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Journal d'Haïti et des Amériques

Journal d'Haïti et des Amériques

RFI

13h10-13h30 (TU) sur l'antenne Monde, Anne Cantener vous propose un rendez-vous d’information destiné aux Amériques, avec chaque jour, un dossier spécial Haïti. Haïti, avec quelque trois millions d’auditeurs, est le deuxième bassin d’audience de notre radio, après celui de l’Afrique francophone. Le pays compte six émetteurs pour diffuser RFI en modulation de fréquence. C’est pour cet auditoire que, chaque jour, RFI consacre un reportage, ou une interview, spécifiquement consacré à Haïti. 

305 - Présidentielle au Mexique : « La continuité a de fortes chances de l’emporter »
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  • 305 - Présidentielle au Mexique : « La continuité a de fortes chances de l’emporter »

    Le 2 juin 2024, se tiendront les plus grandes élections de l'histoire du pays : les Mexicains choisiront leurs députés, leurs sénateurs, leurs gouverneurs, leurs maires et leur président.

    Il y a trois candidats en lice pour succéder au chef de l'État, Andrés Manuel López Obrador, mais le match devrait se jouer entre deux femmes. La première s’appelle Claudia Sheinbaum, elle est la dauphine du président sortant et la seconde est l'opposante de centre-droit, Xótchil Galvez. Pour en parler, le Journal d’Haïti et des Amériques recevait David Recondo, chargé de recherche au CERI à Sciences Po.

    Pour l’instant, Claudia Sheinbaum domine la course, et « il y a de fortes chances que ce soit la continuité qui l’emporte », affirme David Recondo.

    La campagne a été particulièrement violente : un centre de réflexion mexicain a compté 45 assassinats liés aux élections en quelques mois seulement. « Les gens pourraient être amenés à moins aller voter, et quand les gens votent moins, ce sont les candidats du parti au pouvoir qui sont avantagés », analyse le chercheur.

    Mais le bilan du président sortant, Andrés Manuel López Obrador, qui a placé l’armée aux commandes de la stratégie de sécurité publique du pays, et provoqué des violations des droits humains, pourrait desservir sa dauphine.

    « Ce bilan peut lui nuire, tout comme les scandales de corruption sur lesquels insiste l’opposante Xotchil Galvez, rappelle David Recondo, qui nuance cependant : la perception de l’insécurité dans le pays est variable, la présence de l’armée peut être perçue comme une garantie de sécurité par les uns, et comme une atteinte aux libertés fondamentales pour les autres. Mais ces derniers temps, cette perception a été moindre, donc plus en faveur de la candidate Claudia Scheinbaum. »

     

    Des munitions volées en Colombie, arrivées en Haïti ?

    À la crise sécuritaire en Haïti, menace désormais de se rajouter une nouvelle crise politique. Les nominations du président du Conseil de transition et son Premier ministre ne font pas l’unanimité au sein des groupes qui constituent l’organe, alors que les gangs continuent eux de semer la terreur dans le pays, à l’aide d’armes qui proviendraient de Colombie. On parle avec Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, journal qui célèbre cette semaine ses 126 ans d’existence.

    Le président colombien, Gustavo Petro, a alerté (mercredi 1er mai 2024) sur la disparition de munitions au sein de l’armée de son pays. Elles ont « probablement fini dans des conflits à l'étranger, le plus proche étant Haïti, à sept heures en bateau à moteur de la base de La Guajira (au nord de la Colombie, ndlr) », a-t-il déclaré.

    L’implication de la Colombie dans la situation sécuritaire déplorable en Haïti n’est pas nouvelle. Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, rappelle que c’est un commando colombien qui a « selon toute vraisemblance participé à l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021 ».

     

    Accès rétabli au terminal pétrolier de Varreux

    Les gangs, eux, continuent de terroriser la population, « particulièrement dans le centre de Port-au-Prince », souligne Frantz Duval. Hier (1er mai), ils se sont attaqués aux quartiers de Solino et Delmas 24. « Des enfants, des femmes, des vieillards… Tout le monde courait dans tous les sens pour se mettre à l’abri d’une nouvelle razzia et la police nationale haïtienne n’arrive pas à repousser ces gangs ». Seule victoire des forces de l’ordre : le rétablissement de l’accès au terminal pétrolier de Varreux, sous le joug des groupes armés depuis deux semaines.

