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Journal d'Haïti et des Amériques

Journal d'Haïti et des Amériques

RFI

13h10-13h30 (TU) sur l'antenne Monde, Anne Cantener vous propose un rendez-vous d’information destiné aux Amériques, avec chaque jour, un dossier spécial Haïti. Haïti, avec quelque trois millions d’auditeurs, est le deuxième bassin d’audience de notre radio, après celui de l’Afrique francophone. Le pays compte six émetteurs pour diffuser RFI en modulation de fréquence. C’est pour cet auditoire que, chaque jour, RFI consacre un reportage, ou une interview, spécifiquement consacré à Haïti. 

314 - Haïti : déploiement de la force multinationale à la fin du mois selon le NYT
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  • 314 - Haïti : déploiement de la force multinationale à la fin du mois selon le NYT

    Les policiers kényans sont prêts, selon le New York Times qui donne des précisions sur le début de la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti.

    Selon le quotidien américain, ces policiers qui ont terminé leur entraînement depuis des mois, étaient en congés. Ils viennent d'être rappelés en vue de leur départ pour Haïti. Aucune date précise n'a encore été fixée, mais ils arriveront ce mois-ci, ont affirmé des sources policières au New York Times.D'ailleurs, sur place, les États-Unis ont redoublé d'efforts pour préparer le déploiement de cette force multinationale. Ils ont notamment construit « une base (...) dans le principal aéroport du pays », précise le quotidien. Enfin, l'installation de cette force pourrait coïncider avec la visite officielle du président kényan aux États-Unis, le 23 mai 2024.

    Le CPT remplacé ?

    Gazette Haïti nous apprend que la communauté internationale aurait prévu un plan B au cas où le Conseil présidentiel de transition échouerait. C'est ce qu'affirme Pierre Espérance, le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains, qui n'en dit pas plus. Il presse, en tout cas, les membres du Conseil présidentiel d'en finir avec leurs querelles internes, notamment au sujet d'une éventuelle présidence tournante, et de s'en tenir à ce que prévoit l'accord du 3 avril. Sans quoi, ils risquent de « tout perdre », écrit Gazette Haïti, et d'« être remplacés ».

    La réouverture de l’aéroport de Port-au-Prince se prépare

    Il n’y a toujours aucun vol international à destination ou en provenance de la capitale haïtienne. L'aéroport est fermé. Mais les autorités locales travaillent à sa réouverture. Pour sécuriser les lieux et rassurer les compagnies aériennes, la mairie de Tabarre a ordonné la destruction de nombreuses maisons des environs. Il faut dire qu'au plus fort des violences fin février-début mars 2024, des gangs avaient réussi à toucher un avion et des installations de l'aéroport en se postant dans des maisons ou sur des toits environnants. Des centaines d’habitations ont déjà été détruites, comme l'explique le directeur domaine à la mairie de Tabarre Wilcain Noël, à notre correspondante Marie-André Bélange. Il précise que les riverains concernés ont été dédommagés. Des mesures similaires vont être prises prochainement pour sécuriser le commissariat de la brigade d'intervention motorisée de Tabarre.

     

    Le Guyana attise les convoitises

    Avec son invitéPedro José Garcia Sanchez, maître de conférences en sociologie à l'Université Paris Nanterre, Anne Cantener revient sur la situation au Guyana, pays riche en pétrole, au cœur d’un conflit avec le Venezuela. Rapportées au nombre d'habitants, ses réserves sont équivalentes à celles de l'Arabie saoudite. Caracas qui souhaite annexer l’Essequibo, territoire du Guyana, a encore renforcé sa présence militaire. Le régime Maduro développe des infrastructures, étend une base militaire construite sur une île annexée dans les années 60, et est même en train de construire un pont pour relier cette île à la côte vénézuélienne. Pourtant, comme le rappelle Pedro José Garcia Sanchez, le Guyana est très lié aux États-Unis et surtout au Royaume-Uni. D'ailleurs, le pays est toujours membre du Commonwealth.

