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Géopolitique parcourt les grandes régions du monde auxquelles sont associés des enjeux majeurs. Marie-France Chatin invite au débat chercheurs et experts, afin que soient expliqués et mis en lumière les différents mécanismes qui régissent les rapports entre les sociétés et leur environnement. Les invités de Géopolitique confrontent leurs regards sur un sujet d’actualité internationale. Une émission présentée par Marie-France Chatin. Réalisation et technique : Mathias Golshani. Avec la collaboration de Cécile Lavolot. *** Diffusions le samedi et le dimanche à 17h10 TU vers toutes cibles.
- 413 - Le Danemark, plus européen que jamais
C’est un pays d’un peu moins de six millions d’habitants, situé au nord de l’Europe. Depuis le 1er juillet 2025, le Danemark a succédé à la Pologne à la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Copenhague dispose de six mois pour mettre en œuvre son programme, avant tout axé sur la défense européenne, alors que la Russie poursuit son offensive en Ukraine et que les États-Unis de Donald Trump semblent vouloir délaisser le vieux continent.
Tout un programme pour un pays qui a, pourtant, toujours entretenu des relations glaciales avec l’Union européenne. Qu’est-ce qui pousse le Danemark à changer de comportement ? Que faut-il attendre de cette présidence tournante ?
Invités :
- Christian Lequesne, professeur à Sciences Po Paris, ancien directeur du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po, spécialiste de l’Union européenne. Il a écrit «Le diplomate et les Français de l’étranger» (Les Presses de Sciences Po)
- Damien Degeorges, consultant basé à Reykjavik (en Islande), spécialiste des pays nordiques. Auteur de «Terres rares : enjeu géopolitique du XXIè siècle» (L’Harmattan).
Sun, 13 Jul 2025 - 412 - Vers un nouvel ordre économique mondial ?
La croissance mondiale pourrait être, cette année, au plus bas depuis la crise financière de 2008. La Banque mondiale a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance pour une large partie du globe. En cause, notamment : les droits de douane envisagés par le président américain. Ils devraient définitivement entrer en vigueur au 1er août 2025, selon Donald Trump, pour les pays qui n’ont pas conclu d’accord avec Washington.
Autant dire qu’il reste peu de temps pour s’adapter à une politique américaine qui rebat les cartes, et qui perturbe un système économique déjà bien fragile. Serait-ce, d’ailleurs, le dernier coup porté à l’hypermondialisation des 20 ou 30 dernières années ? L’ordre économique mondial est-il en train de se transformer sous nos yeux et, si oui, comment ? Qui pourrait en sortir gagnant ?
Invités :
- Guillaume Duval, ancien rédacteur en chef du magazine Alternatives économiques, conseiller auprès de l’Institut Jacques Delors
- Vincent Vicard, économiste, responsable du programme Analyse du commerce international au CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales).
Sat, 12 Jul 2025 - 411 - Et si la puissance n'appartenait plus aux grandes nations?
Depuis des décennies, les grandes puissances façonnent l’ordre mondial : les États-Unis, la Russie, la Chine, ou encore les puissances européennes. Mais cet ordre, fondé sur des rapports de force traditionnels et des équilibres géostratégiques figés, est aujourd’hui remis en cause. Dans son dernier essai, « Fin de la politique des grandes puissances », aux éditions de l’Observatoire, Nicolas Tenzer défend l’idée que les traditionnelles grandes puissances voient leurs jours comptés.
Les États-Unis de Trump ont brisé l’Alliance Atlantique ; la Chine, qui reste une puissance de prédation, s’enlise dans ses contradictions internes ; la Russie quant à elle interroge sur son propre avenir. En face d’elles, émergent des acteurs plus agiles susceptibles de réinventer les règles du jeu international. Les instruments classiques de puissance ne suffisent plus à penser ni à répondre aux crises contemporaines. Ni le droit international, ni les institutions multilatérales, ni même la dissuasion militaire ne semblent capables d’endiguer l’escalade des violences ou d’empêcher les guerres asymétriques. La guerre entre l’Iran et Israël, avec les États-Unis en arbitres ambigus confirme-t-elle l’obsolescence de cette « politique des grandes puissances ? Ou est-elle une expression brutale de plus du rapport de force nu et des sphères d’influence ?
Invité : Nicolas Tenzer.Enseignant à Sciences Po, blogueur sur les questions internationales sur Tenzer Strategics. « Notre guerre » et « Fin de la politique des grandes puissances », éd. de L'Observatoire.
Sun, 06 Jul 2025 - 410 - Quels nouveaux rapports de force au Proche et au Moyen-Orient?
Donald Trump et le Moyen-Orient concentrent l’attention diplomatique. Le cessez-le-feu proclamé par le président américain, entré en vigueur le 24 juin marque-t-il une étape vers la fin du conflit entre Israël et l’Iran après les douze jours de combat initiés par Tel Aviv et l’intervention américaine avec les avions furtifs B2 porteurs de bombes anti-bunker ? Les objectifs que poursuivait le gouvernement israélien ont-ils été atteints ?
