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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre - La Radio Nature

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482 - Les Cités disparues : déjà la lutte des classes à Pompéi (3/5)
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  • 482 - Les Cités disparues : déjà la lutte des classes à Pompéi (3/5)

    À dix kilomètres du Vésuve et un demi kilomètre de la mer, Pompéi fut une cité avec ses rues bordées de maisons, ses thermes, plus de soixante tavernes, son amphithéâtre, le forum, la Maison des Pygmées, la Maison-bar d’Amarantus, le Temple de Venus, celui d’Isis, une boulangerie, des bâtiments municipaux et son célèbre lupanar, tel est le décor d’un chapitre de l’essai Les Cités disparues d’Annalee Newitz paru chez Calmann-Lévy.
    Un constat particulièrement intéressant à la lecture de cet ouvrage : « En un sens, l’archéologie des données représente la démocratisation de l’histoire. Elle se penche sur les activités des masses et s’efforce de reconstituer leur vie sociale, voire psychologique. »
    Ainsi, dans les années 1700, des fouilles furent entreprises et sous la cendre durcie ce fut une incroyable révélation. Tout avait été préservé de cette vie quotidienne au temps de l’apogée de l’Empire romain.
    On retrouva même sur la façade d’une propriété appartenant à une certaine Julia Felix, une inscription peinte : « À louer dans le domaine de Julia Felix, fille de Spurius : élégante suite de bains pour clientèle de prestige, tavernes, mezzanines et appartements à l’étage pour un bail de cinq ans. »
    Quant à la Maison des Colonnes en mosaïque, elle ressemblait à un centre commercial avec de multiples boutiques.
    La particularité des fouilles contemporaines réside en cette phrase prononcée par un chercheur : « Pour moi, l’important n’est pas les César ni autres empereurs sur qui nous en savons déjà trop, mais les gens dont nous ne savons rien. Même si nous ne connaîtrons jamais leurs noms, nous pouvons essayer de reconstituer un peu leur vie. »
    C’est, bien sûr, le fil rouge de ce chapitre qui nous plonge au fil des découvertes dans un quotidien où, déjà, il y avait la lutte des classes.
    Ainsi, un individu né esclave à Pompéi pouvait gravir les échelons et parvenir presque au sommet de la hiérarchie sociale, alors qu’un conflit éclata entre nantis et démunis pour l’accès aux plages.
    Et, précise l’auteur : « Pompéi trépassa au beau milieu d’un litige qui opposait riches et pauvres, hommes et femmes, immigrants, Romains et autochtones. »
    Assurément, il n’y a rien de nouveau en ce XXIe siècle !

    Wed, 28 Dec 2022 - 2min
  • 481 - COP 27-Analyse – Cités disparues : quelles leçons pour le présent ? (1/5)

    J’ai particulièrement apprécié Les cités disparues, un ouvrage d’Annalee Newitz paru chez Calmann-Levy, avec en sous-titre « Voyage insolite aux origines de nos civilisations ».
    Ici, il n’est pas question d’une immersion parmi les rares peuples racines qui survivent sur la planète, tel celui d’Amazonie dont le président Lula a promis de s’occuper de manière enfin positive, mais d’une autre approche qui consiste à plonger le lecteur dans une passionnante découverte de quatre brillantes cités d’autrefois.
    À savoir, Çatal Höyük en Turquie considérée comme l’une des premières villes de l’histoire de l’humanité, ensuite Pompéi, puis Angkor et Cahokia aux États-Unis.
    Avec Annalee Newitz, on sort de l’imaginaire, de récits d’aventures en vogue à une certaine époque.
    La mise au point est explicite en ce sens : « Le mythe des cités perdues occulte la réalité des voies empruntées par les populations pour détruire leur civilisation. »
    La cité d’Angkor n’a-t-elle pas disparu à cause d’une crise climatique ?
    Cet essai propose une réalité non romancée de « quatre exemples de désertion urbaine, spectaculaires entre tous, de l’histoire humaine. »
    Cette réflexion met en relief des problématiques actuelles et, du coup, éclaire la situation de différentes villes tout en évoquant l’avenir.
    Comme le souligne cet ouvrage : « Nous fonçons vers un futur dans lequel les métropoles seront devenues invivables, mais où les solutions de remplacement se révéleront pires encore. »
    Les quatre cités, Çatal Höyük, Pompéi, Angkor et Cahokia accueillirent pourtant des civilisations brillantes « dont le sombre avenir n’était nullement fixé par le destin. »
    Quatre cités qui feront, chacune, l’objet d’une chronique spécifique, car, après tout, c’est de leurs erreurs que nous pouvons éventuellement tirer les meilleurs enseignements… ceci à l’heure de la COP 27 !

