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Reportage France

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RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

462 - Inondations dans le Pas-de-Calais: partir ou rester?
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  • 462 - Inondations dans le Pas-de-Calais: partir ou rester?

    Il y a presque six mois, dans le Pas-de-Calais, des villages ont été piégés par des torrents d'eau ; des inondations à répétitions en novembre, en janvier et en février. Aujourd'hui l'heure est aux bilans et aux expertises. Un peu de calme après la tempête, mais toujours peu de travaux pour éviter que tout recommence. Alors, beaucoup d'habitants se posent la même question : partir et tout quitter, ou rester et tout reconstruire ?

    Thu, 25 Apr 2024
  • 461 - À Saint-Denis, près de Paris, le quartier Pleyel se transforme pour les JO 2024

    Pour limiter l'empreinte écologique des JO de Paris 2024, les organisateurs ont décidé de réduire au maximum la construction d'infrastructures dédiées. Ils se targuent ainsi de pouvoir compter sur 95% d'infrastructures déjà existantes ou temporaires. Le plus grand chantier reste celui du village olympique, 58 hectares situés en grande partie dans le sud de la commune de Saint-Denis. Une zone jusque-là isolée et délaissée, qui voit son urbanisme se transformer.

    Wed, 24 Apr 2024
  • 460 - À Nanterre, la prévention de la violence passe par des clips réalisés par les jeunes

    À Nanterre, à l'ouest de Paris, les éducateurs de rue se sentent bien seuls face aux difficultés des mineurs qu'ils rencontrent. La ville a été marquée par la mort du jeune Naël, tué par un policier lors d'un contrôle routier, en juin dernier. Le drame avait provoqué près de quinze jours d'émeutes. Durant les vacances de Pâques qui viennent de s'achever, les éducateurs spécialisés de l'association Le Gao du Petit Nanterre ont travaillé avec une quinzaine de jeunes sur les origines de la violence. Ils en ont fait des clips vidéos, pour pouvoir les partager avec d'autres jeunes.

    Tue, 23 Apr 2024
  • 459 - Begum TV, une chaîne télé pour redonner un visage et de l’espoir à des millions d’Afghanes

    Voilà plus de deux ans et demi que les talibans sont revenus au pouvoir en Afghanistan, menant à la privation de libertés pour des millions de femmes et de petites filles. En France, c’est une forme de résistance qui a été lancée début mars par des réfugiées afghanes, au nord de Paris. Begum TV est d’une chaîne de télévision qui émet depuis la capitale française vers les foyers afghans. Elle s’adresse aux jeunes filles et aux femmes qui vivent encore sous le joug des talibans avec, entre autres, des programmes éducatifs ou de soutien psychologique.

    L’ambiance est détendue, à quelques minutes de l’enregistrement de l’émission. Une petite dizaine de personnes s’active dans la rédaction et le studio dans lequel ont pris place Diba et Marina, les deux présentatrices. Un fond vert, des caméras automatiques et une régie de l’autre côté de la vitre pilotée par Getee. D’un signe de la main, elle donne le top départ de l’émission.

    « Bonjour à toutes et tous, je suis Marina Golbahori, vous regardez Bégum TV, bienvenue dans l’émission “Tabassoum”. Le sujet du jour est la suppression du droit à l’éducation des filles et nous en parlons avec vous Diba Akbari, bonjour. - Bonjour ! - Chère Diba, expliquez-nous : quelles sont les conséquences psychologiques de cette privation d’éducation des filles ? »

    « L’idée est de leur redonner une voix, mais aussi un visage »

    L’émission, dont l’enregistrement dure une demi-heure, est axée sur la santé mentale et le bien-être. Elle fait intervenir des psychologues, prêts à répondre aux questions de téléspectatrices anonymes, explique Hamida Aman, fondatrice de Begum Organization For Women, l’ONG à l’origine du projet : « On a énormément d’adolescentes qui appellent, et surtout, on a beaucoup de mères qui appellent, car elles sont désœuvrées. Elles ne savent pas comment gérer la détresse de leurs adolescentes privées d’écoles depuis deux ans et demi maintenant. »