Que sait-on de l’ampleur des dommages subis par les installations nucléaires iraniennes ? Le conflit peut-il reprendre de façon ouverte ou par à-coups ? Quelles conséquences pour la population iranienne ? Le processus de normalisation des relations entre Israël et les pays de la région initié par les accords d’Abraham est-il enterré ? La Pax américana pourra-t-elle s’imposer face à la volonté d’en découdre du gouvernement israélien ? Que sait-on de la doctrine américaine aujourd’hui au Moyen-Orient. Donald Trump peut-il apporter paix et stabilité ou fait-il renaitre les cycles d’influence et de désordre ? Quels nouveaux rapports de force au Proche-Orient ?
Invités :
- Agnès Levallois, présidente de l’IREMMO et chargée de cours à Sciences Po. Auteure du « Livre noir de Gaza », aux éditions du Seuil
- Adel Bakawan, sociologue. Directeur du European Institute for Studies on the Middle East and North Africa et chargé de cours à Sciences Po Lyon. « La décomposition du Moyen-Orient. Trois ruptures qui ont fait basculer l’histoire », éd. Tallandier
- Clément Therme, historien des Relations Internationales. Chargé d’enseignement à l’Université Paul Valéry de Montpellier et à Sciences Po. « Idées reçues sur l’Iran », éd. le Cavalier Bleu et « Téhéran-Washington. 1979-2025 », éd. Hémisphères. À paraitre en août 2025.
Sat, 05 Jul 2025 - 409 - L'action humanitaire à l'épreuve des crises mondiales
Des pénuries de nourriture, de médicaments, de biens de première nécessité… et des approvisionnements en très grande partie bloqués par Israël. Depuis plusieurs mois, les Palestiniens de la bande de Gaza manquent de tout. Plus de deux millions de personnes confrontées à la faim, aux maladies, et qui risquent même leur vie face aux tirs et bombardements de l’armée israélienne, lors des rares distributions d’aide.
Une situation chaotique qui souligne, une fois de plus, l’importance cruciale de l’action humanitaire, déployée aussi depuis l’invasion russe en Ukraine, la guerre civile au Soudan, indispensable pour aider les victimes de catastrophes naturelles ou d’une épidémie. De plus en plus sollicitées, les différentes organisations qui s’occupent de l’action humanitaire doivent s’adapter à des contextes violents, où le droit international humanitaire est de plus en plus fragile, et qui demandent des moyens importants malgré les baisses de financements.
Invités :
- Jean-François Corty, président de l’ONG Médecins du monde, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Il vient de publier «Géopolitique de l’action humanitaire» (éditions Eyrolles)
- Philippe Ryfman, politiste et juriste, professeur et chercheur associé honoraire à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancien directeur du master Coopération internationale et action humanitaire
- Jean-Martin Bauer, directeur du service d’analyse de la sécurité alimentaire au Programme alimentaire mondial (PAM), lié à l’Organisation des Nations unies.
Sun, 29 Jun 2025 - 408 - Qui a le plus à gagner ou à perdre avec l'OTAN ?
Les années passent et ne se ressemblent pas forcément, pour l’OTAN. Au début de l’invasion russe en Ukraine, les regards se sont rapidement tournés vers l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, potentiellement de retour au centre du jeu alors que le président français l’avait accusée, quelques années plus tôt, d’être «en état de mort cérébrale». Depuis, les 32 membres de l’alliance se creusent les méninges pour tenter de mieux se coordonner, notamment face à Moscou.
Ils se sont réunis, cette semaine, à La Haye, pour un sommet aux Pays-Bas… avec, aussi, l’objectif de séduire l’allié américain, Donald Trump, lui qui se plaint de ce que coûte l’OTAN, et qui se préoccupe davantage de ses intérêts dans une autre région, dans l’Asie-Pacifique.
Invités :
- Amélie Zima, chercheuse, responsable du programme «sécurité européenne et transatlantique» de l'Institut français des Relations internationales (Ifri)
- Jean-Marc Vigilant, ancien directeur de l'École de guerre, chercheur associé à l'Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS), président de l'association EuroDéfense-France
- Steven Ekovich, professeur émérite de Sciences politiques et d'Histoire à l'Université américaine de Paris.
Sat, 28 Jun 2025 - 407 - L'ONU reste-t-elle indispensable?
« Préserver les générations futures du fléau de la guerre », « vivre en paix dans un esprit de bon voisinage », « proclamer la foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites » : voilà quelques-uns des principes énoncés dans le préambule de la Charte des Nations unies. Elle a été adoptée le 26 juin 1945, à l’issue de la conférence de San Francisco.
Signée dans un premier temps par 50 États, elle entérine la création et établit les contours de l’Organisation des Nations unies, l’ONU, qui rassemble désormais 193 membres.
Tous se sont donc, sur le papier, engagés à « maintenir la paix et la sécurité mondiale ». Et pourtant, 80 ans après la naissance de cette organisation, les principes énoncés par la Charte des Nations unies semblent plus que jamais négligés. Les guerres se multiplient : entre la Russie et l’Ukraine, au Moyen-Orient (dernier exemple en date entre l’Iran et Israël) ou encore au Soudan. Et rien ni personne ne semble, pour l’instant, pouvoir y mettre un terme, pas même l’ONU. Alors à quoi sert-elle encore ? Pourquoi reste-t-elle, malgré tout, incontournable ?
