Nach Genre filtern
- 165 - Michaël Levystone: «L'Asie centrale est devenue une plaque tournante des échanges est-ouest»
L'Asie centrale n'est plus invisible sur la scène internationale, en particulier depuis le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan et encore davantage depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Les cinq pays centrasiatiques, Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizstan, Tadjikistan et le plus fermé, le Turkménistan, sont l'objet des convoitises de toutes les grandes puissances, Russie et Chine en tête, mais aussi Iran et États-Unis. En quête d'uranium et d'hydrocarbures, la France d'Emmanuel Macron a également accéléré ses relations avec ces ex-républiques soviétiques. C'est ce tableau global et rare que dresse que l'expert indépendant Michaël Levystone dresse dans son ouvrage Asie centrale, le réveil, paru en mars dernier chez Armand Colin.
Sat, 27 Apr 2024 - 164 - «L’entretien d’embauche au KGB», par Iegor Gran
L’entretien d’embauche au KGB est le titre du dernier ouvrage de Iegor Gran. Au cours de recherches qu’il a menées pour écrire un livre où il raconte l’arrestation de son père, l’écrivain et dissident soviétique Andrei Siniavski tombe sur un document rare, un manuel de recrutement des agents du renseignement étrangers. Il a décidé de le traduire, tout en y ajoutant du contexte et des commentaires personnels.
Sat, 20 Apr 2024 - 163 - Guillaume Delacroix: «L’Inde de Modi est en train de quitter le camp des démocraties»
En Inde, des élections législatives importantes, vues comme un scrutin XXL, vont se dérouler du 19 avril au 4 juin. Près d’un milliard d’Indiens sont invités à glisser dans les urnes leurs bulletins indiquant leurs choix. Le Premier ministre sortant Narendra Modi et sa formation, le Bharatiya Janata Party (BJP), au pouvoir depuis 10 ans, sont les principaux favoris.
Qui est Narendra Modi ? Fossoyeur de la démocratie indienne, comme le disent ses détracteurs, ou grand modernisateur, si l'on croit ses partisans ? Réponses dans Dans la tête de Narendra Modi, ouvrage entre biographie et analyse que consacrent au Premier ministre indien deux journalistes du Monde.
En quelque 270 pages, le livre brosse le portrait de ce véritable animal politique qu'on connaît mal en Occident. Mêlant récit et analyse, les auteurs racontent son parcours personnel, dressent le bilan de son action politique et s'attachent à pointer du doigt, derrière ses bravades sur l'Inde superpuissance en devenir, le vrai dessein idéologique de Modi visant à asseoir la suprématie des hindous et à perpétuer la domination des hautes castes dans la société indienne. Rencontre avec le co-auteur Guillaume Delacroix.
RFI : Une étude psychologique ? Une biographie ? Comment peut-on qualifier votre livre, Guillaume Delacroix ?
Guillaume Delacroix : C'est un livre d'enquête journalistique. Nous sommes deux à l'avoir écrit : Sophie Landrin, correspondante du Monde à Delhi, et moi-même, qui ai passé huit ans en Inde, à Bombay, pour Le Monde également. Ce dont on s'était rendu compte, c'est que le personnage de Modi est porteur d'une idéologie très ancienne, qui a bientôt 100 ans. Ce qui est en train de se passer en Inde vient de très très loin. Pour nous, c'est un tournant dans le régime politique et dans la vie démocratique de ce grand pays.
Ça vient d'une structuration de la pensée nationaliste hindoue qui remonte à 1925. Et il nous semblait intéressant de justement remonter aux racines de cette idéologie pour comprendre pourquoi Modi est arrivé au pouvoir et « pour quoi ? », en deux mots, c'est-à-dire : Quel est le dessein ? Quel objectif poursuit-il ? On a proposé nos services à Actes Sud, qui avait justement une série correspondant exactement à cette approche, qui s'appelait Dans la tête de…. Actes Sud avait déjà publié un certain nombre deDans la tête de… consacrés aux dirigeants politiques mondiaux et il manquait Narendra Modi sur l'étagère. Dans les librairies en Europe, il y a extrêmement peu de livres sur l'Inde et encore moins sur Narendra Modi, presque rien. Donc, notre livre est venu combler en quelque sorte un vide.
Votre essai s'ouvre sur l'anecdote de la pose de la première pierre du temple d'Ayodhya. Qu'est-ce qu'elle symbolise, cette anecdote ?
