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- 811 - À la Une: une tempête solaire provoque des aurores boréales
Une tempête solaire, c'est en quelques mots, l'explosion de particules énergétiques et de champs magnétiques venant du soleil. La dernière a eu lieu en 2003. Les réseaux électriques et de communication pourraient être perturbés. Mais la conséquence la plus visible, pour le moment, c'est la naissance d'aurores boréales dans différentes régions du monde, et pas seulement, près du pôle Nord, comme on en a l'habitude.
Des aurores boréales, en France, en Angleterre, en Suisse, mais aussi aux États-Unis. Ce qui donne d'extraordinaires paysages, rose, rouge, violet, que l'on peut voir à la Une du Monde, duNew-York Times, ou encore de laNación, en Argentine, où « la tempête solaire a, nous dit-on, provoqué des aurores australes et généré un spectacle de lumières et de couleurs dans le ciel d'Ushuaïa et de l'Antarctique ». Le New York Times a interrogé Alfredo Carpineti, « un astrophysicien qui vit au nord de Londres », il ne cache pas son enthousiasme. « C'est incroyable, s'exclame-t-il, de voir des aurores boréales depuis son jardin ». Selon le quotidien américain, « le spectacle pourrait durer jusqu'au début de la semaine prochaine ».
La planète nous offre donc quelques belles surprises, mais nous confronte aussi, et plus souvent, aux catastrophes naturelles. Et en ce moment, c'est le Brésil qui en fait les frais. Des pluies intenses frappent le sud du pays. On compte déjà près de 130 morts. Le journal O Globo a suivi une équipe de secours, venue récupérer au 3ᵉ étage d'un hôpital inondé jusqu'au 2ᵉ, « des médicaments, des respirateurs artificiels et du matériel de dialyse ». Au total, les militaires et des civils armés ont « escorté trois bateaux remplis de matériel ». Sur une photo, on voit des hommes armés, debout, dans un canot pneumatique à moteur. La région de Porto Alegre est donc sous les eaux, et elle est, de plus, la proie des pillards, « qui circulent la nuit dans les rues inondées ». O Globo a rencontré un lieutenant de l'armée qui affirme : « les pillards ne nous intimident pas. Avec nous, ils ont tout à perdre ».
Finale de l'Eurovision ce soir à Malmö, en Suède.
Une finale sous tension, avec le Proche-Orient en toile de fond. Comme l'explique le journal Le Soir en Belgique, « la participation d'Israël au concours musical suscite la controverse depuis des mois, en raison de la guerre menée par le pays contre le groupe islamiste palestinien Hamas à Gaza ». La candidate israélienne, Eden Golan, a été « fortement huée, hier soir, lors de sa prestation à la 2ᵉ répétition de la finale du concours », précise le Soir. Et ce n'est pas tout, raconte le quotidien espagnol El Mundo, « tout au long de la semaine, les manifestations contre la participation d'Israël ont rempli Malmö de drapeaux palestiniens, amené les participants à parler de censure, et transformé l'Eurovision en un festival de tension constante. Tout le monde attend de voir quelle sera la prochaine manifestation contre Israël ». En Israël où, précise le journal français Libération, « le Premier ministre a déclaré que la candidate de son pays avait « déjà gagné ». « Non seulement vous participez fièrement et de manière admirable à l’Eurovision, mais vous affrontez avec succès une horrible vague d’antisémitisme » a déclaré Benyamin Netanyahu, dans un message adressé à la chanteuse.
Killian Mbappé quitte le PSG
Il est en Une de l'Équipe, avec ce titre « Adios y Gracias », clin d'œil à la destination de l'attaquant français pressenti au Real Madrid. « Il faut être Killian Mbappé, sans doute, pour transformer une information que tout le monde connaît, en évènement que tout le monde commente », nous dit le quotidien sportif, qui rappelle que Killian Mbappé a remporté 14 titres avec le club parisien, mais jamais, la Ligue des champions. « Ce qui laissera », estimel'Équipe, « la trace d'une quête inaboutie. Et d'une frustration ».
Sat, 11 May 2024 - 810 - À la Une: l'offensive israélienne sur Rafah
« Blessures par explosion, brûlures et maladies : la crise sanitaire s'aggrave à Rafah », titre le Washington Post, selon lequel « les opérations militaires israéliennes à Rafah, ont submergé les hôpitaux, qui avaient déjà du mal à soigner les patients souffrant de malnutrition et de maladies (...) Le plus grand hôpital de la ville a été fermé il y a deux jours, dans la panique, après qu'Israël a ordonné l'évacuation de 100 000 Palestiniens du sud-est de Gaza. Les petites cliniques qui accueillaient des centaines de personnes par semaine ont également fermé leurs portes, le personnel étant contraint de fuir les violences ».
Conclusion du journal : « le réseau de santé de Rafah s'effondre au moment où les gens en ont le plus besoin ». Le Washington Postpublie la photo d'un enfant palestinien blessé, porté par un homme, qui est conduit, nous dit-on, « à l'hôpital koweïtien de Rafah », hôpital dont le directeur semble totalement désemparé. « Il n'y a pas de mot, dit-il, pour exprimer la catastrophe que nous vivons aujourd'hui ».
L'expulsion annoncée de demandeurs d'asile vers le Rwanda
Cette fois-ci, ce n'est pas le gouvernement britannique qui parle. C'est l'opposition travailliste, par la voix de son leader, Keir Starmer, qui doit prendre la parole aujourd'hui à Douvres, face à la Manche, pour faire une promesse : « démolir le projet du gouvernement rwandais, et octroyer 75 millions de livres sterling pour financer de déploiement de centaines de nouveaux officiers spécialisés dans la lutte contre le trafic de migrants, avec un pouvoir accru pour la lutte anti-terroriste ». C'est leGuardianqui se fait l'écho de cette prise de position, ajoutant que Keir Starmer doit aussi qualifier « le plan du gouvernement d'insulte à l'intelligence ». LeTimes lui aussi fait état de précisions, avant même le discours du leader travailliste, « « Des agents du MI 5, pourraient être déployés pour lutter contre les petites embarcations qui traversent la Manche ». Plus précisément poursuit le quotidien britannique, « il s'agira d'un nouveau commandement de la sécurité des frontières qui intégrera des agents du renseignement, des agents frontaliers, des policiers, des enquêteurs spécialisés et des procureurs qui seront chargés de cibler les gangs criminels qui facilitent la migration illégale vers le Royaume-Uni. Les travaillistes élargiront également les pouvoirs antiterroristes disponibles pour cibler les gangs de passeurs ». Autant de promesses faites dans la perspective des élections législatives qui devraient se dérouler au second semestre de 2024.
« Metoo des armées ».
« Les soldates parlent, la grande muette esquive » titre Le Monde. La « grande muette », c'est ainsi qu'est surnommée l'armée française, qui préfère généralement le silence aux commentaires, mais qui cette fois-ci, nous dit-on, « peine à garder le contrôle d'un mouvement qui s'étend ». Une caporale de 24 ans témoigne : elle est « condamnée à 15 jours au trou », (à l'isolement) alors qu'elle vient de dénoncer un viol commis par un supérieur. Mais comme elle avait bu de l'alcool la nuit de son agression, elle est condamnée pour « non-respect du règlement intérieur », précisele Monde, qui remarque : « Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a pourtant eu des mots fermes. Confronté au #metoo des armées, il s’est engagé à écouter les femmes victimes ». Mais l'armée ne semble pas convaincue. Le Monde cite les propos de l'ancien lieutenant-colonel Guillaume Ancel, selon lequel « le metoo des ramées est vécu comme une agression, dans une institution où le silence est une règle biblique. Au lieu de s'inquiéter de ces violences indignes, ils s'inquiètent que les femmes puissent parler », déplore l'ancien militaire. Le Monde publie plusieurs témoignages de femmes soldates, plusieurs d'entre elles ont été condamnées à 15 jours d'arrêt, accusées de « comportement inapproprié et d'ivresse manifeste ». Les militaires incriminés, soupçonnés d'agression sexuelle ou même de viol, poursuivent, eux, leur carrière dans l'armée.
Fri, 10 May 2024 - 809 - À la Une: souffle olympique…
C’est le grand titre du quotidien L’Équipe à Paris qui consacre pas moins de six pages en ouverture de journal à l’arrivée de la flamme olympique hier à Marseille. 150.000 personnes étaient rassemblées sur le Vieux-Port et sur les hauteurs de la ville pour admirer l’entrée majestueuse du trois-mâts le Belem dans les eaux de la cité phocéenne. A son bord, la flamme olympique.
Et le quotidien sportif de s’interroger : « ce premier moment collectif suffira-t-il à faire basculer l’avant-Jeux vers un nouveau chapitre (encore) plus enthousiaste ? Un chapitre de 78 jours avant la cérémonie (d’ouverture) où la flamme va traverser le pays, métropole et Outre-mer, 450 villes et aller au contact de la population en dehors de Paris. Le succès d’affluence marseillais, comme ceux des recrutements des volontaires ou des demandes de participation au marathon pour tous montrent qu’au–delà des polémiques émerge bien sur le terrain une attente réelle pour ces JO. »
« Dans un monde dangereux, l’espoir d’une jolie parenthèse française », relève pour sa part Le Figaro. Oui, une simple parenthèse… car « n’en déplaise aux présidents chinois et français, qui viennent de l’appeler de leurs vœux, la trêve olympique n’aura sans doute pas lieu, soupire le journal. Dans un monde qui aura rarement été aussi désordonné et dangereux, le silence des armes relèverait du miracle. »
En tout cas, « la flamme est là,conclut Le Figaro, les dés sont jetés, les jeux sont faits. Leur succès dépend des Français. À eux, maintenant, de se les approprier. »
« Surprenante présence… »
Toujours en France, la stupeur du quotidien Le Monde qui pointe, dans son éditorial, la « surprenante présence de l’ambassadeur de France à l’investiture de Vladimir Poutine », avant-hier mardi au Kremlin.
En effet, il était un peu seul, Pierre Lévy… La plupart des diplomates occidentaux avaient boycotté la cérémonie. Résultat, estime Le Monde : « la France a affiché un message de confusion plus que de fermeté en envoyant son ambassadeur au Kremlin, sans coordination avec ses principaux partenaires européens, à un moment d’extrême tension avec la Russie. (…) En guise de justification, Paris a fait valoir que la France ne souhaitait pas “couper tous les ponts“ avec la Russie. Préserver des canaux de communication en temps de guerre peut en effet être utile. Mais,oppose Le Monde, le faire de cette manière, sans coordination (…), au moment précis où la Russie hausse le ton en agitant de nouveau la menace nucléaire, contredit la position de grande fermeté affichée par la France ces derniers mois et relève plus de l’ambiguïté que de la stratégie. »
Rafah : Biden dit stop !
A la Une également, Joe Biden durcit le ton envers Israël…
Le président américain a décidé d’interrompre la livraison de 3.500 bombes à Israël. Une décision qui « vise à faire comprendre que sa patience a des limites,commente le New York Times. Tout en insistant sur le fait que son soutien à l’État juif reste “inébranlable“, Joe Biden a choisi, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre de Gaza à l’automne dernier, d’utiliser son pouvoir en tant que principal fournisseur d’armes d’Israël pour manifester son mécontentement. » Et il espère bien que « cette pause sélective incitera le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à renoncer à une invasion de Rafah (…), craignant que les bombes américaines ne fassent de nombreuses victimes civiles. »
Épreuve de force
En fait, « une épreuve de force s’annonce », estime le Guardian à Londres. « En suspendant une livraison de bombes vers Israël et en avertissant que d’autres restrictions pourraient être imposées, Joe Biden envoie un message à Benjamin Netanyahu : son administration n’est plus prête à se laisser mener par le bout du nez. »
Reste que « la décision de Biden est symbolique,pointe encore le quotidien britannique : les Forces de défense israéliennes n’ont pas besoin de ces bombes pour envahir Rafah. Elles disposent de stocks plus que suffisants pour réduire la ville en ruines. »
Enfin, le Wall Street Journal fait entendre sa différence : le Wall Street Journal qui dénonce « un embargo » : « le président a beau clamer haut et fort son soutien “indéfectible“ à Israël, son refus de livrer des bombes met aujourd’hui l’État juif en danger,affirme le journal. Israël est en guerre, attaqué sur de multiples fronts. Lui refuser les armes américaines, c’est inviter ses ennemis à prendre l’avantage, dans les négociations sur les otages et sur le champ de bataille. »
Thu, 09 May 2024 - 808 - À la Une: Netanyahu de plus en plus isolé
« Le Premier ministre israélien est connu pour être un homme qui aime jouer avec le temps et reporter les grandes décisions. Mais,note le New York Times, il risque de ne plus pouvoir le faire très longtemps. »
En effet, Benyamin Netanyahu est coincé. Le quotidien américain précise : « Sur le plan intérieur, ses partenaires de la coalition d’extrême droite menacent de faire éclater le gouvernement s’il accepte un cessez-le-feu et ne tente pas de chasser le Hamas de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (…) Mais sur le plan diplomatique, ses alliés, en particulier les États-Unis, le poussent à accepter un cessez-le-feu et à renoncer à Rafah et aux victimes civiles potentielles qu’une opération de grande envergure entraînerait. »
Piégé
En fait, analyse le Guardian à Londres, « Netanyahu est pris dans un piège qu’il a lui-même créé, voué à mener une guerre sans fin et impossible à gagner.(…)Il a choisi délibérément de poursuivre la guerre. Il craint que même une trêve ou une pause, sans parler d’une paix durable, puisse accélérer sa chute politique, sa défenestration en tant que Premier ministre et, potentiellement, sa condamnation devant un tribunal pour diverses accusations de longue date pour corruption. Au pouvoir, il est protégé. À court de puissance, il serait grillé ». Finalement, ironise le Guardian, « espérer que Netanyahu fasse ce qu’il faut, c’est un peu comme espérer qu’il ne pleuve pas à Manchester ».