Invités :
Chloé Maurel, historienne, spécialiste de l'ONU. Elle a écrit Les grands discours à l'ONU et Une brève histoire de l'ONU au fil de ses dirigeants (éditions du Croquant) Romuald Sciora, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’Iris. Il a écrit Qui veut la mort de l'ONU ? (éditions Eyrolles) Ronald Hatto, professeur de relations internationales à Sciences Po Paris, ancien casque bleu dans les forces armées canadiennes. Il a écrit Le maintien de la paix, l'ONU en action (éditions Armand Colin).À écouter aussiEt la paix dans tout ça?
Sun, 22 Jun 2025 - 406 - L'espace Schengen, 40 ans de frontières européennes
Tout a commencé à bord du Princesse Marie-Astrid, un bateau ancré dans la Moselle, à Schengen, petite ville luxembourgeoise située à la frontière avec la France et l’Allemagne. Lieu symbolique pour la signature, le 14 juin 1985, d’un accord de libre circulation entre la France, l’Allemagne (de l’Ouest, à l’époque), la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. L’accord de Schengen introduit donc la fin des frontières intérieures et va jouer un rôle déterminant dans la construction européenne.
Quarante ans plus tard, l’espace Schengen compte désormais 29 membres : 25 des 27 pays de l’Union européenne et quatre États associés (Norvège, Suisse, Islande, Liechtenstein). Plus de 400 millions de citoyens peuvent, théoriquement, circuler librement, pour le travail ou le tourisme, sans contrôle systématique aux frontières. Mais les défis sécuritaires et migratoires préoccupent de plus en plus de pays, à tel point que l’essence même d’une telle organisation est sans cesse questionnée.
Invitées :
Stéfanie Buzmaniuk, directrice de recherche, chargée du développement à la Fondation Robert-Schuman Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l’Université Jean-Moulin-Lyon-III, membre de l’Institut Convergences Migrations.À lire aussiAccords de Schengen : 40 ans de libre circulation des personnes en Europe
Sat, 21 Jun 2025 - 405 - Avec Karol Nawrocki, la Pologne entre l’Europe et Donald Trump
Environ 370.000 voix d’écart seulement ont été décomptées, sur plus de 28 millions d’électeurs… Le second tour de la présidentielle n’a jamais été aussi serré, en Pologne. Finalement, le nationaliste Karol Nawrocki a été élu, début juin, avec 50,89% des suffrages, face au maire de Varsovie, le pro-européen Rafal Trzaskowski. Un tout petit écart qui pourrait avoir de grandes conséquences…
D’abord, pour la Pologne et pour le gouvernement de Donald Tusk, qui va avoir du mal à imposer ses réformes, avec ce président conservateur… Et puis pour l’Europe, qui doit, dans un contexte de guerre en Ukraine, composer avec ce pays, l’un des plus puissants sur le plan militaire, géographiquement proche de la Russie mais présidé, désormais, par un homme fasciné par Donald Trump.
Invités :
- Pierre Buhler, ancien ambassadeur français à Varsovie jusqu’en 2016
- Jacques Rupnik, directeur de recherche émérite au Centre de recherches internationales de Sciences Po, spécialiste de l’Europe centrale.
Sun, 15 Jun 2025 - 404 - Attaque massive d’Israël contre Téhéran: un tournant pour l’Iran et la région
«Rising Lion» («le lion qui se lève») : voilà comment Israël a baptisé son opération en Iran. L’État hébreu a lancé une offensive, dans la nuit du vendredi 13 juin 2025, en frappant une centaine de cibles militaires et nucléaires iraniennes. Plusieurs hauts gradés des forces iraniennes ont aussi été tués. Israël justifie cette attaque en assurant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s’approchait du point de non-retour vers la bombe atomique.
L’Iran dénonce une «déclaration de guerre» et promet une riposte «sans limites». La communauté internationale, elle, appelle à la désescalade. Cette offensive intervient au moment où Téhéran avait entamé avec Washington des négociations sur un accord sur le nucléaire. Mais les cartes sont désormais rebattues.
Invités :
- Azadeh Kian, professeure franco-iranienne de sociologie à l’Université Paris Cité
- Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique
- David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste du Moyen-Orient
- Nicolas Falez, journaliste au service international de RFI.
Sat, 14 Jun 2025 - 403 - Les fonds marins: une nouvelle frontière géopolitique?
Un siècle minier s’ouvre et la question qui se pose est de savoir où trouver tous les métaux dont nous allons avoir besoin. Que ce soit pour la transition énergétique ou la transition numérique. La production mondiale actuelle est largement insuffisante.
Selon la CNUCED, Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, la somme des projets miniers prévus d’ici à 2030 est au minimum dix fois moins élevée que les besoins. De plus, alors qu’une ruée sur les métaux s’amorce, le monde réalise l’emprise établie de la Chine, qui exploite des mines sur son sol et à l’étranger, importe et raffine les minerais en métal avant de fabriquer une multitude d’équipements. Selon l’Institut de Géologie des États-Unis, la Chine contrôlerait une trentaine sur la cinquantaine de métaux critiques. Et un tiers environ des réserves mondiales pour l’ensemble des métaux serait concentré en Afrique. La question des approvisionnements en métaux est au cœur des enjeux de souveraineté industrielle et les politiques des grandes puissances se multiplient pour trouver davantage de ressources minérales afin d’alimenter la transition bas-carbone d’une part, de l’autre la transition numérique. L’intérêt pour les fonds marins n’est pas récent mais il prend un sens nouveau avec la compétition entre États à laquelle on peut s’attendre à l’horizon 2050 pour sécuriser les ressources. De nombreux pays se tiennent ainsi prêts à conquérir cette nouvelle frontière pour satisfaire leur appétit. Entre impératifs de transition énergétique, préservation de la biodiversité et enjeux géopolitiques, que révèle ce nouveau front d’exploitation planétaire ? Et jusqu’où sommes-nous prêts à aller dans notre quête de ressources ? Faut-il ouvrir la boite de Pandore ? La question se pose alors que le sommet international sur les océans se tient ce mois-ci à Nice, dans le sud de la France.
