment”. Cette option avec ce partenaire est née assez vite. Je ne voyais plus que ça, que cette solution là, et c’était aussi des portes fermées pour d’autres, d’autres opportunités de collaboration. C’était un peu la voie facile. »
J’ai été impressionné par la rapidité à laquelle Vincent a rebondi après avoir rencontré cette obstacle. En moins d’une journée, il a réussi à changer ce qu’il aurait pu considérer comme un échec en une véritable opportunité. Cela m’a bluffé.
La deuxième interview m’a également beaucoup marqué.. En effet, lorsque j’ai eu l’idée de ce podcast, jamais je n’aurais pensé avoir la chance d’interviewer un champion paralympique.Charles Rozoy était un nageur de haut niveau avant d’avoir un accident de moto. Quelques semaines après l’accident, il entend des enfants dire : « C’était un bon nageur, maintenant, il est foutu, il fait de l’aquagym ». Charles va leur montrer de quoi il est capable…
Nous avons parlé de motivation à partir de la vidéo de Dan Pink en distinguant la motivation intrinsèque ou extrinsèque. Le fait de vouloir montrer aux autres ce dont nous sommes capables, de leur prouver qu’ils se sont trompés en ne nous faisant pas confiance peut être un facteur de motivation extrinsèque extrêmement fort. C’est ce qu’a démontré Charles Rozoy.
En fait, chaque interview a été unique et très riche. D’ailleurs, plus j’échange avec de la famille ou des amis sur des personnes à interviewer, plus je me rends compte que toutes les personnes qui sont autour de nous ont chacune leur histoire et que leur parcours est riche. Finalement, je me rends compte que c’est une invitation à prendre le temps d’échanger avec elles, à essayer de mieux les comprendre. Cela va être les vacances de Noël et je vous invite à véritablement discuter les personnes avec qui vous allez partager un moment pour mieux les connaitre, sans préjugé, sans connaitre la réponse avant de poser la question.
Avant de clôturer cette première saison d’Effet Eurêka, j’aimerais vous parler de mon premier podcast, Batooba Culture Générale. Entre 2013 et 2015, j’ai publié 99 épisodes du podcasts et pour être honnête, lorsque je regarde la liste des épisodes, il y en a certains que je ne me souviens pas avoir écrit. Alors, pour que nous gardions en mémoire une trace des 35 premiers épisodes d’Effet Eurêka, je viens de mettre en ligne une synthèse de cette première saison. J’y consacre une page par épisode et vous y retrouverez une idée, une citation, un élément spécial qui a retenu mon attention… Vous pourrez lire cette synthèse d’une traite, mais je vous invite surtout à le feuilleter de temps en temps afin que les épisodes vous revien...Fri, 20 Dec 2019 - 34 - Eureka 34 – Le message de Laurène Castor
Nous accueillons aujourd’hui Laurène Castor dont la mission est de faire se rencontrer éducation et design pour qu’elle nous partage le message qui lui tient à coeur.Thu, 19 Dec 2019 - 33 - Eureka 33 – Reine des Neiges et Compassion
Demain sera le dernier épisode de la saison 1 d’Effet Eurêka. Ça aurait quand même été dommage de la terminer sans écouter la Reine des Neiges, vous ne trouvez pas ? Allez c’est parti !
Je suis à peu près sûr que vous l’avez déjà écouté en français, mais l’avez-vous déjà entendu en anglais ? Non ? quel dommage !
Quoi, vous connaissiez déjà la version anglaise ? Alors, on va écouter la version allemande ! Promis, après j’arrête!
Si je vous ai fait écouté ces 3 extraits, c’est que la phrase « Le froid est pour moi le prix de la liberté » est traduite de façon très différente selon les langues. Si on traduit littéralement :
En anglais, cela donne : « Le froid ne m’a de toute façon jamais dérangé ».
En allemand, cela donne : « Le froid fait maintenant partie de moi ».
Maintenant, que l’on a cette traduction, cherchons celle qui est la plus proche du dessin animé. Alors, dans le dessin animé, la Reine des Neiges a le pouvoir de créer, manipuler de la glace. C’est un pouvoir qu’elle a dès l’enfance, mais c’est un pouvoir qu’elle peine à maitriser et qu’elle dissimule derrière des gants pour le refouler. La fameuse chanson intervient au moment où la Reine des Neiges commence à surmonter sa peur et à mettre son pouvoir à son service pour créer un immense palais de glace.
Si on revient aux traductions:
En Français, on insiste sur le prix qu’à la liberté. Pour être libre, la Reine des Neiges est obligé de s’isoler dans un château de glace en haut de la montagne.
En Anglais, c’est plutôt la résilience ! Peu importe les obstacles, le froid ou pas, je vais réussir !