Mais, attention, conclut le quotidien britannique, « si Netanyahu continue d’ignorer toutes les injonctions de paix, apparemment pour maintenir la pression sur le Hamas, mais en réalité parce qu’il essaie de sauver sa peau, les États-Unis doivent réduire leur aide à Israël, imposer des sanctions immédiates – et soutenir publiquement l’inculpation de Netanyahu pour crimes de guerre ».
« Seul contre tous »
Le Temps à Genève ne se prive pas non plus de tirer à boulets rouges sur le Premier ministre israélien : « Le raisonnement de Benyamin Netanyahu est sans appel, écrit le journal: Israël est déterminé"à se défendre", même s’il doit"rester seul" et avoir raison contre tous. Rafah peut mourir. Le paradoxe, bien sûr, c’est que le Premier ministre israélien ne cesse de chercher l’approbation indéfectible de l’Occident pour mieux s’enfoncer dans son entêtement solitaire. Deux choix,pointeLe Temps, s’offrent aujourd’hui aux amis des Israéliens et des Palestiniens – ce qui ne devrait pas être antinomique, même aujourd’hui. Ils devront s’employer à gérer, chez eux, les contrecoups en cascade d’une politique israélienne qu’ils jugent, au fond d’eux-mêmes, de plus en plus catastrophique. Ou ils devront, avant que Rafah et Gaza finissent de partir en fumée, agir de toutes leurs forces, à la racine, pour mettre fin à ce cauchemar. »
Signer un accord
Pour Haaretz à Tel Aviv, une seule solution : « Israël doit dire oui à un accord sur les otages, et non à la conquête de Rafah.(…)L’opération militaire à Rafah ne fera pas avancer la libération des otages. Au contraire, elle nuira à cette perspective et risque également d’aggraver l’ampleur de la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza et d’alourdir le bilan des victimes gazaouies.(…) Hier, relèveHaaretz, la délégation israélienne aux négociations a atterri au Caire et il a également été rapporté que la délégation du Hamas s'y trouve désormais. Le moment est(donc)venu de mettre de côté le populisme de certains ministres comme Ben-Gvir et Smotrich et celui des autres membres d’extrême droite du cabinet, de faire preuve de leadership et de prendre les bonnes décisions. La seule façon de rendre les otages,conclut le quotidien israélien,est d’agir avec courage et de signer un accord, même s’il implique un prix douloureux. »
Drame humanitaire
En attendant, soupire Le Figaro à Paris, « cette nouvelle donne pourrait avoir des conséquences catastrophiques à court terme. Dans le sud, les terminaux de Kerem Shalom et de Rafah sont bloqués. C’est par là qu’entre l’essentiel de l’aide humanitaire, seule source d’approvisionnement pour les 2,5 millions de Palestiniens de la bande de Gaza. Les Nations unies ont fait part hier[7 mai, NDLR]de leur inquiétude : les besoins sont tels dans la bande de Gaza qu’il n’y a quasiment aucune réserve d’essence ni de nourriture. Et selon le Programme alimentaire mondial, c’est déjà la famine dans le nord ».
Wed, 08 May 2024 - 807 - À la Une: Rafah entre espoir et désespoir
Le Hamas qui dit hier accepter une trêve et l’armée israélienne qui, dans la foulée, bombarde Rafah au sud de Gaza. Que comprendre ? La presse internationale a les yeux rivés sur Rafah et tente de décrypter la situation. Ainsi pour le New York Times, « en fait, le Hamas n’a pas"accepté" un accord de cessez-le-feu, mais a plutôt fait une contre-offre à la proposition sur la table précédemment approuvée par les États-Unis et Israël - une contre-offre qui n’a pas été jugée acceptable en soi, mais qui est un signe de progrès. Dans le même temps,poursuit le quotidien américain,les frappes israéliennes à Rafah ne sont manifestement pas le début d’une opération d’envergure, dont la menace a été longtemps brandie, mais des représailles ciblées aux tirs de roquettes du Hamas qui ont tué quatre soldats israéliens au cours du week-end - et, avec l’avertissement aux civils, un moyen d’accroître la pression sur les négociateurs du Hamas ».
Dans le même temps, précise encore le New York Times, « le président Biden et son équipe tentent de négocier un accord qui, espèrent-ils, mettra un terme à la guerre(…). Les pourparlers devraient reprendre au Caire à un niveau technique, probablement demain mercredi. Cette fois, Israël a accepté d’envoyer une délégation pour examiner la contre-offre du Hamas ».
Action limitée ?
L’armée israélienne va-t-elle accentuer la pression sur Rafah ? Pour Haaretz à Tel Aviv, non, « pas si vite, disent certaines sources militaires israéliennes. Ce n’est pas encore le grand assaut sur Rafah. Il s’agit simplement d’une action"limitée". La prochaine étape,toujours selon le quotidien israélien,pourrait être un raid à relativement petite échelle ou une manœuvre israélienne visant à s’emparer de la zone située autour du point de passage entre Gaza et l’Égypte. Il pourrait s’agir d’une simple tentative de pression sur les dirigeants du Hamas pour qu’ils revoient à la baisse leurs exigences dans le cadre des pourparlers sur le cessez-le-feu ».
Offensive totale ?
Non, « trop c’est trop », rétorque le Jerusalem Post. Il faut envahir Rafah : « L’entrée à Rafah permettra à Israël d’affronter directement l’infrastructure terroriste qui constitue une menace existentielle pour ses citoyens. En établissant une présence à Rafah, Israël serait en mesure de réduire davantage la capacité du Hamas à lancer des attaques et à interrompre sa capacité à opérer en toute impunité. » Toujours selon le Jerusalem Post, « une opération à Rafah permettrait également de s’attaquer aux causes profondes du conflit et de jeter les bases d’un accord plus durable ».
C’est également l’opinion du Wall Street Journal : « Pourquoi Israël doit prendre Rafah, c’est le titre d’un édito du quotidien new-yorkais. Rafah abrite les dirigeants du Hamas, quatre bataillons terroristes, des otages et un poste frontière avec l’Égypte, à partir duquel le Hamas contrôle l’arrivée de l’aide et fait entrer en contrebande des fournitures militaires. C’est une ville cruciale pour l’avenir du groupe terroriste. Ce n’est que lorsque Rafah sera menacée de tomber que le Hamas sera prêt à livrer ses derniers otages. »
Alors, affirme encore le Wall Street Journal, « si Joe Biden veut un cessez-le-feu qui compte, il soutiendra Israël ».
La paix, un jour ?
A contrario, Libération à Paris veut croire à l’espoir d’une trêve. « L’annonce du Hamas hier soir ne signe pas la fin de la guerre, mais peut-être le début de l’espoir », affirme Libé. Reste que « jusqu’à présent,tempère le journal,Netanyahu et Sinwar, le chef suprême du Hamas, ont témoigné en commun de leur indifférence au sort de leurs populations. L’un pour la vie de ses otages et l’autre pour le sort de tous les Palestiniens de Gaza ».
En tout cas, il faudra bien arriver un jour à la paix : « Après la guerre, quel avenir attend les Israéliens et les Palestiniens ?, s’interroge le Washington Post. Gaza aura besoin d’une force internationale de stabilisation pour assurer la sécurité pendant et après le cessez-le-feu. Si les États-Unis et leurs alliés peuvent organiser cette force, des pays arabes seront probablement disposés à fournir des troupes. Mais ils ne le feront que si Israël accepte qu’il s’agisse de la première étape sur la voie d’un État palestinien. Netanyahu est réticent, tout comme de nombreux Israéliens. Mais c’est la voie vers un avenir où les relations avec tous les États arabes seront enfin"normalisées". Le jeu en vaut la chandelle. »
Enfin, pointe encore le Washington Post, « la gouvernance locale à Gaza constituera un autre défi urgent. La démilitarisation du Hamas est une autre exigence incontournable. Le Hamas ne devra plus jamais gouverner Gaza ».
Tue, 07 May 2024 - 806 - À la Une: Xi Jinping en visite à Paris
« Je viens en France avec trois messages de la Chine » : dans une tribune au Figaro à l’amorce de sa visite en France, le président de la République populaire de Chine promet d’ouvrir les marchés chinois aux entreprises occidentales, assure comprendre l’enjeu de la crise ukrainienne pour les Européens et se dit attaché au respect mutuel et à la coexistence pacifique entre États.
Attention, commente Le Figaro, « le tout-puissant président à vie professe dans nos colonnes son amitié, soixante ans après l’établissement de relations avec la Chine communiste par le général de Gaulle. Mais il est là avant tout,pointe le journal, pour défendre des intérêts stratégiques colossaux, sans renoncer à sa trajectoire. La relation sino-américaine - tant géopolitique que commerciale - se tend toujours davantage, le lien avec le paria russe se resserre, l’économie chinoise ralentit dangereusement... Il lui faut le marché européen pour continuer à toucher les dividendes de la mondialisation, tout en œuvrant avec Moscou et tous les autres"illibéraux" à l’affaiblissement du"modèle" occidental. »
Pékin bien trop proche de Moscou
Pour ce qui est de l’Ukraine, aucune illusion, pointe Libération : « Aujourd’hui, encore moins qu’hier, personne ne souscrit réellement à une quelconque neutralité de Pékin,affirme le journal,et à son possible rôle de médiation dans le conflit ukrainien. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la Chine est devenue le premier partenaire stratégique et commercial de la Russie. Les échanges entre les deux pays ont progressé de 25% entre 2022 et 2023 pour atteindre 220 milliards d’euros. Signe d’un rapprochement qui est bien plus qu’un mariage de raison, Moscou et Pékin célèbrent d’ailleurs le 75e anniversaire de leurs relations cette année. Et Poutine est attendu en mai dans la capitale chinoise, huit mois après un précédent voyage chez son "cher ami". »
« La France demande à la Chine d’improbables inflexions, relève pour sa part La Croix. Modération du soutien à la Russie, réciprocité dans la relation commerciale, respect des droits de l’homme : à l’occasion de la visite du président chinois en France, Paris s’apprête à une difficile conciliation des intérêts avec Pékin. »
Divergences commerciales
Pour ce qui est des relations commerciales avec la Chine, l’Europe est divisée. C’est ce que souligne le Wall Street Journal. « Les dirigeants européens ont tendance à marcher sur la tête avec Pékin, affirme le journal, ne voulant pas mettre en péril les liens avec un partenaire commercial majeur. » Certes, « Emmanuel Macron qualifie les pratiques commerciales de la Chine de menace existentielle pour l’Europe.(…)Les fabricants chinois inondent le vieux continent de véhicules électriques, de panneaux solaires et d’autres biens issus d’une surabondance massive de produits manufacturés et d’une consommation à la traîne dans le pays. (…) L’Union européenne a eu recours à une nouvelle loi antisubventions pour lancer une enquête sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine ». Mais l’Allemagne, notamment, traine des pieds, pointe le Wall Street Journal. « Les constructeurs et équipementiers automobiles allemands restent profondément ancrés sur le marché chinois. Et tout droit de douane de l’UE sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine risquerait d’entraîner des représailles de Pékin contre l’industrie automobile allemande. »
L’Europe : redevenir une grande puissance
En parallèle, à lire dans le quotidien belge Le Soir ce plaidoyer pour l’Europe. Avec ce dossier intitulé « pourquoi l’Europe doit redevenir une grande puissance.(…)Menacée, sur son flanc oriental, par la guerre ; écrasée sur les marchés par les concurrences chinoise et américaine ; minée, en son for intérieur, par les populismes, illibéralismes, extrémismes. Telle est l’Union européenne sur l’avenir de laquelle se prononceront, début juin, quelque 360 millions d’électeurs (potentiels)… Un vote déterminant pour une législature qui le sera tout autant.(…)Face à la menace militaire russe, l’Europe doit organiser sa défense,estimeLe Soir. En réponse aux concurrences américaine et chinoise, elle doit retrouver sa compétitivité. Mais aussi accélérer ses transitions verte et numérique. Défendre la démocratie… Pour relever ces défis, l’Union européenne doit se transformer en puissance. Politique, économique, militaire… »
Et Le Soir de lancer cet avertissement : « Du 6 au 9 juin, c’est l’avenir de l’Europe qui se joue dans les urnes ; ses ennemis ne s’y trompent d’ailleurs pas, qui multiplient les tentatives d’ingérence dans la campagne. Puissants soutiens de l’extrême droite, qui pourrait, selon les sondages, rafler jusqu’à un quart des sièges au Parlement, d’où ils espèrent saper le projet européen. Car les Le Pen, Orban, Meloni entendent bien rester dans l’Union pour mieux la modeler à leur sauce, souverainiste. »
Mon, 06 May 2024 - 805 - À la Une: l'expulsion des demandeurs d'asile vers le Rwanda
C'est le Premier ministre britannique Rishi Sunak qui a décidé d'expulser les demandeurs d'asile au Royaume-Uni vers le Rwanda. Ces expulsions devraient commencer d'ici à quelques semaines. Et les demandeurs d'asile détenus au Royaume-Uni ont reçu un « document promotionnel coloré intitulé :"Je vais être transféré au Rwanda. Qu'est-ce que cela signifie pour moi ?" » C'est leGuardianqui décrit en détail le livret de « 17 pages » produit par le ministère de l'Intérieur. « Il annonce aux détenus qu'ils "seront transportés par avion au pays des milles collines", "qui abrite un large éventail d'animaux sauvages". »
On pourrait presque croire à un dépliant touristique, d'autant qu'une photo nous montre l'un des lieux d'accueil des demandeurs d'asile : un hôtel aux couleurs vives, décoré de plantes vertes, qui ne ressemble pas du tout aux habituels centres de rétention. " Le livret du ministère de l'Intérieur précise que « le Rwanda est un pays généralement sûr». Toutefois, remarque le Guardian, « il n’y a aucune mention de la décision de la Cour suprême du Royaume-Uni qui, en novembre dernier, a estimé qu’il existait des motifs sérieux de croire que les demandeurs d’asile envoyés au Rwanda couraient un risque réel de voir leurs demandes mal évaluées ou d’être renvoyés dans leur pays d’origine pour y être persécutés».