     

    La plus grande ville pétrolière du Canada menacée par un incendie 

    « L'incendie MWF017 n'est toujours pas sous contrôle », a mis en garde Josée St-Onge, porte-parole des pompiers de l'Alberta, au Canada. Il a déjà détruit près de 10.000 hectares et menace désormais Fort McMurray, la plus grande ville pétrolière et le plus gros complexe de sable bitumineux du pays. Environ 6.000 des 70.000 habitants que compte la ville ont reçu l'ordre de quitter leur domicile hier après-midi (14 mai 2024), explique The Globe and Mail. Une situation qui rappelle à tout le monde « The Beast », le terrible incendie de 2016 « qui avait forcé toute la ville à fuir et avait rasé certains quartiers », souligne le quotidien.

    Mais ce feu est « très différent de celui qui avait détruit la ville il y a huit ans », temporise dans les colonnes du journal, Jody Butz, responsable des situations de crise dans la région. Il explique que cet incendie « brûle sur les décombres » de son prédécesseur. Il trouve donc sur son passage moins de choses pour s'alimenter. « Il rampe sur le sol plutôt que de brûler la cime de la forêt », détaille The Globe and Mail.

     

    Certains dirigeants du monde de la tech veulent voir Joe Biden perdre

    Jacob Helberg, entrepreneur de la Silicon Valley vient de donner un million de dollars à la campagne de Donald Trump, lui qui jusqu'à récemment soutenait les démocrates. Pourquoi a-t-il changé de camp ? s'interroge le Washington Post. La pandémie, la guerre avec la Chine au sujet de l'intelligence artificielle et le lancement d'une croisade pour interdire TikTok aux États-Unis, voilà ce qui a joué. Jacob Helberg fait partie d'un « petit mais influent groupe de leaders de la tech qui a décidé de soutenir l'ancien président » car comme l'explique le journal, pour beaucoup, Joe Biden est « trop vieux et sa politique est considérée comme contraire aux intérêts du secteur ».

     

    Le journal de la 1ère

    En Martinique, plusieurs mesures urgentes ont été annoncées hier (14 mai 2024) pour tenter de faire face à la « crise de l’eau ».

    Wed, 15 May 2024
  • 313 - L'écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert, prix Goncourt de poésie

    Louis-Philippe Dalembert a reçu ce mardi (14 mai 2024) le prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre. L'écrivain haïtien est l'auteur d'une dizaine de recueils de poèmes, en plus du roman « Milwaukee Blues », qui faisait partie des quatre finalistes du prix Goncourt 2021.

    Edmond Sadaka a joint le nouveau Goncourt de la poésie, peu après l’annonce de son prix. Louis-Philippe Dalembert dit recevoir ce prix avec beaucoup de joie, se disant « très heureux pour Haïti, qui est une terre de poètes – quelqu’un comme Anthony Phelps, par exemple, aurait mérité (ce prix), ou encore René Depestre, ou tant d’autres - Haïti qui en plus aujourd’hui traverse des moments très, très difficiles ».

    Louis-Philippe Dalembert, dans certains de ses romans, se replonge dans son enfance à Port-au-Prince. Malgré la dictature – « mon grand-père paternel a fait un tour dans les prisons de Duvalier », il s’en rappelle « avec beaucoup d’émotion et de bonheur». L’errance, le nomadisme, l’exil sont les grands thèmes de son œuvre : « c’est lié à mon identité de Caribéen, une terre de gens venus d’ailleurs – les autochtones ont été décimés par les Européens, et par les maladies que les Européens sont apportées, par les travaux forcés… C’est donc une terre de gens d’Afrique, d’Europe, du Moyen-Orient entre autres.» À cela, s’ajoutent les difficultés politiques et économiques connues ensuite par le pays, qui ont poussé les gens à émigrer aux États-Unis et au Canada. Louis-Philippe Dalembert parle aussi de la vue qu’il voyait, enfant, de sa maison, sur une colline dans un quartier populaire de Port-au-Prince : « je voyais la mer au loin, et je voyais les bateaux qui rentraient et sortaient du port » : une idée d’errance, de vagabondage qui a marqué le poète, et qui est restée ancrée dans sa mémoire.