En Allemand, je trouve qu’on sent dans la traduction comme une affirmation de soi, cette fois, ça y est, le froid fait vraiment partie de moi, j’ai réussi à dompter ma force… Personnellement, je trouve que cette traduction est la plus proche du dessin animé.
Vous commencez à vous dire que j’ai complètement craqué, qu’il est vraiment temps que j’arrête de faire des podcasts tous les jours ?
Mais, en réalité, le point que j’aimerais soulever ici, c’est l’importance de la langue dans la culture. Par exemple, certains mots, certaines expressions n’ont pas de traduction exacte dans d’autres langues…Prenons par exemple le terme allemand de Sehnsucht, qui est une sorte de vague à l’âme, mais pas tout à fait… « Sehnsucht n’est ni un sentiment foncièrement négatif ni positif : il représente un objet du désir inaccessible et qu’il n’est pas forcément souhaitable d’atteindre. C’est une émotion en rapport à une certaine incomplétude ou imperfection. Elle a été décrite comme une soif de vie ou une quête individuelle du bonheur se heurtant à la réalité de souhaits non satisfaits ».
C’est d’ailleurs assez énervant, lorsque que quelqu’un est en train de parler, puis s’arrête au milieu de sa phrase, cherche ses mots, et puis dit : « au fait, comment on dit ça déjà en francais? ». Ca fait un peu prétentieux, mais en réalité, c’est assez logique, puisque lorsque vous parlez une autre langue, vous changez de logiciel.
Ce qui est vrai pour le vocabulaire est aussi vrai pour sa grammaire. Pour rester sur la langue de Goethe, vous savez peut-être que certaines structures de phrases placent le verbe à la fin. Cela offre un avantage évident pour celui qui est en train de parler : eh oui, il est beaucoup plus difficile d’interrompre celui qui parle au milieu d’une phrase puisque vous allez avoir du mal à comprendre ...Wed, 18 Dec 2019 - 32 - Rediffusion – L’influence de l’odeur des croissants chauds…
Imaginez un tramway, qui arrive à pleine vitesse. Le conducteur n’arrive pas à faire fonctionner les freins et il fonce droit vers 5 personnes qu’il va tuer à coup sûr. Vous voyez la scène et ça tombe bien, vous avez devant vous un aiguillage qui vous permet de dévier le tramway. Seul problème : une personne se trouve sur cette voie et en déviant le tramway, il va la tuer à coup sûr. Alors que faites-vous ?Thu, 26 Dec 2019 - 31 - Eureka 31 – Rencontre avec Laurène Castor
J’ai rencontré Laurène Castor pour la première fois à une conférence organisée par Sydologie en 2015. Elle avait réalisé une présentation et sa prestation m’avait impressionné. Elle avait l’air tellement sûre d’elle. Après la conférence, j’ai pu échanger avec elle et elle m’a confié qu’elle était très stressée pour cette présentation… Quelques temps plus tard, je m’aperçois qu’elle est partie vivre en Nouvelle-Zélande et qu’elle a créé un carnet de voyage pour suivre ses aventures. Sur la page d’accueil, on peut lire « j’ai créé ce site pour vous montrer que voyager est possible et accessible, même pour les gens comme moi qui ont peur de tout ».Mon, 16 Dec 2019 - 30 - Eureka 30 – Ma philosophie : Se questionner – apprendre – agir
Aujourd’hui, je vous partage ma manière de fonctionner, « ma philosophie », entre guillemets. Elle est composée de 3 mots-clés et d’une roue !Pour commencer, le premier mot-clé de « ma philosophie » est le verbe : se questionner.On peut envisager le fait de se questionner de deux points de vue : soit on se questionne soi-même, soit on questionne le monde qui nous entoure.
Se questionner soi-même sur ce qui nous motive vraiment, sur le sens de nos actions, me semble indispensable pour réussir à donner une direction de long terme à ce que nous souhaitons devenir. A titre personnel, c’est une réflexion quasi-permanente, qui ne s’arrête pas ou pas longtemps. Ce questionnement devient seulement plus faible lorsque j’ai trouvé un but et que je dois y concentrer toute mon énergie pour l’atteindre. Mais, une fois cet objectif atteint, le questionnement revient très vite. Je précise que « se questionner » ne signifie pas tout remettre en cause tout le temps. Au contraire, il est essentiel de pouvoir s’appuyer sur des bases, sur des piliers solides, qui eux ne bougent pas et permettent de grandir.
Passons à « Se questionner sur le monde ». Sans remettre en cause tout ce qui nous est dit, il est indispensable de garder un esprit critique. A titre personnelle, j’essaie notamment d’éviter de juger les actions des autres. Au contraire, je vais essayé de comprendre pourquoi telle action a été faite. La réponse peut paraitre évidente, mais elle est sûrement plus complexe qu’on l’imagine.