Invités :
Emmanuel Hache, adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles, directeur de recherche à l’IRIS et chercheur associé à Economix Romane Lucq, analyste en stratégie internationale, spécialisée sur les enjeux maritimes. Chargée de mission à l’IRIS Emilie Normand, analyste en économie des matières premières stratégiques.Sun, 08 Jun 2025 - 402 - Géopolitique des données maritimes
C’est un paradoxe qui fait réfléchir : nous connaissons mieux la surface de la Lune -voire celle de Mars- que les fonds marins de notre propre planète. Alors que des satellites ont cartographié chaque cratère lunaire avec une précision étonnante, plus de 80% de nos océans restent encore aujourd’hui largement inexplorés. L’océan, pourtant omniprésent, demeure un monde difficile d’accès alors qu’il fait partie intégrante de notre planète.
Sa profondeur, son opacité, sa pression extrême rendent son exploration bien plus complexe que celle d’un corps céleste sans atmosphère. Les choses changent.
De l’espace aux abysses, la donnée c’est-à-dire la connaissance, est désormais au cœur des rapports de puissance. Les océans entrent à leur tour dans l’ère du numérique. Dans ce contexte, le sommet international sur les océans qui se tient ce mois-ci à Nice dans le sud de la France, ambitionne de poser les bases d’une gouvernance renouvelée de la mer, où sciences, technologie et stratégie se croisent. Que signifie vraiment cette numérisation de l’océan dont on parle tant ? Cartographier les fonds, surveiller les flux, modéliser les écosystèmes, traquer les pollutions, anticiper les catastrophes… Derrière la collecte, le traitement et la valorisation des données maritimes, se joue une nouvelle forme de souveraineté. Des satellites aux capteurs sous-marins, des jumeaux numériques aux plateformes de données partagées, qui maitrise les outils ? Et surtout à quelles fins ? Coopérer ou dominer, explorer ou exploiter, protéger ou surveiller ? La donnée maritime devient un champ d’affrontements aussi bien technologiques que politiques. Dans un contexte marqué par la montée des conflictualités hybrides, la souveraineté maritime ne se pense plus sans souveraineté numérique. La mer est-elle un territoire numérique comme les autres ?
Édition en partenariat avec la Revue Internationale et Stratégique et son numéro intitulé «L’Océan transparent. Géopolitique des données maritimes ».
Invités :
Julia Tasse, coordinatrice du numéro de la RIS. Responsable du programme Océan de l’Iris. Autrice de « Géopolitique de la mer » Guillaume Delacroix, journaliste indépendant spécialisé dans les sujets liés à l’océan et au changement climatique. Contributeur au Monde et à L’Express Charles Guenois, officier de Marine, en échange chez Orange Cyberdéfense. Expérience opérationnelle sur les bateaux de la marine et dans le numérique.Sat, 07 Jun 2025 - 401 - Quand l'espace maritime se militarise
À la veille de la conférence de l’ONU sur l'Océan qui se tient au mois de juin 2025 à Nice sur les bords de la Méditerranée, nous nous penchons sur les questions de sûreté en mer et de militarisation de l’espace maritime.
Témoin fragile de l’évolution du climat et de la biodiversité, la mer se présente chaque jour davantage comme un terrain de jeu stratégique, où se croisent intérêts économiques, ambitions politiques et rivalités militaires. La réalité démographique mondiale se traduit par l’augmentation permanente des besoins de la pêche de capture. Les fonds marins recèlent d’immenses quantités d’hydrocarbures et de ressources minérales inexploitées, notamment les terres rares, représentant des valeurs économiques considérables et convoitées.
La mer est aussi un espace de transit : le transport maritime a explosé au cours de la dernière décennie. Enfin, 90 % des liaisons internet passent par environ 430 câbles sous-marins, lesquels sont aujourd’hui à 90 % aux mains des géants du numérique que sont les GAFA.
Plus que jamais, la mer s’impose comme un théâtre prépondérant de la compétition mondiale. Entre infrastructures sous-marines perturbées par des actions hybrides, trafics maritimes illicites visant à contourner les sanctions, attaques de navires occidentaux par les missiles des Houthis le long des côtes de la mer Rouge, montée en puissance phénoménale de la Marine chinoise, présence accrue des sous-marins russes aux abords de l’Europe. Les espaces maritimes et océaniques sont de nouveau des territoires de conflictualité potentielle.