    Le Conseil présidentiel de transition, « présidence tournante ou présidence-tourmente ? »

    Toujours en Haïti, Gotson Pierre, le directeur de l’agence Alter Presse, revient sur les polémiques entourant le Conseil présidentiel de transition et son fonctionnement, entre réactions outrées sur « ce qui tiendrait selon certains plus de l’intérêt individuel que de l’intérêt collectif », et sentiment de soulagement devant « la manifestation supposée d’un dépassement de soi, et ne plus perdre de temps pour s’attaquer aux vrais problèmes». Avec une question : « la présidence tournante contribuera-t-elle à empêcher la captation de l’État par des intérêts privés, ce qui est, entre autres, en toile de fond de la crise actuelle ».

    À lire aussi dans Alter Presse, la réaction du Conseil présidentiel de transition aux récentes violences des gangs notamment à Gressier. Il ne laisse qu’une option aux bandits : déposer les armes et se rendre à la justice. « Le Conseil tente d’assurer que dans un temps proche les bandits cesseront de faire la loi », rapporte Gotson Pierre, « et annonce la mise en place bientôt d’un Conseil national de sécurité ».

     

    Michael Cohen vs Donald Trump

    Aux États-Unis, la presse s’intéresse au témoignage de Michael Cohen, l’ancien avocat de Donald Trump. L’ancien président est accusé d’avoir acheté 130 000 dollars le silence de l’ancienne star du X Stormy Daniels avec qui il aurait eu une relation sexuelle. Le Washington Post souligne l’importance de ce procès à New York : ce pourrait être le seul des quatre dossiers criminels le visant à déboucher sur un procès avant la présidentielle de novembre.

    Politico note que le Michael Cohen apparu ce lundi (13 mai 2024) à la barre n’est pas celui auquel les gens s’attendaient : il était « inhabituellement calme », note le site d’information en ligne. Très différent de « l’homme de main volcanique, connu pour avoir malmené les ennemis de Donald Trump» ou du « héros de la résistance qu’il est devenu après avoir rompu avec son ancien patron, proférant contre lui les insultes qu’il réservait à ses ennemis». Or, pour que Donald Trump soit condamné, il faut que « les douze jurés croient Cohen, et Cohen seul, sur ce qu’il s’est passé». Car, note le Washington Post, il pourrait être « le seul témoin à pouvoir prétendre avoir une connaissance directe du fait que Donald Trump a tenté de dissimuler la nature de ce paiement de 13 000 dollars ». D’où cette réinvention de Michael Cohen par lui-même ce lundi : « modeste, exempt de passions, à l’humeur mesurée », écrit Politico.

     

    Au Pérou, les transgenres classés dans la catégorie des malades mentaux

    Au Pérou, vendredi dernier (10 mai 2024), le gouvernement de Dina Boluarte a classé les personnes transgenres dans la catégorie des malades mentaux : une décision qui a « suscité la controverse », écrit Peru 21. Le ministère de la Santé se défend en expliquant que l’objectif est de leur donner un traitement psychologique gratuit en les intégrant au Plan d’assurance maladie essentiel. De fait, explique Tristan, transsexuel interrogé par le quotidien, « la population transgenre n’a pas accès au service de santé car elle a un problème avec l’enregistrement de son identité ; en théorie c’est une forme de ‘bonne intention’ de lui donner cet accès ». Le problème, c’est que pour cela le ministère de la Santé s'est basé sur la Classification statistique internationale des maladies, en vigueur au pays, alors que l'OMS l'a remplacée il y a deux ans par une nouvelle classification qui supprime la transsexualité de la catégorie des troubles mentaux. La communauté LGBTIQ+ s’oppose donc à la décision prise par le gouvernement, et dit, explique Tristan: « comment voulez-vous que je m’adresse au service de santé s’ils me disent que je suis malade parce que je suis trans ? ». La communauté craint aussi, écrit le quotidien, « que les redoutables thérapies de reconversion, pratiques condamnables, soient appliquées dans les établissements de santé. »