    Le Conseil présidentiel de transition en mauvaise posture

    Pendant ce temps, la menace d’une crise politique plane sur le Conseil présidentiel de transition. Plusieurs organisations qui le composent n’acceptent pas la désignation du président Edgard Leblanc Fils et de son Premier ministre Fritz Bélizaire. Pour le rédacteur en chef du Nouvelliste, « c’est un véritable coup d’État qui s’est produit au conseil. Il n’y a même pas eu d’élections, puisqu’ils sont quatre à l’avoir désigné, et sur un conseil de sept membres, ils ont la majorité. »

     

    La Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

    Lors des manifestations de soutien à son gouvernement le 1er mai, le président colombien Gustavo Petro a annoncé la rupture des relations de son pays avec Israël. La presse colombienne n’en a pas été surprise, en revanche, le journal El Espectador désapprouve la forme du discours, prononcé sur la place principale de Bogota.

    «Cela montre comment le travail délicat de la diplomatie, autrefois astucieux et discret, a été remplacé par des discours provocateurs dans l'espace public et sur les réseaux sociaux», peut-on lire dans le quotidien. El Espectador estime que cette rupture des relations risque d'impacter le quotidien des Colombiens : Israël est l'un des principaux alliés du pays en matière de sécurité, et les relations avec les États-Unis, traditionnels soutiens de l'État Hébreu, risquent aussi de se refroidir, redoute le journal.

    Mais la question principale reste celle de la diaspora colombienne en Cisjordanie et en Israël. Une représentation diplomatique devait voir le jour à Ramallah, en Cisjordanie, mais elle n'a toujours pas ouvert. «Pour éviter que les Colombiens ne soient laissés à la dérive sans lien diplomatique,écrit le journal,il aurait d'abord fallu ouvrir le bureau de Ramallah, avant de rompre les relations avec Israël.»

     

    Dans le Journal de la 1ère

    Les « Petites Antilles » se retrouvent plus que jamais au cœur du trafic de stupéfiants dans la mer des Caraïbes.

    Morceau musical : «Suíte Norte, Sul, Leste, Oeste», du musicien brésilien Hermeto Pascoal.

    Thu, 02 May 2024
  • 304 - Haïti : Edgard Leblanc Fils devient le président du Conseil de transition

    En Haïti, le Conseil présidentiel de transition dispose désormais de son président. La décision a été prise mardi 30 avril 2024, par la majorité des membres lors d’une cérémonie, à laquelle notre correspondante a assisté.

    Après environ deux heures d’attente, l’annonce est tombée : Edgard Leblanc Fils présidera désormais le Conseil présidentiel de transition. Les membres du Conseil ont également nommé au poste de Premier ministre Fritz Bélizaire, l’ancien ministre haïtien des Sports. Le président fraîchement désigné a fait sa première prise de parole sous les applaudissements, promettant d’apporter une solution à la crise sécuritaire. Mais déjà, Edgard Leblanc Fils et son Premier ministre sont contestés. Quelques heures seulement après les annonces, des divisions sont apparues au grand jour entre les blocs politiques représentés dans le Conseil présidentiel de transition. 

    ► À lire aussi : Haïti: les critiques fusent après la désignation d'un président et d'un Premier ministre.

    La police intervient sur les campus américains

    Les campus des grandes universités américaines sont toujours au cœur de la mobilisation pour la cause palestinienne. Des affrontements ont éclaté entre protestataires et policiers à UCLA, l’Université de Los Angeles. Sur le campus de Columbia, à New York, des heurts ont eu lieu aussi entre manifestants et forces de l’ordre, qui dénoncent la présence d’éléments extérieurs.

    Autre mauvais signal pour l'administration Biden, la diplomate Hala Rharrit démissionne. Elle s'en explique dans les colonnes du Washington Post. Elle ne veut plus être « le visage de la diplomatie américaine auprès des médias arabes », et devient « la première diplomate de carrière à démissionner depuis le 7 octobre et le soutien indéfectible des États-Unis à Israël qui a suivi ». « En cause, plaide-t-elle, une politique qui fera reculer les intérêts de Washington dans le monde arabe pendant une génération. » Pour leWashington Post, cette démission illustre la division que cette guerre a provoquée au sein de l'administration Biden. Car si Hala Rharrit n'est pas la seule à désapprouver la politique étrangère des États-Unis au Proche-Orient, « nombre de ses anciens collègues craignent d'être sanctionnés s'ils expriment leurs opinions », assure l'ex-diplomate au journal.

    Au Panama, une élection présidentielle très incertaine

    Plus que quatre jours avant l’élection présidentielle qui se tiendra dimanche 5 mai 2024 au Panama. Mais pour l’instant, aucun candidat ne parvient à se hisser au rang de favori. Le pouvoir a toujours été partagé entre quelques partis de droite. Si beaucoup d'électeurs sont lassés et aimeraient voir de nouvelles figures émerger, les lignes bougent difficilement. La classe dirigeante ne se renouvelle pas dans un pays où l'administration publique est rongée par la corruption. Un dossier signé de notre correspondant au Panama, Grégoire Pourtier.

