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Reportage Afrique

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RFI

Nos correspondants et envoyés spéciaux sur le continent africain vous proposent, chaque jour, en deux minutes une photographie sonore d'un évènement d'actualité ou de la vie de tous les jours. Ils vous emmènent dans les quartiers ou dans les campagnes pour vous faire découvrir l'Afrique au jour le jour.

996 - Cameroun: le musée des rois Bamoun «pour conserver notre histoire» [3/3]
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  • 996 - Cameroun: le musée des rois Bamoun «pour conserver notre histoire» [3/3]

    Au Cameroun, le musée des rois Bamoun à Foumban dans l'ouest du pays retrace l'histoire d'un des plus anciens royaumes d'Afrique subsaharienne fondé en 1384. 600 ans d'histoire retracés grâce à des milliers d'objets exposés. L'occasion pour le peuple Bamoun de découvrir davantage son histoire. Ce musée des rois Bamoun est un cadre propice pour accueillir les objets d'arts Bamoun illicitement exposés dans des musées étrangers.

    Derrière la barrière du musée des rois Bamoun, Dave Kwende et ses camarades de 2de mixte au lycée classique de Foumban sont en admiration devant l’architecture atypique de ce musée.

    « Ça vous présente vraiment la valeur des Bamoun ici à Fouban, dont nous sommes vraiment très fiers de ces personnes qui ont eu cette idée vraiment magnifique de consulter ce musée par ici pour d’autres personnes qui vont aussi venir visiter et vont connaître quela culture des Bamoun. »

     Le bâtiment est construit sous la forme d’un serpent à deux têtes, surmonté par une mygale avec une cloche à l’entrée. À l’intérieur, vous êtes embarqué dans 600 ans d’histoire d’un des plus anciens royaumes d’Afrique subsaharienne.  Aziz Mbohou chargé de la communication du royaume. « Chaque roi, lorsqu’il accède au trône, consigne tous les objets de son prédécesseur. Et évidemment, Laurent Joya est l’une des figures de proue du royaume Bamoun. En termes d’inventivité, vous voyez son mollet, le moulin, à modo le maïs, les premiers manuscrits de l’écriture qu’il a inventée. Vous voyez ses ouvrages. »

    « L’émotion, c’est quand vous vivez votre passé »

    Dans la première pièce, la tunique du roi Mbombo, un colosse de 2 mètres a qui l’on doit le symbole du serpent à deux têtes est exposé, tout comme des armes, ustensiles et autres tenues centenaires, on y retrouve également une salle de projection. C’est une autre pièce qui a marqué José Yaneya animateur radio locale.

    « L’émotion, c’est quand vous vivez votre passé. Je vous prenais un exemple. J’ai vu le téléphone du roiBombo entre ses mains. Maintenant, je vois ce téléphone déposé au musée. Ça me fait renaître quelque chose et vraiment c’est. C’est là où vous voyez un peu le rôle du musée. Ce musée, c’est pour conserver notre histoire. »

    À Foumban, depuis l’inauguration du musée, on espère le retour du trône des rois Bamoun illicitement exporté et exposé au musée de Berlin. Le sultan Nabil Mforifom Njoya actuel roi des Bamoun ambitionne de le rajouter à la collection des 12 500 objets et artefacts exposés dans le musée reflétant la richesse, la variété et le savoir-faire des artisans Bamoun.

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    Wed, 08 May 2024
  • 995 - Cameroun: les forgerons du royaume Bamoun, une notoriété qui traverse les frontières du pays [2/3]

    Dans le paysage culturel du royaume Bamoun, impossible de passer à côté des forgerons du bronze. À son âge d’or, leur art a attiré de nombreux touristes. Aujourd’hui, il y en a moins, tout comme le nombre de forgerons Bamoun qui a diminué, ces dernières années. Mais leur réputation ne faiblit pas au Cameroun. Et les œuvres majestueuses de ces sculpteurs du bronze illuminent toujours le centre d'artisanats de Foumban.

