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Revue de presse internationale

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RFI

Panorama de la presse internationale sur les sujets d’actualité du jour, du lundi au vendredi à 07h15 TU et samedi 07h12 TU (Heure de Paris = TU+1 en hiver)

811 - À la Une: une tempête solaire provoque des aurores boréales
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  • 811 - À la Une: une tempête solaire provoque des aurores boréales

    Une tempête solaire, c'est en quelques mots, l'explosion de particules énergétiques et de champs magnétiques venant du soleil. La dernière a eu lieu en 2003. Les réseaux électriques et de communication pourraient être perturbés. Mais la conséquence la plus visible, pour le moment, c'est la naissance d'aurores boréales dans différentes régions du monde, et pas seulement, près du pôle Nord, comme on en a l'habitude.

    Des aurores boréales, en France, en Angleterre, en Suisse, mais aussi aux États-Unis. Ce qui donne d'extraordinaires paysages, rose, rouge, violet, que l'on peut voir à la Une du Monde, duNew-York Times, ou encore de laNación, en Argentine, où « la tempête solaire a, nous dit-on, provoqué des aurores australes et généré un spectacle de lumières et de couleurs dans le ciel d'Ushuaïa et de l'Antarctique ». Le New York Times a interrogé Alfredo Carpineti, « un astrophysicien qui vit au nord de Londres », il ne cache pas son enthousiasme. « C'est incroyable, s'exclame-t-il, de voir des aurores boréales depuis son jardin ». Selon le quotidien américain, « le spectacle pourrait durer jusqu'au début de la semaine prochaine ».

    La planète nous offre donc quelques belles surprises, mais nous confronte aussi, et plus souvent, aux catastrophes naturelles. Et en ce moment, c'est le Brésil qui en fait les frais. Des pluies intenses frappent le sud du pays. On compte déjà près de 130 morts. Le journal O Globo a suivi une équipe de secours, venue récupérer au 3ᵉ étage d'un hôpital inondé jusqu'au 2ᵉ,  « des médicaments, des respirateurs artificiels et du matériel de dialyse ».  Au total, les militaires et des civils armés ont « escorté trois bateaux remplis de matériel ». Sur une photo, on voit des hommes armés, debout, dans un canot pneumatique à moteur. La région de Porto Alegre est donc sous les eaux, et elle est, de plus, la proie des pillards, « qui circulent la nuit dans les rues inondées ». O Globo a rencontré un lieutenant de l'armée qui affirme : « les pillards ne nous intimident pas. Avec nous, ils ont tout à perdre ».

    Finale de l'Eurovision ce soir à Malmö, en Suède.

    Une finale sous tension, avec le Proche-Orient en toile de fond. Comme l'explique le journal Le Soir en Belgique, « la participation d'Israël au concours musical suscite la controverse depuis des mois, en raison de la guerre menée par le pays contre le groupe islamiste palestinien Hamas à Gaza ». La candidate israélienne, Eden Golan, a été « fortement huée, hier soir, lors de sa prestation à la 2ᵉ répétition de la finale du concours », précise le Soir.  Et ce n'est pas tout, raconte le quotidien espagnol El Mundo, « tout au long de la semaine, les manifestations contre la participation d'Israël ont rempli Malmö de drapeaux palestiniens, amené les participants à parler de censure, et transformé l'Eurovision en un festival de tension constante. Tout le monde attend de voir quelle sera la prochaine manifestation contre Israël ». En Israël où, précise le journal français Libération, « le Premier ministre a déclaré que la candidate de son pays avait « déjà gagné ». « Non seulement vous participez fièrement et de manière admirable à l’Eurovision, mais vous affrontez avec succès une horrible vague d’antisémitisme »  a déclaré Benyamin Netanyahu, dans un message adressé à la chanteuse. 

    Killian Mbappé quitte le PSG

    Il est en Une de l'Équipe, avec ce titre « Adios y Gracias », clin d'œil à la destination de l'attaquant français pressenti au Real Madrid. « Il faut être Killian Mbappé, sans doute, pour transformer une information que tout le monde connaît, en évènement que tout le monde commente », nous dit le quotidien sportif, qui rappelle que Killian Mbappé a remporté 14 titres avec le club parisien, mais jamais, la Ligue des champions. « Ce qui laissera », estimel'Équipe, « la trace d'une quête inaboutie. Et d'une frustration ».  

