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Journal d'Haïti et des Amériques

Journal d'Haïti et des Amériques

RFI

13h10-13h30 (TU) sur l'antenne Monde, Anne Cantener vous propose un rendez-vous d’information destiné aux Amériques, avec chaque jour, un dossier spécial Haïti. Haïti, avec quelque trois millions d’auditeurs, est le deuxième bassin d’audience de notre radio, après celui de l’Afrique francophone. Le pays compte six émetteurs pour diffuser RFI en modulation de fréquence. C’est pour cet auditoire que, chaque jour, RFI consacre un reportage, ou une interview, spécifiquement consacré à Haïti. 

311 - La France face à la question de la dette haïtienne
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  • 311 - La France face à la question de la dette haïtienne

    Ce vendredi 10 mai, la France commémore la journée des mémoires de l'esclavage, de la traite et de leurs abolitions. Pour la première fois, la cérémonie commémorative ne s’est pas tenue à Paris, mais dans le port de La Rochelle, point de départ des navires négriers français, nous explique Benoît Ferrand dans le Journal de la Première. Jean-Marc Ayrault, l’ancien Premier ministre et ex-maire de Nantes qui préside aujourd’hui la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a appelé son pays à s’engager dans une démarche de réparation vis-à-vis d’Haïti.

    En 1825, l’ancienne puissance coloniale avait contraint l’île à lui verser 150 millions de francs or [somme ramenée à 90 millions en 1838, ndlr], pour compenser les pertes causées aux propriétés des colons par les révoltes des esclaves et l'indépendance d’Haïti.

    Une fois soldée, le pays a continué de rembourser pendant des décennies ses créanciers. Pour notre invité, Pierre-Yves Bocquet, directeur adjoint de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, il est difficile d’estimer avec précision le préjudice. Certains l’évaluent à plus de 100 milliards de dollars. Néanmoins, les richesses qui sont sorties du pays pour rembourser la dette, ne sont pas allées au développement du pays. « Il y a donc préjudice et ce dernier a des conséquences encore aujourd’hui », résume Pierre-Yves Bocquet pour qui la France gagnerait à regarder ce problème non comme un lointain sujet historique, mais comme un fait actuel.

     

    Le préjudice « vivace » de la dette

    La situation politique est d’ailleurs toujours aussi floue en Haïti. Des informations non officielles ces derniers jours laissaient envisager un changement de fonctionnement du Conseil présidentiel de transition. Pour l’instant, c'est toujours l'impasse politique. « Un silence radio », titre Alterpresse. En attendant une « communication officielle qui ne vient pas », Gotson Pierre regarde passer le ballet d'avions militaires américains dans le ciel haïtien où « la communauté internationale semble exécuter un agenda », souligne AlterPresse. Autrement dit, préparer la venue de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) conduite par le Kenya. Pendant ce temps, l'insalubrité des rues inquiète. Et laquestion n'est pas anodine, pour le Nouvelliste. Leur « assainissement est aussi urgent que le rétablissement de la sécurité », titre le journal. « De Croix-des-Bouquets, à Tabarre, en passant par Delmas pour arriver à Pétion-Ville, le niveau de l’insalubrité donne froid dans le dos » (…) expose la population à toutes sortes de maladies dans un contexte où notre système de santé, bancal même en temps normal, est touché de plein fouet par la crise sécuritaire » poursuit le journal.

     

    L’Argentine tourne au ralenti

    Une nouvelle fois, l'Argentine était au ralenti jeudi (9 mai 2024) avec une deuxième grève générale en six mois. Pas de manifestations cette fois, mais un même rejet de la politique d'austérité du président Javier Milei et de ses réformes ultralibérales, rapporte l’envoyé spécial de RFI à Buenos Aires, Théo Conscience. Les « syndicats croient toujours pouvoir influencer le bloc péroniste des sénateurs afin qu'ils jouent leur rôle de barrage des réformes », peut-on lire dans la Nacion mais Javier Milei peut se permettre de « maintenir le cap » de ses réformes, croit le journal de la droite libérale.