Cette perspective, en tout cas, effraie les demandeurs d'asile qui tentent d'échapper à ces expulsions vers le Rwanda. Le Times a ainsi rencontré, à Dublin, Abdi, « un Somalien d'une vingtaine d'années» qui veut demander l'asile à l'Irlande. « Je ne veux pas retourner en Afrique, le Rwanda n'est pas bon pour moi. Je suis ici pour construire une nouvelle vie en Europe ». Abdi a pris le ferry pour Belfast à Liverpool, raconte le Times. « Puis il a traversé en autocar la poreuse frontière irlandaise. » L'Irlande, « qui s’attend à accueillir cette année 20 000 demandeurs d’asile, soit plus de sept fois le nombre habituel des années précédant la pandémie de Covid ». Selon le gouvernement irlandais, « plus de quatre demandeurs d'asile sur cinq, viennent du Royaume-Uni ».
Le mouvement pro-palestinien continue dans les universités américaines
Le New York Times publie la photo d'une femme aux cheveux blancs, Annelise Orleck, 65 ans, « une historienne qui travaille au Dartmouth College, depuis plus de trois décennies ».« Elle participait, raconte le quotidien américain,à une manifestation en faveur des Palestiniens à Gaza, lorsqu'elle a été projetée au sol.[…] Elle s'est relevée pour attraper son téléphone, tenu par des policiers, puis elle a été tirée et traînée par terre. » La vidéo circule sur les réseaux sociaux. « C'est une honte », a commenté Annelise Orleck.
Le quotidien israélien Haaretzse demande de son côté si les manifestations pro-palestiniennes sont aussi antisémites. « Cette question fait l'objet d'un large débat », estime Haaretz, qui ajoute : « Pour leur défense, les leaders de la contestation soulignent souvent que les étudiants juifs assistent à leurs manifestations et font partie de leurs campements. »Mais, poursuit le journal israélien, « ce qui est indéniable, c’est que le mouvement est animé par une haine profonde et fondamentale du sionisme et d’Israël. Cela a amené les Israéliens – un sous-groupe distinct au sein de la communauté juive sur le campus – à se sentir particulièrement visés ». À l'université de Columbia, à New York, « la situation des Israéliens sur les campus est horrible, témoigne ainsi une étudiante. Alors que les médias ont tendance à amplifier les voix des Juifs américains sur les campus qui se plaignent de l'antisémitisme, nous Israéliens, nous sommes ignorés, même si notre situation est bien plus mauvaise ».
Graines de dattes
Le Wall Street Journal se fait l'écho d'une étrange invention... Le quotidien américain explique pourquoi nous pourrions bientôt boire du « café synthétique ». Car « notre tasse de café du matin est un désastre social et environnemental. Le monde boit deux milliards de tasses de café par jour ».Une demande qui a entraîné une « déforestation massive », alors que les cultivateurs perçoivent « des salaires de misère ». Selon les premiers témoignages, le goût de ce café synthétique, fabriqué notamment avec des « graines de dattes », ne serait pas si mauvais.
Sat, 04 May 2024 - 804 - À la Une: points de vue sur les manifestations dans les campus américains
Commençons par le continent américain, et ces interrogations du Devoir qui titre : « Mêmes buts, mais traitements différents sur les campus pro-Palestine en Amérique. Si ces campements de protestation contre la guerre Hamas-Israël ont des objectifs similaires », ajoute le quotidien canadien, « ils n’ont pas été traités de la même façon par les autorités universitaires ni par les forces de l’ordre : certains perdurent dans le calme, alors qu’à d’autres endroits, des images frappantes montrent l’intervention de la police antiémeute ». Le Devoirremarque ainsi que « dans certaines universités américaines, les manifestants ne se sont pas contentés d'occuper les espaces verts, mais aussi des bâtiments universitaires ». Ce fut le cas notamment à Columbia, où l'université « a jugé que les manifestants nuisaient à son bon fonctionnement, en plus d’avoir vandalisé sa propriété ». La police est intervenue, il y aurait eu une centaine d'arrestations. « Jusqu’à maintenant », poursuit Le Devoir, « les campements sont demeurés en place dans les villes canadiennes, un contraste avec les images en provenance des États-Unis qui montrent la police antiémeute débarquer sur les campus pour arrêter de nombreux étudiants et arracher les tentes ».
Pékin approuve
Le Wall Street Journal constate : « Intolérant à l'égard des manifestations dans son pays, Pékin manifeste sa sympathie pour les manifestants étudiants pro-palestinien ». « À Pékin », poursuit le quotidien américain, « ces manifestations ont suscité les commentaires de certains responsables et médias d'État, qui ont exprimé leur sympathie pour les manifestants. Alors qu'en Chine, toute manifestation, notamment celle des étudiants, est un sujet extrêmement sensible, les mouvements étudiants ont été confrontés à une répression sévère de la part des autorités, notamment lors du massacre de la place Tiananmen en 1989 ». « Les commentaires officiels », poursuit le Wall Street Journal, « suggèrent une certaine compréhension de la part des étudiants impliqués dans les manifestations pro-palestiniennes, reflétant peut-être que la cause des manifestants est conforme au soutien de Pékin aux droits des Palestiniens ».
« De la rivière à la mer »
« Le Monde universitaire nous a abandonnés », titre le quotidien suisse Le Temps qui précise : « les étudiants et les professeurs israéliens se sentent de plus en plus isolés ». Et ils font part de leur désapprobation : « ceux qui manifestent dans les universités à l’étranger ne saisissent pas, pour une grande partie d’entre eux, la complexité des enjeux de la guerre entre Israël et le Hamas ». « À Sciences Po Paris, ils scandent le slogan « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ». Mais lorsqu’on leur demande : quelle rivière, quelle mer ? Ils ne savent même pas répondre. Le niveau d’ignorance atteint des sommets ! » assure un professeur de sciences politiques. Une autre professeure, israélienne d'origine américaine, s'indigne : « dire que nous commettons un génocide contre les Palestiniens, alors que nous faisons la guerre à une organisation terroriste, c’est une grossière erreur d’interprétation ». Un étudiant, qui se présente comme « un activiste pro-paix et pro-palestinien, raconte », nous dit-on, « sa frustration et sa colère », face à ceux qui préfèrent « glorifier la résistance armée palestinienne ».
Enfin, des survivants de l'attaque terroriste du 7 octobre, expriment, eux aussi, leur désapprobation. « Ils estiment », explique le Washington Post, « que les organisations Musulmans américains pour la Palestine et Étudiants pour la justice en Palestine, ont « diffusé la propagande terroriste du Hamas dans les universités américaines ». Ce groupe de survivants de l'attaque du 7 octobre, juge que ces deux organisations pro-palestiniennes, aux États-Unis, constituent un front de propagande travaillant pour recruter « des étudiants mal informés, malavisés et impressionnables afin de servir de fantassins pour le Hamas ».
Fri, 03 May 2024 - 803 - À la Une: l’interminable attente d’une trêve à Gaza
« Alors que les allers et retours diplomatiques se prolongent pour arriver à une trêve dans la bande de Gaza, fatigue, peur et colère règnent des deux côtés de la frontière » : c’est ce que constate Libération à Paris.
Le correspondant du journal à Tel Aviv a pu joindre par téléphone ce jeune infirmier de Rafah, Alaa al-Harazin : il « ne se rappelle plus d’une vie sans blocus, sans guerre, même avant le 7 octobre. “Mais celle-ci n’a rien à voir avec les autres, dit-il. C’est l’enfer avec de nouvelles armes et une destruction inimaginable“. Ils sont 1,3 million de Palestiniens à se serrer dans cette ville conçue pour 300.000 habitants,pointeLibération, alors que l’été promet d’être caniculaire et que la trêve entre Israël et le Hamas se fait toujours désirer. “Dans la rue, tout le monde vit dans l’attente. (…) Les gens sont exténués, coincés entre espoir et désespoir. Une minute, on se dit qu’on va pouvoir rentrer chez nous. L’autre, on craint une offensive imminente. Où irons-nous ? Nous craignons qu’ils nous poussent vers l’Egypte. C’est ce qu’il y aurait de pire. Nous préférons mourir que d’y aller“. »
A quelques dizaines de kilomètres, en territoire israélien à présent, « Roni Miran a presque 3 ans,relate Libération.La dernière fois que cette petite fille a vu son père Omri, il était menotté, enlevé de leur maison du kibboutz de Nachal Oz, le 7 octobre, par des hommes du Hamas. Elle a tenté de courir vers lui, c’est sa mère Lishay qui l’a retenue au dernier moment. (…) Pour la famille Lavi-Miran, comme au moins 132 autres familles d’Israéliens encore retenues dans Gaza, la vie s’est arrêtée le 7 octobre. Depuis dix jours, constate encore Libération, tout le pays est accroché aux informations, attendant cette annonce de libération qui ne vient pas. »
Un accord qui semble encore bien lointain…
En effet, les négociations pour un cessez-le-feu et pour la libération d’otages et de prisonniers de part et d’autre, ces négociations s’éternisent entre Israël et le Hamas…
Des négociations qui pourraient bien échouer une nouvelle fois… D’après un haut responsable du Hamas au Liban cité par le Jerusalem Post, la réponse du mouvement est formelle : « nous avons clairement fait savoir,dit-il, que notre position était négative. »
Dans le même temps, le fossé se creuse entre l’État hébreu et les États-Unis. C’est ce que relève le New York Times : « près de sept mois après le début de la guerre, les objectifs déclarés et les efforts diplomatiques des États-Unis et d’Israël semblent plus éloignés que jamais (…). Biden et ses principaux collaborateurs envisagent une solution qui impliquerait que le Hamas libère environ trois douzaines d’otages dans les semaines à venir, que les deux parties décrètent un cessez-le-feu temporaire qui déboucherait sur un cessez-le-feu permanent et sur d’autres libérations d’otages, et que des pays arabes de premier plan, dont l’Arabie saoudite, acceptent de participer aux efforts de reconstruction et de sécurité, ainsi qu’à la normalisation des relations diplomatiques avec Israël. »
Mais, poursuit le New York Times, « Netanyahou rejette l’idée d’un cessez-le-feu permanent et a réitéré sa volonté d’éradiquer le Hamas et les nombreux combattants qui, selon lui, restent à Rafah, malgré la conviction largement répandue parmi les responsables américains que cet objectif est irréalisable. »
Résultat, constate Haaretz à Tel Aviv : « les prévisions optimistes semblent être arrivées trop tôt ; le cycle actuel de négociations sur les otages pourrait se solder par un échec. »
Biden sous pression…
Et dans le même temps, la contestation étudiante s’amplifie aux États-Unis malgré les nombreuses arrestations… Conséquence, analyse le Wall Street Journal, « le chemin de Biden est très étroit et semé d’embûches. Même si la guerre au Moyen-Orient se calmait d’ici l’été, les jeunes progressistes, déjà mobilisés sur les questions de race, de criminalité et de discours sur les campus, risquent de descendre dans la rue ; leur cible sera le président Biden, et non son adversaire républicain. Donald Trump s’emparera alors de toutes les convulsions comme d’une preuve supplémentaire que l’Amérique, sous domination démocrate, est en train de sombrer dans l’anarchie. »
Thu, 02 May 2024 - 802 - À la Une: si Trump gagne…
« S’il gagne… » : c’est le grand titre du magazine américain Time avec une grande photo en noir et blanc pleine page de Donald Trump, assis, visage déterminé et œil inquisiteur dirigé vers l’objectif. S’ensuit une longue enquête construite à partir de deux entretiens avec le candidat républicain et de conversations avec plus d’une douzaine de ses conseillers et confidents.
