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Choses à Savoir HISTOIRE

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1784 - Pourquoi l'accès civil au GPS vient-il d'un drame ?
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  • 1784 - Pourquoi l'accès civil au GPS vient-il d'un drame ?

    Aujourd’hui, il suffit de sortir son téléphone pour connaître sa position exacte sur Terre. Mais ce confort technologique, si banal aujourd’hui, trouve son origine dans un événement tragique. Car l’ouverture du GPS au grand public n’est pas née d’un progrès pacifique… mais d’un drame en pleine Guerre froide.


    Tout commence le 1er septembre 1983. Un Boeing 747 de la compagnie Korean Air Lines, vol 007, quitte New York à destination de Séoul. Mais quelque part au-dessus de l’océan Pacifique, l’avion s’écarte de sa trajectoire prévue. Il vole à l’aveugle, guidé uniquement par des instruments de navigation classiques, reposant sur le magnétisme terrestre.


    Ce que l’équipage ignore, c’est que leur appareil entre dans l’espace aérien soviétique, au-dessus de la péninsule de Sakhaline, une zone ultra-sensible militairement. Les Soviétiques, convaincus d’avoir affaire à un avion espion américain, ne prennent aucun risque. Deux chasseurs sont envoyés. L’un d’eux tire un missile. Le Boeing est abattu. Les 269 passagers et membres d’équipage périssent.


    L’émotion est immense. Le choc est mondial. Et à Washington, le président Ronald Reagan décide de réagir, pas seulement sur le plan diplomatique, mais aussi technologique.


    À l’époque, les États-Unis disposent déjà du GPS, un système de géolocalisation par satellite, mais il est réservé aux militaires. Reagan annonce alors une décision stratégique : une fois le système finalisé, le GPS sera ouvert à l’usage civil dans le monde entier, gratuitement. L’idée : permettre à l’avenir à tout avion, bateau ou véhicule, de connaître sa position avec précision et d’éviter de tels accidents.


    Mais il y a un bémol : pendant des années, l’armée américaine garde une main sur le système. Une dégradation volontaire de la précision, appelée "Selective Availability" (SA), est activée. Les civils peuvent utiliser le GPS, mais avec une précision limitée à environ 100 mètres.


    Il faut attendre l’an 2000 pour que cette restriction soit levée. Le président Bill Clinton donne alors l’ordre de désactiver le SA. Résultat : la précision passe à quelques mètres pour tous les utilisateurs. C’est cette décision qui marque le véritable envol du GPS dans la vie quotidienne : dans les voitures, les téléphones, les avions, les montres de sport.


    Ce que l’on oublie souvent, c’est que derrière ce confort moderne se cache une tragédie. Le GPS civil, ce n’est pas seulement de la technologie : c’est aussi une réponse politique à une erreur de navigation fatale. Un progrès né du chaos, comme souvent dans l’histoire.


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    Mon, 23 Jun 2025 - 2min
  • 1783 - Pourquoi Bonaguil est-il considéré comme le dernier château fort construit en France ?

    Dans le Lot-et-Garonne, perché sur un éperon rocheux, le château de Bonaguil semble tout droit sorti du Moyen Âge. Avec ses tours massives, ses douves, ses ponts-levis et ses meurtrières, il incarne l’image même du château fort médiéval. Et pourtant… Bonaguil est un anachronisme architectural. Car il a été bâti à une époque où les canons régnaient déjà sur les champs de bataille. C’est ce qui en fait un monument à part : le dernier grand château fort construit en France.


    L’histoire commence au XIIIe siècle, mais c’est au tournant des XVe et XVIe siècles que Bonaguil prend son allure actuelle. Un homme va lui donner sa forme définitive : Bérenger de Roquefeuil, un riche baron visionnaire — ou entêté, selon les points de vue. Entre 1480 et 1510, il entreprend de transformer la vieille forteresse médiévale en une place forte ultra-moderne, capable de résister aux armes à feu.


    À cette époque, le paysage militaire a changé. L’invention de l’artillerie à poudre a rendu obsolètes les châteaux classiques. Les canons peuvent pulvériser des murailles en pierre. Les seigneurs abandonnent les forteresses verticales pour des bastions bas, aux murs épais et inclinés, comme dans les citadelles de Vauban un siècle plus tard. Et pourtant, Bérenger, lui, persiste à construire une forteresse féodale, avec créneaux, tours et échauguettes — mais en y intégrant des innovations militaires de son temps.