     

    Les cérémonies de remises des diplômes chamboulées aux États-Unis

    Plusieurs universités aux États-Unis ont annulé leurs fameuses cérémonies de remise de diplômes après des semaines de manifestations pro-palestiniennes. C'est le cas de Columbia à New York, qui a été évacuée par la police.  Dans une autre université privée, celle de Californie du sud, on a remplacé ce moment par une fête. Au menu, pas de discours de promotion, aucun conférencier célèbre, ni de marche en groupe devant des milliers d'invités. À la place, nous raconte le Los Angeles Times, « des feux d'artifice, drones, chapeaux et [le rappeur] Travis Scott ». « Il en ressort un sentiment mitigé », pointe le journal. Car la présidente de l'université vient de subir une motion de censure par une assemblée de professeurs pour sa gestion des manifestations. Si plusieurs étudiants ont profité d'un bref intermède de joie, « rien n'est oublié » dit l'un d'eux dans le Los Angeles Times.

    Fri, 10 May 2024
  • 310 - Premier Conseil des ministres en Haïti

    Ce mercredi 8 mai 2024, un Premier Conseil des ministres a réuni à Port-au-Prince le gouvernement démissionnaire et le CPT, le Conseil présidentiel de transition. Plusieurs décisions ont été adoptées, relatent nos confrères du quotidien Le Nouvelliste : renouvellement de l’état d’urgence et renouvellement du mandat des membres de la Cour des comptes.

    Le rédacteur en chef du Nouvelliste Frantz Duval parle d’une réunion qui était « très attendue », car elle marque « vraiment la prise du pouvoir par le Conseil présidentiel de transition ». Le ministre de l’Intérieur a été changé – jusqu’ici c’était l’ex Premier ministre Ariel Henry qui occupait ce poste ; l’état d’urgence a été renouvelé, et « il y aura peut-être une reprise bientôt du couvre-feu sur la région métropolitaine de Port-au-Prince ». D’autres décisions ont été prises « pour permettre à la machine administrative de l’État de mieux fonctionner dans les jours qui viennent ». Pour la sécurité, explique Frantz Duval, le Conseil a fini par comprendre, après avoir hésité et en rencontrant la police et les forces armées, « qu’il fallait faire appel à la force multinationale » : « ce sont les deux mois qui viennent de s’écouler qui ont permis au Conseil et à ses membres de comprendre la difficulté de la situation ».

    Le rédacteur en chef du Nouvelliste est aussi revenu sur les pluies et les inondations qui frappent le nord du pays : 12 morts, plus de 2 000 maisons inondées. Il parle d’une « grande inquiétude pour Haïti toute entière », car le début de la saison cyclonique approche (à partir du 1er juin), « avec des villes où les canaux de drainage n’ont pas été curés depuis des mois ». « Dès qu’il pleut, même si c’est pendant deux minutes, il y a une inondation si ce n’est pas curé », explique ainsi sur RFI Patrick Alomonor, le maire adjoint de Cap-Haïtien, la grande ville du nord endeuillée par les intempéries, qui demande plus d’argent pour la structure qui s’occupe de curer les canaux dans tout le département. 

     

    Inondations au Brésil

     

    Les très fortes pluies et la montée des eaux sèment aussi la désolation en Amérique du Sud, notamment au Brésil, où au moins une centaine de personnes ont déjà trouvé la mort. Plus de 160 000 personnes sont aujourd'hui sans abri après avoir dû fuir leur maison. À Rio de Janeiro, notre correspondante Sarah Cozzolino a rencontré des Brésiliens qui se mobilisent pour aider ceux qui ont été frappés par les pluies. « On se sentait mal d’être ici, impuissants, alors on a commencé cette mobilisation, qui a pris une énorme proportion », explique une volontaire, Carolina, qui coordonne le tri des vêtements – même si la priorité reste l'accès à l’eau potable. Cette mobilisation doit durer, explique Anna, bloquée à Rio et devenue bénévole : « L’important est de ne pas laisser la cause mourir en deux semaines. Parce qu’il ne s’agit pas d’un problème éphémère, la tragédie va durer, et nous avons besoin que le Brésil reste uni ».

    Et ces inondations font toujours la Une de la presse brésilienne : O Globo rappelle ainsi que « l’inondation a déjà dépassé les records de la tragédie vécue en 1941 » au même endroit. La principale différence, explique un hydrologue interrogé par le journal, c’est que cette fois, « tout s’est passé beaucoup plus vite. L’escalade a été surréaliste ». Et puis « dans le passé, la population était moins nombreuse et n’occupait pas encore les zones à risque comme c’est le cas aujourd’hui ».