    Dans le Journal de la 1ère

    Le maire de la commune des Abymes, en Guadeloupe, demande au gouvernement la levée du couvre-feu pour les mineurs.

    Morceau musical : Aquarius, joué par le pianiste Quentin Sirjacq.

    Wed, 01 May 2024
  • 303 - Haïti : élection du président du Conseil présidentiel de transition

    Cinq jours après avoir officiellement prêté serment, le Conseil présidentiel de transition doit voter ce mardi 30 avril 2024 pour élire son président. L’élection se déroule en présence des représentants des parties prenantes de l’accord politique ayant permis la mise en place de ce conseil de transition. On en parle avec le directeur de l’agence Alterpresse, Gotson Pierre.

    « L’élection de ce président est attendue et importante,souligne Gotson Pierre, même s’il n’aura qu’un rôle de coordinateur. » Malgré la promesse du conseil de « jouer la carte de la transparence », les Haïtiens n’ont pas manqué de manifester leur inquiétude sur les réseaux sociaux, fait remarquer notre confrère.

    La Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) estime quant à elle que « le conseil aura à faire ses preuves, et ses membres devront résister à toute tentation et agir pour stopper la descente aux enfers d’Haïti », rapporte Gotson Pierre. Un article à lire sur Alterpresse.

     

    Un chef de gang filmé par un média américain

    Gazette Haïti se fait le relais d’un reportage diffusé sur le site web de CNN. Le média américain a rencontré Vitel’homme Innocent, le chef du gang « Kraze Baryé », l'un des groupes armés alliés qui ont plongé Haïti dans l'anarchie.

    L'intégralité de l'entrevue entre le journaliste américain et le chef du gang est à lire sur Gazette Haïti. Dans son article, CNN publie la photo de l'avis de recherche de Vitel’homme Innocent. « Elle laisse apparaître l'image d'un homme frénétique, mais en personne, il projette une image différente, celle d'un homme puissant, entouré de disciples armés », affirme le journaliste de CNN.

    Vitel’homme Innocent est pourtant un chef de gang qui collectionne les avis de recherche. D’abord par la police nationale haïtienne, pour enlèvement contre rançon, meurtre, viol, vol et destruction de biens, mais aussi par le FBI, le service de renseignement américain, qui a mis sa tête au prix de 2 millions de dollars. Il a aussi été sanctionné par les Nations unies pour de nombreuses violations des droits de l'homme commises par son gang, « Kraze Baryé ».

     

    L’Équateur et le Mexique devant les tribunaux

    La Cour Internationale de Justice commence aujourd’hui son examen de la plainte déposée par le Mexique contre l'Équateur après l'intrusion de policiers équatoriens dans l'ambassade mexicaine à Quito. Mexico demande à la Cour Internationale de Justice de suspendre l'Équateur tant que le pays n'aura pas présenté des excuses publiques. Pour le journal mexicain La Jornada, la faute revient entièrement au président équatorien. « Le déclin de l'Équateur s'est accéléré de manière alarmante depuis l'arrivée au pouvoir de Daniel Noboa l'année dernière », fustige le journal dans son éditorial. Un déclin que la Jornada attribue à « la servilité rampante du chef d'État à l'égard des États-Unis ». Le journal voit dans l'invasion de l'ambassade mexicaine « une démonstration de force par quelqu'un d'impuissant face aux factions criminelles, peut-on lire, et qui se soumet honteusement au bourreau historique de l'Amérique latine. »

    Mais l'Équateur a aussi déposé une plainte, accusant le Mexique d'avoir protégé Jorge Glas, l'ancien président équatorien condamné à 8 ans de prison, et empêché son incarcération. Et la Hora s’en félicite : le journal donne la parole à un ex-ambassadeur. Celui-ci considère que « cette plainte est une très bonne chose, car l'Équateur a également des choses à dire sur l'attitude du Mexique. » Selon le diplomate cité par la Hora, le Mexique aurait «inventé un terme qui n'existe pas en droit international pour accueillir Jorge Glas en tant qu'invité.» Une affaire qui risque de traîner sur plusieurs années, croit savoir El Universal.

     

    Le Journal de la 1ère revient sur la campagne sucrière 2024 en Guadeloupe, qui semble faire du surplace.

     

    Morceau musical : Altamar, issu du premier album de la chanteuse franco-chilienne Gatica.