    Sat, 11 May 2024
  • 810 - À la Une: l'offensive israélienne sur Rafah

    « Blessures par explosion, brûlures et maladies : la crise sanitaire s'aggrave à Rafah », titre le Washington Post, selon lequel « les opérations militaires israéliennes à Rafah, ont submergé les hôpitaux, qui avaient déjà du mal à soigner les patients souffrant de malnutrition et de maladies (...) Le plus grand hôpital de la ville a été fermé il y a deux jours, dans la panique, après qu'Israël a ordonné l'évacuation de 100 000 Palestiniens du sud-est de Gaza. Les petites cliniques qui accueillaient des centaines de personnes par semaine ont également fermé leurs portes, le personnel étant contraint de fuir les violences ».

    Conclusion du journal : « le réseau de santé de Rafah s'effondre au moment où les gens en ont le plus besoin ». Le Washington Postpublie la photo d'un enfant palestinien blessé, porté par un homme, qui est conduit, nous dit-on, « à l'hôpital koweïtien de Rafah », hôpital dont le directeur semble totalement désemparé. « Il n'y a pas de mot, dit-il, pour exprimer la catastrophe que nous vivons aujourd'hui ».

    L'expulsion annoncée de demandeurs d'asile vers le Rwanda

    Cette fois-ci, ce n'est pas le gouvernement britannique qui parle. C'est l'opposition travailliste, par la voix de son leader, Keir Starmer, qui doit prendre la parole aujourd'hui à Douvres, face à la Manche, pour faire une promesse : « démolir le projet du gouvernement rwandais, et octroyer 75 millions de livres sterling pour financer de déploiement de centaines de nouveaux officiers spécialisés dans la lutte contre le trafic de migrants, avec un pouvoir accru pour la lutte anti-terroriste ». C'est leGuardianqui se fait l'écho de cette prise de position, ajoutant que Keir Starmer doit aussi qualifier « le plan du gouvernement d'insulte à l'intelligence ». LeTimes lui aussi fait état de précisions, avant même le discours du leader travailliste, « « Des agents du MI 5, pourraient être déployés pour lutter contre les petites embarcations qui traversent la Manche ». Plus précisément poursuit le quotidien britannique, « il s'agira d'un nouveau commandement de la sécurité des frontières qui intégrera des agents du renseignement, des agents frontaliers, des policiers, des enquêteurs spécialisés et des procureurs qui seront chargés de cibler les gangs criminels qui facilitent la migration illégale vers le Royaume-Uni. Les travaillistes élargiront également les pouvoirs antiterroristes disponibles pour cibler les gangs de passeurs ». Autant de promesses faites dans la perspective des élections législatives qui devraient se dérouler au second semestre de 2024.

    « Metoo des armées ».

    « Les soldates parlent, la grande muette esquive » titre Le Monde. La « grande muette », c'est ainsi qu'est surnommée l'armée française, qui préfère généralement le silence aux commentaires, mais qui cette fois-ci, nous dit-on, « peine à garder le contrôle d'un mouvement qui s'étend ». Une caporale de 24 ans témoigne : elle est « condamnée à 15 jours au trou », (à l'isolement) alors qu'elle vient de dénoncer un viol commis par un supérieur. Mais comme elle avait bu de l'alcool la nuit de son agression, elle est condamnée pour « non-respect du règlement intérieur », précisele Monde, qui remarque : « Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a pourtant eu des mots fermes. Confronté au #metoo des armées, il s’est engagé à écouter les femmes victimes ». Mais l'armée ne semble pas convaincue. Le Monde cite les propos de l'ancien lieutenant-colonel Guillaume Ancel, selon lequel « le metoo des ramées est vécu comme une agression, dans une institution où le silence est une règle biblique. Au lieu de s'inquiéter de ces violences indignes, ils s'inquiètent que les femmes puissent parler », déplore l'ancien militaire. Le Monde publie plusieurs témoignages de femmes soldates, plusieurs d'entre elles ont été condamnées à 15 jours d'arrêt, accusées de « comportement inapproprié et d'ivresse manifeste ». Les militaires incriminés, soupçonnés d'agression sexuelle ou même de viol, poursuivent, eux, leur carrière dans l'armée. 

    Fri, 10 May 2024
  • 809 - À la Une: souffle olympique…

    C’est le grand titre du quotidien L’Équipe à Paris qui consacre pas moins de six pages en ouverture de journal à l’arrivée de la flamme olympique hier à Marseille. 150.000 personnes étaient rassemblées sur le Vieux-Port et sur les hauteurs de la ville pour admirer l’entrée majestueuse du trois-mâts le Belem dans les eaux de la cité phocéenne. A son bord, la flamme olympique.