    Folha de Sao Paulo s’est rendu à Canoas, où, « avec la moitié de son territoire envahi par les eaux, la municipalité compte jusqu’à un millier de personnes dans les files d’attente à la recherche de vivres distribuées par la mairie, mais il n’y en a pas pour tout le monde ». « Nous avons besoin de beaucoup de dons », explique le maire.

    Ce mercredi 8 mai 2024, « le retour de la pluie et des vents forts dans la région de Porto Alegre a poussé le gouvernement de la ville à suspendre les opérations de sauvetage », précise Folha. Mais de nouvelles pluies sont prévues ce vendredi 10 mai, et elles « toucheront précisément les régions les plus endommagées de l’État », se désole le quotidien. Des tempêtes parties pour être « presque aussi fortes que celles de la semaine dernière ».

    À lire aussiInondations au Brésil: le gouvernement promet 10 milliards de dollars pour la reconstruction

    Grève générale en Argentine

    Nouvelle grève générale ce jeudi 9 mai en Argentine, pour protester contre le programme d’austérité du président ultralibéral Javier Milei. Une grève lancée par la CGT qui, estime en Une La Capital, promet de « paralyser le pays » : « il n’y aura ni transports ni cours, pas de fonctionnaires dans l’administration publique, les banques resteront fermées, pas d’activités dans les entreprises ».

    Pour autant, le gouvernement minimise cette grève, et s’efforce de souligner qu’elle « ne modifie en rien le programme économique », écrit Pagina 12. Le président Milei s’est d’ailleurs affiché sur Instagram, rapporte Rio Negro, sur une photo le montrant un t-shirt entre les mains, sur lequel on peut lire : « Yo no paro », « moi je ne fais pas la grève ».

    Pour autant, en privé, écritPagina 12, le camp présidentiel s’inquiète de la pression que cette grève pourrait exercer sur les sénateurs en plein débat sur le paquet de réformes dérégulatrices déjà adoptées par les députés. Et au Sénat, les chiffres sont serrés entre les pour et les contre…

    À lire aussiArgentine: des centaines de milliers de personnes manifestent pour défendre l'université

    Les éborgnés du Chili se sentent abandonnés par l'État

    Au Chili, plus de 4 ans se sont écoulés depuis la crise sociale d’octobre 2019, où la population réclamait de meilleures conditions de vie. Ces grandes manifestations avaient duré pendant plusieurs semaines, partout dans le pays. À la clé, des affrontements violents avec les forces de l’ordre – qui ont fait 34 morts, et au moins plus de 3 500 civils ont été blessés. Parmi eux, des centaines de personnes ont subi des traumatismes oculaires causés principalement par des tirs de flashball.

    Ces éborgnés se sentent aujourd’hui seuls, abandonnés par l’État chilien. Notre correspondante Naïla Derroisné les a rencontrés à Santiago. Parmi eux, Natalia Aravena, 29 ans. Elle était dans une manifestation lorsqu’elle a reçu une bombe lacrymogène en plein visage. Elle a perdu son œil droit et depuis tout a changé pour cette infirmière de profession : « Je m’occupais de patients en psychiatrie. Et puis, j’ai perdu confiance en moi car en psychiatrie il y a toujours le risque qu’un patient en crise vous agresse, et avec un seul œil j’ai senti que ça pouvait me mettre en danger. J’ai donc arrêté, et aujourd’hui je passe des commandes pour des fournitures médicales, c’est un travail de bureau ». Après 4 années d’enquête, Natalia n’a pas obtenu réparation auprès de la Justice : « Les institutions nous mettent des bâtons dans les roues, surtout la police », explique Alejandra Arriaza, avocate, défenseure des droits de l’homme, qui représente plusieurs victimes de traumas oculaires : « Les Carabiniers n’ont pas transmis leurs caméras embarquées. Des vidéos ont été trafiquées. Des preuves ont aussi été détruites ».