    Tue, 30 Apr 2024
  • 302 - En Haïti, le quotidien au rythme des pénuries

    Ce mardi 30 avril 2024, le nouveau Conseil présidentiel chargé de mener la transition est censé élire un président, selon un communiqué officiel cité par l'agence haïtienne AlterPresse. Une de ses premières missions sera de tenter de rétablir la sécurité dans le pays. La pression des gangs pèsent lourdement sur la vie quotidienne des Haïtiens. Carburant et nourriture se font rares, et les prix s’envolent racontent les habitants au micro de notre correspondante à Port-au-Prince Marie-André Bélange.

    ► L'agence haïtienne AlterPresse

     

    USA-Mexique : l’IA au service de la surveillance frontalière

    Dans la campagne pour la présidentielle américaine, l’immigration et la frontière avec le Mexique sont deux thématiques plébiscitées par le parti Républicain pour attirer les électeurs en novembre prochain. L’usage croissant de l’intelligence artificielle pour surveiller les territoires frontaliers fait débat parmi la population. Un dossier signé de notre correspondant au Texas Thomas Harms.

    Samedi soir dernier (27 avril 2024), le président américain Joe Biden a enchaîné les plaisanteries devant les journalistes correspondants de la Maison Blanche, lors du traditionnel dîner annuel qui leur est consacré. « Je suis un adulte en lice face à un enfant de six ans », a-t-il ironisé en référence à son rival Donald Trump. Contrairement à ses habitudes, Joe Biden n’a pas non plus éludé le sujet des ennuis judiciaires de Donald Trump : « un tournantpar rapport à la gentillesse de l’oncle Joe », estime l’éditorialiste du Washington Post Karen Tumulty. Moins drôle pour le président sortant, environ quatre cents manifestants étaient rassemblés à l'extérieur de l’Hôtel Washington Hilton pour protester contre la position de l'administration Biden sur la guerre d'Israël à Gaza et sa couverture médiatique, à l’appel de journalistes palestiniens. « La plupart des convives semblaient ignorer les manifestants », estime le média en ligne de gauche Mother Jones. L'un des journalistes a répondu à l'appel : Mehdi Hasan. Il a récemment quitté MSNBC après l'annulation de son émission et a créé son propre média, « Zeteo-heed », rappelle le magazine Time.

     

    Volée d’insultes entre les deux candidates à la présidentielle au Mexique

    Dimanche soir (28 avril 2024), les Mexicains ont pu suivre le deuxième débat télévisé opposant les candidats à la présidentielle du 2 juin prochain. Au menu, beaucoup d’insultes entre les deux favorites des sondages, Claudia Scheinbaum, la candidate du parti présidentiel « Morena » et Xóchitl Gálvez l'opposante. Cette dernière traitant sa rivale de « menteuse en série » et de « narco-candidate ». De son côté, l’ancienne maire de Mexico renvoyait des accusations de corruption et tentait de formuler des propositions, tout en défendant le bilan du président Andrés Manuel López Obrador, explique la Razón. Le débat a aussi alimenté la machine à mèmes sur les réseaux sociaux grâce aux mimiques des deux candidates. Le journal Milenio en a publié une compilation hilarante.

     

    Le journal de la Première fait sa Une sur le retour de la polémique sur la vaccination obligatoire des personnels soignants contre le Covid-19. Six agents du Centre hospitalier universitaire contestent leur récente radiation, avec le soutien du syndicat UGTM-Santé.

     

    Morceau musical : « Free » de la chanteuse américaine Cat Power.

    Mon, 29 Apr 2024
  • 301 - En Haïti, le Conseil présidentiel de transition en place, mais sans président

    En Haïti, le Conseil présidentiel de transition a été investi ce mardi (23 avril 2024), au cours de deux cérémonies : la première au palais national, en tout petit comité et au son des tirs ; puis la seconde, officielle et devant la presse, à la Villa d'accueil - destinée habituellement aux Premiers ministres.

     

    Marie-André Bélange était sur place pour RFI. Un important dispositif de sécurité avait été mis en place pour accueillir les invités, dont des membres du gouvernement sortant et des diplomates. L’urgence, c’est de rétablir la sécurité dans le pays. Pour ce faire, la communauté internationale, notamment le Bureau des Nations unies sur place, se tiendra aux côtés de ce Conseil présidentiel de transition, a déclaré sa représentante, Maria Isabel Salvador.

    Régine Abraham, membre observatrice de la nouvelle instance, a pris la parole.