Le magazine Time résume tout dès le premier paragraphe : Une présidence Trump serait « une présidence impériale qui remodèlerait l’Amérique et son rôle dans le monde. Pour mener à bien une opération d’expulsion destinée à expulser du pays plus de 11 millions de personnes, Trump affirme qu’il serait prêt à construire des camps de détention pour migrants et à déployer l’armée américaine, à la fois à la frontière et à l’intérieur du pays. »
Toute-puissance…
Le magazine Time poursuit :« il laisserait les États conservateurs surveiller les grossesses des femmes et poursuivre en justice celles qui violent l’interdiction de l’avortement. Il retiendrait, à sa discrétion personnelle, les fonds alloués par le Congrès, selon les principaux conseillers. Il serait prêt à licencier tout procureur américain qui n’exécuterait pas son ordre de poursuivre quelqu’un, rompant ainsi avec une tradition d’application indépendante de la loi qui remonte à la fondation de l’Amérique. Il envisage l’amnistie pour chacun de ses partisans accusés d’avoir attaqué le Capitole américain le 6 janvier 2021, dont plus de 800 ont plaidé coupables ou ont été reconnus coupables par un jury. Il pourrait ne pas venir en aide à un allié attaqué en Europe ou en Asie s’il estimait que ce pays ne payait pas suffisamment pour sa propre défense. »
Enfin, pointe encoreTime : « Donald Trump viderait la fonction publique américaine, déploierait la Garde nationale dans les villes américaines comme bon lui semble, fermerait le bureau de préparation à la pandémie de la Maison Blanche et doterait son administration d’acolytes qui soutiennent sa fausse affirmation selon laquelle les élections de 2020 ont été volées. »
« La dictature ? Beaucoup de gens aiment… »
Et puis deux éléments encore de cette enquête du Time, des éléments mis en avant par Le Figaro à Paris : « lorsque le journaliste du Time demande à Donald Trump s’il a l’intention de “s’en prendre“ aux Biden s’il est réélu, Trump répond : si les neuf juges de la Cour suprême – dont trois ont été nommés par lui-même – ne lui accordent pas l’immunité, alors, “Biden, j’en suis sûr, dit-il, sera poursuivi pour tous ses crimes, car il a commis de nombreux crimes“. Des remarques qui font craindre au journal que Trump n’instrumentalise la justice à des fins de vengeance personnelle. Quand enfin le journaliste du Time lui demande “ne voyez-vous pas pourquoi de nombreux Américains considèrent vos discours sur la dictature comme contraires à nos principes les plus chers ?“ Donald Trump balaie la remarque d’un revers de la main : “je pense, répond-il, que beaucoup de gens aiment ça“. »
Expulsé vers le Rwanda pour 3 000 livres…
À la Une également : un immigrant clandestin expulsé du Royaume-Uni vers le Rwanda, mais de manière volontaire…
C’est notamment le Times à Londres qui nous l’apprend. « Ce demandeur d’asile débouté, qui serait d’origine africaine, a pris un vol commercial lundi. Il est devenu le premier migrant à être relocalisé vers un pays tiers par le Royaume-Uni dans le cadre d’un programme volontaire. L’homme a accepté d’être expulsé vers le Rwanda et de recevoir en échange une somme de 3 000 livres. » Ce programme de départ volontaire est « bien distinct », précise le journal, « de la mesure d’expulsion controversée du gouvernement, dont les premiers vols vers Kigali doivent décoller d’ici juillet. »
Une mesure qui continue de faire polémique au Royaume-Uni. Le Guardian, quotidien d’opposition, ne mâche pas ses mots contre le gouvernement de Rishi Sunak. Le Guardianqui qualifie le Premier ministre britannique d’ « homme désespéré dépourvu de sens moral »,auteur d’une loi« élaborée pour outrepasser les tribunaux et donc la séparation des pouvoirs, pour transformer un mensonge en fait juridique, en soutien à un plan irréalisable et immoral qui impose douleur et traumatisme. Tout cela,conclut leGuardian, pour soutenir un gouvernement crépusculaire. »
Wed, 01 May 2024 - 801 - À la Une: un espoir de trêve à Gaza…
Il y a une possibilité « étroite » pour un accord de cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas. « L’équipe Biden en est convaincue », croit savoir le New York Times : « l’administration américaine a redoublé d’efforts dans la région. Le secrétaire d’État Antony Blinken a rencontré des dirigeants arabes en Arabie saoudite, où il a fait la promotion d’une nouvelle offre “extraordinairement généreuse“ de la part d’Israël, qui a indiqué,précise le journal, qu’elle était désormais disposée à accepter la libération d’un nombre inférieur d’otages dans la première phase de l’accord, 33 au lieu de 40. Sameh Shoukry, le ministre égyptien des Affaires étrangères, qui pourrait accueillir un nouveau cycle de négociations au Caire à partir de ce mardi, s’est dit “optimiste“ quant à la dernière proposition de cessez-le-feu, affirmant qu’elle “prenait en compte les positions des deux parties“. »
Le Monde à Paris précise que d’après une source proche du Hamas, « la délégation du mouvement palestinien a quitté hier Le Caire pour Doha, où se trouve son bureau politique, et une réponse va être donnée“aussi vite que possible“. »
Que choisira Netanyahu ?
« Israël est à la croisée des chemins : le Premier ministre Benyamin Netanyahu doit sortir le pays de la crise », affirme de son côté le Jérusalem Post. « Israël met en balance une opération à Rafah et un accord visant à garantir le retour de tous les otages, et doit tenir compte des implications stratégiques et morales. Que choisira-t-il ? »
En tout cas, pointe le Jérusalem Post, « l’inaction ou l’indécision ne sont plus acceptables. Le public israélien mérite de vivre sans la menace constante d’un conflit et sans l’angoisse de savoir que des concitoyens souffrent en captivité. Il est temps d’agir avec détermination, de mettre fin aux hostilités actuelles et d’entamer le processus ardu, mais nécessaire de guérison et de reconstruction. »
Le couperet de la CPI…
Dans le même temps, Benjamin Netanyahu et certains membres de son équipe sont sous la menace de mandats d’arrêt de la CPI, la Cour pénale internationale, pour crimes de guerre…
Et d’après Haaretz à Tel Aviv, c’est une question de jours…
« Le ministère israélien de la Justice et les avocats de l’armée travaillent d'arrache-pied pour empêcher que cela ne se produise. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, les États-Unis et d’autres pays occidentaux s’efforcent également de convaincre le procureur de la CPI, Karim Khan, de retarder ou d’empêcher l’émission de ces mandats d’arrêt. Mais il n’est pas certain qu’ils y parviennent,pointe le quotidien israélien. Les autorités israéliennes estiment que les mandats d’arrêt seront délivrés dans le courant de la semaine à l’encontre de Benjamin Netanyahu, du ministre de la Défense Yoav Gallant et du chef d’état-major des forces de défense israéliennes, Herzl Halevi. Les fonctionnaires de rang inférieur seraient épargnés. »
« De bonnes raisons de s’inquiéter… »
Pour le Guardian à Londres, « Le Premier ministre israélien a de bonnes raisons de s’inquiéter, et les défenses qu’il a proposées jusqu’à présent ne l’aideront probablement pas. »
D’après le quotidien britannique, la principale accusation de la CPI porterait sur le fait que les israéliens aurait délibérément affamé les Palestiniens à Gaza. « La CPI mettra sans aucun doute également en accusation les hauts responsables du Hamas,pointe encore leGuardian. Le meurtre et l’enlèvement de civils israéliens le 7 octobre constituent clairement des crimes de guerre. Mais l’un des principes fondamentaux du droit international humanitaire est que les crimes de guerre commis par une partie ne justifient jamais les crimes de guerre commis par l’autre. »
Reste que, sans parler de la CPI, « la responsabilité historique de Benjamin Nétanyahou est engagée, avant et après l’attentat du Hamas,affirme Libération à Paris. Malgré toutes ses tentatives pour faire durer son mandat, il est condamné à être le principal accusé d’une commission d’enquête, qui fut fatale pour Golda Meir après la guerre du Kippour, et sans doute d’être contraint à la démission comme d’autres responsables de la sécurité. Israël a besoin au plus vite d’une nouvelle majorité politique,conclut Libération, qui remette ce pays et ses habitants à l’endroit. Il y a urgence. »
Tue, 30 Apr 2024 - 800 - À la Une: colère et dérapages dans les universités américaines
Le mouvement contre la guerre à Gaza dans les facultés aux États-Unis prend de l’ampleur, les positions se crispent et les implications politiques se précisent.
« Les manifestations étudiantes contre la guerre à Gaza se sont étendues ce week-end,pointe le Timesà Londres, alors que la vague croissante de dissidence qui a conduit à des centaines d’arrestations menace désormais de saper la campagne de réélection du président Biden. Plus de 250 personnes ont été arrêtées par la police samedi (…). Dans le même temps, de nombreux manifestants sont accusés d’être ouvertement antisémites et d’avoir menacé et intimidé des étudiants et du personnel juifs. »
Ainsi, précise leTimes,« l’université de Northeastern à Boston a affirmé que la manifestation de ce week-end avait été"infiltrée par des organisateurs professionnels"sans affiliation à l’université et que des slogans antisémites, notamment"Tuez les Juifs", ont été entendus ».
Débordement antisémite ?
Attention prévient Haaretz à Tel Aviv : « Si les manifestants sur le campus ou à l’extérieur critiquaient Israël pour le meurtre d’un grand nombre de civils palestiniens, s’ils exigeaient un cessez-le-feu immédiat ou s’ils protestaient contre les pratiques israéliennes en matière d’aide humanitaire, ils seraient certainement dans leur droit.(…) Mais ce n’est pas la raison d’être de certains manifestants,déplore Haaretz. Les manifestants à l’extérieur et certains sur le campus ont tenté de détourner la manifestation. Ils ont dirigé leur venin et leur agressivité contre les Juifs, les partisans d’Israël et tous ceux qui n’adhèrent pas à leur rhétorique meurtrière. »
Pour le New York Times, la règle devrait être claire : « Chaque étudiant peut manifester, mais la manifestation doit être pacifique et légale.(…)Ce que nous voyons sur un certain nombre de campus n’est pas de la libre expression, ni de la désobéissance civile. C’est de l’anarchie pure et simple. Quelle que soit la frustration des activistes sur les campus ou leur désir de se faire entendre, la véritable désobéissance civile ne doit pas violer les droits des autres. »
Thème majeur de la présidentielle
L’Orient-Le Jour à Beyrouth se félicite de cette contestation : les étudiants « dressent des tentes de nylon pour signifier un insolent et irréductible j’y suis j’y reste ; en toute logique, ils font littéralement du campus un lieu… où l’on campe, pardi ! Brutalement délogés par la police qui les arrête par centaines, ils récidivent de plus belle, mobilisés, interactifs et synchrones qu’ils sont, grâce à cette autre espèce de toile à leur portée : le web. Comme à l’accoutumée,poursuit le quotidien libanais, on ne trouve d’autre parade à cette vaste rébellion que la classique, l’infamante accusation d’antisémitisme qui a contraint à la démission les présidentes de deux établissements de grand renom.(…)Quoi qu’il en soit,conclut L’Orient-Le Jour, le fait demeure, irréfutable, qu’au pays de l’Oncle Sam, la boucherie de Gaza et ses prolongements palestiniens constituent désormais un des thèmes majeurs de l’élection présidentielle programmée pour novembre prochain ».
En effet, relève Le Temps à Genève, « la campagne présidentielle américaine ajoute à la polarisation ».
Et le quotidien suisse de s’interroger : « Le calme reviendra-t-il avec le début des vacances universitaires ? Le risque de dérapage est dans tous les esprits. »
Intrusion politique aussi en France
Le Temps qui note aussi que « Sciences Po Paris a aussi vécu quelques heures compliquées la semaine dernière."Il n’y aura jamais de droit au blocage", a déclaré le Premier ministre français, Gabriel Attal, après une occupation partielle de l’établissement français par des manifestants pro-palestiniens et des tensions avec des manifestants pro-Israël. Même intrusion politique : les élections européennes et les affrontements entre les deux extrêmes de l’échiquier idéologique exacerbent, on s’insulte et on s’accuse de part et d’autre ».
Enfin, Le Figaro à Paris dénonce l’attitude de La France insoumise qui a pris fait et cause pour les étudiants pro-palestiniens : « La stratégie mélenchoniste est transparente,affirme le journal. Dans cette campagne européenne, la liste LFI de Manon Aubry est distancée par celle de Raphaël Glucksmann. Il y a urgence à faire diversion. À quitter le terrain européen pour attiser sur le sol français le conflit israélo-palestinien. Jusqu’à épouser le discours du Hamas. »
Mon, 29 Apr 2024 - 799 - À la Une: fin de l'occupation de Sciences Po Paris par des étudiants pro-palestiniens
Toute la presse française revient ce matin sur l'occupation de Sciences Po Paris, qui s'est terminée vendredi 26 avril au soir, par un accord entre les étudiants et la direction de la prestigieuse école. « Au bout d’une longue journée de manifestations et contre-manifestations, la direction de l’institution a cédé à plusieurs revendications du comité de solidarité avec la Palestine », annonceLibération. Les étudiants ont obtenu la satisfaction de plusieurs de leurs revendications. Notamment « une réunion publique sur Gaza, jeudi prochain », et « la suspension des sanctions disciplinaires engagées contre des étudiants ayant manifesté ». À l'approche des élections européennes juin prochain, cette mobilisation ne laisse pas indifférents les politiques. « Pour Raphaël Glucksmann, la tête de liste du parti socialiste », raconte le Monde, « qu’on fasse preuve de solidarité à l’égard des Palestiniens, qu’on montre le rejet des crimes qui sont commis à Gaza, c’est naturel, c’est même digne et c’est noble. Après, est-ce qu'on est capable d'organiser le débat avec ceux qui ne partagent pas ce point de vue ? Jusqu'ici, jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas le cas », conclut Raphaël Glucksmann.