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    Tue, 07 May 2024
  • 994 - Cameroun: le métier de tisserand traditionnel bamoun est menacé [1/3]

    À Foumban, capitale du royaume bamoun, dans l'ouest du pays, les tisserands traditionnels sont de moins en moins sollicités, concurrencés par les tissus industriels qui affluent en masse sur le marché. Mais des passionnés travaillent à la pérennisation d'un art ancestral qui se transmet depuis 600 ans, en famille, chez les Bamoun.

    Mon, 06 May 2024
  • 993 - Soudan du Sud: l'agriculture, refuge pour les malades du syndrome du hochement de tête [3/3]

    Au Soudan du Sud, c’est une maladie mystérieuse et dévastatrice qui touche les enfants à partir de trois ans. Le syndrome du hochement de tête est une maladie neurologique qui évolue au fil des années vers une forme d’épilepsie, parfois mortelle. Les organisations qui se sont réunies au sein de la Nodding Syndrome Alliance, un consortium d’ONG et d’universités formé en 2019, ont mis en place une réponse pour aider les familles, dans trois localités de l’Équatoria-Occidentale, à l’ouest du pays. 

    De notre envoyée spéciale à Mundri,

    En cette fin d’après-midi, les cultivateurs font des allers-retours vers la rivière pour remplir leur arrosoir et irriguer leur potager. Ce groupe d’agriculteurs est un peu spécial : tous souffrent du syndrome du hochement de tête et d’épilepsie. Le groupe est soutenu par la Sudan Evangelical Mission, une ONG membre de la Nodding Syndrome Alliance. Des cliniques spécialisées fournissent des traitements antiépileptiques et des travailleurs sociaux accompagnent les malades et leurs familles. Des semences, des outils et des formations leur ont été fournis.

    Wilson Banyiri, la quarantaine, est épileptique depuis 20 ans. Le père de quatre enfants a toujours son tube de cachets blancs dans la poche : « Maintenant, je vais bien, en prenant ce traitement. J’en prends deux le matin et deux le soir. Je n’ai pas eu de convulsions depuis trois mois. »

    Ce potager, c’est tout ce qu’il a pour subvenir aux besoins de sa famille : « Ce qui me motive à venir travailler dur ici, c’est que je veux pouvoir financer l’éducation de mes enfants. C’est ma priorité.»

    Ailleurs à Mundri, Suzan Surah Dobili s’occupe seule de ses enfants. Son fils, Emmanuel Mande, a bien failli arrêter l’école, quand le syndrome du hochement a commencé. Il avait 12 ans, c’était en 2017 : « Avant que nous ayons accès aux médicaments, l’état de mon fils était très préoccupant. Il ne pouvait rien faire, ni travailler ni laver ses vêtements. Il restait à l’intérieur de la maison, très affaibli. Mais maintenant qu’il a ce traitement, il peut cultiver dans notre ferme familiale, il coupe de l’herbe pour refaire notre toit, il plante du manioc, il fait sa lessive tout seul. »

    « Les parents se demandent quoi faire »

    C’est grâce à Jacob Danger Brown, travailleur social, lui-même handicapé par la tuberculose dans son enfance, qu’Emmanuel Mande a pu bénéficier du soutien de la Nodding Syndrome Alliancedepuis 2020. Le travailleur social parcourt les villages reculés afin d’identifier des cas et conseiller les familles. « Il y a beaucoup de cas de syndrome du hochement de tête en dehors de la ville. Les gens souffrent. Les parents se demandent quoi faire. Et ils échouent à aider leurs enfants. Parfois, dans un foyer, vous trouvez deux ou trois enfants qui ont la maladie… Ces gens n’ont pas l’argent nécessaire pour acheter des médicaments antiépileptiques, et même pour venir jusqu’à Mundri de leur village reculé, c’est très difficile. La situation de tous ces enfants est terrible. »

    Jacob Danger Brown en appelle aux donateurs, et au gouvernement, pour que des actions de plus grande ampleur soient menées, afin que les traitements soient disponibles dans les villages reculés.