Invités :
Virginie Saliou, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire, titulaire de la chaire des mers, maritimités et maritimisations du monde de Sciences Po Rennes et enseignante à l’École navale Le commissaire général Thierry Duchesne, directeur du département maritime de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques Nicolas Mazzuchi, directeur Stratégie navale et Wargaming au Centre d’étude stratégique de la marine. Auteur de plusieurs ouvrages, dont le dernier La confrontation en mer. L’avenir de la stratégie navale, Éditions du Rocher.Sun, 01 Jun 2025 - 400 - Le trumpisme
Le trumpisme apparaît comme le phénomène politique majeur du premier quart du XXIe siècle. Il est né de la rencontre entre un personnage hors norme, Donald Trump, héritier, entrepreneur et star de la téléréalité, quelques idées fortes et un socle électoral républicain en recomposition, particulièrement après la présidence de George W. Bush et les années de guerre en Irak et en Afghanistan.
Donald Trump bouleverse les codes du Parti républicain, secoue les institutions américaines et influence bien au-delà des frontières des États-Unis. Il transforme le paysage politique américain. Entre populisme, nationalisme, rejet des élites – quoique – polarisation extrême et guerre contre les médias, le trumpisme réunit autour de lui chrétiens évangélistes, idéologues nationaux conservateurs, masculinistes et titans de la tech. Il entend détruire l’ordre international hérité de la Seconde Guerre mondiale. Peut-on dire avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche que le trumpisme n’est ni une parenthèse ni une anomalie et qu’il s’est imposé comme une force politique durable et dominante ?
Maya Kandel est notre invitée. Chercheuse indépendante associée à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, historienne spécialiste de la politique étrangère.
À lire aussiHistoire du Parti républicain, de l’abolition de l’esclavage à Donald J. Trump
Sat, 31 May 2025 - 399 - L'Amérique latine face aux crises et recompositions de l'ordre international
Longtemps marginalisée sur la scène géopolitique mondiale, l’Amérique Latine revient progressivement dans le jeu — non pas tant par une volonté collective affirmée que par les convoitises qu’elle suscite : ses ressources naturelles, ses marchés, ses terres, son positionnement stratégique.
Mais elle affronte les bouleversements géopolitiques actuels dans une position de faiblesse. Les pays du sous-continent sont divisés sur le plan politique et confrontés à de persistantes dynamiques de détérioration économique. Cette situation affecte leurs capacités à parler d’une seule voix dans les affaires du monde. Pourtant la région se trouve au cœur d’enjeux globaux déterminants. Sur le plan stratégique, elle est devenue l’un des principaux terrains de la confrontation engagée entre la Chine et les États-Unis pour la suprématie mondiale et une zone où émergent de nouveaux équilibres, de nouvelles alliances, souvent à géométrie variable. Dans ce contexte tendu, certains pays latino-américains optent pour une stratégie de diversification de leurs alliances. D’autres font le choix de l’alignement avec Pékin ou Washington. Dans quelle mesure l’Amérique Latine pourra-t-elle surmonter ses divisions régionales pour peser davantage en faveur du multilatéralisme et la construction d’un monde multipolaire ? Des rapprochements sont-ils possibles, souhaitables avec l’Europe, elle aussi confrontée à des mises sous tension, en l’occurrence dans son alliance avec les États-Unis.
Regard avec nos invités :
Alain Rouquié, ancien ambassadeur de France au Brésil et au Mexique, qui a en préparation un livre sur la Chine et l’Amérique Latine Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques. Dernier ouvrage « Permis de tuer. Gaza : génocide, négationnisme et Hasbara » qui vient de sortir chez Max Milo Christophe Ventura, directeur de Recherche à l’Iris et membre de la rédaction du Monde Diplomatique.Émission depuis la Maison de l'Amérique Latine à Paris à l'occasion des Semaines de l'Amérique Latine et des Caraïbes.
Sun, 25 May 2025 - 398 - Amérique latine: crise du politique, crise démocratique
Trente ans après la fin de la Guerre froide, l’Amérique latine, qui avait suscité tant d’espoirs démocratiques dans les années 1990, semble aujourd’hui confrontée à une nouvelle période d’instabilité politique et institutionnelle. Les transitions démocratiques engagées à la chute des dictatures militaires ont permis des avancées notables : alternances politiques, élections relativement libres, renforcement de la société civile.
Mais ces progrès sont aujourd’hui fragilisés. Dans plusieurs pays de la région, les institutions sont affaiblies, les libertés reculent, et la méfiance envers les partis et les dirigeants est généralisée.
Les causes sont multiples : corruption endémique, violence, inégalités sociales persistantes, essoufflement des modèles de croissance, mais aussi montée en puissance de mouvements populistes, qu’ils soient de droite ou de gauche, qui remettent parfois en cause les principes mêmes de l’État de droit.
Du Venezuela au Nicaragua, du Brésil à l’Argentine, du Pérou au Salvador, la démocratie semble vaciller, entre répression, instabilité, et autoritarisme rampant.
La démocratie latino-américaine est-elle en crise ? Est-elle en train de mourir, ou de se transformer ? Quels sont les leviers de résistance ou de renouveau ?
Émission co-animée avec Olivier Compagnon. Professeur d’Histoire contemporaine à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine. Université Sorbonne Nouvelle. Et directeur adjoint du CREDA.
Depuis la Maison de l'Amérique Latine à Paris à l'occasion des Semaines de l'Amérique Latine et des Caraïbes.