     

    Aux États-Unis, l’autoroute numéro 1 menacée par le changement climatique

     

    L’autoroute numéro 1, la Highway 1, longe l’océan Pacifique sur 900 kilomètres, et elle fait ce jeudi 9 mai 2024 la Une du Washington Post. Car si certaines portions de la Highway 1 sont régulièrement enterrées par des glissements de terrain, certains, écrit le journal, estiment qu’aujourd’hui la situation empire, entre autres, à cause du changement climatique : « les tempêtes sont plus humides et s'infiltrent dans la roche poreuse qu’elles affaiblissent. Les feux de forêt laissent derrière eux des débris supplémentaires que les eaux de crue emportent vers le bas, sur la route. Enfin, les vagues provoquées par des tempêtes plus violentes et la montée des eaux rongent les falaises par en dessous ». Et malgré les travaux constants d’entretien – qui coûtent une fortune, une géologue estime qu’à un moment, les communautés qui se trouvent régulièrement isolées par ces problèmes sur l’autoroute vont peut-être devoir réfléchir à déménager.

    Toujours dans le Washington Post, un autre article sur les ravages du changement climatique mais à l’échelle planétaire. Le quotidien se fait l’écho d’une étude selon laquelle « le changement climatique augmente les risques de nouvelle pandémie » : « un monde plus chaud d’écosystèmes ravagés est plus accueillant pour nombre de parasites, mais moins pour l'homme et d'autres formes de vie ».

    À lire aussiChangement climatique: nouvel enjeu électoral aux États-Unis?

    Mort du légendaire producteur alternatif Steve Albini 

    Le producteur et musicien américain est mort ce mardi 7 mai 2024, à l’âge de 61 ans. C’était une légende du rock alternatif, une « icône du rock underground », écrit le site Pitchfork- et un critique acerbe des pratiques de l'industrie musicale. Le magazine Rolling Stone rappelle que Steve Albini a produit des albums de Nirvana, des Pixies, des Breeders, ou encore de PJ Harvey, avec un son « qui charriait une énergie brute ». En tête de ses dix enregistrements les plus remarquables, le New York Times place Where is My Mind ?, des Pixies, utilisé depuis dans de nombreux films.

    À lire aussi« Rock’n’Road Trip », l’Amérique dans tous ses états

    Thu, 09 May 2024
  • 309 - Les États-Unis suspendent l'envoi de bombes destinées à Israël

    Dans ce journal du 8 mai 2024 : Joe Biden suspend l'envoi de bombes à Israël, débat sur une présidence tournante à Haïti, reportage à Buenos Aires, en Argentine, et à Saint-Pierre, en Martinique, où l’on commémore une date tragiquement célèbre.

    Quelques heures après le début d'une offensive israélienne dans la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de Gaza, l'administration Biden a annoncé la suspension d'une livraison de bombes à Israël. Jusqu'ici, Joe Biden laissait entendre au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu qu'il ne fallait pas attaquer Rafah « sans un plan visant à minimiser efficacement les pertes civiles, désormais, son administration en vient à douter qu’un tel plan soit même possible », rapporte leNew York Times. Pour le Wall Street Journal, sans même parler de ligne rouge, c'est bien la première tentative publique de la part des États-Unis de conditionner son soutien à Israël. Est-ce du fait de son caractère sensible dans le contexte de l'offensive à Rafah ? Politico révèle en tout cas que le rapport du département d’État au Congrès pourrait ne pas être remis ce mercredi 8 mai 2024, mais finalement la semaine prochaine. Au-dessus d'un certain seuil financier, le département d'État est tenu d'informer le congrès sur les ventes d'armes à un pays étranger. « Ses conclusions pourraient ouvrir la voie à un débat acharné sur la responsabilité américaine dans la guerre, débat qui fait déjà rage dans les universités », souligne le New York Times.

    À lire aussiAvec la suspension d’une livraison de bombes à Israël, Washington «emploie une méthode très concrète»

    Vers une présidence « tournante » en Haïti ?

    En Haïti, une semaine après avoir choisi un président en la personne d'Edgard Leblanc Fils, les débats entre les neuf membres du Conseil présidentiel n’en finissent plus et se porteraient désormais sur le choix d'une présidence tournante. « Un accord dans ce sens devrait être signé officiellement ce mercredi », d'après Le Nouvelliste. De quoi susciter la colère du premier concerné qui ne resterait que trois mois en place. Edgard Leblanc Fils, « crie au scandale et appelle au respect strict de l'Accord du 3 avril 2024 », relaie Radio Télé Métronome. De son côté, Le National, dans son éditorial, déplore que le Conseil « ait sauté sur une mine de discorde » depuis sa nomination. Les membres cherchent à surmonter la crise qu’il traverse depuis la « prise de contrôle » par un groupe majoritaire, souligne Haïti Libre. La majorité fixée à 5 votants sur 7 au lieu de 4 sur 7, « c'est un autre point de friction qui reste en négociation », rapporte Le Nouvelliste.