Ce temple d'Ayodhya, en fait, tout passe par lui. C'est un instrument politique. Ce temple a été construit sur les ruines d'une mosquée, elle-même démolie par des fanatiques en 1992 sous la baguette de Narendra Modi qui était, à l'époque, un jeune cacique de son parti. Il avait organisé avec le président du parti de l'époque cette démolition. C'est l'achèvement du rêve dominateur de l'hindouisme. C'était l'une des trois priorités que s'était fixées la mouvance nationaliste hindoue il y a un siècle, il y a même plus d'un siècle, à savoir : asseoir la suprématie de la majorité hindoue sur le reste de la population, les musulmans et les chrétiens.
On connaît mal en Occident Narendra Modi. Qui est-il ? D'où vient-il ? Comment est-il devenu Premier ministre de l'Inde ?
Il tranche vraiment avec ses prédécesseurs parce que son parcours personnel est atypique. Il n'est pas lettré, il n'est pas éduqué, il n'a pas fait d'études comme beaucoup de Premiers ministres indiens avant lui. On pense tous à Nehru ou à Indira Gandhi, mais pas seulement. Son dernier prédécesseur, du parti du Congrès, Manmohan Singh, était un grand économiste. Vajpayee qui, lui, était du parti de Modi et qui a occupé le poste de Premier ministre il y a une vingtaine d'années, était un brahmane lettré. On pense que Narendra Modi n'a même pas le bac… Enfin, il y a un flou artistique qui entoure tout cela. Une légende s'est construite autour de l'homme, le self-made man, l'autodidacte…
Ce qui est certain, c'est que Narendra Modi est un apparatchik. Il a été formé dès son plus jeune âge, dès l'âge de huit ans, dans la nébuleuse nationaliste hindoue, incarnée par une organisation paramilitaire, l'Association des volontaires de la nation (le RSS). Il a gravi les échelons progressivement au sein de cette organisation et a été porté au pouvoir sans être candidat à des élections. En 2001, ses supérieurs l'ont nommé à la tête de l'État du Gujarat, dont il est originaire, qui se trouve être aussi l'État natal du Mahatma Gandhi. C'est seulement en 2002 qu'il a été élu par un électorat majoritairement hindou. Il est populaire au Gujarat, sans doute parce qu'il avait « laissé faire » – c'est l'expression usitée en Inde – des pogroms anti-musulmans qui ont marqué l'histoire de l'Inde contemporaine. Les pogroms ont lancé en quelque sorte la carrière politique de Narendra Modi !
Vous racontez dans votre livre – et c'est passionnant – comment, malgré sa contribution à la cause du nationalisme hindou, il n'a pas été le premier choix des hiérarques de son organisation lorsqu'il a fallu choisir une tête de liste « premier ministrable » avant les élections législatives de 2014…
Narendra Modi dérangeait en fait au sein de sa propre famille politique parce qu'il était atypique, et surtout parce qu'il ne venait pas des hautes castes. L'Inde est connue pour son système de castes très rigide, qui divise la société en quelque 25 000 castes. Le mouvement hindouiste est dirigé par des hommes de haute caste et pour ces dirigeants, Modi, qui est issu d'une classe sociale modeste, ne pouvait pas être leur candidat à la primature. Finalement, parce que Modi est un homme talentueux, charismatique, qui sait manier la carotte et le bâton, il a réussi à emporter le choix des autorités du RSS comme candidat de son parti pour le poste de Premier ministre. C'était finalement un bon choix puisqu'il a gagné l'élection.
Il s'est aussi révélé être un bon soldat, qui porte avec conviction et fidélité le message de son mouvement, l'hindutva. Or, qu'est-ce que l'hindutva ?
Tout cela vient de loin. Narendra Modi est l'aboutissement du cheminement lent, progressif de l'idée du suprémacisme hindou, qui débouche aujourd'hui sur une polarisation extrême. L'hindutva, c'est l'idée que la majorité a des droits supérieurs aux minorités, et c'est pour cela qu'on adopte des lois stigmatisantes et qu'on établit une forme d'apartheid rampant. C'est un peu ce qui est en train de se passer aujourd'hui. On assiste à une institutionnalisation de la ségrégation entre les hindous d'une part, et d'autre part, ceux qui appartiennent à des religions différentes, celles des « envahisseurs » en fait. Modi parle beaucoup d'esclavage, c'est-à-dire en gros 1 000 ans d'occupation musulmane, puis 200 ans d'occupation britannique. Cela se traduit aujourd'hui par des mosquées que l'on détruit, comme cela s'est passé à Ayodhya avec la destruction de la mosquée Babri en 1992.