Le président du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, estime, lui, que la mobilisation pro-palestinienne « prend en otage le campus entier (...) et fait peser un climat de terreur intellectuelle sur les étudiants juifs ». Enfin, leFigaro, se demande si après les campus américains, « la fièvre pro-palestinienne va gagner le pays ».« En ces temps de wokisme virulent », ajoute le quotidien conservateur, « tous les clichés et préjugés sont permis pour opposer le pauvre et le riche, l'opprimé et l'oppresseur, l'Arabe et le Juif ». Le Figaro qui va encore plus loin, estimant que « l'antisionisme qu'expriment les étudiants de Sciences Po n'est que le cache-sexe de l'antisémitisme ».
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La mobilisation pro-palestinienne continue sur les campus américains
L'Orient le Jour se réjouit des manifestations aux États-Unis et à Paris. Pour le quotidien francophone libanais, « le vent d'un printemps pro-palestinien semble souffler parmi les étudiants malgré » ajoute-t-il, « le prix à payer », que regrette une universitaire libanaise de Columbia, pour laquelle les étudiants « ont été soumis à une répression massive de la part des autorités ». Quelles sont les revendications des étudiants ? Elles sont résumées par une étudiante : « nous voulons que l’université ne traite plus avec des entreprises qui tirent profit de la guerre, de l’apartheid, du génocide, de l’occupation israélienne en Palestine, nous voulons aussi une transparence totale vis-à-vis des investissements de l’université et une amnistie pour tous les étudiants et professeurs licenciés en lien avec le mouvement de la libération de la Palestine ». « Mais », poursuit l'Orient le Jour, ces demandes « se font peu entendre, étouffées par la résonance accordée à certains slogans antisémites entendus dans les manifestations. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des personnes criant"Brûle, Tel-Aviv", ou"Rentrez en Pologne" ».
De son côté, Haaretz semble vouloir minimiser les manifestations pro-palestiniennes. Pour le quotidien israélien, « C'est le printemps, le temps se réchauffe, les arbres fleurissent, qui ne veut pas être dehors à cette période de l'année ? Ce n’est pas une coïncidence si, dans le froid glacial de décembre, alors que les présidentes de Harvard, l'université de Pennsylvanie et MIT étaient confrontées à des questions hostiles au Congrès sur l’antisémitisme dans leurs écoles, aucun étudiant manifestant n’avait planté de tente sur le campus pour tenter de voler la vedette ». « Le printemps est toujours une excellente saison pour les manifestations », conclut Haaretz.
Enfin, les manifestations pro-palestiniennes sont aussi très présentes dans la presse américaine. LeWashington Post affirme ainsi que « la vie de nombreux étudiants a été bouleversée, depuis que les manifestations pro-palestiniennes se propagent sur les campus universitaires ». Cela va de la jeune étudiante enthousiaste, qui déclare « n'avoir jamais vu de toute sa vie une telle démonstration de solidarité et d'entraide », à l'étudiant juif originaire d'Israël, qui raconte qu'il s'est fait traiter de « nazi », « lorsqu'il a brandi le drapeau israélien ».
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Sat, 27 Apr 2024 - 798 - À la Une: toujours les manifestations pro-palestiniennes sur les campus américains
Pour illustrer les manifestations pro-palestiniennes, une photo et une vidéo publiées, notamment par le Washington Post. On voit un manifestant plaqué au sol, sans ménagement, par trois policiers, alors qu'un quatrième, armé, fait obstacle pour empêcher, sans y parvenir, les journalistes de filmer la scène. « Les arrestations lors des manifestations pro-palestiniennes qui se sont étendues hier aux universités à travers le pays portent le nombre total de personnes arrêtées en une semaine à plus de 500 », explique le quotidien américain. « Hier encore », poursuit le Washington Post, « les étudiants ont montré peu d'envie de plier leurs tentes et leurs pancartes, alors que l'année universitaire touche à sa fin ». Interrogée, Willow Torres, « jeune étudiante de 20 ans qui participait aux manifestations tous les soirs depuis dimanche, fait partie des personnes arrêtées. Elle a déclaré avoir vu la police encercler une foule de manifestants dans une ruelle et avoir rapidement senti un policier saisir le dos de son sweat-shirt, la pousser au sol et lui attacher les mains derrière le dos."J'ai été secouée", a-t-elle déclaré, c'était"incroyablement violent". Elle a été libérée de prison à 7 heures du matin. Elle prévoit désormais d'éviter les manifestations nocturnes », nous dit le Washington Post.
Avertissement du journal Haaretz
« Personne ne dit aux Israéliens à quoi ressemblerait réellement une guerre avec le Hezbollah », titre le quotidien israélien qui poursuit : « Attaques dévastatrices contre les infrastructures civiles, retombées régionales, manque de soutien américain à la guerre : telle est la sombre réalité si un deuxième front s’ouvre avec le Hezbollah ». « Israël et le Hezbollah sont au bord d’une guerre à grande échelle », ajoute Haaretz. « Le lendemain de l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël, la milice chiite, que certains considèrent comme un mandataire, voire un partenaire de l'Iran, a commencé à tirer sur les positions israéliennes depuis le sud du Liban. Quelque 80 000 Israéliens et environ 75 000 Libanais ont été évacués des zones frontalières et les troupes des deux côtés ont pris position ».
Haaretz fait part de son inquiétude : « le Hezbollah dispose d’armes bien plus dévastatrices, que le Hamas n’en a jamais eu ».Mais l'État hébreu semble se préparer. Le quotidien israélien précise ainsi « qu'un document a circulé sur les réseaux sociaux, arborant le logo du ministère de la Justice, énumérant les consignes d'urgence en cas de guerre totale dans le nord et d'attaques contre des centrales électriques. Le mémo mettait en garde contre les pannes de courant et conseillait de faire des réserves d'eau, de batteries de téléphone portable et d'une radio, parmi la liste d'articles d'une longueur alarmante ».
« Politique cynique »
L'expulsion des demandeurs d'asile, du Royaume-Uni vers le Rwanda, est désormais possible, car elle a été approuvée par les parlementaires, qui ont entériné le projet que le Premier ministre Rishi Sunak défendait depuis des mois. The Independent s'en fait l'écho, mettant en avant les critiques d'Emmanuel Macron. « Le président français », nous dit le quotidien britannique, « qualifie cette politique de cynique, et parle aussi d'une trahison des valeurs européennes. Il a aussi prévenu que ce projet serait"inefficace".Downing Street a répliqué, affirmant que son approche était la"bonne"et que d’autres pays du monde exploraient des"options similaires" ».
Quant au ministre de l'Intérieur James Cleverly, il s'est « prononcé contre les critiques"paresseuses"et"de mauvais goût" », tout « en assurant qu'il ne parlait pas des commentaires d'Emmanuel Macron ». Pour mémoire, rappelle The Independent, « Rishi Sunak a promis que les vols commenceraient à décoller d'ici à 10 à 12 semaines, mais le gouvernement se prépare à une série de contestations judiciaires contre cette politique, en partie de la part d'individus qui prétendront qu'ils sont trop vulnérables pour être expulsés », ajoute le quotidien britannique.
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Fri, 26 Apr 2024 - 797 - À la Une: les manifestations pro-palestiniennes sur les campus américains
« Près de sept mois après l’attaque du 7 octobre par le Hamas, les manifestations contre l’invasion militaire israélienne de la bande de Gaza s’intensifient sur les campus des universités et des établissements d’enseignement supérieur », constate le Wall Street Journal. « Les campements d’étudiants se sont multipliés ces derniers jours, notamment à l’université de Columbia [à New York]. La police a procédé à des dizaines d’arrestations ». Au total, « depuis mardi dernier, plus de 8 000 manifestations en faveur de la Palestine ont eu lieu dans plus de 850 villes des États-Unis », précise le journal qui cite des données compilées par des chercheurs de la Harvard Kennedy School et de l’université du Connecticut.
Et maintenant, relève encore le Wall Street Journal, « on s’attend à un été de protestations, dont le point culminant pourrait être la convention du Parti républicain en juillet à Milwaukee et la convention démocrate en août à Chicago, ville marquée par des violences lors de l'activisme contre la guerre du Vietnam en 1968. »
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Comme en 1968 ?
Justement, « le fantôme du mouvement anti-guerre de 1968 est de retour », analyse le New York Times. Cette année-là, rappelle le journal, « lors de la convention nationale démocrate à Chicago, les manifestants contre la guerre du Vietnam s’étaient violemment heurtés aux policiers. »
Et l’histoire pourrait bien se répéter. « Les jeunes suivent la guerre entre Israël et le Hamas sur les médias sociaux et beaucoup sont horrifiés par ce qu’ils voient. Ils ont également grandi avec des mouvements de protestation - Occupy Wall Street, Black Lives Matter, ou encore la campagne de contrôle des armes à feu des étudiants de Parkland, en Floride. Comme en 68, le semestre se terminera bientôt et les étudiants partiront pour l’été, ce qui leur laissera du temps et de l’énergie pour concentrer leurs efforts sur le congrès national démocrate de Chicago. Les groupes anti-guerre prévoient déjà de grandes manifestations lors de cette convention. »
Alors attention, prévient le New York Times, « l’équipe de campagne de Joe Biden semble penser que les manifestants vont se calmer, que les passions finiront par s’estomper et que les électeurs démocrates rentreront dans le rang à l’approche du jour de l'élection, lorsque le choix entre Biden et Trump se fera plus net. C’est un pari imprudent,s’exclame le journal. Les manifestants et de nombreux électeurs sont contrariés par quelque chose de plus qu’une simple question de politique étrangère. Nombre d’entre eux estiment qu’ils sont les témoins d’un génocide aidé et encouragé par un président américain qu’ils ont soutenu. Ils se sentent personnellement impliqués dans un conflit dont le nombre de morts ne cesse d’augmenter, et sans qu’aucune solution ne soit en vue. »
Un « campement de la haine » ?
Cette agitation pro-palestinienne sur les campus américains est suivie de très près par les médias israéliens…
À l’université de Columbia, note Haaretz à Tel Aviv, « de nombreux étudiants juifs ont dû quitter leur logement parce qu’ils craignent pour leur sécurité personnelle et certains d’entre eux chercheraient même à quitter l’université en raison de l’antisémitisme qui règne sur le campus. »
Le Jerusalem Post, quotidien proche du gouvernement israélien, qualifie le campement pro-palestinien de Columbia de « campement de la haine. (…) Le but annoncé de ces étudiants était de promouvoir la paix au Moyen-Orient. Ce que l’on a vu, en réalité, est une manifestation rampante et constante de rhétorique anti-israélienne et antisémite », affirme le journal qui estime qu’au-delà du démantèlement des camps, il faut exclure de l’université les étudiants activistes pro-palestiniens.
Enfin, cette question, pourquoi l’épicentre de ce mouvement étudiant pro-palestinien se situe-t-il à l’université de Columbia à New York ? Réponse du Soir à Bruxelles : tout simplement parce que « cette ville-monde compte la plus grande communauté arabo-musulmane du pays (750 000 personnes, soit 9% de la population new-yorkaise) et que les tensions ne retombent pas depuis l’attaque surprise du Hamas en territoire israélien, le 7 octobre dernier, et la contre-offensive meurtrière de Tsahal contre la bande de Gaza. »
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Thu, 25 Apr 2024 - 796 - À la Une: l’accord migratoire très contesté entre le Royaume-Uni et le Rwanda
Le Parlement britannique a donc adopté, dans la nuit de lundi à mardi, la loi permettant d’envoyer les demandeurs d’asile arrivant sur le sol britannique vers le Rwanda. Une loi pour le moins controversée…
En effet, les réactions indignées sont légion ce matin dans la presse.