    À écouter aussiSoudan du Sud: les ravages du mystérieux syndrome du hochement de tête

    Sun, 05 May 2024
  • 992 - Soudan du Sud: la médecine traditionnelle comme alternative contre le syndrome du hochement de tête [2/3]

    Quelque 6 000 cas de syndrome du hochement de tête ont été estimés dans la région de l'Équatoria-Occidentale, au Soudan du Sud. Mais l’étendue de l’épidémie est mal connue, notamment du fait du manque d’infrastructures médicales. Le manque d’accès aux soins, et notamment aux médicaments antiépileptiques qui permettent de contrôler les symptômes de la maladie, pousse certains parents d’enfants malades à se tourner vers des herboristes, des médecins traditionnels.

    De notre envoyée spéciale à Mvolo,

    Tailleur de profession, Barnaba Makoy a appris à utiliser les herbes médicinales dans sa région natale de Wulu, dans le centre du pays. Suite à des conflits communautaires, en 2006, il est parti se réfugier à Mvolo. « La maladie est présente dans mon village d’origine, mais pas autant qu’ici. Nous utilisons des herbes pour la traiter. Quand mon fils a eu la maladie, je suis allé creuser pour déterrer certaines racines, et je les ai fait bouillir. Mon fils a bu cette infusion et a guéri. Il va bien et est aujourd’hui à l’école. »

    Barnaba Makoy montre l’arbre dont les racines sont pour lui un remède contre cette maladie du hochement de tête, que la science ne sait pas encore guérir. Il affirme même avoir guéri huit enfants.

    Reportage AfriqueSoudan du Sud: des familles lourdement affectées par le syndrome du hochement de tête

    « Je n'avais pas d'autre alternative »

    Martha Agum, la cinquantaine, a quant à elle utilisé une autre technique, dans le passé, pour soigner son propre enfant : « Vous faites bouillir les herbes, et plongez de longues feuilles dans cette décoction, que vous appliquez bien chaudes sur la tête du malade. La maladie est alors expulsée sous forme de transpiration. »

    Convaincue d’avoir ainsi guéri son fils, il y a quinze ans, pendant la guerre, elle conseille pourtant aujourd’hui aux parents d’aller à l’hôpital, pour bénéficier du traitement contre l’épilepsie qui atténue les symptômes. « Ce traitement qu’ils donnent à la clinique est le meilleur. Dans mon cas, je n’avais pas d’autre alternative. De nos jours, les gens ne croient plus trop dans les herbes. Il faudrait que les traitements modernes soient amenés au plus près des gens, dans les villages reculés. »

    Grand ReportageSoudan du Sud: les ravages du mystérieux syndrome du hochement de tête

    Mise en garde contre le recours à la médecine traditionnelle

    Direction Mundri, autre ville touchée par le syndrome du hochement de tête, à 100 km au sud de Mvolo. Là-bas, une clinique spécialisée existe. Et la directrice de la santé du comté, Victoria Alawia Alberto, met en garde contre le recours à la médecine traditionnelle.

    « Nous ne savons pas comment ces herboristes dosent leurs prescriptions ni quels types d’herbes, ils utilisent,fait-elle valoir.En matière de santé, le dosage des médicaments est très important. Mais dans le cas de ces traitements par les herbes, il y a un risque que des malades y aient recours et meurent. C’est ce qui nous inquiète. C’est pourquoi nous souhaitons en savoir plus sur la pratique de ces médecins traditionnels. Pour que cela ne nuise pas à nos patients ni à notre communauté. »

    Victoria Alawia Alberto espère que la recherche scientifique avancera et qu’un traitement médical curatif sera un jour disponible contre le syndrome du hochement de tête.

    Fri, 03 May 2024
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