L'hindutva, c'est ça, c'est dominer et faire croire à une masse solidaire d'hindous que leur religion est supérieure aux autres religions. C'est bien sûr une fiction, mais pendant ce temps-là, alors qu'on unifie les hindous contre les musulmans et les chrétiens, on ne parle pas des fractures qui divisent la société indienne, où le pouvoir est entre les mains de la plus haute caste, les brahmanes. Obnubilée par la question musulmane, la population hindoue vit dans l'ignorance de cette situation.
Si je vous comprends bien, Guillaume Delacroix, le véritable objectif de Narendra Modi n'est pas la marginalisation des minorités, mais la perpétuation de la hiérarchie des castes. C'est ça, le dessein caché ?
C'est vraiment le cœur de notre livre avec Sophie Landrin. L'objectif de ce gouvernement n'est pas tant l'hindouisme que le castéisme, c'est-à-dire la domination de la société indienne avec le maintien du pouvoir entre les mains d'une oligarchie de hautes castes. Alors après, on peut gloser sur la définition de ce qu'est l'Inde aujourd'hui. On l'appelle encore « la plus grande démocratie du monde ». Nous, on pense que ce n'est plus le cas. Elle a peut-être encore quelques traits de démocratie parce qu'il y a des élections, et même des alternances, sur le plan de la gouvernance régionale. Mais force est de constater que l'État de droit en Inde est battu en brèche tous les jours. Le pouvoir aujourd'hui est maintenant entre les mains d'une oligarchie, avec un mélange de genres absolument inédit entre le politique et le religieux.
Narendra Modi se pose en grand prêtre, en gourou, quand il préside à des cérémonies, comme il l'a fait à Ayodhya où il a présidé, fin janvier, l'inauguration du temple bâti sur les ruines de la mosquée abattue. Ce mélange du politique et religieux est totalement en décalage avec le rôle imputé au Premier ministre de l'Inde dans la Constitution, qui est égalitaire et séculariste. Selon la Constitution de 1950 toujours en vigueur, l'Inde doit accueillir toutes les religions et ne doit en privilégier aucune.
C'est en fait le contraire qui se passe depuis dix ans, en toute impunité, en attendant le changement de la Constitution...
C'est un peu, si vous voulez, le souhait des nationalistes hindous et des plus radicaux de cette frange politique. Elle veut prendre sa revanche sur la partition de 1947, lorsque l'Inde est devenue indépendante. Le pays a été divisé en deux, avec d'un côté le Pakistan qui s'est défini comme une république islamique, et de l'autre, l'Inde qui a souhaité, sous la férule de Gandhi et de Nehru, demeurer laïque. Aujourd'hui, la droite hindouiste veut revenir là-dessus et réclame que, puisque les musulmans ont eu leur État avec le Pakistan, l'Inde doit être un État hindou. Nous expliquons dans notre livre que ce débat va au-delà du religieux pour rappeler que, pour une frange de la droite hindouiste, l'hindouisme est dans l'ADN, dans le sang des gens.
L'hindouisation du pays semble être allée de pair avec une véritable dérive autoritaire. Dressant le bilan des dix années de Narendra Modi à la tête du pays, vous évoquez dans votre livre un « gouvernement par la peur » qui touche les minorités, mais aussi les médias, les intellectuels, les universitaires, les étudiants. On assiste à un sérieux rétrécissement des libertés. Comment est-on passé de la démocratie bureaucratique et chaotique de l'Inde d'antan à cet État quasi orwellien ?
Il ne faut pas penser que tout s'est fait en un jour et que, lorsque Narendra Modi a pris les rênes de l'Inde en mai 2014, tout a basculé. Tout cela était en germe en fait dans l'histoire politique de l'Inde. C'est simplement qu'avec le BJP au pouvoir, tout a été démultiplié. Le braconnage des élus, par exemple, existait avant, mais le phénomène a été démultiplié par 100, peut-être par 1 000. L'Inde a toujours été un pays inégalitaire. La peur du plus fort, du plus puissant touche aujourd'hui la gouvernance, même les gens à la tête du pays. Les témoignages que nous avons recueillis auprès des personnes participant aux réunions décisionnaires dans le bureau du Premier ministre nous ont laissés entendre que tout le monde a le doigt sur la couture du pantalon, si je puis m'exprimer ainsi, parce qu'ils ont tous peur. D'ailleurs, c'est dans le bureau du Premier ministre que toutes les décisions sont prises, car il y a aujourd'hui une concentration absolument inédite du pouvoir entre les mains d'un seul homme. Les ministres sont tous des fantoches et ils ont tous peur de parler, de déplaire au chef. Et cette peur se dissémine, se répand à travers le pays.