Dans une tribune publiée par le Guardian à Londres, Enver Solomon, directeur général du Conseil pour les Réfugiés, affirme que cette loi est « à la fois absurde et inhumaine. Elle n’arrêtera ni les bateaux ni les passeurs, et elle ne sauvera pas de vies. Les députés britanniques ont adopté un projet de loi qui entraînera davantage de morts et de souffrances. (…) Les réfugiés doivent être traités avec dignité, respect et humanité : leurs demandes d’asile doivent être examinées équitablement et en temps opportun sur le sol britannique. Il s’agit d’une fonction essentielle que le Royaume-Uni doit remplir en tant que signataire fondateur de la convention des Nations Unies sur les réfugiés de 1951. »
Inhumanité…
Libération à Paris hausse encore le ton : « le Rwanda est désormais un pays “sûr“ selon la loi en vigueur au Royaume-Uni, qui pourra d’ici à quelques semaines envoyer dans ce pays d’Afrique des demandeurs d’asile arrivés illégalement, y compris des Afghans ayant collaboré avec l’armée britannique. C’est dire le degré d’inhumanité atteint par certains Etats quand ils se sentent pris d’assaut par des femmes et des hommes cherchant à fuir la misère et la guerre. C’est dire, surtout,s’exclame encoreLibération, le gouffre dans lequel s’enfonce le parti conservateur qui non seulement a menti aux Britanniques pour mieux leur faire approuver un Brexit qu’ils sont nombreux à regretter aujourd’hui, mais qui continue à s’acharner à transformer le Royaume-Uni en forteresse pour mieux régner sur ce qui lui reste de puissance. »
Lignes rouges…
« La grande hypocrisie européenne », dénonce La Croix, toujours à Paris. « En créant la possibilité d’une expulsion des migrants illégaux vers le Rwanda, la Grande-Bretagne ne fait que pousser à l’extrême une tendance des pays européens à faire traiter la gestion des migrants par des pays tiers : Turquie, Tunisie ou Albanie… Même le pacte migratoire européen prévoit un traitement hors des frontières. (…) La réponse n’est pas seulement morale mais doit être politique,affirme encoreLa Croix. Il faut désigner les lignes rouges du droit à ne pas franchir, plutôt que de trahir nos principes, comme le Royaume-Uni et, donc, derrière d’autres pays européens. Sinon, on risque de tomber dans ce que Hannah Arendt appelait “les lois du mouvement“, que l’on change au gré des besoins : la voie ouverte au totalitarisme. »
Feu vert du Sénat américain pour l’aide à l’Ukraine
A la Une également, l’approbation par le Sénat américain de la nouvelle tranche d’aide à l’Ukraine…
Le New York Times se dit à la fois « soulagé, honteux, en colère et inquiet de ce qui s’est passé. (…) Soulagé qu’une nation assiégée reçoive probablement de l’aide à temps pour survivre, au moins pendant un certain temps, ce qui était de plus en plus incertain compte tenu de la supériorité écrasante de l’artillerie russe. (…) Honteux,poursuit le quotidien américain, que les choses en soient arrivées là, que l'Amérique ait été si près de trahir une démocratie en danger. (…) En colère contre la faction politique qui a bloqué l’aide pendant tant de mois, non pas, pour des raisons financières, mais probablement parce qu’elle souhaite la victoire de Vladimir Poutine. Et inquiet, pointe encore leNew York Times, parce que cette faction reste puissante - une majorité de républicains à la Chambre des représentants a voté contre l’aide à l’Ukraine - et pourrait encore condamner l’Ukraine dans les années à venir. »
En tout cas, cette aide à l’Ukraine constitue « une avancée psychologique pour Kiev et un revers pour Moscou », pointe le Washington Post. « Les missiles à moyenne portée ATACM-300 nouvellement arrivés sont susceptibles de changer la donne dans ce conflit,affirme le quotidien américain. Ces armes de précision permettront à l’Ukraine de frapper en profondeur les territoires occupés par la Russie. »
De l’inefficacité des sanctions économiques…
Enfin, à lire dans Le Temps à Genève, ce point de vue sur « l’inefficacité des sanctions économiques » envers la Russie. « Ce type de représailles, destiné à affaiblir économiquement un pays pour le faire plier, a révélé toutes ses limites. Parce que des régimes autoritaires, tels ceux de Vladimir Poutine ou des mollahs iraniens, accordent peu d’importance au sort de leur population. » De plus, souligne Le Temps, « la Russie trouve aisément la parade pour écouler sa production d’or noir à bas prix en Chine ou en Inde. Dopant au passage la compétitivité de ces pays au détriment de l’industrie occidentale. (…) Les “chiquenaudes“ que représentent les sanctions économiques ne sont évidemment pas complètement indolores, affaiblissant notamment la capacité financière des personnes et des entreprises ciblées. Elles n’atteignent en revanche plus leur cible ultime, c’est-à-dire la résolution d’un conflit ou la fin d’une guerre. »
Wed, 24 Apr 2024 - 795 - À la Une: Trump sur le banc des accusés…
Toute l’Amérique et une grande partie du monde ont les yeux fixés vers le tribunal de Manhattan à New York, où le procès de Donald Trump entre dans le vif du sujet.
C’est la fameuse affaire Stormy Williams, du nom de cette actrice porno, avec laquelle Donald Trump aurait eu une brève liaison en 2006, et qui a reçu dix ans plus tard, en pleine campagne pour la présidentielle, un versement de 130.000 dollars en échange de son silence.
« Toute l’affaire a été révélée en 2018 par le Wall Street Journal,rappelle Le Soir à Bruxelles. Il aura fallu une éternité aux juges new-yorkais pour se jeter à l’eau, mais, six ans plus tard, les faits sont établis : ces versements ont permis d’éviter un scandale à l’approche de l’élection présidentielle de 2016. Présentés par Trump comme de simples “frais judiciaires“ payés à son avocat alors qu’ils avaient un autre destinataire, ils violent donc la loi électorale de l’Etat de New York. On ajoutera une question sans réponse,poursuitLe Soir : et si l’affaire Stormy Daniels avait surgi au grand jour fin octobre 2016, Donald Trump aurait-il perdu face à Hillary Clinton ? »
En tout cas, constate encore le quotidien belge, « des quatre procès au pénal instruits contre lui, c’est le seul capable d’enrayer la campagne et le faire plonger dans les urnes. Comme un certain Al Capone avant lui, c’est une sombre affaire d’argent qu’il traîne comme une casserole. »
Enjeux considérables…
Après la laborieuse sélection des jurés la semaine dernière, les procureurs ont donc ouvert le feu hier, rapporte le Washington Post : « Donald Trump a supervisé un “complot planifié, coordonné et de longue haleine visant à influencer l’élection de 2016“, qui comprenait des paiements occultes à une actrice de films pour adultes“. (…) “C’est une fraude électorale pure et simple“, a déclaré le procureur adjoint Matthew Colangelo au jury dans une salle d’audience bondée et lourdement gardée, illustrant les enjeux considérables d’un procès pénal dans lequel l’accusé est également le candidat républicain présumé à l'élection présidentielle de novembre. »
Par ailleurs, pointe le Washington Post, « Trump a reçu l’ordre de ne pas critiquer publiquement les témoins, ni les membres de la famille du juge ou du procureur. »
Une forme de « bâillon judiciaire », commente le Wall Street Journal qui ironise : « les avocats et les conseillers politiques de Donald Trump ont passé des années à essayer, en vain, de convaincre ce dernier de tenir sa langue pour son propre bien. Le juge new-yorkais Juan Merchan aura-t-il plus de chance ? »
Condamné pour outrage ?
Malgré tout, rapporte Libération à Paris, « le milliardaire qui aime tant prendre la parole a profité de chaque pause et fin d’audience pour s’adresser aux caméras. Il a dénoncé comme à son habitude la “chasse aux sorcières“ dont il est la victime. “C’est un jour très, très triste pour l’Amérique“, a-t-il déclaré dans la matinée. “Ne vous méprenez pas, c’est un procès Biden, comme tous les autres. Tout n’est qu’interférence électorale. Triste !“ a-t-il également écrit sur son réseau social. Il ne s’est pas non plus gêné pour critiquer son ancien allié Michael Cohen, témoin clé dans le procès. Une langue déliée qui pourrait lui jouer des tours,pointe Libération : le juge va se pencher ce mardi, avant la reprise des débats, sur une possible condamnation pour outrage au tribunal. »
« J’ai b… les électeurs… »
En tout cas, remarque le Times à Londres, Donald Trump est apparu bien seul hier dans la salle d’audience… Le Times qui ne mâche pas ses mots… « On dit qu’une étoile brûle intensément avant de mourir, mais ici, devant nous,relate le quotidien britannique, il n’y avait pas un homme incandescent, mais plutôt un homme émoussé, résigné. Un homme de 77 ans qui essayait juste de rester éveillé. » Et « les seules personnes présentes pour le soutenir étaient celles qu’il avait embauchées (ses avocats…). Bien que Trump ait appelé ses partisans à manifester pacifiquement devant les palais de justice “partout dans le pays“, peu étaient présents pour l’accueillir à son arrivée au tribunal hier matin,relève encore leTimes. Absents également les théoriciens du complot et les groupies Maga. Peut-être était-il trop tôt, peut-être qu’il faisait trop froid en ce matin d’avril. Seuls quelques manifestants se tenaient dehors, criant : “Personne n’est au-dessus des lois“ et brandissant des pancartes indiquant : “J’ai couché avec une star du porno et j’ai baisé les électeurs“. »
Tue, 23 Apr 2024 - 794 - À la Une: soulagement en Ukraine…
Après des mois de tergiversations, les Américains s’apprêtent donc à débloquer une nouvelle tranche d’aide de 61 milliards de dollars en faveur de l’Ukraine : « de l’air pour les soldats ukrainiens et une victoire pour Zelensky », s’exclame Le Soir à Bruxelles. En effet, poursuit le quotidien belge, « le soulagement est très grand au sommet de l’État ukrainien. Volodymyr Zelensky s’était lancé corps et âme dans cette bataille politico-diplomatique, en se rendant à plusieurs reprises à Washington, jusqu’ici en vain. »
Alors, « l’aide que Washington devrait enfin débloquer permettra sans doute d’éviter un effondrement de la défense ukrainienne,pointeLe Soir, d’autant qu’elle s’ajoute aux efforts entrepris par les Européens. Avec cette assistance, l’Ukraine est censée tenir pendant toute l’année 2024, avant d’envisager de reprendre les grandes manœuvres en 2025. Tenir jusque-là n’a rien d’évident. L’état-major ukrainien évoque avec insistance une grande offensive russe en mai ou juin, possiblement sur Kharkiv, la deuxième ville du pays. »
Un besoin vital de défense anti-aérienne
Die Welt à Berlin détaille l’aide américaine : outre des armes, des munitions légères et des obus, « on peut supposer que les prochaines livraisons d’armes en provenance des États-Unis contiendront des missiles longue portée ATAC-MS, essentiels à la guerre ukrainienne derrière les lignes de front. Washington devrait également fournir des missiles pour les systèmes de défense aérienne Patriot, qui sont presque épuisés. » Et puis « Kiev avait soumis une liste de souhaits très particuliers à Washington l’automne dernier,relève encore le quotidien allemand. Il s’agit notamment d’hélicoptères d’attaque Black Hawk et Apache ainsi que des avions de combat F-16 et F-18 et d’autres chars Abrams. » Alors, « on ne sait pas encore exactement ce qui sera livré. Mais,affirmeDie Welt, étant donné ce paquet d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards, ce qui sera fourni aura probablement un impact positif et significatif sur l’effort de guerre pour Kiev. »
Quand ces armes seront-elles livrées ? Réponse du Guardian à Londres : « le vote (final) du Sénat est attendu demain mardi et le paquet initial, probablement centré sur l’artillerie et la défense aérienne, pourrait arriver peu de temps après.Certaines munitions ont été stockées en Europe par anticipation et pourraient être en circulation d’ici une semaine ou deux. Toutefois,poursuit le quotidien britannique, les experts préviennent qu’il faudra un certain temps avant qu’une différence ne se fasse sentir sur le champ de bataille, d’autant que la Russie pourrait tenter de monter une offensive précipitée et de lancer davantage de frappes aériennes. Des raids pour tenter de conserver son avantage sur le front de l’Est. »
L’Europe attentiste…
Et l’Europe ? « Conscients du péril qui menace les Ukrainiens, les États européens tentent de s’organiser pour leur venir en aide,pointe Le Mondeà Paris. Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver ce lundi au Luxembourg, pour tenter de renforcer leur appui. Mais les avancées sont laborieuses,relève le journal. Ainsi, les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Union se sont-ils bien gardés, lors du conseil européen des 17 et 18 avril dernier, de faire la moindre promesse. »
De toute façon, remarque encore Le Monde, « il est illusoire de croire que l’Ukraine aura un jour la même défense aérienne qu’Israël, qui a intercepté la quasi-totalité des quelque 330 drones et missiles lancés par l’Iran dans la nuit du 13 au 14 avril. Le territoire de l’Etat hébreu est vingt-sept fois plus petit que celui de l’Ukraine et Tel-Aviv dispose d’un arsenal sans commune mesure avec celui de Kiev. »
À quand la paix ?
Enfin, triste constat pour La Croix, toujours à Paris : la paix en Ukraine n’est pas pour demain… Pourtant, il faudra bien y arriver…
« Lâcher Kiev aurait été une faute morale et politique, risquant d’ouvrir, à terme, sur des perspectives plus sombres encore pour la sécurité des Européens. Mais s’il était nécessaire, ce plan d’aide ne saurait être suffisant. Se donner les moyens de poursuivre la guerre ne dispense pas de penser la paix,affirmeLa Croix. C’est même maintenant qu’il faut l’imaginer, en chercher les conditions, de manière déterminée. Les livraisons d’armes ne peuvent être l’unique réponse à ce conflit ; elles n’ont de sens que si elles permettent de déboucher, le jour venu, sur une solution juste et stable. Si tu veux la paix, prépare aussi la paix. »
Mon, 22 Apr 2024 - 793 - À la Une: les risques de conflit ouvert au Moyen-Orient
Les réactions et analyses sont nombreuses, après les frappes d'Israël contre l'Iran. Frappes limitées, mais les commentaires abondent.