    Tue, 08 Nov 2022 - 2min
  • 480 - COP 27-Interview : Bernard Tirtiaux : L’espérance en un « renouveau »

    En 1993, j’avais été particulièrement ravi par la lecture d’une belle quête initiatique racontée par Bernard Tirtiaux dans son roman Le Passeur de Lumière, un écrivain que les auditeurs de Fréquence Terre connaissent bien puisque je leur ai aussi partagé mon enthousiasme pour ses autres ouvrages, tels Les Sept Couleurs du vent, Le Puisatier des abîmes, Aubertin d’Avalon…

    Bernard Tirtiaux est, outre cet auteur humaniste, un maître verrier dont j’avais également présenté l’œuvre monumentale intitulée La Cathédrale de Lumière dressée dans la forêt d’Oignies-en-Thiérarche, non loin de la cité ardennaise de Fumay.
    Il est encore acteur et chanteur, et, à l’occasion de l’inauguration de la stèle Pierre de Rosette du Climat ou 50 ans de déni climatique par les politiciens, manifestation qui s’est déroulée sous les fenêtres des Communautés européennes à Bruxelles, nous avons quelque peu devisé de l’état actuel de la mobilisation citoyenne pour la sauvegarde du climat, de l’engagement plein d’espoir de la jeunesse et de son prochain ouvrage dans lequel ce thème vital ne sera pas exempt. (écoutez le podcast ci-contre).

     

    Mon, 07 Nov 2022 - 4min
  • 479 - Sauver la liberté d’expression (2)

    Avez-vous constaté la détermination avec laquelle les pouvoirs politiques, socio-économiques, religieux…, discréditent et tentent d’annihiler les initiatives citoyennes qui les contrecarrent légitimement dans leurs funestes desseins ou entreprises destructrices et égocentriques ?
    C’est qu’ils dérangent ces activistes, lanceurs d’alertes et autres militants qui luttent, entre autres, pour le respect des droits fondamentaux et la sauvegarde de la planète, contre la militarisation de la société civile et l’omnipotence des lobbys politico-industriels !
    Ils sont prêts à tout, ces pouvoirs, pour faire taire ceux qui dénoncent et s’opposent à leurs juteuses affaires qui mettent à mal les libertés et l’écosystème et qui érigent les armes et les violences qui en découlent en véritables dogmes, le business de l’armement et la propagande militariste n’ont jamais été aussi « florissants », semble-t-il !
    Ceux, également, qui brandissent un ethno-nationalisme exacerbé attisant la haine et le rejet de l’« autre », qui actionnent tous les leviers possibles pour produire et encourager une consommation addictive – souvent inutile – et qui, en plus, creusent sans vergogne le gouffre entre les classes sociales.
    Cependant, les pouvoirs ne s’en laissent pas conter. Pour d’aucuns, qui dit museler la contestation et l’engagement citoyens, dit souvent piétiner allégrement les principes de la liberté d’expression et de la liberté de conscience.
    Celles-ci sont d’ailleurs régulièrement les premières à être ciblées par un gouvernement autoritaire ou un régime non démocratique.