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Les gens ont peur parce que le Parlement a voté de nouvelles lois liberticides qui réduisent la liberté d'expression des citoyens. Le gouvernement a autorisé les agences au sein des services secrets, tout comme le fisc, à poursuivre systématiquement les opposants politiques et la société civile. On a fait fermer 20 000 ONG sous prétexte qu'elles touchaient des financements venant de l'étranger ou bien d'être des agents de l'étranger, et donc de promouvoir la sédition et la désagrégation de l'Inde. On a politisé la justice et on a fait peur aux juges en les nommant dans des bleds éloignés s'ils passent des jugements considérés comme étant critiques du gouvernement. Encore tout récemment, deux étudiants ont été suspendus d'une grande université parce qu'ils avaient osé lancer un débat sur le temple d'Ayodhya dans l'amphithéâtre. Les Indiens vivent aujourd'hui dans un régime de peur généralisée, dans lequel les victimes sont transformées en coupables et les coupables en innocents.
La presse aussi a fait les frais de ce raidissement du pouvoir qui n'a pas épargné la presse internationale, comme en témoigne l'affaire de la journaliste française Vanessa Dougnac, obligée de quitter l'Inde en février dernier, après avoir été en poste dans ce pays depuis 20 ans. Diriez-vous que cette affaire est révélatrice d'un changement de régime en Inde ?
Pour les journalistes exerçant leur métier en Inde, cette affaire a été un électrochoc. C'est la première fois qu'un correspondant étranger est chassé de ce pays. Vanessa Dougnac était correspondante de l'hebdomadaire Le Point, puis du quotidien La Croix. Elle vivait depuis 23 ans en Inde et s'était mariée avec un Indien, avec qui elle a eu un enfant. Les autorités indiennes lui ont reproché d'avoir écrit des reportages « malveillants » et « biaisés » sur l'Inde, alors qu'elle était considérée par ses confrères comme l'une des meilleures spécialistes du pays dans la presse française. Cette affaire est préoccupante, car elle révèle en effet le rétrécissement de la liberté de la presse en Inde.
Éclatant dans la foulée d'autres affaires de censure visant la presse indienne et la presse étrangère, cette affaire a valu à l'Inde d'avoir perdu 21 places dans le classement mondial sur la liberté de la presse, où elle se situe, derrière l'Afghanistan, au 161e rang de l'index qui compte 180 pays. Pour ma co-autrice Sophie Landrin et moi, l'affaire de la journaliste française chassée d'Inde était le signe que ce pays est en train de quitter le camp des démocraties pour basculer dans celui des théocraties. La mutation de la démocratie indienne versant dans la dictature est le fil conducteur de notre livre.
La démocratie indienne versant dans la dictature, telle n'est apparemment pas l'opinion des partenaires de l'Inde, qui mettent en avant son statut démocratique et continuent de la célébrer et de dialoguer avec elle. Quels sont les ressorts du succès international de Narendra Modi, celui que vous appelez le « Erdogan hindou » ?
Oui, nous le comparons au président turc parce qu'il y a beaucoup de similarités entre la trajectoire politique de ces deux leaders. Ils sont à la tête de deux États au départ laïcs, mais issus de partis religieux. Ces deux hommes forts sont en train de conduire leur pays vers le fondamentalisme religieux. Or, si les relations entre Erdogan et ses partenaires occidentaux se sont compliquées, Modi continue d'être reçu avec tous les égards dans les capitales occidentales. C'est sans doute parce que Narendra Modi a eu la chance d'arriver au moment où l'Occident avait besoin d'un contrepoids face à l'expansionnisme chinois dans ce qu'on appelle en géopolitique la « zone indo-pacifique ». Les Occidentaux ont trouvé dans l'Inde, pays aujourd'hui puissamment armé, le candidat idéal pour contenir les routes de la soie de Xi Jinping. Cela s'est traduit par le renforcement des partenariats stratégiques entre l'Inde et ses partenaires occidentaux.
Les honneurs pleuvent sur le leader indien. En France, il a été reçu, le 14 juillet 2023, sur les Champs-Élysées. Invité d'honneur, il a reçu des mains du président français la grand-croix de la Légion d'honneur. Avec ma co-autrice, on voit dans cette démarche un énorme paradoxe et on s'est demandé : s'il est vrai qu'on n'est pas obligé d'être regardant pour faire du commerce avec un pays, est-ce que la patrie des droits de l'homme est obligée de récompenser un homme qui coupe les libertés de ses concitoyens, et cela précisément le jour où elle célèbre à travers sa Révolution l'arrivée des libertés ? Les symboles ont leur importance.