Invités :
Yoletty Bracho, maîtresse de conférences en Science politique à l’Université d’Avignon. Spécialiste du Venezuela, « Rapports ordinaires à la violence d’État au Venezuela : productions, résistances, (dé)légitimations » dans la revue Cahiers des Amériques Latines (n°103) Camille Goirand, professeure de Science politique à l’IHEAL Université Sorbonne Nouvelle et membre du CREDA. Spécialiste du Brésil et des évangéliques en politique. « Le parti des travailleurs au Brésil. Des luttes sociales aux épreuves du pouvoir. Vies militantes à Recife », éd Karthala David Copello, maître de conférences en Sociologie politique à l’Institut Catholique de Paris et chercheur au CREDA. Spécialiste de la circulation des idées politiques entre l’Europe et l’Amérique Latine. « Les droits humains armés : guérillas, dictatures et démocratie en Argentine », Presses Universitaires de Rennes Pablo Stefanoni, docteur en Histoire et journaliste. Rédacteur en chef de la revue « Nueva Sociedad ». Auteur de nombreux ouvrages dont « La rébellion est-elle passée à droite ? Dans le laboratoire mondial des contre-cultures néoréactionnaires », éd. La Découverte.Sat, 24 May 2025 - 397 - Roumanie: un pays stratégique. Une présidentielle scrutée de près
Entre l'Est et l'Ouest, entre héritages post-communistes et ambitions européennes, la Roumanie est un pays à la croisée des chemins. Depuis son entrée dans l'Union européenne en 2007, elle a profondément transformé ses institutions, son économie, et sa diplomatie. Ancrée dans l’espace euro-atlantique, elle reste pourtant attentive aux équilibres régionaux et aux pressions géopolitiques, qu'elles viennent de Moscou, de Washington, ou plus récemment de Pékin.
Comment la Roumanie s’affirme-t-elle dans un environnement régional instable, entre la guerre en Ukraine, les tensions dans les Balkans, et les recompositions du monde multipolaire ?
Émission enregistrée depuis Bucarest.
Invités :
Alison Mutler, directrice du site web «Universul.net» Cristian Preda, professeur de Sciences politiques à l'Université de Bucarest. Ancien député européen Cristian Pirvulescu, politologue, professeur à la Faculté de Sciences politiques, École Nationale des Études Politiques et d'administration de Bucarest. Membre du Comité Économique et Social Européen à Bruxelles.Sun, 18 May 2025 - 396 - Pologne: une présidentielle décisive pour l'avenir du pays
La Pologne s’apprête à élire son président dans un contexte politique, social et géopolitique particulièrement chargé... Depuis plusieurs années, ce pays de 35 millions d’habitants joue un rôle-clé au sein de l’Union européenne, tant par sa position stratégique à l’est du continent que par ses choix politiques souvent clivants. La présidence sortante a été marquée par des tensions autour de l’État de droit, de l’indépendance de la justice et de la place des médias.
À l’international, la guerre en Ukraine a renforcé le rôle de la Pologne comme acteur central du flanc oriental de l’OTAN, mais a aussi exacerbé certaines contradictions internes. Alors que le parti conservateur au pouvoir cherche à maintenir son influence et que l’opposition espère capitaliser sur les récentes mobilisations démocratiques, le scrutin s’annonce décisif pour l’avenir de la démocratie polonaise, son rôle en Europe et sa position sur l’échiquier mondial. L’enjeu de politique intérieure est fondamentalement lié à la trajectoire démocratique du pays, ce qui fait de ce scrutin un test crucial. Regard avec nos deux invités qui sont au téléphone depuis Varsovie.
Pierre Buhler, ancien ambassadeur de France en Pologne de 2012 à 2016. Enseignant de Relations Internationales à Sciences Po. Dernier ouvrage « Pologne. Histoire d’une ambition », éd. Tallandier Jacques Rupnik, politologue, directeur de Recherche au CERI de Sciences Po. Spécialiste des pays d’Europe Centrale et Orientale.Sat, 17 May 2025 - 395 - Quel avenir pour les Palestiniens ?
Plus d’un siècle s’est écoulé depuis le début du mandat britannique sur la Palestine, en 1922. La Palestine est depuis au cœur d’une rivalité entre Juifs et Arabes qui nourrit un conflit sans fin, le plus long conflit contemporain. Un siècle jalonné de guerres terribles et qui est aussi celui d’une histoire palestinienne. Une histoire de dépossession, de lutte, de ségrégation et d’une souveraineté rendue impossible.
La question palestinienne demeure l’un des dossiers les plus sensibles et les plus complexes de la scène internationale.
Entre exil, occupation, négociations avortées, résistances et divisions internes, les Palestiniens incarnent aujourd’hui l’une des dernières grandes causes nationales sans État. Dans ce contexte de blocage, l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a constitué un séisme majeur. Elle a révélé la nature criminelle du Hamas et entraîné des représailles massives d’Israël. Le Hamas a agi au mépris de la population gazaouie et les victimes innocentes se comptent en dizaines de milliers de morts.