    Cela n'empêche pas le Conseil de réclamer le déploiement de la Mission multinationale d'appui à la sécurité. On annonce son arrivée dans environ deux semaines mais Alterpresse se demande si « en pleine tempête, le Conseil pourra valablement jouer son rôle indispensable d’interlocuteur ».

    Pendant ce temps, la population paye le prix de la violence qui s’étend. Le dossier du jour signé Ronel Paul nous emmène à Liancourt, dans le département de l’Artibonite, où parents et enfants déplacés doivent trouver le moyen de faire face aux fermetures des établissements scolaires.

     

    Des IA contre des cryptos en Argentine

     

    En Argentine, les habitants tentent, eux, de trouver des réponses aux effets de la crise économique. Sur les cinq millions de personnes qui ont accepté de vendre leurs données biométriques à travers le monde, un million viennent d’Argentine. C’est un reportage du correspondant de RFI à Buenos Aires, Théo Conscience.

    À lire aussiLe président argentin Javier Milei rencontre Elon Musk et visite les usines de Tesla au Texas

    Martinique : commémoration de la « nuée ardente » de 1902

    Avec nos confrères de la Première, nous allons à Saint-Pierre en Martinique où l’on commémore une date tragiquement célèbre : la « nuée ardente » du 8 mai 1902. Ce jour-là, la montagne Pelée y déversait un nuage mortel de cendres brûlantes. La municipalité et les habitants souhaitent réhabiliter un des sites détruits, la Poudrière Trouvaillant.

    ► Morceau musical : Tower de Leyla McCalla.

    Wed, 08 May 2024
  • 308 - En Haïti, « l’agonie » des hôpitaux

    Partout dans le pays, la situation du secteur de la santé se dégrade. Le Nouvelliste s'attarde sur l’état des institutions dans l’ouest. « Au moins 34 institutions de santé sont fermées », titre le quotidien. Dans le journal le National, on rappelle « l'agonie des hôpitaux » et leur calvaire « pour dédouaner leurs matériels dans les ports ».

    C’est le cas, par exemple, du Centre hospitalier de Fontaine, « dont son conteneur rempli de matériels médicaux a passé près de 3 mois à la douane du Cap-Haïtien, en raison d'un manque de soutien du gouvernement », détaille le journal. Interrogé, son directeur José Ulysse précise qu'il ne tient pas à se plaindre des autorités, mais à attirer l'attention des responsables sur les nombreux cas d'hôpitaux qui ont du mal à obtenir leurs matériels alors que l'affluence, elle, ne cesse de grandir chaque jour.

    ► Le Nouvelliste 

    ► Le National.

    Deux inculpations dans le meurtre d’un journaliste

    Ce mardi (7 mai 2024), le directeur de l'agence Alterpresse Gotson Pierre revient sur l’appel de plusieurs organisations de défense des droits humains face aux assauts répétés des groupes criminels. On évoque aussi avec notre confrère les conclusions de l'enquête sur l'assassinat du journaliste Néhémie Joseph, il y a cinq ans, à Mirebalais. Deux hommes ont été inculpés selon les informations de l’agence. Enfin, on peut lire également sur le site alterpresse.org un article consacré aux intempéries qui frappent Haïti ces jours-ci.

     

    La Colombie sous de fortes pluies

    Des intempéries qui n’épargnent pas l’Amérique du Sud. Au Brésil, le bilan des intempéries s'élève maintenant à plus de 80 morts. Et en Colombie voisine, on gère aussi l'urgence provoquée par les pluies. Dans le département d'Antioquia, dans le nord du pays, au moins cinquante municipalités sont classées en alerte rouge pour de possibles glissements de terrain, rapporte le média local Telemedellin News. Près de Montebello, une crue soudaine a affecté les logements d'au moins 160 personnes, poursuit le média local.