     

    Retour des incendies au Canada

    L’Ouest canadien est déjà en proie aux flammes. Plus d’une dizaine de brasiers inquiètent les autorités au nord-est de la Colombie-Britannique, la ville de Fort Nelson est directement menacée par un incendie de forêt, qui se trouve à moins de deux kilomètres de la ville. 3 500 personnes ont dû être évacuées, explique la correspondante de RFI à Montréal, Justine Cohendet. Et près de 700 personnes ont aussi reçu l’ordre de quitter leur domicile dans le nord-est du Manitoba, à la frontière avec la Saskatchewan, où au moins 35 000 hectares de forêt ont été détruits par un brasier. L’an dernier, (2023) le Canada avait perdu près de 9 millions d’hectares de forêt, un record.

     

    Passion cuivre

    Le Wall Street Journal explique « pourquoi le monde s’est pris de passion pour le cuivre». « Après que l'un des principaux producteurs de cuivre au monde a récemment connu des difficultés financières », écrit le quotidien économique, « l'administration Biden a commencé à discuter avec des investisseurs potentiels en vue d'une prise de participation dans les mines zambiennes de l'entreprise, d'une valeur pouvant atteindre 3 milliards de dollars». Des entreprises des Émirats arabes unis, du Japon et de l'Arabie saoudite – des pays vus comme favorables aux intérêts américains – se sont dites intéressées. Objectif : empêcher la Chine d’en prendre le contrôle. Le cuivre, rappelle le Wall Street Journal, est un composant-clé des voitures électriques, et des data centers, les centres de données qui alimentent « la révolution de l’intelligence artificielle».  

     

    Le journal de la 1ère

    En Martinique, le président de la Collectivité Territoriale plaide lui aussi pour la mise en place d’une « Autorité unique de l’eau ».

    Tue, 14 May 2024
  • 312 - Haïti : début du processus de sélection du Premier ministre

    « Les inscriptions sont ouvertes », annonce Le Nouvelliste. Les candidats ont jusqu'à ce vendredi pour se faire connaître soit par courrier, soit par mail à l’adresse : secretariatgeneralpresidence24@gmail.com.

    Attention, précise Le Nouvelliste : tout le monde ne peut pas se présenter. Les volontaires doivent faire partie des « secteurs formant le Conseil présidentiel de transition ou adhérant » à l'Accord du 3 avril. Ils doivent également s'engager à fournir au plus tard un mois après l'installation du Premier ministre, leur casier judiciaire, leur déclaration d'impôts et un certificat de déclaration de patrimoine.

    La PNH a réussi à reprendre le commissariat de Gressier tombé aux mains des gangs vendredi soir

    « Des unités spécialisées (...) dépêchées sur place ont réussi à investir cette installation policière mettant en déroute les bandits filmés ce dimanche (12 mai 2024) en train d'organiser la circulation à la place de la police », écrit Gazette Haïti. C'est l'un des rares commissariats attaqués par les gangs qui a pu être repris, précise le quotidien. Selon le syndicat de la Police nationale d’Haïti, depuis le début de l'année 2024, plus de 25 postes de police ont été détruits par des bandes armées, rapporte Alterpresse.

    Le Centre d’art de Port-au-Prince fête ses 80 ans

    Dans ce contexte, les organisations surtout les institutions artistiques tentent de poursuivre leur mission. Ainsi le Centre d’art de Port-au-Prince, qui fête cette année (2024) ses 80 ans, compte bien marquer l’événement. C’est un dossier de notre correspondante, Marie-André Bélange.