Gaza vit une tragédie humaine sans précédent et le massacre du 7-Octobre a nourri une haine réciproque qui représente aujourd’hui un obstacle majeur à toute résolution pacifique de la question israélo-palestinienne, tant les extrémistes des deux camps se trouvent confortés par la situation actuelle. Chacun semble désormais convaincu que la coexistence est impossible. Regard sur la place de la question palestinienne aujourd’hui dans le monde arabe et dans les équilibres géopolitiques mondiaux. Quel avenir pour les Palestiniens ?
Invités :
Sabine Jansen, rédactrice en chef de Questions internationales, Professeure de relations internationales au CNAM et chercheuse associée à Paris Cité Henri Laurens, historien, professeur au Collège de France où il occupe la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe. Auteur de nombreux ouvrages dont La question de la Palestine en cinq volumes chez Fayard Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, président de l’IREMMO, Institut de recherche et d’études méditerranée Moyen-Orient.Édition en partenariat avec la revue Questions internationales « Les Palestiniens. Une nation en quête d’État ».
Sun, 11 May 2025 - 394 - L'intimidation dans les relations internationales
Discours et actes violents transforment la scène internationale : invasion de l’Ukraine et menaces nucléaires par la Russie, manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan, attaque contre Israël le 7 octobre 2023 suivie de la destruction de Gaza par l’État hébreu. Les efforts de paix et de dialogue semblent impuissants face à la brutalité du monde.
Une violence qui paraît bien porter la marque d’une nouvelle ère, celle des hommes forts qui le pari du fait accompli plutôt que de la concertation. Convaincus de la faiblesse des démocraties libérales, leur stratégie est celle de l’intimidation.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la liste des États et des peuples offensés, intimidés ou stigmatisés par le président et son équipe ne cesse de s’allonger. Ukraine – encore elle – Canada, Groenland, Danemark, Royaume-Uni, Union européenne dénoncée par Trump comme un projet commercial antiaméricain, Égypte et Jordanie sommées d’accueillir deux millions de Palestiniens. Donald Trump est insatiable. Mais il n’est pas le seul.
Sur un autre registre, les efforts de Pékin pour contrôler sa diaspora ne datent pas d’hier, mais ont tendance à se renforcer. Les exemples d’intimidation sont légion du Proche-Orient à l’Asie, du retour de Donald Trump aux provocations nord-coréennes. Le panorama est inquiétant à l’image des dynamiques internationales.
Invité : Frédéric Charillon, professeur des universités, co-directeur du centre Géopolitique, défense et leadership à l’Essec. Auteur de Géopolitique de l'intimidation. Seuls face à la guerre, éd. Odile Jacob.
Sat, 10 May 2025 - 393 - Cambodge : les Khmers rouges toujours enjeu politique, cinquante ans après
Il y a cinquante ans, entre 1975 et 1979, le Cambodge sombrait dans l’un des épisodes les plus tragiques du XXe siècle : le génocide perpétré par les combattants communistes cambodgiens, les Khmers rouges, sous la direction de Pol Pot, soutenus par leurs alliés vietnamiens, et pas seulement eux.
En moins de quatre ans que dura cette révolution maoïste devenue totalitaire, génocidaire et ultranationaliste, près de deux millions de personnes – un quart de la population – ont péri, victimes d’exécutions, de famine, de travaux forcés ou de purges idéologiques. Le 17 avril, c’est la date choisie par le président chinois Xi pour fouler le sol cambodgien dans le cadre de sa toute récente tournée en Asie du Sud-Est. Le 17 avril marquant le jour anniversaire de l’entrée des Khmers rouges dans Phnom Penh et le début de leur campagne agraire de terreur appuyée par le Parti communiste chinois.
L’étape cambodgienne du président chinois a été l’occasion de la signature de 37 accords, couvrant des domaines tels que les infrastructures, la santé et la finance. La coopération militaire a par ailleurs été renforcée, notamment avec l’expansion des infrastructures de la base navale de Ream, suscitant des interrogations quant à une éventuelle utilisation militaire chinoise. Plus grand partenaire commercial du Cambodge, la Chine est le premier investisseur étranger dans le pays et détient plus du tiers de la dette extérieure cambodgienne, soit 11 milliards de dollars. Phnom Penh compte aussi parmi les soutiens les plus fiables de Pékin en Asie.
Pays très dépendant de l’aide étrangère, le Cambodge a vécu comme un très rude choc la fermeture par Donald Trump des programmes de l’USAID sans compter l’impact des barrières douanières. Les États-Unis étant le plus grand marché pour les exportations cambodgiennes. Regard sur les défis de ce petit État de 17 millions d’habitants pris en tenaille entre ses deux grands voisins vietnamien et thaïlandais, surplombé par le géant chinois.
Invités :
Marie-Sybille de Vienne, professeure émérite à l’Inalco, membre de l’Académie des sciences d’Outre-Mer, directrice de la revue Péninsule. Anne Yvonne Guillou, anthropologue, directrice de recherche au CNRS, en poste au Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative à l’Université Paris Nanterre. Auteure de Puissance des lieux, présence des morts. Sur les traces du génocide khmer rouge au Cambodge, éd. Société d’ethnologie. Co-rédactrice en chef de la revue Mousson. Raul-Marc Jennar, docteur en science politique et en études khmères de l’Inalco, conseiller diplomatique du ministre cambodgien des Affaires étrangères, auteur de La Politique étrangère du Cambodge, éditions Yu Feng.À lire aussiIl y a 50 ans, la chute de Phnom Penh et l'ascension des Khmers rouges
Sun, 04 May 2025 - 392 - Roumanie : élection présidentielle dans l'ombre de Trump
Retour aux urnes dimanche pour les Roumains, cinq mois après le choc de la présidentielle annulée. Le candidat surprise d’extrême droite a entretemps été exclu de la course et un nouvel acteur s’est immiscé, en la personne de George Simion, un autre leader de l’extrême droite roumaine, très critique de Bruxelles.