    À lire aussiBrésil: plusieurs dizaines de morts dans le sud en raison des intempéries

    Joe Biden attendu au tournant lors de son discours sur l’antisémitisme

    Aux États-Unis, la presse s'interroge sur la stratégie de Joe Biden vis-à-vis d'Israël. Alors qu’Israël a lancé une opération militaire à Rafah dans le nord de Gaza, la contestation gronde toujours chez les étudiants qui doivent manifester devant le Capitole aujourd'hui. Joe Biden doit s'y exprimer lors d'une cérémonie de commémoration de l'Holocauste. Traditionnellement, les présidents qui assistent à cette cérémonie annuelle « se concentrent sur l'Holocauste et les souffrances du peuple juif, sans mettre l'accent sur d'autres événements », rappelle Politico. Mais alors que les universités américaines sont plongées dans des manifestations de plus en plus conflictuelles, taxées par certains -y compris des démocrates- d’antisémitisme, « tous les membres de [l’équipe Biden] ne sont pas sûrs qu'un discours grandiloquent soit l'approche la plus efficace », souligne le média en ligne.

    À lire aussiGuerre à Gaza: dans les universités américaines, un mouvement de protestation qui ne cesse de grossir

     

    Tiziana Marone de la Première revient sur le choc après le décès hier (6 mai 2024) d’un homme armé dans le quartier du Lamentin à Fort-de-France.Une enquête a été ouverte par le parquet de Fort de France et par l’IGPN, la Police des Polices. Une habitante témoigne au micro de Franck-Edmond Mariette de Martinique La 1ère.

     

    Morceau musical : « Ki sa ? » de David Walters (Martinique).

    À écouter aussiDavid Walters, l'âme solaire des tropiques

    Tue, 07 May 2024
  • 307 - Panama : José Raul Mulino largement élu président

    José Raul Mulino, un avocat de 64 ans, a obtenu plus de 34% des suffrages, neuf points devant son principal adversaire, l'ancien consul Ricardo Lombana.

    Le correspondant de RFI Grégoire Pourtier raconte comment, en février 2024, son prédécesseur Ricardo Martinelli avait dû abandonner la bataille électorale après avoir été condamné à dix ans de prison pour blanchiment. Son vice-président potentiel, José Raul Mulino, avait alors repris le flambeau – sans avoir son charisme. Sa victoire connue, il a interpelé son « ami » Ricardo Martinelli, lui lançant : « mission accomplie ».

    Dans la presse panaméenne, La Estrellarappelle qu’après avoir été condamné, Ricardo Martinelli s’était réfugié le 7 février dernier (2024) dans l’ambassade du Nicaragua, avant de désigner José Raul Mulino, pour le remplacer à la candidature pour la présidence. Ce qui, écrit Mi Diario Panama, n’a pas été un handicap pour Mulino, qui était déjà « un acteur clé de la politique panaméenne ». La question, écrit La Estrella, est maintenant de savoir « quelle sera l’influence de Martinelli dans son administration », d’autant, écrit Midiario, que le nouveau président a déjà promis à son prédécesseur de l’aider – dans le cadre de la loi, provoquant « beaucoup de froncements de sourcils ». Peut-être est-ce la raison pour laquelle José Raul Mulino a promis dans son discours de victoire « un gouvernement d’unité, qui ne cherche pas les confrontations », rapporte La Prensa. Et déjà, écrit Midiario, « Mulino a surpris en révélant qu’il avait parlé avec son adversaire Romulo Roux, avec qui il prévoit de se réunir pour discuter de la manière d’avancer ensemble pour le bien du pays».

    La question est, explique Claire Nevache-Weill, doctorante à l'Université libre de Bruxelles et chercheuse associée au Centre international d'études politiques et sociales au Panama, de savoir si le nouveau président va octroyer une grâce présidentielle à son prédécesseur pour qu’il puisse sortir de l’ambassade, ou un sauf-conduit pour qu’il puisse s’exiler au Nicaragua. En tous cas, l’élection de ce dimanche montre que Ricardo Martinelli « continue d’être un personnage de premier plan de la politique panaméenne », capable de mobiliser 30% d’électeurs à chaque élection. Et il continue d’avoir « une relation directe avec la société panaméenne » – par l’intermédiaire du réseau X notamment. Ce sera très difficile pour le nouveau président de faire l’impasse sur les opinions de son prédécesseur, d’autant que les deux-tiers de la population, selon les enquêtes d’opinion, estiment que la justice agit de manière partiale concernant Ricardo Martinelli. Et les cinq ans de sa présidence ont été cinq années de croissance historique du Panama.