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Nous sommes à quelques jours des législatives indiennes. Narendra Modi demeure très populaire dans son pays. Selon les sondages, son parti le BJP pourrait remporter les élections avec une majorité absolue. Croyez-vous que les jeux soient d'ores et déjà faits ?
Pas nécessairement. D'abord, je pense qu'en politique, les jeux ne sont jamais faits d'avance et il peut toujours se passer quelque chose. Il peut y avoir des surprises de dernière minute, un coup de théâtre qui fasse que finalement, les pronostics soient déjoués. Pour l'instant, en effet, Narendra Modi apparaît comme archi favori, parce qu'il dispose d'une machine électorale absolument énorme : de l'argent, des outils de propagande phénoménaux qui sont dus notamment au fait qu'il est au pouvoir depuis 10 ans et qu'il se présente pour la troisième fois successive au scrutin des électeurs. Il domine la scène politique, car en face de lui, l'opposition est complètement déstructurée, atomisée.
Finalement, le sortant a un désert en face de lui, ce qui pourrait lui être favorable. Mais on n'est pas à abri d'un grain de sable. Tout récemment, la Cour suprême a, par exemple, annulé le dispositif de financement de la vie politique qui profitait très largement, très majoritairement au parti au pouvoir, le BJP de Narendra Modi. Cette décision remet un peu en cause un certain nombre de choses, car on s'est aperçu que le parti de Modi est financé par de grands milliardaires et de grandes entreprises. Ces découvertes peuvent intervenir dans les calculs des électeurs. Je resterai donc encore prudent.
Dans la tête de Narendra Modi, par Sophie Landrin et Guillaume Delacroix. Solin/Actes Sud, 271 pages, 21 euros.
Sat, 13 Apr 2024 - 162 - Nicolas Tenzer: «L'envoi de troupes occidentales au sol doit être une hypothèse possible»
Les autorités russes ont fini par reconnaitre que ce sont des combattants islamistes qui avaient conduit l'attaque de vendredi dernier dans une salle de spectacle à Moscou. Mais les enquêteurs russes n'en démordent pas : c'est l'Ukraine qui est responsable et évoquent des « liens avec les nationalistes ukrainiens » alors que la guerre déclenchée par la Russie contre l'Ukraine est dans sa troisième année. Dans son livre Notre guerre. Le crime et l'oubli : pour une pensée stratégique publié aux Éditions de l’Observatoire, Nicolas Tenzer appelle l’Occident à prendre la mesure de « la guerre totale » que Vladimir Poutine livre à l’Ukraine et aux démocraties. L'expert des questions stratégiques, qui rentre tout juste de Kiev, salue l'intervention d'Emmanuel Macron, évoquant la possibilité d'une intervention de troupes occidentales au sol.
À écouter aussiLa revue de presse internationale : urgence pour l’Ukraine
Sat, 30 Mar 2024 - 161 - «Harlem, un quartier devenu chic qui instrumentalise le patrimoine historique du mythique ghetto noir»
Harlem, capitale de l’Amérique noire, ne sera bientôt plus un quartier noir. Dans Harlem, une histoire de la gentrification publié aux éditions de la Maison des sciences de l’homme, Charlotte Recoquillon retrace un siècle d’histoire de ce quartier mythique de New York pour comprendre comment des politiques publiques dans le secteur immobilier et des initiatives privées ont conduit les plus pauvres à quitter le quartier au profit de classes sociales supérieures. Entretien avec Charlotte Recoquillon, géographe, docteure de l’institut français de géopolitique et spécialiste des États-Unis.
Sat, 23 Mar 2024 - 160 - «Nous vaincrons», de Simon Shuster, journal de guerre de Volodymyr Zelenksy
Il est l’un des journalistes à avoir passé le plus de temps avec Volodymyr Zelensky depuis le début de l’invasion russe. Simon Shuster, reporter au Time Magazine, raconte au plus près la vie du président ukrainien, ancien comique devenu chef d’un pays en guerre. Au fil des mois, le journaliste russo-américain l’a côtoyé dans ses déplacements sur le front, dans le bunker présidentiel, dans son QG. Un récit haletant qui décrit la transformation d’un homme plongé dans un conflit qu’il n’a pas voulu voir.