     

    La cañahua, espoir pour la Bolivie face au changement climatique

    Pour s’adapter au réchauffement de la planète, la Bolivie mise sur une plante exceptionnelle : la cañahua. Cette cousine du quinoa est très nutritive et surtout très résistante, donc moins soumise aux variations climatiques. On la cultive dans la région de l'Altiplano à 4.000 m d'altitude. Elle pourrait être la clef pour éviter que des zones entières ne deviennent incultivables, voire inhabitables. Reportage de Nils Sabin.

    Costa Rica, pays sans zoos publics

    Ce week-end, les animaux des deux derniers zoos publics du pays ont été transférés dans un refuge, rapporte la chaîne de télévision Teletica. N'y resteront que ceux dont la détention présente un intérêt en termes de conservation des espèces, précise encore la chaîne de télévision, ou ceux qui ne sont pas en état de rejoindre leur habitat naturel. Certains animaux sont en effet privés de liberté depuis plus de 30 ans.

    Cette fermeture des deux derniers zoos du pays n’intervient que plus de 10 ans après le vote de la loi interdisant les enclos animaliers parce que la Fondation qui les gérait a déposé de nombreux recours en justice. Il reste toutefois au moins 18 zoos privés au Costa Rica, qui ne sont pas concernés par la loi. Quant aux anciens zoos désormais vides, ils devraient être transformés en jardins publics.

    Le journal de la 1ère

    Pas d’amélioration en vue concernant le réseau de distribution d’eau potable en Martinique.

    Mon, 13 May 2024
  • 311 - La France face à la question de la dette haïtienne

    Ce vendredi 10 mai, la France commémore la journée des mémoires de l'esclavage, de la traite et de leurs abolitions. Pour la première fois, la cérémonie commémorative ne s’est pas tenue à Paris, mais dans le port de La Rochelle, point de départ des navires négriers français, nous explique Benoît Ferrand dans le Journal de la Première. Jean-Marc Ayrault, l’ancien Premier ministre et ex-maire de Nantes qui préside aujourd’hui la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a appelé son pays à s’engager dans une démarche de réparation vis-à-vis d’Haïti.

    En 1825, l’ancienne puissance coloniale avait contraint l’île à lui verser 150 millions de francs or [somme ramenée à 90 millions en 1838, ndlr], pour compenser les pertes causées aux propriétés des colons par les révoltes des esclaves et l'indépendance d’Haïti.

    Une fois soldée, le pays a continué de rembourser pendant des décennies ses créanciers. Pour notre invité, Pierre-Yves Bocquet, directeur adjoint de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, il est difficile d’estimer avec précision le préjudice. Certains l’évaluent à plus de 100 milliards de dollars. Néanmoins, les richesses qui sont sorties du pays pour rembourser la dette, ne sont pas allées au développement du pays. « Il y a donc préjudice et ce dernier a des conséquences encore aujourd’hui », résume Pierre-Yves Bocquet pour qui la France gagnerait à regarder ce problème non comme un lointain sujet historique, mais comme un fait actuel.

     

    Le préjudice « vivace » de la dette

    La situation politique est d’ailleurs toujours aussi floue en Haïti. Des informations non officielles ces derniers jours laissaient envisager un changement de fonctionnement du Conseil présidentiel de transition. Pour l’instant, c'est toujours l'impasse politique. « Un silence radio », titre Alterpresse. En attendant une « communication officielle qui ne vient pas », Gotson Pierre regarde passer le ballet d'avions militaires américains dans le ciel haïtien où « la communauté internationale semble exécuter un agenda », souligne AlterPresse. Autrement dit, préparer la venue de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) conduite par le Kenya. Pendant ce temps, l'insalubrité des rues inquiète. Et laquestion n'est pas anodine, pour le Nouvelliste. Leur « assainissement est aussi urgent que le rétablissement de la sécurité », titre le journal. « De Croix-des-Bouquets, à Tabarre, en passant par Delmas pour arriver à Pétion-Ville, le niveau de l’insalubrité donne froid dans le dos » (…) expose la population à toutes sortes de maladies dans un contexte où notre système de santé, bancal même en temps normal, est touché de plein fouet par la crise sécuritaire » poursuit le journal.