    C’est elle qui avait été désignée par le Conseil pour présenter les cinq grands chantiers auxquels va s’atteler le Conseil : « le rétablissement de la sécurité publique, l’organisation de la conférence nationale et de la réforme institutionnelle, la réalisation d’élections générales démocratiques crédibles et participatives, la restauration de la justice, de l’État de droit et des droits fondamentaux des citoyens et citoyennes, le rehaussement institutionnel et économique ».

    Pour parler de cette entrée en fonction et des nombreux défis qui attendent le Conseil présidentiel de transition, le Journal d’Haïti et des Amériques recevait le politologue haïtien Jacques Nesi, membre du Laboratoire caribéen de Sciences sociales.

    Le politologue évoque cette surprise qu’a été la première cérémonie au palais national comme d’une manœuvre bien orchestrée par le Conseil présidentiel : même les journalistes ont été pris de court. Car depuis quelques temps, explique-t-il, les gangs sont passés à une autre étape de leur occupation de la capitale : après avoir, semble-t-il, estimé avoir gagné du terrain en empêchant le retour en Haïti du Premier ministre qui a démissionné, Ariel Henry, ils construisent toute une stratégie autour de leur ambition (plus ou moins affirmée) d’occuper le palais national - mais la police nationale, malgré son manque de moyens, les en empêche.

    Le Conseil présidentiel de transition devait choisir son président dans la foulée, juste après l’installation. Ce n’a pas été le cas. Selon Jacques Nesi, on peut y voir un signe de la difficulté pour ses membres de s’entendre : « c’est un attelage assez difficile, complexe, fragile », composé « des différents protagonistes qui n’ont jamais pu s’entendre précédemment » ; ce sont aussi des acteurs qui « convoient le pouvoir aux prochaines élections». Pour Jacques Nesi, ce sont « eux aussi qui sont responsables de la catastrophe aujourd’hui », entre « le secteur privé qui a des relations très incestueuses avec les gangs» et « quelques membres de ce Conseil présidentiel qui ont eux aussi eu des relations incestueuses avec les gangs».

     

    Le Nouvelliste vandalisé

    Signe supplémentaire de la violence qui règne à Port-au-Prince, des bandits ont attaqué et pillé les locaux du célèbre journal Le Nouvelliste, vandalisant les équipements, emportant le mobilier et les matières premières nécessaires à l’impression du journal. Le Nouvelliste évoque un horrible méfait, aux conséquences graves. En attendant de se remettre de cette attaque, le quotidien continuera d’informer sur son site internet.

     

    Le Journal de la 1ère

    Plusieurs milliers de paires de lunettes, collectées en Martinique, ont pris jeudi (25 avril 2024) la direction de l’île de Sainte-Lucie…

     

    La campagne électorale américaine en musique

    Comme chaque vendredi, plongée en musique au cœur des États-Unis dans la campagne électorale avec les auteurs du livre Rock'n Road Trip.

    Pour ce quatrième épisode, Julien Grossot évoque l'Arizona, un des États incontournables des « road trips » sur la côte Ouest. On y trouve en effet le Grand Canyon, un des symboles de l’Ouest américain devenu la vitrine et l’attraction touristique de l’Arizona, auquel il donne son surnom : le « Grand Canyon State ». L’État est traversé par la plus mythique des routes, la Route 66, qui, en se rapprochant de la Californie, trouve ses portions les plus fameuses et des villes-étapes légendaires – dont la ville Winslow, rendue célèbre par la chanson Take It Easy des Eagles, ou encore Flagstaff et Kingman, des jalons vers l’Eldorado californien cité dès 1946 dans la chanson de Bobby Troup Route 66.

    Phoenix est la grande métropole de l’Arizona : sur les 7 millions d’habitants que compte l’Arizona, les deux tiers habitent dans l’agglomération de Phoenix, qui a poussé comme un champignon au XXème siècle, en plein désert, grâce à la démocratisation de la… climatisation. L’Arizona et Phoenix attirent les retraités du Midwest, qui viennent y chercher du soleil, et les entreprises de pointe, qui elles-mêmes séduisent les jeunes diplômés. L’industrie et les services drainent aussi de la main-d’œuvre peu qualifiée, hispanique notamment – la frontière avec le Mexique n’est pas loin.

    Tous les ingrédients sont donc réunis pour un scrutin à suspens à la fin de l’année. La nouvelle gouverneure est démocrate – elle a été élue fin 2022, après 14 ans de mandature républicaine. La question est maintenant de savoir si le président (et candidat) Joe Biden pourra profiter de cette dynamique.

     

    Bande-son :

    - Wilco: Hotel Arizona

    - The Rolling Stones : Route 66

    - Glen Campbell : By the Time I Get to Phoenix.

    Fri, 26 Apr 2024
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