    Et le quotidien sportif de s’interroger : « ce premier moment collectif suffira-t-il à faire basculer l’avant-Jeux vers un nouveau chapitre (encore) plus enthousiaste ? Un chapitre de 78 jours avant la cérémonie (d’ouverture) où la flamme va traverser le pays, métropole et Outre-mer, 450 villes et aller au contact de la population en dehors de Paris. Le succès d’affluence marseillais, comme ceux des recrutements des volontaires ou des demandes de participation au marathon pour tous montrent qu’au–delà des polémiques émerge bien sur le terrain une attente réelle pour ces JO. »

    « Dans un monde dangereux, l’espoir d’une jolie parenthèse française », relève pour sa part Le Figaro. Oui, une simple parenthèse… car « n’en déplaise aux présidents chinois et français, qui viennent de l’appeler de leurs vœux, la trêve olympique n’aura sans doute pas lieu, soupire le journal. Dans un monde qui aura rarement été aussi désordonné et dangereux, le silence des armes relèverait du miracle. »

    En tout cas, « la flamme est là,conclut Le Figaro, les dés sont jetés, les jeux sont faits. Leur succès dépend des Français. À eux, maintenant, de se les approprier. »

    « Surprenante présence… »

    Toujours en France, la stupeur du quotidien Le Monde qui pointe, dans son éditorial, la « surprenante présence de l’ambassadeur de France à l’investiture de Vladimir Poutine », avant-hier mardi au Kremlin.

    En effet, il était un peu seul, Pierre Lévy… La plupart des diplomates occidentaux avaient boycotté la cérémonie. Résultat, estime Le Monde : « la France a affiché un message de confusion plus que de fermeté en envoyant son ambassadeur au Kremlin, sans coordination avec ses principaux partenaires européens, à un moment d’extrême tension avec la Russie. (…) En guise de justification, Paris a fait valoir que la France ne souhaitait pas “couper tous les ponts“ avec la Russie. Préserver des canaux de communication en temps de guerre peut en effet être utile. Mais,oppose Le Monde, le faire de cette manière, sans coordination (…), au moment précis où la Russie hausse le ton en agitant de nouveau la menace nucléaire, contredit la position de grande fermeté affichée par la France ces derniers mois et relève plus de l’ambiguïté que de la stratégie. »

    Rafah : Biden dit stop !

    A la Une également, Joe Biden durcit le ton envers Israël…

    Le président américain a décidé d’interrompre la livraison de 3.500 bombes à Israël. Une décision qui « vise à faire comprendre que sa patience a des limites,commente le New York Times. Tout en insistant sur le fait que son soutien à l’État juif reste “inébranlable“, Joe Biden a choisi, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre de Gaza à l’automne dernier, d’utiliser son pouvoir en tant que principal fournisseur d’armes d’Israël pour manifester son mécontentement. » Et il espère bien que « cette pause sélective incitera le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à renoncer à une invasion de Rafah (…), craignant que les bombes américaines ne fassent de nombreuses victimes civiles. »

    Épreuve de force

    En fait, « une épreuve de force s’annonce », estime le Guardian à Londres. « En suspendant une livraison de bombes vers Israël et en avertissant que d’autres restrictions pourraient être imposées, Joe Biden envoie un message à Benjamin Netanyahu : son administration n’est plus prête à se laisser mener par le bout du nez. »

    Reste que « la décision de Biden est symbolique,pointe encore le quotidien britannique : les Forces de défense israéliennes n’ont pas besoin de ces bombes pour envahir Rafah. Elles disposent de stocks plus que suffisants pour réduire la ville en ruines. »

    Enfin, le Wall Street Journal fait entendre sa différence : le Wall Street Journal qui dénonce « un embargo » : « le président a beau clamer haut et fort son soutien “indéfectible“ à Israël, son refus de livrer des bombes met aujourd’hui l’État juif en danger,affirme le journal. Israël est en guerre, attaqué sur de multiples fronts. Lui refuser les armes américaines, c’est inviter ses ennemis à prendre l’avantage, dans les négociations sur les otages et sur le champ de bataille. »

    Thu, 09 May 2024
  • 808 - À la Une: Netanyahu de plus en plus isolé

    « Le Premier ministre israélien est connu pour être un homme qui aime jouer avec le temps et reporter les grandes décisions. Mais,note le New York Times, il risque de ne plus pouvoir le faire très longtemps. »