    En appelant l’émission, ces femmes reçoivent des conseils. « On leur donne des petits trucs pour se sentir mieux comme de la naturothérapie, des exercices de respiration, de méditation », développe encore Hamida Aman. Autrement dit, une bouffée d’air, dans un pays où les jardins publics, les salons de coiffure et les salles de sport leur sont interdites d’accès. « Nous abordons des sujets qui ne peuvent que parler à ces femmes en Afghanistan. L’idée, c’est de donner de la voix à ces femmes afghanes à travers cette chaîne. Non seulement une voix, mais aussi un visage. »

    À écouter aussiÊtre une femme dans l’Afghanistan des talibans

    « J’exerce à nouveau le métier que j’aime »

    Diba et Marina sont justement les visages de cette émission que les foyers afghans reçoivent par satellite. Les deux femmes ne portent pas de voile et parlent sans tabous.

    Pour Diba, journaliste afghane, réfugiée en France depuis un an et demi, Begum TV représente une opportunité inespérée. « En Afghanistan, j’étais en danger, car j’ai souvent critiqué les talibans. Quand j’ai quitté le pays, j’ai eu la sensation d’avoir tout perdu : mon métier, ma vie, mon avenir là-bas. Mais une fois en France, quand j’ai intégré la télévision Bégum, c’est comme si je renaissais. J’ai retrouvé espoir. J’ai récupéré ma vie, et surtout mon travail. J’exerçais à nouveau le métier que j’aime. »

    Begum TV est aussi une chaîne éducative. Des cours en vidéo sont proposés gratuitement en langues pachto et dari aux collégiennes et lycéennes afghanes qui en sont privés. Pour Marina, en France depuis neuf ans, c’est une manière de rendre la pareille. « Avec nos programmes éducatifs, c’est à plein de petites filles que l’on s’adresse pour qu’elles poursuivent leurs études et continuent à apprendre. Donc Bégum, c’est signe d’espoir pour moi et des milliers de femmes en Afghanistan. »

    En langue dari, Begum signifie « reine ». Diba et Marina y voient le signe d’un début de reconquête de leurs droits en Afghanistan.

    À lire aussiAfghanistan: «J'ai l'impression d'être en prison et mon crime, c'est d'être une femme»

    Mon, 22 Apr 2024
  • 458 - Dans le Jura, soigner des lynx pour conserver l'espèce

    Le lynx boréal est un grand prédateur discret et méconnu. Ce grand félin aux oreilles surmontées de « pinceaux » noirs est menacé en France. Il n’y en a que 150 individus, principalement dans le Jura, à l’est du pays. Et malgré son statut d’espèce protégée, l’animal est victime du braconnage et de la circulation routière. Pour aider à la conservation de cette espèce forestière, le centre de soins Athénas, unique en France, accueille depuis 1987 des lynx en difficulté.

    Pour les lynx, la présence humaine est source de stress. Afin de les déranger le moins souvent possible, le directeur du centre Athénas, Gilles Moyne, suit ce qu’il se passe dans les enclos en consultant, via son smartphone, un système de vidéosurveillance. « Ici, je vois ce qui se passe dans l'enclos où on a une jeune femelle et une femelle adulte, détaille-t-il en zoomant sur l'écran. Je constate que tout va bien, les deux sont perchées sur une plateforme. »

    Pour pouvoir secourir les lynx en difficultés, l'association de protection de la faune sauvage, créée par trois passionnés en 1987, a sensibilisé les habitants alentour. Un réseau de 240 bénévoles sentinelles signalent désormais les lynx qui ont besoin de soins. Ils les repèrent surtout sur les réseaux sociaux où celles et ceux qui ont croisé un lynx postent des photos ou des vidéos. « Ce sont soit de jeunes lynx qui ont perdu leur mère et qui, affamés et incapables de se nourrir seul, se rapprochent des villagesSoit des adultes qui ont été blessés par des chasseurs qui refusent la cohabitation avec un prédateur de chevreuils, ou bien des adultes qui se sont fait renverser sur la route», explique Gilles Moyne.

    Collisions routières

    Pourquoi ces animaux sauvages s'approchent-ils de lieux aussi bruyants que les routes ? « Il faut inverser notre façon de voir, réagit le directeur et co-fondateur du centre Athénas. C'est le territoire des lynx qui est parcouru par des routes et des autoroutes. Le territoire d'un lynx couvre en moyenne 15 à 20 communes, de 130 à 300 km², donc il y a nécessairement des voies de communication... C'est à nous de faire attention.» Le lynx se déplace normalement en suivant les forêts et les haies, mais beaucoup ont été détruites ces dernières décennies. Les villages et les routes fragmentent désormais son espace.