Celui de l'Orient le Jour, par exemple. Pour le quotidien francophone libanais, « la guerre n'est pas évitée, elle est reportée... comme si les trajectoires des deux puissances devaient forcément finir par se heurter ». Et cela pourrait passer par le Hezbollah. « Du point de vue israélien, estime le journal, le Hezbollah constitue aujourd’hui la principale menace à sa sécurité. L’Iran se situe à plus de 1 000 kilomètres et n’est pas (encore) une puissance nucléaire. Malgré sa relative retenue depuis le 7 octobre, le parti chiite libanais est l’instrument iranien pouvant causer le plus de dégâts à Israël... ». Conclusion du quotidien libanais. « S’il n’y a pas d’accord dans les prochains mois impliquant une zone tampon à la frontière libano-israélienne, dont la milice chiite se retirerait, la guerre paraît inévitable ».
De son côté, Haaretz privilégie l'ironie. « Il y avait quelque chose de presque timide dans le silence du gouvernement israélien vendredi matin après la frappe sur une base aérienne iranienne près d'Ispahan qui, selon les responsables américains, a été menée par Israël. C’est presque comme si quelqu’un à Jérusalem espérait que les événements des 19 derniers jours pouvaient être annulés – comme si le fait que l’Iran et Israël étaient en conflit direct pouvait être commodément oublié ». Aux yeux du quotidien israélien, Netanyahu ne sait pas où il va. « Tout comme sa résistance à présenter un plan du jour au lendemain pour Gaza, il n’a aucun plan pour l’Iran maintenant que Téhéran a changé de stratégie ».
Conflit ouvert
« Pendant des années avant l’attaque du 7 octobre », explique pour sa part le Wall Street Journal, « Israël et l’Iran ont gardé leur conflit dans l’ombre. La stratégie iranienne reposait sur l’utilisation de son réseau de milices comprenant des groupes armés irakiens et syriens, le mouvement du Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen, pour tenter de chasser les États-Unis de la région et de faire pression sur Israël tout en restant à distance des combats ». Mais cette « guerre fantôme » est finalement devenue un « conflit ouvert », estime le quotidien américain, qui cite des spécialistes de la sécurité, selon lesquels « L’animosité qui a poussé les deux pays à mener une longue guerre fantôme n’a pas diminué. Mais cela se déroulera désormais dans un contexte dans lequel les deux parties ont démontré leur volonté de sortir de l’ombre et de passer aux bombardements directs ».
Retrait américain du Niger
C'est le Washington Postqui s'en fait l'écho, rappelant que « la région du Sahel est devenue ces dernières années un point culminant de l'extrémisme islamiste ». « L’accord signifie la fin d’une présence de plus de 1 000 soldats américains au Niger », poursuit le quotidien américain, « C’est le point culminant du coup d’État militaire de l’année dernière qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu du pays et installé une junte qui a déclaré « illégale » la présence militaire américaine dans ce pays ». « Avant que le Niger ne cherche à évincer l’armée américaine » ajoute le Washington Post, « il a forcé le retrait des troupes françaises qui avaient mené des opérations antiterroristes contre les groupes extrémistes dans la région au cours de la dernière décennie, mais qui étaient devenues une puissance postcoloniale impopulaire ». Un responsable du département d'État américain assure toutefois : « Ils ne veulent pas nous traiter comme les Français, et ils ne veulent pas faire exploser les relations comme ils l'ont fait avec les Français ». Que va-t-il se passer désormais ? « La semaine dernière,nous dit le Washington Post, au moins 100 instructeurs militaires russes sont arrivés à Niamey, marquant une escalade des relations en matière de sécurité entre le Niger et Moscou qui, selon les analystes, pourrait rendre difficile, voire impossible, la poursuite par les États-Unis de leur propre coopération en matière de sécurité ».
Sat, 20 Apr 2024 - 792 - À la Une: la riposte d'Israël contre l'Iran
« Israël attaque l'Iran en représailles à l'offensive de missiles et de drones sur son territoire », titre Haaretz. « L'impact s'est produit dans la province d'Ispahan », poursuit le quotidien israélien, Ispahan, où se trouve « Natanz, la région où est située l'une des installations nucléaires iraniennes ». « Une source militaire a déclaré à la chaîne de télévision américaine Fox que l'attaque était toutefois"limitée" ». Et Haaretz précise : « L'attaque a eu lieu peu de temps après que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hosein Amir Abdolahian, a averti Israël, dans une interview accordée à CNN, de ne pas entreprendre d'action militaire contre son pays sous peine de réponse sévère. »
En Suisse, le journal le Temps fait état des premières déclarations : « Nous n'avons pas de commentaires pour le moment », déclare un porte-parole de l'armée israélienne. Pas de commentaires officiels non plus côté américain. Washington a toutefois été prévenu de l'attaque israélienne, « mais ne l'a pas approuvée et n'a joué aucun rôle dans son exécution, selon des responsables cités par les médias américains », ajoute le Temps.
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Élections en Inde
Le Times of India, qui affiche tout de même en Une des photos illustrant la riposte israélienne contre l'Iran, fait état « de files d'attente dans de nombreux états et d'affrontements sporadiques au Bengale, alors que commence la phase 1 du plus grand scrutin au monde ». Le quotidien indien dévoile aussi les noms des personnalités au fur et à mesure qu'elles se présentent dans les bureaux de vote.
Des politiques, des candidats, mais aussi « la plus petite femme du monde », Jyoti Amge, on la voit en photo. Photos également, d'électeurs en fauteuils roulants, « aidés par des bénévoles, dans un isoloir ». Un peu plus loin,le Times of India relate les propos de Narendra Modi lors d'un rassemblement dans l'Uttar Pradesh. Le Premier ministre a parlé d'un « grand jour pour la fête de la démocratie. Il appelle tous les électeurs à user de leurs droits et à voter ».
Signal d'alarme
Les élections en Inde intéressent aussi la presse américaine. C'est le cas du New York Times, qui titre : « Le pouvoir de Modi ne cesse de croître et l'Inde semble certaine lui en donner davantage ». « Rares sont ceux qui doutent que le populaire premier ministre remportera un troisième mandat », ajoute le quotidien américain, « une main ferme, c'est exactement ce que semblent vouloir beaucoup d'Indiens ». Le Premier ministre qui fait à la fois le bilan de son action et des promesses pour l'avenir. LeNew York Times raconte : en campagne, « M. Modi lit le menu de ce qu'il appelle le"développement" abondant qu'il a fourni aux pauvres de l'Inde. Mais il ne s'arrête pas là."Ce que Modi a fait jusqu'à présent n'est qu'un apéritif", a-t-il déclaré, se référant à lui-même à la troisième personne, comme il le fait souvent."Le plat principal reste à venir" ».
Mais pour ses détracteurs, poursuit le journal américain, les propos de M. Modi sur le« plat principal» sont « un signal d'alarme pour l'avenir de la plus grande démocratie du monde ». Car « même si sa place de leader incontesté de l'Inde semble assurée, il a mené une répression contre la dissidence qui n'a fait que s'intensifier ». Dernier exemple en date : « le gel des comptes bancaires du plus grand parti d'opposition ». « Narendra Modi dirige l'Inde d'une main très ferme, et de nombreux indiens semblent prêts à l'accepter », nous dit le New York Times ce matin. « Le Premier ministre indien est resté très populaire même s’il est devenu plus autocratique. Il a même trouvé du soutien pour ses efforts visant à transformer l’Inde en ce que les analystes appellent une démocratie anti-libérale ».
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Fri, 19 Apr 2024 - 791 - À la Une: le risque d’embrasement au Proche-Orient
« Depuis l’attaque inédite, dans la nuit de samedi à dimanche, de l’Iran contre Israël, en riposte au bombardement du consulat iranien à Damas, le Hezbollah intensifie la bataille sur le front sud ». C’est ce que relève L’Orient Le Jour à Beyrouth. « Ainsi,poursuit le journal, aux côtés des opérations routinières qu’elle mène depuis le 8 octobre, la milice chiite lance désormais des opérations plus qualitatives. Certaines consistent à miner la région frontalière […]. D’autres reposent sur les drones d’attaque, de plus en utilisés par la formation pro-iranienne. »
De leur côté, les israéliens ne restent pas les bras croisés, pointe encore le quotidien libanais : « tout comme le Hezbollah, Israël adopte une politique d’escalade militaire progressive, qui a culminé avant-hier avec l’élimination de trois commandants du parti chiite dont le rôle était lié aux missiles et à leur mode opératoire. »
Et L’Orient Le Jour de poursuivre : « cette escalade intervient à l’heure où les Iraniens affirment que toute attaque contre leur pays vaudra aux Israéliens une riposte vigoureuse et rapide, impliquant également les alliés de Téhéran, en particulier le Hezbollah. En intensifiant ses opérations militaires, ce dernier envoie donc un message à Tel-Aviv selon lequel il est prêt à infliger des pertes directes. »
Israël prêt à riposter
D’autant, souligne encore L’Orient Le Jour, qui cite une source diplomatique occidentale, d’autant qu’Israël « s’apprête indubitablement à une riposte contre l’Iran. »
En effet, complète Le Figaro à Paris, « l’attaque iranienne a replacé la question de la sécurité d’Israël avant les considérations humanitaires. Netanyahu, qui a fait depuis des années de la menace iranienne le centre de sa politique, se voit de nouveau en position de décideur."Je tiens à être clair : nous prendrons nos propres décisions et l’État d’Israël fera tout le nécessaire pour se défendre", a répété hier le premier ministre israélien. »
Le risque d’un conflit généralisé est donc à craindre, sur le double front iranien et libanais… « Après l’attaque iranienne, le sud du Liban frémit », s’alarme Le Temps à Genève. Le Temps qui s’interroge : « alors que le gouvernement israélien met la dernière main à ce qui semble être une riposte imminente après l’attaque iranienne, le"front nord", comme l’appellent les Israéliens, menace-t-il à son tour de s’embraser ? La"riposte"israélienne s’étendra-t-elle au Liban, comme le craignent avant tout les Libanais eux-mêmes ? »
Réponse dans le quotidien suisse de Daniel Meier, enseignant à l’Université de Genève et spécialiste de la région : « Je m’attends à ce que les violences s’intensifient,affirme-t-il. Le Liban, vu sa quasi-vacuité en termes de souveraineté, est un terrain idéal pour tous les débordements. De nouvelles frappes ciblées israéliennes sont sans doute à craindre, même à Beyrouth. »
Pourtant, souligne Le Temps, « le Hezbollah est conscient de ce qu’il en coûterait d’une confrontation générale contre Israël dans un Liban déjà au bord du gouffre. De leur côté, les militaires israéliens savent aussi combien les centaines de missiles balistiques dont dispose la milice chiite inspirent forcément le respect. […] Le prix à payer d’un éventuel durcissement du conflit serait(donc)particulièrement élevé. »
Grave erreur ?
Malgré tout, la question n’est plus de savoir si Israël va riposter après l’attaque iranienne du week-end dernier, la question est : quand ? Le Jerusalem Post croit avoir la réponse : « Israël ne devrait pas attaquer l’Iran avant la Pâque juive (qui se déroulera du 22 au 30 avril) ». Quelle forme prendrait cette réplique ? Pour l’instant, mystère…
En tout cas, multiplier les fronts serait une grave erreur pour Israël, prévient Haaretz. « Comment le cabinet de guerre, qui a décidé dès le départ de concentrer ses efforts sur Gaza, envisagerait-il de vaincre une organisation terroriste(le Hamas) qu’il combat depuis six mois tout en s’engageant dans une guerre avec une superpuissance régionale(l’Iran) ? », s’interroge le quotidien israélien de gauche.
« Une riposte israélienne imminente et vigoureuse contre l’Iran – sur laquelle, selon certaines sources, le cabinet de guerre est unanime – pourrait permettre au chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, de réaliser son rêve"d’unir les fronts" ».Conséquence,pointe Haaretz : « il passerait alors du statut de djihadiste dévoyé – un sadique dont les actes barbares sont également condamnés dans le monde arabe – à celui de membre d’une coalition organisée et bien entraînée qui ferait pleuvoir le feu et le soufre sur Israël, avec le soutien (probable) de la Russie. »
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Thu, 18 Apr 2024 - 790 - À la Une: l’Ukraine et Israël, deux poids deux mesures
« "Si les alliés (occidentaux) peuvent abattre des drones iraniens en direction d’Israël, pourquoi ne peuvent-ils faire la même chose pour l’Ukraine ?". La question, posée par une journaliste américaine à John Kirby lundi [15 avril], a visiblement embarrassé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche », constate Le Figaro à Paris. « "Différents conflits, différents espaces aériens, différentes menaces", a éludé le responsable américain. » De fait, pointe le quotidien français, « lorsque l’Iran a envoyé ses drones et ses missiles contre Israël le 13 avril, l’État hébreu a bénéficié de l’assistance immédiate et directe des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France pour intercepter les projectiles. »
Et « pendant ce temps,poursuitLe Figaro, l’Ukraine continue d’être harcelée par les bombes, missiles et drones russes. Ces derniers sont pour certains des drones Shahed de fabrication iranienne, identiques à ceux utilisés le 13 avril par Téhéran. Mais pour les intercepter, l’armée ukrainienne ne peut compter sur l’aide directe de ses alliés. Elle doit se satisfaire de livraisons d’aides militaires occidentales qui sont en baisse ces derniers mois, sur fond de blocage politique aux États-Unis et plus largement de tensions sur les stocks en Occident. La pénurie en matière de munitions et de systèmes anti-aériens se fait déjà ressentir en Ukraine, alors que les Russes, ces dernières semaines, sont parvenus à frapper et endommager gravement plusieurs centrales de production d’électricité. »
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Qui pour financer la défense de l’Ukraine ?