    En effet, Benyamin Netanyahu est coincé. Le quotidien américain précise : « Sur le plan intérieur, ses partenaires de la coalition d’extrême droite menacent de faire éclater le gouvernement s’il accepte un cessez-le-feu et ne tente pas de chasser le Hamas de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (…) Mais sur le plan diplomatique, ses alliés, en particulier les États-Unis, le poussent à accepter un cessez-le-feu et à renoncer à Rafah et aux victimes civiles potentielles qu’une opération de grande envergure entraînerait. »

    Piégé

    En fait, analyse le Guardian à Londres, « Netanyahu est pris dans un piège qu’il a lui-même créé, voué à mener une guerre sans fin et impossible à gagner.(…)Il a choisi délibérément de poursuivre la guerre. Il craint que même une trêve ou une pause, sans parler d’une paix durable, puisse accélérer sa chute politique, sa défenestration en tant que Premier ministre et, potentiellement, sa condamnation devant un tribunal pour diverses accusations de longue date pour corruption. Au pouvoir, il est protégé. À court de puissance, il serait grillé ». Finalement, ironise le Guardian, « espérer que Netanyahu fasse ce qu’il faut, c’est un peu comme espérer qu’il ne pleuve pas à Manchester ».

    Mais, attention, conclut le quotidien britannique, « si Netanyahu continue d’ignorer toutes les injonctions de paix, apparemment pour maintenir la pression sur le Hamas, mais en réalité parce qu’il essaie de sauver sa peau, les États-Unis doivent réduire leur aide à Israël, imposer des sanctions immédiates – et soutenir publiquement l’inculpation de Netanyahu pour crimes de guerre ».

    « Seul contre tous »

    Le Temps à Genève ne se prive pas non plus de tirer à boulets rouges sur le Premier ministre israélien : « Le raisonnement de Benyamin Netanyahu est sans appel, écrit le journal: Israël est déterminé"à se défendre", même s’il doit"rester seul" et avoir raison contre tous. Rafah peut mourir. Le paradoxe, bien sûr, c’est que le Premier ministre israélien ne cesse de chercher l’approbation indéfectible de l’Occident pour mieux s’enfoncer dans son entêtement solitaire. Deux choix,pointeLe Temps, s’offrent aujourd’hui aux amis des Israéliens et des Palestiniens – ce qui ne devrait pas être antinomique, même aujourd’hui. Ils devront s’employer à gérer, chez eux, les contrecoups en cascade d’une politique israélienne qu’ils jugent, au fond d’eux-mêmes, de plus en plus catastrophique. Ou ils devront, avant que Rafah et Gaza finissent de partir en fumée, agir de toutes leurs forces, à la racine, pour mettre fin à ce cauchemar. »

    Signer un accord

    Pour Haaretz à Tel Aviv, une seule solution : « Israël doit dire oui à un accord sur les otages, et non à la conquête de Rafah.(…)L’opération militaire à Rafah ne fera pas avancer la libération des otages. Au contraire, elle nuira à cette perspective et risque également d’aggraver l’ampleur de la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza et d’alourdir le bilan des victimes gazaouies.(…) Hier, relèveHaaretz, la délégation israélienne aux négociations a atterri au Caire et il a également été rapporté que la délégation du Hamas s'y trouve désormais. Le moment est(donc)venu de mettre de côté le populisme de certains ministres comme Ben-Gvir et Smotrich et celui des autres membres d’extrême droite du cabinet, de faire preuve de leadership et de prendre les bonnes décisions. La seule façon de rendre les otages,conclut le quotidien israélien,est d’agir avec courage et de signer un accord, même s’il implique un prix douloureux. »

    Drame humanitaire

    En attendant, soupire Le Figaro à Paris, « cette nouvelle donne pourrait avoir des conséquences catastrophiques à court terme. Dans le sud, les terminaux de Kerem Shalom et de Rafah sont bloqués. C’est par là qu’entre l’essentiel de l’aide humanitaire, seule source d’approvisionnement pour les 2,5 millions de Palestiniens de la bande de Gaza. Les Nations unies ont fait part hier[7 mai, NDLR]de leur inquiétude : les besoins sont tels dans la bande de Gaza qu’il n’y a quasiment aucune réserve d’essence ni de nourriture. Et selon le Programme alimentaire mondial, c’est déjà la famine dans le nord ».