    Le centre Athénas milite donc pour la réduction de la vitesse sur les tronçons de routes souvent traversés par les lynx et il propose aux communes d'y installer des panneaux de signalisation spécifiques pour inciter les automobilistes à la prudence.

    À écouter aussiBiodiversité: apprendre à cohabiter avec le «sauvage»

    « La France compte aujourd'hui seulement 150 lynx, c'est une population fragile », poursuit Gilles Moyne. Ces super-prédateurs forestiers, mangeurs de chevreuils et de renards, avaient disparu de France en raison des pressions humaines. Ils sont revenus dans le Massif du Jura grâce à leur réintroduction en Suisse, le pays voisin. Mais tous ces lynx descendent « d'une quinzaine d'individus fondateurs », souligne le spécialiste autodidacte. Ils souffrent donc d'une perte de diversité génétique : « cela provoque des troubles de la fertilité, une moins bonne survie des jeunes, une moindre résistance aux conditions environnementales.» Pour y remédier, l'association aimerait que les autorités acceptent d'échanger un lynx français avec un lynx allemand, afin de diversifier le patrimoine génétique.

    Les yeux dans les yeux, avec les lynx

    Ce matin de mars, le directeur du centre et sa collègue biologiste Lorane Mouzon m’ont attendue pour nourrir les lynx. «J'ai pris trois lapins pour nourrir la femelle qui est blessée, pour le vieux mâle et sa compagne d'enclos, et puis des morceaux de bœuf pour les deux femelles dont la jeune », détaille Gilles Moyne en empoignant ces animaux morts, conservés congelés dans un ancien camion frigorifique. Arrivés au bâtiment des lynx, nous entrons dans un sas, passons par un pédiluve pour désinfecter nos chaussures et éviter ainsi la transmission éventuelle du typhus aux animaux. Nous voici bientôt dans le couloir qui mène aux enclos des lynx. Désormais, il faudra chuchoter.

    Par de petites fenêtres sans teint, nous les apercevons. Un vieux mâle de Sibérie à l'œil vert et au pelage gris nous surprend en attrapant au vol la nourriture que Lorane Mouzon jette dans l'entrebâillement de la porte. Victime du trafic d'espèces sauvages, ce lynx est « trop habitué aux humains, c'est pour ça qu'il s'approche », explique-t-elle.

    Dans les enclos suivants, deux femelles nées dans la nature et qui pourront, elles, être relâchées, ont une tout autre réaction. Aplaties sur la plateforme au fond de l'enclos, elles tentent de se dissimuler dans le paysage, les yeux rivés sur nous, prêtes à bondir pour fuir si le danger approchait. Lorsque nous entrouvrons la porte pour déposer sa nourriture, Evalude, une femelle blessée à la patte par un chasseur, se met à grogner, ses babines se gonflant au passage de l'air dans sa gueule. Ce face-à-face, même très rapide, est saisissant.

    « On voit des lynx tous les jours, mais à chaque fois, il y a quand même de l'émotion, acquiesce Lorane Mouzon. On passe beaucoup de temps à s'assurer qu'ils vont aller bien et qu'ils pourront être relâchés, alors le jour du relâché, c'est l'aboutissement de ce travail d'équipe », sourit-elle.

    À écouter aussiLe retour difficile du lynx dans le Jura

    Sur les 95 lynx accueillis depuis la création du centre à la fin des années 80, 27 ont survécu à leurs difficultés. Ils ont pu être relâchés dans la nature pour continuer à se reproduire et ainsi contribuer à la préservation de l'espèce. De retour dans son bureau, Gilles Moyne examine une vidéo envoyée par un citoyen sentinelle. On y voit une femelle lynx à l'oreille cassée. « On a relâché un adulte avec ces caractéristiques il y a neuf ans, murmure-t-il, si l'examen de son pelage confirme que c'est elle, ce serait une excellente nouvelle ! »

    À écouter aussiEn Europe, le lynx à la reconquête de l’Ouest

    Fri, 19 Apr 2024
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