Sat, 16 Mar 2024 - 159 - «Xi Jinping entretient l’illusion que la Chine deviendra la première puissance mondiale»
La Chine de Xi Jinping est en pleine session annuelle de son Parlement. Malgré la croissance en berne, la crise de l'immobilier, le chômage des jeunes, le gouvernement chinois a affiché sa confiance dans la reprise. La Chine de Xi Jinping a toujours l'ambition de devenir la première puissance mondiale devant les États-Unis. Un discours mystificateur, selon le journaliste Pierre-Antoine Donnet, ancien correspondant à Pékin et ex-rédacteur en chef de l'AFP. C'est ce qu'il dénonce dans son dernier ouvrage, Chine, l'empire des illusions.
Sat, 09 Mar 2024 - 158 - «L'art de Trumper», ou «dire aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre»
J-4 aux États-Unis avant le Super Tuesday, le mardi 5 mars prochain, première grande séquence de la campagne présidentielle. Républicains et démocrates votent dans 16 États pour déterminer le candidat de chaque camp pour l'élection de novembre. L'issue ne fait guère de doute, sauf coup de théâtre : Joe Biden pour les démocrates et Donald Trump pour les républicains. Le 45e président dont le style a essaimé à travers le monde. C'est la thèse défendue par la journaliste Anne Toulouse dans son livre L'art de Trumper paru aux éditions du Rocher.
Sat, 02 Mar 2024 - 157 - Guerre en Ukraine: «Les Européens doivent passer en économie de guerre»
Il y a deux ans jour pour jour, Vladimir Poutine déclenchait l'impensable pour les Ukrainiens : l'invasion de leur pays. Le monde était glacé par le retour d'une guerre conventionnelle, meurtrière, rappelant la boucherie de Verdun.
Deux années de conflit plus tard, l'Ukraine de Volodymyr Zelensky, humoriste devenu président puis un inattendu chef de guerre, offrait une résistance exceptionnelle à la grande armée russe, que d'aucun voyait mettre à genoux en quelques jours ou semaines le petit voisin de Kiev. Repli russe en contre-offensive urkainienne, le front semble figé. Comment évaluer la suite ? Que peuvent faire les Européens ? Quels sont les enjeux existentiels ? Pierre Servent répond à ces questions dans son ouvrage le Monde de demain.
Sat, 24 Feb 2024 - 156 - À New York, la communauté arabo-américaine revendique son identité notamment à travers la culture
C'est un récit de voyage à travers Manhattan et les quartiers de Brooklyn que nous propose Marc Terrisse dans New York, portrait d'une ville arabe. On part à la rencontre des descendants des Libanais et Syriens arrivés à la fin du 19ᵉ siècle, puis des Palestiniens, Égyptiens, Yéménites, Marocains venus s'installer dans la grande pomme au tournant des années 50. Le Muséologue et chercheur associé au CNRS, Marc Terrisse, s’intéresse à l’histoire des minorités et des migrants dans les sociétés occidentales.
Sat, 17 Feb 2024 - 155 - «Cinq ans dans la Chine de Xi Jinping», de Frédéric Lemaître
La Chine de la modernité et de l’innovation, mais aussi celle de la censure et du contrôle des masses... Frédéric Lemaître vient de passer cinq ans dans ce pays continent en tant que correspondant du journal Le Monde. Il revient sur son expérience dans Cinq ans dans la Chine de Xi Jinping, aux éditions Tallandier.
Sat, 10 Feb 2024 - 154 - «Japon, la face cachée de la perfection» de Karyn Nishimura-Poupée
« Une population compétente, respectueuse, disciplinée, une faible délinquance, une culture riche, un sens du devoir, des traditions ancrées, un patriotisme enraciné. » Voilà tout ce qui fait rayonner le Japon à travers le monde. Mais derrière l’image lisse se cache une autre réalité : népotisme, absence de contre-pouvoirs citoyen et médiatique, soumission, violences sexuelles, racisme. C’est tout ce que décrit la journaliste Karyn Nishimura-Poupée, qui vit au Japon depuis plus de 20 ans, dans son livre paru aux éditions Tallandier.
Sat, 03 Feb 2024 - 153 - «Allô Paris? Ici Moscou», de Nicolas Quénel
Un voyage au cœur de la guerre de l’information que mène la Russie en France depuis des années : c’est ce que propose le livre Allô Paris ? Ici Moscou. Journaliste indépendant, Nicolas Quénel a mené l’enquête pour remonter la piste de ceux qui se cachent derrière des opérations destinées à défendre et diffuser le narratif du gouvernement russe en France.