     

    L’Argentine tourne au ralenti

    Une nouvelle fois, l'Argentine était au ralenti jeudi (9 mai 2024) avec une deuxième grève générale en six mois. Pas de manifestations cette fois, mais un même rejet de la politique d'austérité du président Javier Milei et de ses réformes ultralibérales, rapporte l’envoyé spécial de RFI à Buenos Aires, Théo Conscience. Les « syndicats croient toujours pouvoir influencer le bloc péroniste des sénateurs afin qu'ils jouent leur rôle de barrage des réformes », peut-on lire dans la Nacion mais Javier Milei peut se permettre de « maintenir le cap » de ses réformes, croit le journal de la droite libérale.

     

    Les cérémonies de remises des diplômes chamboulées aux États-Unis

    Plusieurs universités aux États-Unis ont annulé leurs fameuses cérémonies de remise de diplômes après des semaines de manifestations pro-palestiniennes. C'est le cas de Columbia à New York, qui a été évacuée par la police.  Dans une autre université privée, celle de Californie du sud, on a remplacé ce moment par une fête. Au menu, pas de discours de promotion, aucun conférencier célèbre, ni de marche en groupe devant des milliers d'invités. À la place, nous raconte le Los Angeles Times, « des feux d'artifice, drones, chapeaux et [le rappeur] Travis Scott ». « Il en ressort un sentiment mitigé », pointe le journal. Car la présidente de l'université vient de subir une motion de censure par une assemblée de professeurs pour sa gestion des manifestations. Si plusieurs étudiants ont profité d'un bref intermède de joie, « rien n'est oublié » dit l'un d'eux dans le Los Angeles Times.

    Fri, 10 May 2024
  • 310 - Premier Conseil des ministres en Haïti

    Ce mercredi 8 mai 2024, un Premier Conseil des ministres a réuni à Port-au-Prince le gouvernement démissionnaire et le CPT, le Conseil présidentiel de transition. Plusieurs décisions ont été adoptées, relatent nos confrères du quotidien Le Nouvelliste : renouvellement de l’état d’urgence et renouvellement du mandat des membres de la Cour des comptes.

    Le rédacteur en chef du Nouvelliste Frantz Duval parle d’une réunion qui était « très attendue », car elle marque « vraiment la prise du pouvoir par le Conseil présidentiel de transition ». Le ministre de l’Intérieur a été changé – jusqu’ici c’était l’ex Premier ministre Ariel Henry qui occupait ce poste ; l’état d’urgence a été renouvelé, et « il y aura peut-être une reprise bientôt du couvre-feu sur la région métropolitaine de Port-au-Prince ». D’autres décisions ont été prises « pour permettre à la machine administrative de l’État de mieux fonctionner dans les jours qui viennent ». Pour la sécurité, explique Frantz Duval, le Conseil a fini par comprendre, après avoir hésité et en rencontrant la police et les forces armées, « qu’il fallait faire appel à la force multinationale » : « ce sont les deux mois qui viennent de s’écouler qui ont permis au Conseil et à ses membres de comprendre la difficulté de la situation ».

    Le rédacteur en chef du Nouvelliste est aussi revenu sur les pluies et les inondations qui frappent le nord du pays : 12 morts, plus de 2 000 maisons inondées. Il parle d’une « grande inquiétude pour Haïti toute entière », car le début de la saison cyclonique approche (à partir du 1er juin), « avec des villes où les canaux de drainage n’ont pas été curés depuis des mois ». « Dès qu’il pleut, même si c’est pendant deux minutes, il y a une inondation si ce n’est pas curé », explique ainsi sur RFI Patrick Alomonor, le maire adjoint de Cap-Haïtien, la grande ville du nord endeuillée par les intempéries, qui demande plus d’argent pour la structure qui s’occupe de curer les canaux dans tout le département. 