    Mais aujourd’hui, explique la chercheuse, le pays n’est pas dans une bonne situation économique ou sociale – avec notamment un accès à l’eau potable déficient, qui a empiré ces dernières années pour cause de changement climatique, et une croissance urbaine non maîtrisée. Autres sujets : la corruption, et les contrats miniers – la grande mine de cuivre de Panama Minera a connu six semaines de conflit social l’an dernier (2023), « le plus important de ces 35 dernières années».

    Enfin, sur la question de l’immigration, le président, alors qu’il était candidat, a eu des positions extrêmement conservatrices, parlant de fermer la frontière et d’empêcher les migrants de rentrer par la frontière avec la Colombie. L’an dernier, il y a eu environ 2 000 entrées par jour – 500 000 sur l’année, pour un pays de 4 millions d’habitants. Un chiffre à nuancer, explique Claire Nevache-Weill, puisqu’il s’agit d’une migration de transit – directement d’une frontière à l’autre, par bus. Si la pression est importante pour la région de la frontière, cette crise reste lointaine pour le reste du pays – et n’a donc pas eu beaucoup d’impact sur la campagne électorale. 

     

    En Haïti, « les États-Unis vont enfin commencer à équiper la PNH »

    « Des équipements du package de 70 millions de dollars d’aide à la sécurité d’Haïti doivent arriver sous peu », écrit Le Nouvelliste. Selon une source du journal, la police devrait recevoir, courant mai début juin 2024, dix blindés. La PNH doit aussi recevoir des drones. D’ici fin mai, un contingent kenyan de la mission multinationale de soutien à la sécurité doit arriver à Port-au-Prince, « leur base principale est en chantier dans les parages de l’aéroport international Toussaint Louverture », mais « les troupes du Kenya seront aussi déployées sur d’autres sites », affirme cette source. Gazette Haïti reprend un article du Miami Herald daté de vendredi, dans lequel un responsable américain affirme que le déploiement initial doit coïncider avec l’arrivée du président kenyan William Ruto à Washington le 23 mai – une visite d’État pour marquer le 60éme anniversaire des relations diplomatiques entre les États-Unis et le Kenya.  

     

    Retour de la pluie et fin du rationnement électrique en Équateur  

    Les coupures d’électricité doivent cesser ce lundi 6, jusqu’à dimanche prochain (12 mai 2024). Les pluies de ces derniers jours, explique El Universo, ont permis d’améliorer les niveaux des réservoirs, et se sont ajoutées à l’achat d’énergie à la Colombie, selon le ministre de l’énergie.

    Les coupures avaient débuté le 16 avril 2024, suite à la sécheresse que connaît le pays, rappelle Vistazo. En plus de la sécheresse, les chutes de la production du secteur électrique seraient aussi dues à un supposé sabotage actuellement en cours d’investigation. L’ancienne ministre de l'Énergie avait été poussée à la démission par le président Daniel Noboa et accusée, avec 21 autres personnes, de « trahison à la patrie ».

     

    Décollage prévu ce lundi pour Starliner

    Le vaisseau de Boeing se prépare à décoller de Cap Canaveral avec ses premiers astronautes – dans le cadre d’un contrat avec la NASA.

    LeWashington Post souligne que le décollage est prévu alors que le géant de l’aérospatiale fait face aux problèmes de sa division aéronautique – une porte qui disparaît en plein vol, laissant un trou béant ; des lanceurs d’alerte qui affirment avoir été menacés pour avoir parlé de problèmes de sécurité… Mais le programme Starliner a lui aussi connu toute une série de problèmes qui ont retardé son lancement de plusieurs années.

    Le vol de ce lundi (6 mai 2024) est un vol d’essai. Objectif : voir comment le vaisseau se comporte dans l’espace, avec un équipage. Si tout va bien, une journée après son décollage, Starliner va s’amarrer à la station spatiale internationale.

     

    Dans le journal de La 1ère

    En Guyane, des rendez-vous à la sous-préfecture de Saint-Laurent du Maroni facturés entre 20 et 250 euros : c’est ce que dénoncent les étrangers qui entament les démarches pour régulariser leur situation, la prise de rendez-vous avec l’administration étant gratuite…

    Mon, 06 May 2024
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