Sat, 27 Jan 2024 - 152 - «Le saut de la liberté», de Patrice Romedenne
C’est une photo iconique de la guerre froide et du mur de Berlin prise le 15 août 1961. Un soldat est-allemand saute par-dessus une barrière de barbelés et passe à l’Ouest. Ce fut un symbole, mais que sait-on précisément de ce fugitif ? Journaliste qui fut correspondant de France Télévisions en Allemagne, Patrice Romedenne raconte pourquoi cet homme s’est lancé dans ce «saut vers la liberté» pour reprendre le titre de son livre publié chez Plon.
Sat, 20 Jan 2024 - 151 - «La mafia et la Maison Blanche», de Jean-François Gayraud
Des liens ont-ils existé entre les présidents américains et la mafia ? C’est la question, délicate et peu explorée, posée par Jean-François Gayraud dans son dernier ouvrage. Commissaire général de la police nationale française, essayiste et nouveau directeur de l'Académie du renseignement, il explore les relations entre cette mafia italo-américaine et les chefs d'États américains de 1933 à nos jours. Dix présidences décortiquées, de Franklin D. Roosevelt à Joe Biden.
Sat, 13 Jan 2024 - 150 - Comprendre la «question de Taïwan»
Le 13 janvier, les Taïwanais éliront leur président et les membres de leur Parlement. L'actuel vice-président William Lai est favori pour succéder à Tsai Ing-wen qui finit son deuxième et dernier mandat. Les relations avec la Chine, la paix ou la guerre, font partie des enjeux de ces élections. Le régime de Pékin espère la défaite des indépendantistes au pouvoir. Pour comprendre la « question de Taïwan », c'est-à-dire son rapport avec la Chine, il faut remonter à un événement fondateur : le 28 février 1947. Une bavure policière provoque un soulèvement puis une répression sanglante qui fait des dizaines de milliers de morts. C'est le sujet de L'étreinte de la patrie - Décolonisation, sortie de guerre et violence à Taïwan, 1947, un ouvrage de l'historien Victor Louzon.
À écouter aussiPour Tsai Ing-wen, la guerre de Taïwan avec la Chine n’est pas une option
Sat, 06 Jan 2024 - 149 - «Français d’Australie»: découvrir 200 ans d'histoire en se détachant de l'empreinte anglo-saxonne
Sous Louis XVI, le comte de La Pérouse accoste sur le continent australien en 1788, alors qu'au même moment le premier contingent de bagnards est débarqué par la flotte anglaise pour fonder Sydney. Dans Français d’Australie 1788-1988, publié aux éditions des Presses universitaires de Rennes, Eric Berti, Consul général à Sydney entre 2012 et 2015, a mobilisé des historiens et des passionnés d’histoire australiens et français pour dresser le portrait de 24 Français, explorateurs, pionniers, hommes d’affaires, scientifiques, artistes ou diplomates qui ont marqué l’Australie de leur passage.
À écouter aussi« Deux agents littéraires dans le siècle américain », de Laurence Cossu-Beaumont
Sat, 30 Dec 2023 - 148 - «Black Music Justice: une histoire judiciaire», de Fabrice Epstein
Les avocats et les magistrats ont-ils le sens du rythme ? Car le droit et la justice ont façonné la vie des musiciens et en particulier des bluesmen américains... Petits arrangements ou grand procès, combat pour les droits civiques ou guerres intestines entre artistes, impresarios et labels, ce sont les relations entre musique, justice et société que nous raconte Fabrice Epstein dans Black Music Justice, publié par La Manufacture de livres.
Sat, 23 Dec 2023 - 147 - «Le régiment Azov - Un nationalisme ukrainien en guerre» de Adrien Nonjon
En Ukraine, le régiment Azov fait l’objet de beaucoup de polémiques et de controverses. En première ligne pour la défense de Marioupol et de son usine Azovstal en mars-avril 2022, devenus symbole de la résistance, les combattants de cette unité sont aussi utilisés par la propagande russe comme justification de l'opération militaire spéciale pour « dénazifier » l’Ukraine. Où Azov puise-t-il ses racines idéologiques, quel pourrait être son rôle dans l’avenir ? Des questions sur lesquelles Adrien Nonjon se penche dans « Le régiment Azov- un nationalisme ukrainien en guerre ». Enseignant à l’Inalco, à Sorbonne-Université et à Sciences Po, Adrien Nonjon est aussi doctorant au centre de recherche Europe Asie et spécialiste des idéologies d’extrême droite en Europe centrale et orientale.