     

    Inondations au Brésil

     

    Les très fortes pluies et la montée des eaux sèment aussi la désolation en Amérique du Sud, notamment au Brésil, où au moins une centaine de personnes ont déjà trouvé la mort. Plus de 160 000 personnes sont aujourd'hui sans abri après avoir dû fuir leur maison. À Rio de Janeiro, notre correspondante Sarah Cozzolino a rencontré des Brésiliens qui se mobilisent pour aider ceux qui ont été frappés par les pluies. « On se sentait mal d’être ici, impuissants, alors on a commencé cette mobilisation, qui a pris une énorme proportion », explique une volontaire, Carolina, qui coordonne le tri des vêtements – même si la priorité reste l'accès à l’eau potable. Cette mobilisation doit durer, explique Anna, bloquée à Rio et devenue bénévole : « L’important est de ne pas laisser la cause mourir en deux semaines. Parce qu’il ne s’agit pas d’un problème éphémère, la tragédie va durer, et nous avons besoin que le Brésil reste uni ».

    Et ces inondations font toujours la Une de la presse brésilienne : O Globo rappelle ainsi que « l’inondation a déjà dépassé les records de la tragédie vécue en 1941 » au même endroit. La principale différence, explique un hydrologue interrogé par le journal, c’est que cette fois, « tout s’est passé beaucoup plus vite. L’escalade a été surréaliste ». Et puis « dans le passé, la population était moins nombreuse et n’occupait pas encore les zones à risque comme c’est le cas aujourd’hui ».

    Folha de Sao Paulo s’est rendu à Canoas, où, « avec la moitié de son territoire envahi par les eaux, la municipalité compte jusqu’à un millier de personnes dans les files d’attente à la recherche de vivres distribuées par la mairie, mais il n’y en a pas pour tout le monde ». « Nous avons besoin de beaucoup de dons », explique le maire.

    Ce mercredi 8 mai 2024, « le retour de la pluie et des vents forts dans la région de Porto Alegre a poussé le gouvernement de la ville à suspendre les opérations de sauvetage », précise Folha. Mais de nouvelles pluies sont prévues ce vendredi 10 mai, et elles « toucheront précisément les régions les plus endommagées de l’État », se désole le quotidien. Des tempêtes parties pour être « presque aussi fortes que celles de la semaine dernière ».

    À lire aussiInondations au Brésil: le gouvernement promet 10 milliards de dollars pour la reconstruction

    Grève générale en Argentine

    Nouvelle grève générale ce jeudi 9 mai en Argentine, pour protester contre le programme d’austérité du président ultralibéral Javier Milei. Une grève lancée par la CGT qui, estime en Une La Capital, promet de « paralyser le pays » : « il n’y aura ni transports ni cours, pas de fonctionnaires dans l’administration publique, les banques resteront fermées, pas d’activités dans les entreprises ».

    Pour autant, le gouvernement minimise cette grève, et s’efforce de souligner qu’elle « ne modifie en rien le programme économique », écrit Pagina 12. Le président Milei s’est d’ailleurs affiché sur Instagram, rapporte Rio Negro, sur une photo le montrant un t-shirt entre les mains, sur lequel on peut lire : « Yo no paro », « moi je ne fais pas la grève ».

    Pour autant, en privé, écritPagina 12, le camp présidentiel s’inquiète de la pression que cette grève pourrait exercer sur les sénateurs en plein débat sur le paquet de réformes dérégulatrices déjà adoptées par les députés. Et au Sénat, les chiffres sont serrés entre les pour et les contre…

    À lire aussiArgentine: des centaines de milliers de personnes manifestent pour défendre l'université

    Les éborgnés du Chili se sentent abandonnés par l'État

    Au Chili, plus de 4 ans se sont écoulés depuis la crise sociale d’octobre 2019, où la population réclamait de meilleures conditions de vie. Ces grandes manifestations avaient duré pendant plusieurs semaines, partout dans le pays. À la clé, des affrontements violents avec les forces de l’ordre – qui ont fait 34 morts, et au moins plus de 3 500 civils ont été blessés. Parmi eux, des centaines de personnes ont subi des traumatismes oculaires causés principalement par des tirs de flashball.