Un fan de Trump et une star des réseaux sociaux dont les principaux rivaux sont deux candidats pro-européens : le maire de Bucarest, Nicusor Dan et le candidat de la coalition au pouvoir, Crin Antonescu. L’élection du président roumain est scrutée de près à l’ouest du continent européen, alors que la Roumanie, pays membre de l’UE est devenue un pilier essentiel de l’Otan depuis l’invasion russe de l’Ukraine voisine. Scrutée de près également par les États-Unis qui n’ont pas hésité à exercer des pressions indirectes qui ont beaucoup agité la campagne. Les États-Unis qui disposent de quelque 1 700 soldats américains sur le sol roumain. Jusqu’ici résolument pro-occidentale, la Roumanie fait face à une percée de forces politiques favorables aux intérêts de Moscou et soutenues par l’administration Trump. Le pays est stratégique, qui borde l’Ukraine et la mer Noire.
Invités :
Catherine Durandin, professeur émérite des Universités, historienne Florentin Cassonnet, journaliste, Courrier des Balkans Laurentiu Mihu, journaliste, Universul.netSat, 03 May 2025 - 391 - L'Europe au prisme des 100 jours de présidence Trump
Avec le retour de Donald Trump, l’Europe éprouve un mélange ambigu d’admiration et de méfiance envers Washington. Toujours séduit par le dynamisme et l’esprit d’innovation des États-Unis, le Vieux Continent n’en redoute pas moins leurs ambitions géopolitiques et semble s’apprêter à prendre pour de bon ses distances avec l’Oncle Sam.
L’imposition par l’administration Trump de droits de douane sur les produits européens et les menaces de nouvelles guerres commerciales sont en train de déstabiliser les économies du continent qui reconsidèrent leur dépendance au marché américain et explorent d’autres partenariats. Alors que la croissance mondiale est revue en forte baisse, la zone euro semble moins affectée. Au-delà, l’unité de l’OTAN est mise à rude épreuve poussant l’Europe vers la mise en œuvre d’une plus grande autonomie de défense. Reste que l’adhésion enthousiaste de certains dirigeants européens aux politiques nationalistes de Trump contrastant fortement avec le scepticisme et l’inquiétude des autres mettent en évidence des divisions. Que peuvent faire les Européens face à Trump et laissés seuls face à Poutine ?
Invités :
Françoise Thom, historienne, soviétologue, maîtresse de conférences émérite à la Sorbonne Université Alix Frangeul-Alves, coordinatrice de programmes, Risques géopolitiques et stratégie à la German Marshall Fund of the United States Guillaume Duval, conseiller auprès de l’Institut Jacques Delors. Ancien speechwriter de Josep Borrell, Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.Sun, 27 Apr 2025 - 390 - Le monde au prisme des 100 jours de présidence Trump
Dans la continuité du slogan Make America Great Again, Donald Trump se place en rupture avec les grands axes de la diplomatie des États-Unis. Sa présidence est porteuse de grands défis pour le monde tant elle est pour le moins disruptive. Le président américain en déplacement au Vatican, ce samedi, pour les obsèques du pape François, termine les 100 premiers jours de son second mandat, pied au plancher mais qu’il pourrait être contraint de lever.
Religion, immigration ou diplomatie, il a multiplié les déclarations chocs, les annonces fracassantes et les revirements subits. De sa volonté de prendre le contrôle de la bande de Gaza pour en faire la Riviera du Moyen-Orient, d’annexer le Groenland pour ses terres rares, du Canada pour l’intégrer comme le 51è État américain qualifiant au passage la frontière avec le voisin du Nord de « ligne artificielle », du canal de Panama… aux attaques à l’encontre du président ukrainien qualifié de « dictateur sans élection » en passant par les pourparlers avec Moscou tout en contournant les Européens et avec la volonté de renverser la table. Et parce qu’il le peut, il le fait. Depuis son retour à la Maison Blanche, le président américain peine pourtant à résoudre les deux conflits dans lesquels il s’est investi. Ukraine et Moyen-Orient et a allumé une guerre commerciale prioritairement dirigée contre la Chine.
Quels contre-pouvoirs s’il y en a? L’instabilité américaine donne t elle de l’espace à l’influence chinoise ? Une désescalade est-elle en vue?
Invités :
Agnès Levallois, vice-présidente de l’IREMMO et chargée de cours à Sciences Po. Auteure du « Livre noir de Gaza », éditions du Seuil Paul Charon, directeur du domaine « Renseignement ; anticipation et stratégies d’influence » à l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire, l’IRSEM Philip Golub, Professeur de Relations internationales à l’Université Américaine de Paris Alain Roy, écrivain, éditeur et traducteur. Directeur de la revue « L’Inconvénient ». Dernier livre : « Le cas Trump. Portrait d’un imposteur », éditions Ecosociété.Sat, 26 Apr 2025
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