Mardi, le président ukrainien a encore exprimé toute son amertume, rapporte Le Monde, toujours à Paris. « Après avoir exprimé la veille le sentiment de frustration de son pays vis-à-vis de la différence, selon lui, entre l’aide directe que plusieurs pays alliés ont apportée à Israël pour contrer l’attaque aérienne de l’Iran ce week-end, et celle dont bénéficie l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a de nouveau évoqué le sujet dans sa vidéo quotidienne, appelant ses alliés à augmenter leur aide à Kiev et à"accorder la même valeur à chaque vie". »
Le Guardian à Londres s’interroge : « qui va financer la défense de l’Ukraine ? […] Le Congrès américain a finalement annoncé son intention de soumettre au vote du Parlement un programme d’aide militaire à l’Ukraine – qui est bloqué depuis des mois en raison du scepticisme des Républicains. » En attendant un feu vert encore hypothétique, « l’aide occidentale est au point mort », constate le Guardian. Et « depuis des mois, l’Ukraine est aux prises avec trois défis urgents : l’insuffisance de munitions et de missiles de défense aérienne ainsi que le manque de troupes expérimentées. »
J-100 avant les JO : ambiance plombée ?
À la Une également : 100 jours avant les Jeux olympiques de Paris. Avec ce dessin publié dans le quotidien belge Le Soir, dessin qui nous montre des Français râleurs : « c’est nul, ça va nous ruiner », affirme l’un. « On ne pourra plus circuler », peste un autre. « Y’aura des attentats, ça va péter partout », s’inquiète un troisième. « De toute façon, on n’aura pas une seule médaille », fulmine encore ce quidam coiffé d’un béret.
Des Français râleurs, donc, et un président qui « a plombé l’ambiance avant-hier », rapporte Libération. En effet, Emmanuel Macron « a douché son monde en évoquant les plans B et C de repli, si d’aventure la cérémonie d’ouverture ne pouvait pas se tenir sur la Seine comme prévu, pour des raisons de sécurité […]. Le message essentiel retenu aura donc été celui de la sécurité », déplore le journal. Certes, pointe Libération, « risques terroristes, guerres en Ukraine et au Proche-Orient, c’est peu dire que les idéaux olympiques de paix et de fraternité ont du mal à se frayer une petite place parmi ces actualités plus dramatiques les unes que les autres. Elles expliquent peut-être que les Français n’ont manifestement pas encore les JO dans la tête. Un récent sondage d’Ipsos pour la Tribune du dimanche les décrit inquiets ou indifférents. Il reste cent jours,conclut le journal,pour tordre le bras à cette réputation qui veut que les Français, forcément râleurs, laissent depuis des années leur sens de la fête au vestiaire. »
Enfin, question essentielle posée par le New York Times : « l’équipe olympique française sera-t-elle la mieux habillée lors de la cérémonie d’ouverture ? » En effet, la ligne de vêtements des athlètes tricolores a été dévoilée hier. Un smoking bleu revisité par la maison Berluti qui appartient au français LVMH, « le plus grand conglomérat de luxe au monde », précise le quotidien américain. Une ligne qui offre, selon le journal, une « version allégée » du fameux triptyque « luxe, calme et volupté. »
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Wed, 17 Apr 2024 - 789 - À la Une: Israël se dit prêt à la riposte
« L’Iran a voulu cibler nos capacités stratégiques, les représailles sont inévitables » : cette petite phrase prononcée hier soir par le général Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée israélienne, est reprise dans nombre de quotidiens ce matin.
Oui, il faut réagir, s’exclame le Jerusalem Post, quotidien proche du pouvoir : « Dans un moment aussi décisif, Israël doit réaffirmer sa force en ripostant […]. On ne saurait trop insister sur les attentes de la population israélienne en matière de sécurité et sur la responsabilité du gouvernement à cet égard. »
Et le Jerusalem Post d’évoquer « l’utilisation potentielle par l’armée israélienne de chasseurs furtifs F-35 pour pénétrer profondément dans le territoire iranien et cibler des sites nucléaires clés. »
En effet, pointe le journal, « le coût de l’inaction pourrait être élevé, compte tenu de l’agression continue de l’Iran et des progrès de son programme nucléaire. La réticence passée d’Israël à l’égard de toute escalade pourrait changer, compte tenu des menaces actuelles qui s’étendent au-delà de ses frontières […]. »
Sagesse et patience
Non, rétorque le quotidien d’opposition Haaretz : « Israël a déjà commis des erreurs à Gaza. Il a encore plus à perdre avec l’Iran […]. Nous devons espérer que le Premier ministre Benyamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef d’état-major de Tsahal Herzi Halevi feront preuve de sagesse cette fois-ci et ne se laisseront pas entraîner dans une aventure dangereuse. Ils ont échoué le 7 octobre, s’exclame Haaretz, ils n’ont pas provoqué l’effondrement du Hamas, ils n’ont pas ramené les otages à la maison, ils n’ont pas fait preuve de retenue en assassinant le général iranien Zahedi à Damas et ils nous ont fait subir la terrible nuit de samedi à dimanche. »
Quoi qu’il en soit, les israéliens ne doivent pas prendre de décision hâtive, estime le New York Times : « L’attaque aux missiles de samedi est le dernier exemple en date d’un long et vilain palmarès de la part de l’Iran. Mais au moment de décider comment réagir, les Israéliens serviraient mieux leurs intérêts en se rappelant l’adage utile selon lequel la vengeance est un plat qui se mange froid. »
La solution de la diplomatie
Comment sortir de cette escalade ? Pour nombre de commentateurs, la solution ne peut être que diplomatique.
Exemple, El Pais, à Madrid, pour qui « la communauté internationale, dont les principales démocraties ont condamné l’agression, doit actionner tous les leviers nécessaires pour arrêter la spirale action-réaction dans laquelle Israël et l’Iran se sont engagés et dont le résultat sera inévitablement une guerre aux conséquences mondiales. La diplomatie doit prévaloir sur la rhétorique belliciste des deux nations, qui n’apporte manifestement aucune solution et ne fait qu’accroître la peur, la destruction et la mort. »
Comment faire concrètement ? Pour Le Figaro à Paris, « les Occidentaux, à commencer par la France, devraient proposer à l’Iran une grande négociation sur tous les sujets sécuritaires, à l’image de ce que Téhéran avait proposé en vain à l’Occident en 2003, après les invasions américaines de l’Afghanistan et de l’Irak […]. Le fait que nous n’apprécions pas le caractère théocratique du régime des ayatollahs, ne devrait pas nous empêcher de parler avec les Iraniens,affirme encoreLe Figaro. Dialoguer ne signifie pas se courber. Souvenons-nous qu’en géopolitique, la valeur suprême ce n’est pas la démocratie, c’est la paix. »
Arrêter les frais à Gaza
En attendant, pour Le Monde, toujours à Paris, « la meilleure désescalade, par ailleurs, serait assurément obtenue si elle s’accompagnait d’un cessez-le-feu durable là où tout a commencé, à Gaza, et si Israël renonçait enfin à une ligne maximaliste qui passe par une offensive contre Rafah, la dernière agglomération palestinienne relativement épargnée par des bombardements de son armée. »
Enfin, estime encore Le Monde, « Benyamin Netanyahu aurait tort de vouloir voir dans le soutien sans réserve apporté le 13 avril par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni la preuve que ses alliés le suivront toujours et en toutes circonstances. Cette aide donne au contraire du poids à leurs demandes répétées de rouvrir une perspective politique pour les Palestiniens. Un tel horizon constituerait pourtant une défaite cinglante pour le Hamas, comme pour l’Iran. »
Tue, 16 Apr 2024 - 788 - À la Une: jusqu’où ira l’escalade au Proche-Orient ?
Question posée par la plupart des éditorialistes ce lundi matin après l’attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche par l’Iran contre Israël.
Pour le Jerusalem Post, il faut temporiser : « bien sûr, Israël pourrait lancer des centaines de missiles sur l’Iran,relève le quotidien proche du pouvoir. Mais doit-il le faire ? Telle est la question à laquelle est confronté Benyamin Netanyahou, alors qu’il évalue les coûts et les avantages d’une telle initiative. Israël a besoin des Américains, cela ne fait aucun doute. »Mais ceux-ci ont affirmé« qu’ils ne voulaient pas d’une guerre avec l’Iran. (…) Israël a besoin d’une stratégie appropriée,affirme donc leJerusalem Post. Nous avons le temps, et ce n’est pas le moment d'être irréfléchi. »
Pour Haaretz, pas question de répondre à Téhéran par la force : « attaquer l’Iran sans le soutien des alliés d’Israël, en particulier des États-Unis, serait irresponsable et imprudent. Israël risquerait d’entraîner la région et même le monde dans une guerre totale. »
Vers un embrasement ?
Toutefois, soupire Le Figaro à Paris, « s’ouvre maintenant une période incertaine des représailles aux représailles. L’État hébreu peut voir dans l’attaque directe menée par Téhéran une occasion et une légitimité renforcée pour frapper à son tour le territoire iranien, en particulier les installations du programme nucléaire militaire, que la communauté internationale n’a pas su endiguer. »
Et Le Figaro de s’interroger : « Israël en est-il capable sans assistance américaine ? Le ratio risques/efficacité a-t-il changé au point de convaincre Netanyahou de céder à cette vieille tentation ? L’embrasement de la région est dans la balance. »
Libération, toujours à Paris, n’est pas très optimiste… On assiste, écrit-il, à « une dynamique d’emballement que rien ne semble pouvoir arrêter. (…) Israël n’a pas d’autre choix – et d’ailleurs pas d’autre volonté – que de réagir de la même manière +proportionnée+, autrement dit d’approfondir la crise. »
En effet, précise Libération, « aussi dangereuse soit-elle, cette perspective a peu d’obstacles qui pourraient troubler sa réalisation dans le champ géopolitique d’aujourd’hui. Les deux pays en confrontation sont gouvernés par leurs politiques intérieures respectives. Benyamin Nétanyahou, enlisé dans son offensive à Gaza, est ravi de la diversion que constitue l’offensive iranienne. Elle lui offre l’opportunité de redorer son blason sécuritaire, après sa lourde responsabilité dans l’aveuglement menant aux terribles attaques du 7 octobre. Les mollahs (iraniens), eux, offrent au peuple une réponse nationaliste à la crise économique et à la contestation sociétale et politique de 2022. »
Mauvais calcul…
Alors, « la décision appartient maintenant à Netanyahu et au cabinet de guerre israélien,pointe leWashington Post. Israël serait pleinement justifié, moralement et légalement, d’ordonner des frappes aériennes sur l’Iran. Mais ce ne serait pas très judicieux d’un point de vue stratégique »,estime le quotidien américain.« L’Iran est une nation de 88 millions d’habitants, tandis qu’Israël n’en compte que 9 millions et demi. L’Iran dispose de plus d’un demi-million de militaires en service actif, d’une industrie de défense sophistiquée et d’un vaste réseau de puissants mandataires dans toute la région. » Certes, « Israël peut blesser l’Iran,pointe encore leWashington Post, mais il ne peut pas le vaincre, ni même détruire son programme nucléaire bien caché et bien fortifié. »
Une solution diplomatique ?
Comment sortir de cette spirale guerrière ? Il faut accentuer la pression sur l’Iran, estime le New York Times : mettre en place « une initiative mondiale menée par les États-Unis pour imposer des sanctions à Téhéran et l’isoler davantage sur la scène mondiale », sinon « Israël pourrait riposter et nous nous acheminerions vers une guerre majeure au Moyen-Orient et un pétrole à 250 dollars le baril. »
Analyse similaire pour le Guardian à Londres : il faut « une action internationale urgente et concertée pour mettre un terme à la poursuite des combats et empêcher une escalade qui s’étendrait à la Syrie, au Liban, aux pays du Moyen-Orient et aux régions du Golfe et de la Mer Rouge. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir aujourd’hui en session d’urgence. Au lieu des querelles habituelles,implore le quotidien britannique, ses membres permanents, en particulier la Chine et la Russie, devraient travailler ensemble de manière constructive pour désamorcer une crise qui nous menace tous. »
Mon, 15 Apr 2024
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