    Bonaguil est ainsi un château fort "hybride". Il possède :

    – des douves profondes et des murs inclinés pour amortir les tirs de canon ;

    – une barbette, plate-forme de tir pour l’artillerie défensive ;

    – des casemates voûtées pour stocker des munitions ;

    – des cheminées renforcées contre les incendies ;

    – et surtout, une complexité défensive hors norme : sept ponts-levis, des galeries souterraines, des herses, des pièges.


    Mais ce chef-d’œuvre d’architecture militaire ne servira jamais à la guerre. Bonaguil n’a jamais été attaqué. Trop isolé, trop coûteux, il devient rapidement obsolète. Pire : à peine terminé, il est déjà dépassé par les progrès de l’artillerie.


    C’est précisément cela qui en fait un monument unique : le dernier château fort construit selon les principes médiévaux, au seuil de la Renaissance. Un pont suspendu entre deux mondes, figé dans la pierre.


    Aujourd’hui, Bonaguil attire les visiteurs non pour ses batailles, mais pour le témoignage historique qu’il incarne : la fin d’une époque, celle des seigneurs bâtisseurs de forteresses.


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    Sun, 22 Jun 2025 - 2min
  • 1782 - Pourquoi dit-on "être médusé" ?

    L’expression "être médusé" est aujourd’hui utilisée pour désigner un état de stupéfaction intense, un moment où l’on reste bouche bée, figé, incapable de réagir. Mais derrière cette formule familière se cache une origine fascinante, puisée dans la mythologie grecque.


    Tout commence avec Méduse, une des trois Gorgones, ces créatures monstrueuses aux cheveux faits de serpents et au regard pétrifiant. Contrairement à ses sœurs, Méduse n’était pas immortelle. Selon la version la plus répandue du mythe, elle était à l’origine une belle jeune femme, prêtresse d’Athéna. Mais après avoir été séduite — ou violée, selon les récits — par Poséidon dans le temple même de la déesse, Athéna, furieuse, la punit en la transformant en monstre. Son regard devint si redoutable qu’il changeait en pierre quiconque croisait ses yeux.


    C’est ce pouvoir terrifiant qui donne naissance à notre expression. Être "médusé", c’est littéralement être figé, paralysé par la stupeur, tout comme les victimes de Méduse étaient pétrifiées sur place. Cette paralysie n’est pas physique aujourd’hui, mais psychologique : surprise, choc, incompréhension, émerveillement… Tous ces états où l’esprit s’arrête un instant sont "médusants".


    Le mythe va plus loin encore. Méduse est finalement tuée par Persée, grâce à un stratagème ingénieux. Pour éviter de croiser son regard, il utilise un bouclier poli comme un miroir, observe son reflet et la décapite sans la regarder directement. La tête de Méduse devient alors une arme puissante, capable de pétrifier les ennemis même après sa mort. Elle est fixée sur le bouclier d’Athéna, la fameuse égide, devenant un symbole de pouvoir et de protection.


    C’est à partir du XIXe siècle que l’expression "être médusé" entre vraiment dans la langue française, dans le sens figuré que nous lui connaissons. Elle évoque toujours cette même idée d’un choc si soudain, si intense, qu’il nous laisse figés, sans voix.


    Ainsi, chaque fois que nous disons être médusés par une nouvelle, un spectacle ou un événement, nous faisons sans le savoir appel à une image vieille de plusieurs millénaires : celle d’une femme maudite, aux cheveux de serpents, dont le regard figeait la vie elle-même.


    Et c’est peut-être là, dans cette légende aussi troublante que puissante, que réside toute la beauté de la langue : faire survivre les mythes dans nos mots du quotidien.


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    Fri, 20 Jun 2025 - 2min
  • 1781 - Quel est le plus mystérieux cold case de la préhistoire européenne ?

    Charterhouse Warren. Un site archéologique, situé près de Bristol, au sud-ouest de l’Angleterre. Tout commence par une découverte macabre faite dans les années 1970 : au fond d’une fosse naturelle, les archéologues mettent au jour un amas de restes humains. Rien d’étonnant, pense-t-on d’abord : le site est un ancien puits d’extraction de plomb, utilisé plus tard comme sépulture collective.


    Mais les analyses plus récentes ont révélé une toute autre histoire. Il y a environ 4000 ans, à l’âge du bronze, une communauté entière aurait été massacrée, puis partiellement dévorée. Le site se transforme alors en un véritable mystère pour les scientifiques.