Sat, 16 Dec 2023 - 146 - «À quoi pensent les Russes», Nicolas Wild plonge dans l'esprit de la Russie poutinienne
À quoi pensent les Russes depuis l’invasion de l’Ukraine ? Quatre mois après le déclenchement de « l’opération spéciale » comme l’appelle le Kremlin, le BD reporter Nicolas Wild s’est rendu en Russie pendant deux semaines, crayons et carnet de croquis à la main. Il nous livre aujourd’hui une galerie de portraits, et nous raconte un certain état d’esprit de cette Russie poutinienne en temps de guerre.
Sat, 09 Dec 2023 - 145 - Enquête au cœur du piège Nord Stream, quand «Poutine voulait droguer l'Europe»
Dans son dernier livre Le piège Nord Stream, la journaliste Marion Van Renterghem revient sur ce grand projet énergétique Nordstream I et II, deux gazoducs reliant directement la Russie et l'Allemagne, en passant sous la Baltique. Aujourd'hui, Nordstream I a fermé, et Nordstream II n'a jamais fonctionné. Pire, les pipelines ont été sabotés. Comment expliquer le fiasco de ce projet ? Pour les Européens, il s'agissait avant tout de se fournir en gaz pas cher, sans risque de coupures. Mais pour Vladimir Poutine, le piège était presque parfait : il voulait préparer l'invasion de l'Ukraine, sans risquer de « gêner » les frileux européens. Endormir les occidentaux, pour éviter toute réaction... Mais l'Histoire ne s'est pas écrite selon ces plans.
► Le piège Nord Stream, de Marion Van Renterghem, paru aux éditions Les Arènes.
Sat, 02 Dec 2023 - 144 - Chili: «Chambre 406 – l’affaire Pablo Neruda», récit de Laurie Fachaux-Cygan
Cinquante ans après le coup d'État d'Augusto Pinochet au Chili, les plaies infligées par la dictature militaire ne sont toujours pas refermées. De nombreuses enquêtes judiciaires sur les violations des droits de l'homme sont encore en cours. L'une des plus emblématiques est sans aucun doute l'affaire Pablo Neruda.
Douze jours après le coup d'État en 1973, le célèbre Prix Nobel de littérature, militant communiste et brillant diplomate s'apprête à quitter son pays natal pour se réfugier au Chili. Il souffre d'un cancer de la prostate, mais il peut encore voyager. Ses valises sont prêtes. Mais il ne partira jamais. Pablo Neruda meurt dans la chambre 406 de la clinique Santa Maria à Santiago du Chili. Quelle est la cause de son décès ? A-t-il été assassiné ? Avec son livre Chambre 406 : l'affaire Pablo Neruda, la journaliste Laurie Fachaux-Cygan livre le récit passionnant des coulisses de l'enquête judiciaire sur la mort de Pablo Neruda et du Chili des années 1970.
Sat, 25 Nov 2023 - 143 - «La Russie renoue avec son passé asiatique et devient le partenaire mineur du couple sino-russe», Bruno Tertrais
Joe Biden et Xi Jinping se sont rencontrés, cette semaine, en marge du forum de l’APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique). Premier tête-à-tête en un an entre les deux dirigeants, sur fond de plus de 20 mois de guerre en Ukraine, et de plus d'un mois d'affrontements entre Israël et le Hamas. Les deux conflits s’inscrivent dans une « tectonique des plaques géopolitiques qui s’est remise en mouvement », écrit Bruno Tertrais dansLa guerre des mondes, le retour de la géopolitique et le choc des empires, paru aux éditions de l’Observatoire. Bruno Tertrais y détaille les ressorts de cette guerre des mondes et les rivalités entre les grandes puissances. Bruno Tertrais est directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, conseiller géopolitique à l’Institut Montaigne.
À lire aussiLe sommet de l’Apec entend démontrer l’importance croissante de la zone Asie-Pacifique
Sat, 18 Nov 2023 - 142 - «Nous avons ignoré les signes avant-coureurs des ambitions impérialistes de Poutine»
« Comment Paris et Berlin n’ont pas vu venir la guerre en Ukraine ? » C’est ce que raconte Sylvie Kauffmann dans Les aveuglés, notre livre international ce week-end. La journaliste du Monde et ancienne correspondante à Moscou, en Europe centrale et aux États-Unis remonte le fil des relations entre la France, l’Allemagne et la Russie. Elle analyse pourquoi le couple franco-allemand s’est trompé sur Vladimir Poutine.
Suivez nos dernières infos, reportages et émissions sur la guerre en Ukraine
Sat, 11 Nov 2023
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