Le deuxième mot-clé qui compose « ma philosophie » est apprendre. Pas vraiment surprenant pour les fidèles du podcast, vous savez que j’adore apprendre et que partager ce que j’apprends est à l’origine de ma motivation de mon métier de professeur des écoles et à l’origine du podcast.Je suis loin d’être le seul à considérer que l’apprentissage joue un rôle central au XXIème siècle. Je cite Michel Barabel qui a écrit la préface du livre de Jérémy Lamri, « Les compétences du XXIème siècle ». « La capacité à « apprendre à apprendre » devient la compétence centrale d’un individu pour lui permettre de maintenir la qualité de son portefeuille de compétences, continuer à se perfectionner et ainsi sécuriser son adaptabilité et donc son employabilité. » On apprend tous les jours, souvent sans se rendre compte, et le monde va tellement vite, nos métiers se transforment au quotidien, qu’apprendre est clairement ce qui permettra de pouvoir ouvrir son champ des possibles et de se créer des opportunités. Mais apprendre, n’est pas, comme on pourrait le penser, la capacité à accumuler des savoirs. Pour moi, le véritable apprentissage intervient à partir du moment où on est capable de transférer ce que l’on apprend dans un autre domaine que son application immédiate. C’est être capable de faire du lien et de savoir utiliser ses connaissances pour s’en servir ailleurs. C’est également savoir prendre du recul sur ce que l’on fait et pourquoi. D’ailleurs, Michel Barabel évoque également dans la préface que nous devons « passer d’une logique de stockage (chercher à accumuler des connaissances) à une logique de flux (renouveler sans cesse ses connaissances). »
Enfin, garder en tête que l’on est toujours en train d’apprendre nous aide à avoir le fameux état d’esprit de développement dont nous avons parlé dans l’épisode n°7 de Carol Dweck.
Bon apprendre, c’est bien! Mais, le moment venu, il faut mettre la main à la pâte, et passez à l’action.
Le troisième mot-clé est donc AGIR:
Fri, 13 Dec 2019 - 29 - Eureka 29 – Le message de Jean-David Bar
Nous retrouvons aujourd’hui Jean-David Bar, cofondateur de WEDOGOOD, la plateforme de crowdfunding qui vous propose d’investir dans des projets à impact positif, pour qu’il nous partage le message qui lui tient à coeur.Thu, 12 Dec 2019 - 28 - Eureka 28 – Qui es-tu?
Si nous n’étions que tous les deux, cher auditeur, et que je te posais la question : « qui es-tu ? », que me répondrais-tu ? Dans son Ted Talk, Laurent Gounelle évoque la question de notre identité: qui sommes-nous vraiment ? Si nous devions nous présenter:
* Nous commencerions peut-être par notre prénom, notre nom.* Puis, nous parlerions de notre métier* Peut-être évoquerions-nous une de nos qualités * Nous pourrions également nous accrocher à notre aspect physique.* On pourrait également tenter d’exister à travers nos propos, notre intelligence* On pourrait aussi s’accrocher à ce que nous avons… et considérer que notre valeur dépend de ce que nous possédons.
Mais, ce que nous sommes va bien au delà de cela. En réalité, ces fausses représentations nous éloignent de nous-mêmes, puisque nous dépendons de ces fausses identités pour nous valoriser.
A un moment de sa vie, Laurent Gounelle s’est retrouvé à nu. Il n’avait pas de métier, pas véritablement de possessions auxquelles se raccrocher, il n’appréciait pas son physique. Et c’est à ce moment-là qu’il s’est mis à ressentir des envies, des choses que son coeur le poussait à suivre. Il a cessé de chercher une reconnaissance, de jouer un rôle, et il a pu s’épanouir pleinement…
Mais devons-nous tous en penser par là pour pleinement nous connaitre ? Laurent Gounelle nous explique qu’il n’y a pas qu’un seul chemin vers la découverte de soi-même.
Ce Ted Talk est donc à la découverte de nous-même. Le problème, c’est que ce n’est pas toujours simple de savoir ce que l’on veut exactement.
Il existe d’ailleurs plusieurs livres dont l’objectif est de nous aider à trouver notre passion et peut-être qu’un jour nous en étudierons un dans le podcast. En attendant, j’aimerais vous partager ce qui marche pour moi pour le moment.
Généralement, quand on pense à suivre sa passion, on pense avant tout à un métier: devenir professeur, créer son entreprise, ou à une activité sportive, culturelle. Pour moi, c’est beaucoup trop global, et pour ma part, ma passion se résume en une action.