    Pour Monique Canto-Sperber, philosophe et directrice de recherche au CNRS[1], dans son essai Sauver la liberté d’expression, Collection Espaces Libres, Albin Michel, dont il a déjà été question dans cette chronique,  il y a lieu de « délégitimer » les discours haineux, les théories complotistes et autres fake news transformés en opinions, et cela consiste à neutraliser ces propos et les désarmer de leurs nuisances en les ramenant par des arguments crédibles à ce qu’ils sont : l’expression de préjugés, d’humiliation, de nocivité, de dogmes…
    C’est, encore, dénoncer une prétendue liberté d’expression qui n’est que l’expression d’une conviction basée sur des concepts étrangers au dialogue, c’est-à-dire à un réel débat d’idées.
    Néanmoins, ce dernier est-il transposable dans notre société hyperconnectée et hyper-consommatrice de réseaux sociaux où déferlent, souvent sans la moindre nuance, des messages qui s’érigent en vérité absolue ?
    Et, lorsqu’on sait qu’il existe des algorithmes qui relaient et amplifient les propos particulièrement favorables à ceux qui font réagir le plus vivement, voire violemment, les internautes, on ne peut certainement pas considérer ces réseaux sociaux comme l’éden de la liberté d’expression.
    Régulièrement, Facebook, surtout, est le théâtre d’échanges virulents, haineux, irrationnels, provocateurs, entre « amis », chacun voulant dicter son opinion ou, à défaut, réduire son interlocuteur au silence.
    Il y a aussi ceux qui, à longueur de journée, partent en croisade contre, au choix, le vaccin anti-covid, les Arabes ou les Occidentaux, Greta Thunberg, le PSG, l’heure d’été/d’hiver, l’énergie éolienne…, sans le moindre espoir de glisser un argument qui contredirait leur logorrhée.
    En présence de pareille situation, et malgré les tentatives d’un réel échange d’idées, on pourrait avoir tendance à conclure par cette phrase de Romain Roland (1866-1944), auteur, Prix Nobel de littérature et pacifiste : « Une discussion est impossible avec quelqu’un qui prétend ne pas chercher la vérité, mais déjà la posséder », mais, n’est-ce pas une sorte de fuite ?
    Alors, rappelons-nous la déclaration d’Elie Wiesel (1928-2016), journaliste, auteur et philosophe, « grande voix morale de notre temps et conscience du monde »[2],...

    Thu, 27 Oct 2022 - 5min
  • 478 - Le Souffle d’Ange de Gilles Laporte

    Dans son dernier roman Le Souffle d’Ange paru aux Presses de la Cité, Gilles Laporte évoque une passion. Et, quoi de plus enthousiasmant qu’un tel sentiment soit conté par un auteur passionné et passionnant ?
    Un auteur qui se revendique « ouvrier de la plume » et qui sans relâche depuis des décennies, distille des histoires où le monde manuel tient la place de choix qu’il mérite.
    La main n’est-elle pas la prolongation de l’esprit, comme aiment à le souligner les ouvriers et artisans du Compagnonnage ?
    Ange, c’est le doux prénom d’une jeune fille qui, lors d’une visite familiale au Pays de Caux, tomba littéralement amoureuse d’un instrument de musique : un orgue.
    Ce fut déjà une chose peu banale en ce mois de juillet 1898, et cela le devint davantage quand, au lieu de devenir institutrice comme le rêvaient ses parents, elle entama une solide formation de facteur d’orgues.
    C’est que, lors de cette visite, elle avait entendu jouer de cet instrument dans une abbaye. Le visage inondé de larmes, elle avait déclaré que c’était beau en désignant l’endroit qui déversait du Jean-Sébastien Bach.
    Alors, tout s’accéléra dans la vie de la jeune Ange : une agression de la part d’un gars jaloux qu’elle puisse aimer Fortunato, qu’elle épousa, et continua à la harceler dangereusement des années plus tard, une plongée corps et âme dans l’Art du Facteur d’Orgues avec un long apprentissage à la clef, loin des siens, mais tout cela ne la détourna pas de sa passion.
    Mieux, elle y ajouta un concept : « Je serai ce que je dois être, facteur d’orgues, et j’aiderai à faire entendre ce qui libère plutôt que ce qui soumet ! »
    Les dés étaient-ils pour autant jetés ? C’était sans compter avec la prétendue « Der des Ders », soit la Première Guerre mondiale, ce massacre perpétré au nom de nationalismes exacerbés, de la volonté de militaires assoiffés de gloriole et de marchands de canons qui se repaissent du sang versé par les autres.
    Et, dans cette tourmente, Fortunato était probablement une cible des tirs d’artillerie allemands…, loin, très loin, de l’état de grâce déversé par la musique de Bach dans la nef d’une église…

     

    Thu, 20 Oct 2022 - 2min
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