    Que sait-on ? Les restes appartiennent à au moins 40 individus — hommes, femmes, enfants. Mais ce n’est pas un tombeau organisé. Les ossements sont jetés pêle-mêle, démembrés, avec de nombreuses traces de violence extrême. Les crânes sont fracturés, les os longs portent des marques de coupures nettes, comme si l’on avait retiré chair et moelle. Certaines fractures indiquent que les victimes étaient encore en vie au moment des coups.


    Plus troublant encore : des traces de découpe et de cuisson ont été détectées sur plusieurs os. Ces indices accréditent la thèse d’un cannibalisme rituel ou de survie. Mais pourquoi ? Guerre tribale ? Vengeance ? Famine extrême ? Le contexte exact échappe encore aux chercheurs.


    Le mystère de Charterhouse Warren réside aussi dans l’absence de parallèles connus. En Europe de l’âge du bronze, les sépultures sont en général ordonnées, respectueuses. Ici, on est face à une scène de violence collective, isolée, sans précédent clair. Était-ce une attaque venue de l’extérieur ? Un massacre interne ? Une exécution de prisonniers ? Le site défie les interprétations.


    Ce qui ajoute encore au trouble, c’est que le site n’était pas une nécropole : c’est un ancien gouffre de mine, qui a servi d’abattoir et de décharge humaine. Pourquoi ce choix ? Était-ce pour effacer les traces ? Pour symboliser un rejet ? Pour isoler les morts du monde des vivants ?


    En résumé, Charterhouse Warren est un mystère parce qu’il brise les codes connus de la préhistoire britannique. Ce n’est pas un simple site funéraire, mais la scène d’un crime de masse vieux de 4000 ans — un massacre suivi d’actes de cannibalisme dont les motivations nous échappent encore. Un vrai cold case pour les archéologues… et pour l’imaginaire.



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    Thu, 19 Jun 2025 - 2min
  • 1780 - Pourquoi dit-on un "plouc" ?

    Aujourd’hui, traiter quelqu’un de "plouc", c’est l’accuser d’être mal dégrossi, rustre, provincial, voire carrément vulgaire. Mais d’où vient exactement ce mot que l’on utilise si facilement dans la conversation ? Comme souvent avec le langage populaire, l’histoire du mot "plouc" est plus subtile qu’il n’y paraît.


    Le terme apparaît pour la première fois à la fin du XIXe siècle, et son origine est géographique. À cette époque, de nombreux Bretons viennent chercher du travail à Paris. Or, les Bretons de langue bretonne utilisent couramment le mot "plou", qui signifie "paroisse". Il est d’ailleurs omniprésent dans les toponymes de Bretagne : Plouha, Plougastel, Plouzané, Ploudalmézeau, etc.


    Ces travailleurs bretons étaient souvent mal vus à Paris. Ils parlaient mal le français, avaient un accent prononcé, et occupaient des emplois peu valorisés. Les Parisiens, moqueurs, se mirent à les surnommer les "Ploucs", en référence à ce "plou" qui leur collait à la peau. Le "c" final aurait été ajouté par déformation ou par analogie avec d’autres mots péjoratifs.


    Mais le mot ne tarda pas à s’élargir : il ne désignait plus seulement les Bretons, mais plus généralement tous ceux que les Parisiens percevaient comme des "péquenauds" ou des provinciaux un peu arriérés. Le succès du mot dans l’argot parisien a été renforcé par le développement de la presse populaire et des chansons de cabaret au début du XXe siècle.


    Au fil du temps, "plouc" a perdu son ancrage breton pour devenir un terme générique. On l’utilise aujourd’hui pour désigner quelqu’un de malhabile socialement, de mal habillé, ou simplement jugé de mauvais goût. Ce peut être un provincial aux yeux d’un urbain snob, mais aussi un nouveau riche sans raffinement, ou un voisin perçu comme "beauf".


    L’histoire de "plouc" est donc celle d’un mot né d’une moquerie sociale et régionale, qui a fini par s’universaliser. Ce qui en fait aussi un témoignage sur les tensions entre Paris et la province, entre élites urbaines et classes populaires rurales.


    Aujourd’hui, bien sûr, le mot est employé sur un ton souvent humoristique ou affectueux. Mais son origine nous rappelle que le langage véhicule aussi des préjugés… et que certains mots, derrière leur apparente légèreté, ont une histoire bien plus sérieuse.


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    Wed, 18 Jun 2025 - 1min
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