    Wed, 08 May 2024
  • 807 - À la Une: Rafah entre espoir et désespoir

    Le Hamas qui dit hier accepter une trêve et l’armée israélienne qui, dans la foulée, bombarde Rafah au sud de Gaza. Que comprendre ? La presse internationale a les yeux rivés sur Rafah et tente de décrypter la situation. Ainsi pour le New York Times, « en fait, le Hamas n’a pas"accepté" un accord de cessez-le-feu, mais a plutôt fait une contre-offre à la proposition sur la table précédemment approuvée par les États-Unis et Israël - une contre-offre qui n’a pas été jugée acceptable en soi, mais qui est un signe de progrès. Dans le même temps,poursuit le quotidien américain,les frappes israéliennes à Rafah ne sont manifestement pas le début d’une opération d’envergure, dont la menace a été longtemps brandie, mais des représailles ciblées aux tirs de roquettes du Hamas qui ont tué quatre soldats israéliens au cours du week-end - et, avec l’avertissement aux civils, un moyen d’accroître la pression sur les négociateurs du Hamas ».

    Dans le même temps, précise encore le New York Times, « le président Biden et son équipe tentent de négocier un accord qui, espèrent-ils, mettra un terme à la guerre(…). Les pourparlers devraient reprendre au Caire à un niveau technique, probablement demain mercredi. Cette fois, Israël a accepté d’envoyer une délégation pour examiner la contre-offre du Hamas ».

    Action limitée ?

    L’armée israélienne va-t-elle accentuer la pression sur Rafah ? Pour Haaretz à Tel Aviv, non, « pas si vite, disent certaines sources militaires israéliennes. Ce n’est pas encore le grand assaut sur Rafah. Il s’agit simplement d’une action"limitée". La prochaine étape,toujours selon le quotidien israélien,pourrait être un raid à relativement petite échelle ou une manœuvre israélienne visant à s’emparer de la zone située autour du point de passage entre Gaza et l’Égypte. Il pourrait s’agir d’une simple tentative de pression sur les dirigeants du Hamas pour qu’ils revoient à la baisse leurs exigences dans le cadre des pourparlers sur le cessez-le-feu ».

    Offensive totale ?

    Non, « trop c’est trop », rétorque le Jerusalem Post. Il faut envahir Rafah : « L’entrée à Rafah permettra à Israël d’affronter directement l’infrastructure terroriste qui constitue une menace existentielle pour ses citoyens. En établissant une présence à Rafah, Israël serait en mesure de réduire davantage la capacité du Hamas à lancer des attaques et à interrompre sa capacité à opérer en toute impunité. » Toujours selon le Jerusalem Post, « une opération à Rafah permettrait également de s’attaquer aux causes profondes du conflit et de jeter les bases d’un accord plus durable ».

    C’est également l’opinion du Wall Street Journal : « Pourquoi Israël doit prendre Rafah, c’est le titre d’un édito du quotidien new-yorkais. Rafah abrite les dirigeants du Hamas, quatre bataillons terroristes, des otages et un poste frontière avec l’Égypte, à partir duquel le Hamas contrôle l’arrivée de l’aide et fait entrer en contrebande des fournitures militaires. C’est une ville cruciale pour l’avenir du groupe terroriste. Ce n’est que lorsque Rafah sera menacée de tomber que le Hamas sera prêt à livrer ses derniers otages. »

    Alors, affirme encore le Wall Street Journal, « si Joe Biden veut un cessez-le-feu qui compte, il soutiendra Israël ».

    La paix, un jour ?

    A contrario, Libération à Paris veut croire à l’espoir d’une trêve. « L’annonce du Hamas hier soir ne signe pas la fin de la guerre, mais peut-être le début de l’espoir », affirme Libé. Reste que « jusqu’à présent,tempère le journal,Netanyahu et Sinwar, le chef suprême du Hamas, ont témoigné en commun de leur indifférence au sort de leurs populations. L’un pour la vie de ses otages et l’autre pour le sort de tous les Palestiniens de Gaza ».

    En tout cas, il faudra bien arriver un jour à la paix : « Après la guerre, quel avenir attend les Israéliens et les Palestiniens ?, s’interroge le Washington Post. Gaza aura besoin d’une force internationale de stabilisation pour assurer la sécurité pendant et après le cessez-le-feu. Si les États-Unis et leurs alliés peuvent organiser cette force, des pays arabes seront probablement disposés à fournir des troupes. Mais ils ne le feront que si Israël accepte qu’il s’agisse de la première étape sur la voie d’un État palestinien. Netanyahu est réticent, tout comme de nombreux Israéliens. Mais c’est la voie vers un avenir où les relations avec tous les États arabes seront enfin"normalisées". Le jeu en vaut la chandelle. »

    Enfin, pointe encore le Washington Post, « la gouvernance locale à Gaza constituera un autre défi urgent. La démilitarisation du Hamas est une autre exigence incontournable. Le Hamas ne devra plus jamais gouverner Gaza ».

    Tue, 07 May 2024
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