    Ces éborgnés se sentent aujourd’hui seuls, abandonnés par l’État chilien. Notre correspondante Naïla Derroisné les a rencontrés à Santiago. Parmi eux, Natalia Aravena, 29 ans. Elle était dans une manifestation lorsqu’elle a reçu une bombe lacrymogène en plein visage. Elle a perdu son œil droit et depuis tout a changé pour cette infirmière de profession : « Je m’occupais de patients en psychiatrie. Et puis, j’ai perdu confiance en moi car en psychiatrie il y a toujours le risque qu’un patient en crise vous agresse, et avec un seul œil j’ai senti que ça pouvait me mettre en danger. J’ai donc arrêté, et aujourd’hui je passe des commandes pour des fournitures médicales, c’est un travail de bureau ». Après 4 années d’enquête, Natalia n’a pas obtenu réparation auprès de la Justice : « Les institutions nous mettent des bâtons dans les roues, surtout la police », explique Alejandra Arriaza, avocate, défenseure des droits de l’homme, qui représente plusieurs victimes de traumas oculaires : « Les Carabiniers n’ont pas transmis leurs caméras embarquées. Des vidéos ont été trafiquées. Des preuves ont aussi été détruites ».

     

    Aux États-Unis, l’autoroute numéro 1 menacée par le changement climatique

     

    L’autoroute numéro 1, la Highway 1, longe l’océan Pacifique sur 900 kilomètres, et elle fait ce jeudi 9 mai 2024 la Une du Washington Post. Car si certaines portions de la Highway 1 sont régulièrement enterrées par des glissements de terrain, certains, écrit le journal, estiment qu’aujourd’hui la situation empire, entre autres, à cause du changement climatique : « les tempêtes sont plus humides et s'infiltrent dans la roche poreuse qu’elles affaiblissent. Les feux de forêt laissent derrière eux des débris supplémentaires que les eaux de crue emportent vers le bas, sur la route. Enfin, les vagues provoquées par des tempêtes plus violentes et la montée des eaux rongent les falaises par en dessous ». Et malgré les travaux constants d’entretien – qui coûtent une fortune, une géologue estime qu’à un moment, les communautés qui se trouvent régulièrement isolées par ces problèmes sur l’autoroute vont peut-être devoir réfléchir à déménager.

    Toujours dans le Washington Post, un autre article sur les ravages du changement climatique mais à l’échelle planétaire. Le quotidien se fait l’écho d’une étude selon laquelle « le changement climatique augmente les risques de nouvelle pandémie » : « un monde plus chaud d’écosystèmes ravagés est plus accueillant pour nombre de parasites, mais moins pour l'homme et d'autres formes de vie ».

    À lire aussiChangement climatique: nouvel enjeu électoral aux États-Unis?

    Mort du légendaire producteur alternatif Steve Albini 

    Le producteur et musicien américain est mort ce mardi 7 mai 2024, à l’âge de 61 ans. C’était une légende du rock alternatif, une « icône du rock underground », écrit le site Pitchfork- et un critique acerbe des pratiques de l'industrie musicale. Le magazine Rolling Stone rappelle que Steve Albini a produit des albums de Nirvana, des Pixies, des Breeders, ou encore de PJ Harvey, avec un son « qui charriait une énergie brute ». En tête de ses dix enregistrements les plus remarquables, le New York Times place Where is My Mind ?, des Pixies, utilisé depuis dans de nombreux films.

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    Thu, 09 May 2024
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