Vous commencez à me connaitre et donc vous savez qu’il y a un moment particulier que j’apprécie : c’est le moment où ca fait « tilt » dans ma tête où les pièces du puzzle s’assemblent et où tout devient limpide. J’adore vivre ces moments là et j’adore aussi les partager et provoquer ce déclic chez les autres. On pourrait penser que ça fait un peu court comme passion, que ça réduit le champ des possibles plutôt que de l’ouvrir. En réalité, avoir défini cette simple action comme élément structurant de mes choix professionnels m’ouvrent de très nombreuses perspectives. Certes, aujourd’hui, je l’exerce de deux manières:
* En tant que professeur des écoles,* En tant que podcaster avec Effet Eurêka.
Mais, je sais que de nombreux autres activités me permettraient de mettre en oeuvre cette action qui me plait tant : formateur pour adultes, conférencier, coach, mentor, professeur à l’université ou en école de commerce…
Garder en tête ce moment que j’aime vraiment m’apporte un éclairage sur mes orientations professionnelles. Est-ce que cette opportunité professionnelle va me permettre d’avoir et de provoquer le plus de déclics?
Alors, vous avez deviné ma question: quelle est, pour vous, cette action, aussi simple soit-elle, qui vous procure du plaisir ?
Wed, 11 Dec 2019 - 27 - Eureka 27 – Donner ou recevoir des conseils?
En préparant l’épisode sur la vidéo TED proposée par Angela Ducksworth autour du thème du GRIT, j’ai passé pas mal de temps sur son site internet.Et je me suis aperçu qu’Angela Ducksworth y partageait l’ensemble de ses travaux de recherche. Par curiosité, j’ai regardé ce qui la motivait actuellement. Je voulais voir comment elle avait fait évoluer son travail depuis le TEDTalk qu’elle avait réalisé en 2012. Et je suis tombé sur un travail de recherche qui m’a surpris.
Lorsque nous sommes bloqués pour atteindre un objectif, un de nos réflexes est d’aller chercher des conseils.
Ce que nous voulons en réalité, c’est plus d’informations : soit pour prendre une meilleure décision, soit pour penser à des solutions que nous n’avons pas imaginées.
Mais plus d’informations ne fait pas tout. Cela peut même être contreproductif. En effet, quand une personne n’a pas la motivation pour transformer son savoir en action, recevoir des conseils peut lui être dommageable car cela la fait se sentir inférieur, ou pas à la hauteur. Cela influence négativement sur sa confiance en elle. Qui ne s’est jamais dit : « il me dit ce que je dois faire, je sais très bien ce que je dois faire, même si je ne le fais pas, mais je sais ce que je dois faire… »
A partir de ce constat, les auteurs se sont posés une question: « Et si les personnes qui étaient bloquées dans leur objectif par manque de motivation n’obtenaient pas de meilleurs résultats à donner des conseils plutôt qu’à en recevoir? » Tout simplement parce qu’être bloqué dans ses objectifs peut détruire la confiance en soi. Donner des conseils pourrait la restaurer. Et, ceci pour 4 raisons:
* Déjà lorsque que quelqu’un nous demande un conseil, c’est parce qu’elle pense que nous avons des compétences pour répondre à notre problématique* Ensuite, parce qu’on s’attend à ce que le conseiller soit un modèle et ait réussi à suivre son propre conseil par le passé. * Troisièmement, en donnant des conseils, le conseiller peut se créer pour lui-même un but à atteindre et un plan d’action pour y arriver.* Enfin, cela donne au conseiller le sentiment d’avoir de l’influence.
Pour résumer, le constat est fait dans ce travail de recherche qu’il existe une conception erronée qui veut que les personnes qui sont bloquées dans l’atteinte de leur objectif le soient par manque d’information plutôt que par manque de motivation. Or, c’est plus fréquemment la motivation que l’information qui manque. Et alors que le réflexe naturel qui nous pousse à demander conseil est basé sur un sentiment de manque d’information, la bonne stratégie si ce qui nous manque est de la motivation, est donner des conseils plutôt que d’en recevoir.
Ce travail de recherche m’a interrogé sur ce que je pratique en classe. En effet, je demande parfois aux élèves les plus à l’aise d’aller aider ceux qui ont plus de difficultés. Cela permet aux élèves les plus à l’aise de reformuler ce qu’ils ont appris et de véritablement se l’approprier et les élèves plus en difficultés peuvent recevoir une information formulée avec les propres mots d’un camarade et non du professeur.Mais, est-ce que les enfants plus en difficulté ont vraiment d’information complémentaire ou alors de motivation ? Certainement des deux.
Alors, comment puis-je amener mes élèves plus en difficulté à donner des conseils et à ne pas uniquement en recevoir ? Et, vous, dans votre entreprise, quand est-ce que vous avez demandé pour la dernière fois à un membre de votre équipe de vous DONNER un conseil plutôt que de lui en donner un ? Et est-ce que vous avez véritablement, pleinement, écouté son conseil ?Tue, 10 Dec 2019
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